Au volant de la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic (ex-Restellini)

Publié le par Benjamin

Au volant de la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic (ex-Restellini)

Dans le genre « c’est pas tous les jours que », conduire une Peugeot 204, c’est presque courant (on a même essayé un cabriolet il y a peu, c’est ici). Par contre, ici c’est une auto particulière qu’on essaye : la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic qui n’est autre qu’une ancienne auto de rallye. On est allé à la rencontre de François Allain, qui était chargé de sa restauration.

On ne vous parlera pas de sa restauration dans cet article ? Pourquoi ? Simplement parce que vous en saurez plus à ce propos, dès ce soir, dans Vintage Mecanic sur RMC Découverte !

La Peugeot 204 Coupé de Dominique Restellini

Avant de devenir la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic, on parle d’une Peugeot 204 de 1970, toute basique, achetée par Dominique Restellini. Concessionnaire Peugeot, il débute sa carrière sportive dans le baquet de droite en 1968, aux côtés de son père.

Au milieu des années 70 il prépare cette auto, qui n’est plus une auto de dernière génération mais qui reste petite, maniable, et qui peut bénéficier d’une préparation plus ou moins lourde entre les mains de Condrillier.

Il va beaucoup courir en rallyes, toujours sur Peugeot et autres marques du groupe PSA (on le verra plus tard sur des Talbot Samba ou Talbot Lotus) et notamment au volant de sa Peugeot 204 préparée. Pendant 4 ans ce sera sa monture sur des rallyes régionaux (il court aussi des rallyes internationaux). Le pire c’est qu’il sera très performant, amenant notre auto du jour à la deuxième place du Championnat de France des Rallyes Régionaux en 1976 et 1977. Pas mal pour une auto qui n’est pas de première jeunesse.

Une fois ces faits d’arme acquis, la Peugeot 204 Coupé va être remisée et attendre patiemment, pendant plus de 40, avant qu’il ne décide de la confier à l’équipe de Vintage Mecanic pour lui offrir une seconde vie.

Notre Peugeot 204 Coupé du jour

Décrire la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic au niveau de son dessin est un jeu d’enfant : ça reste une Peugeot 204 Coupé, et pour le coup on ne sera pas étonné. On retrouve la face avant d’une Peugeot 204 et cet arrière, fastback, suffisamment réussi pour qu’il soit aussi celui de la 304 Coupé qui lui succèdera.

Déjà ? Non il y a quand même des choses à dire ! On voit au premier coup d’œil que c’est bien une auto de course. D’abord avec son plumage. Notre auto a gardé le blanc qu’elle portait sur les rallyes régionaux des années 70. Deux bandes rouges et blanches viennent parfaire la déco de base. Par dessus, on retrouve des stickers bien vintage (et un peu mécanique) qui nous replongent dans l’ambiance.

Les sponsors sont des marques anciennes, qui existent toujours, et on retrouve également le sticker d’époque évoquant l’ASA de rattachement de Dominique Restellini et Jean-Louis Forest.

Mais d’autres détails de la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic attirent l’œil. D’abord les jantes Targa grises, en 13″ et leurs pneus en 165 qui remplacent les jantes 14″ chaussées en 145 de l’origine. C’est un petit changement mais ça assoit déjà l’auto. Dans le même genre de détail, la prise d’air sur le capot n’est pas d’origine.

Ensuite, chose étonnante pour une auto à vocation sportive : les pare-chocs sont toujours là ! Certes on retrouve de vrais pare-chocs au lieu des tubes d’époque mais ça donne un côté civilisé que bien des autos de rallye de l’époque zappaient.

À l’arrière, on retrouve également un indice qui nous donne déjà envie de nous mettre au volant. Un pot d’échappement central de bon diamètre. Un tromblon qui doit sonner sympathiquement.

On ajoutera aussi que la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic a gardé ses stigmates d’époque. Quelques marques, quelques éclats de peinture ornent la carrosserie. Vous avez dit « authentique » ?

Intérieur : on ne le reconnaît pas !

En regardant l’intérieur, on se demande si c’est vraiment celui d’une Peugeot 204… C’est François Allain qui nous met sur la piste. Les Peugeot 204 Coupé de 1970 se parent du tableau de bord de la 304. Bah oui, mais on y est toujours pas, ça ne ressemble pas non plus à un tableau de bord de 304 normale. Deuxième indice : c’est parce que la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic est équipée d’un tableau de bord Jaeger, une option d’époque.

Du coup les compteurs sont petits et nombreux. Vitesse, jauge de carburant, indicateur de charge, température d’eau et compte-tours sont au rendez-vous. Au centre, il se complète même avec une horloge et tout à droite une platine a été installée avec la pression d’huile. Si on pouvait cocher la case Jaeger au lieu du système d’infotainment des lionnes actuelles, il se pourrait que ça marche.

Niveau commandes, on retrouve un petit volant iso-delta avec une jante épaisse qui devrait permettre une belle prise en main. Un commodo dépasse à gauche et à droite on retrouve le levier de vitesse. Quelques boutons supplémentaires bien classiques, la ventilation, bref, on est sur du classique. D’ailleurs les sièges de la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic aussi sont classiques. Ce ne sont pas des baquets, mais des sièges d’origine. Le confort y gagne, le maintien y perd. Le simili est en bon état, c’est bon je peux décommander l’osthéo.

La banquette arrière ? Elle n’est plus là. Déjà parce que ça fait gagner du poids. Mais c’est surtout qu’à sa place on retrouve l’arceau sur mesure et l’ancrage des harnais. L’ancien coffre est lui occupé par la roue de secours dont le logement initial

Au final, cette partie arrière mise à part, la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic reste très civilisée à l’intérieur. Sans rouler, et en cachant les harnais, un passager lambda n’y verrait que du feu. Par contre quand il va voir la suite, il va comprendre !

Sous le capot : cure de vitamines

Si l’extérieur et l’intérieur ne laissent pas paraître grand-chose de la préparation de Condrillier, dès qu’on lève le capot de la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic, on voit bien qu’il y a eu du travail par ici.

On commence par les carbus, exit la boîte à air qui recouvre le Solex d’origine. Là on retrouve deux Weber double-corps 40 DCO, oui môssieu, ça ne rigole pas. Et encore, ce n’est que la partie visible de l’iceberg.

Dans les entrailles de ce moteur, il y a aussi eu du changement. La cylindrée n’est plus de 1130 cm³ mais bien de 1288 cm³. On rajoute un vilebrequin allégé et des conduits d’admission polis et on se retrouve avec une bête sous hormones. La puissance se situerait à près de 120ch ! Le couple gagne aussi dans l’augmentation de cylindrée. En même temps, Dominique Restellini n’aurait pas eu le même palmarès sans pousser un peu sa mécanique.

Vous pouvez le voir, c’est beau, c’est propre. Mais pour en savoir plus, il faudra vous mettre sur le canapé ce soir à 21h05.

Au volant de la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic

Les mécanos ont fini leur boulot depuis quelques jours. François Allain a eu le temps de bien tourner dans le coin. La Peugeot 204 est prête, elle m’attend.

Je m’installe dans cet habitacle qui n’a rien d’une voiture de course. Autant ça met dans l’ambiance et c’est sympa, autant, des fois, on est bien dans un habitacle plus populaire. Surtout quand on a pas de baquets pour nous tasser les vertèbres. J’attache les harnais rouges, ça me met déjà un peu plus dans le bain. Allez, hop, démarrage. La Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic s’ébroue. Et là, si on vous installe dedans à l’aveugle, vous savez de suite qu’il y a un truc pas très normal.

Tout vibre, mais ce n’est pas ça. Non. C’est sonore. Le pot n’est pas là que pour faire beau et permettre de gagner quelques chevaux. Il ravira aussi ceux qui trouvent que le moteur XK (rien à voir avec Jaguar sur ce coup là) est un peu atone. Dès le ralenti, les décibels qui en sortent sont sportifs. Ce n’est pas la mélodie d’un V12, ni le bruit typique d’un 6 cylindres. Non, c’est bien du 4 pattes, mais pas du 4 pattes de compet’.

Le genre de bruit qu’on entend dans une R8 Gord’ et qui me rappelle, moi, celui de la Honda S800 que j’avais essayé. En même temps il y a une logique, ces autos aimaient s’équiper de pots Devil, il y en avait bien un sur la puce japonaise. Une vraie signature en fait.

Allez, je ne suis pas venu au concert mais bien tester la voiture que l’un des restaurateurs de Vintage Mecanic a restaurée (non, je ne vous en dirais pas plus). J’empoigne le levier de vitesse et passe la première. La pédale d’embrayage offre un toucher tout à fait banal, tout à fait populaire. Contrairement à d’autres autos de course, pas besoin de vous muscler la jambe gauche avant de partir au volant de la lionne. La pédale d’accélérateur m’offre moins de satisfaction et s’enfonce très vite. Est-ce parce qu’il faut mettre « pied dedans » pour en tirer quelque chose ? On va voir.

La lionne s’élance. Les rapports passent bien. En même temps, même sans avoir une telle auto au garage, j’ai un amour inconsidéré pour celles qui se parent d’un levier au volant. Dans une Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic, on cherche pourtant le sport et cette commande n’est pas spécialement (Guillaume me dit « du tout ») rapide. Le fait est que je ne me trompe pas et que je me lance.

La conduite est facile. Le son est sympa, la lionne pousse bien. On atteint vite des vitesses inavouables, malgré l’état de la route qui est plus que moyen. L’auto ne saute pas, ne se balade pas et c’est appréciable. On est loin des bouts de bois qu’on retrouve d’habitude en course.

La direction de la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic n’offre pas le feeling d’une berlinette, loin s’en faut, mais c’est assez intuitif pour savoir où on met les roues. Le confort est plutôt bon. Là encore on est pas dans le radical, on se retrouve avec un mélange de fermeté et de mouvements de caisse. Du coup, on se place bien, mais on ne se casse pas le dos. Et on prend vraiment des appuis, on tangue, et ça renforce le côté « populaire de course ». Je reste cependant dans une traction à moteur avant et forcément, le pied droit élargit un peu les trajectoires.

Le moteur pousse bien. Il faut tirer dessus pour que ça pousse vraiment. Clairement la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic et ses Weber bien réglés n’a rien à voir avec une 204 coupé lambda. Je sens bien que les chevaux sont plus nombreux. Par contre le gain en souplesse n’est pas flagrant, en même temps, même quand on rajoute quelques mkg dans l’addition, on reste loin d’un V8 américain, faut pas se faire d’illusion.

Au volant je ne me fatigue pas. Le côté populaire est toujours présent. Les bornes s’enchaînent, on peut discuter. C’est agréable et bien loin de l’image qu’on peut se faire d’une monture de rallye, surtout d’une auto qui s’est construit un tel palmarès.

Le tour est fait. Maintenant, place aux photos. Je laisse le volant à Guillaume pendant que je me place avec mon appareil sur le siège passager du Scenic. Quelques photos plus tard, je lui fait signe que c’est bon.

Et là… mais qu’est ce qu’il fait ? Comment… Ludo passe lui aussi au volant de la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic. Et visiblement, j’ai manqué un truc.

Partie 2 : fallait bien chercher

Retour au volant de la belle. C’est bien la première fois que ça m’arrive mais je veux en avoir le cœur net.

Cette fois, fini de rigoler. François Allain a bien cerné pourquoi je suis là et, lui, il se marre. Je deviens une caricature sortie d’un film. Je serre les harnais, je détends mon cou, ajuste les lunettes de soleil et mets les mains sur le volant.

Le moteur n’était pas coupé. La température n’a pas redescendu. Je n’étais pas à la hauteur lors du premier tour, pas de problème. J’invoque l’esprit de Dominique Restellini. Moi, vexé ? Si peu.

Première, c’est parti. Cette fois je suis en mode attaque. Je pousse le moteur bien plus haut dans les tours. Je ne passe la seconde que quand le moteur hurle dans le Devil. La citadine blanche qui arrivait derrière commence à s’éloigner. La vitesse grimpe. Ok. Donc c’était ça le problème. J’avais bien ressenti que le moteur de la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic commençait à s’exprimer entre 3000 et 3500 tours. Sauf que j’avais raté l’essentiel. Ce n’est plus du tout un moteur de populaire quand on dépasse les 4500 tours.

La poussée ne s’arrête pas. Le moteur est hargneux, rugueux, il éructe, il aime ça. Et le pot d’échappement continue de me balancer des décibels à la pelle. Je passe la troisième et laisse le pied droit enfoncé le plus possible, comme si je voulais marquer la tôle. La vitesse continue de grimper (bises à dame Perrich’ au passage). Les courbes sont avalées sans se faire peur, d’autant que je peux élargir comme je veux, pas de marquage au sol et personne en face. La prise d’appui est bien plus franche, plus caricaturale elle aussi. Pour le coup le réglage que François Allain a prévu de faire s’explique bien plus à ces vitesses.

Fini le confort tranquille des premières bornes, même si on est loin d’une ambiance radicale, et bienvenue dans le sport. La Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic est lancée. Les virages s’avalent. Les relances se font en tombant un rapport si besoin, deux au pire. Mais il faut rester dans les tours. Si vous n’avez jamais compris le principe de la plage d’utilisation, bah c’est ça. Des régimes dans lesquels il faut absolument maintenir le XK sous peine de retrouver une popu. Mais maintenant que j’ai goûté au sport, je n’ai plus envie d’une Peugeot 204 Coupé. J’ai envie de continuer à rouler avec une auto préparée comme ça.

Le moteur répond bien présent. Mais du coup, là, je comprends Guillaume. J’ai beau adorer les vitesses au volant, là c’est bien pénalisant. Le talon pointe est obligatoire à rythme soutenu. Pas parce que la boite craque, non, parce que sinon on a du mal à relancer, étant redescendu trop bas, le temps de manier le levier de vitesse. Le débattement est long et il est vrai qu’avoir le bras vers le bas est quand même bien plus naturel.

Dernier point : les freins. Ils étaient bons en mode populaire, faciles au toucher et efficaces, ils le sont toujours en mode Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic. Même après plusieurs freinages appuyés, ils répondent.

Cette fois, je pense que j’en ai fait le tour. Retour à l’atelier pour la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic. Le moteur souligne le fait que je ne l’ai pas ménagé en émettant quelques cliquetis de refroidissement. S’il pouvait soupirer le même soupir de contentement que moi, je pense qu’il le ferait !

Conclusion

La Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic est prête. Dominique Restellini, qui roule toujours en rallyes de régularité, va pouvoir en reprendre le volant. Parce que cette bête-là, elle n’est pas prévue pour rester au garage. En plus elle est éligible à la plupart des grands événements nationaux. Rallye Monte Carlo Historique, Rallyes VHC, même le Tour Auto tant qu’on y est, ce sont autant d’épreuves où il pourra se faire plaisir avec une sacrée machine. Comme à l’époque en fait.

Enfin, dernier « contre-scud » pour tous les détracteurs du travail que l’on peut voir dans les 65 minutes de Vintage Mecanic. Non, le travail n’est pas bâclé, il est plus que soigné. Si vous n’êtes pas convaincus, essayer de greffer deux Weber sur votre populaire, on vous regarde. Et puis, n’oubliez pas que vous pouvez voir tout ce qui a été fait dès ce soir 21h05 sur RMC Découverte.

Pour cette fois on ne vous fera pas de guide d’achat : vous aurez le prix ce soir ! Pas de notes non plus, la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic est tellement spéciale qu’elle ne rentre pas dans les cases !

En attendant on remercie François Allain pour nous avoir laissé le volant… et on espère revoir l’auto prochainement !

Fiche Technique de la Peugeot 204 Coupé de Vintage Mecanic
MécaniquePerformances
Architecture4 cylindres en ligneVmax± 175 km/h
Cylindrée1288 cm³0 à 100 km/hNC
Soupapes8400m daNC
Puissance Max±100 ch à 6000 tr/min1000m daNC
Couple MaxNCPoids / Puissance8,5 kg/ch
Boîte de vitesse4 rapports manuelle



TransmissionTraction
ChâssisConso Mixte9 litres / 100km
Position MoteurTransversale avantConso Sportive12 litres / 100 km
FreinageDisques AV et Tambours AR
Dimensions Lxlxh373 x 156 x 130 cm
Poids850 kg à vide

Vous avez lu jusqu’ici, vous avez droit à une petite récompense : cette belle Peugeot 204 Coupé sera en effet au départ d’une course historique prestigieuse… et dans pas si longtemps au final ! Vous aurez le plaisir de la voir sillonner les routes de France entre le 31 Août et le 4 Septembre : ce sera la monture de François Allain et Nicolas Guenneteau sur le prochain Tour Auto Optic 2000 ! Elle sera engagée sur le plateau de régularité et on pourra la voir se battre contre de superbes montures.

On vous en dit beaucoup plus sur la course, ses horaires et les engagés par ici.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. patrick ricard

    bonjour je voudrais savoir si je peut avoir le numéro de téléphone du garage de Nico et Vincent j air une ford fiesta de 82 a finir question mécanique merci beaucoup

    Répondre · · 4 juin 2021 à 10 h 22 min

Répondre à patrick ricardAnnuler la réponse.

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