[À ne pas faire] Utiliser une voiture ancienne comme une moderne

On aime leur ligne, on aime leur histoire, leur passé, l’époque à laquelle elles ont marqué le paysage automobile. Mais surtout, ce que la plupart aiment faire avec leur ancienne, c’est de rouler évidemment ! Et à l’usage, une voiture ancienne n’est pas une moderne. On ne parle pas ici de la conduite, mais de quelques points sur lesquels vous devez être attentifs afin de ne pas avoir de mauvaise surprise ! On les liste ici.

L’assurance !

On vous en parle souvent, mais il y a bien une raison. Une automobile doit être assurée. Mais pas n’importe comment et il y a de sacrées différences entre une assurance voiture Axa ou tout autre compagnie et une assurance voiture de collection.

Déjà, souvenez vous que l’assurance collection n’a rien à voir avec le certification d’immatriculation (ancienne carte grise). Ainsi, une auto avec un certificat d’immatriculation « normal » pourra choisir entre une assurance normale et une assurance collection. Par contre le certificat d’immatriculation de collection devrait vous cantonner à une assurance collection.

Les différences ? Le prix et l’usage :

• Une assurance automobile classique vous permettra de faire plus de choses (attention cela dépend quand même du contrat que vous allez souscrire). Vous pourrez utiliser votre voiture ancienne au quotidien, notamment sur le fameux trajet domicile-travail et même dans un but professionnel. Tout ce que vous pourriez faire avec une moderne. Par contre, vous payez le prix fort.
• L’assurance collection est souvent moins chère mais vous restreint. Tous les assureurs ne vous permettent pas d’utiliser votre ancienne pour un trajet du quotidien, le but de cette assurance étant de couvrir une auto qui roulera peu et uniquement sur des utilisation loisir.

Dans tous les cas, il faudra bien vous renseigner et votre agent d’assurance sera de bon conseil. N’hésitez pas à vous rapprocher des spécialistes collections de telle ou telle compagnie (on vous recommande Thierry Pierre chez Axa par exemple).

La protection

Protéger une voiture ancienne, ce n’est pas QUE bien l’assurer. L’automobile a fait de gros progrès technologiques, notamment dans la protection contre le vol. Forcer l’ouverture d’une voiture moderne est évidemment possible mais ça reste plus compliqué que certaines anciennes où il suffit de tirer sur la portière !

Du coup il faudra faire attention à votre ancienne. Ne la stationnez pas sans surveillance, privilégiez endroits fermés (et bien fermés), rangez soigneusement les clés et n’hésitez pas à recourir à des dispositifs spécifiques contre le vol.

À ce titre, vous avez deux choix :

• freiner le vol (on ne peut pas garantir un taux de réussite de 100%) avec une canne, un antivol qui coupe le circuit, etc
• installer un traqueur qui vous permettra de retrouver rapidement l’auto en cas de vol

Les deux solutions ont leurs défenseurs et tout dépendra de vous… et de votre budget !

La sécurité, attention à l’amélioration

La sécurité routière, voilà un refrain connu de tous les conducteurs, quelle que soit leur monture. Pour le coup on aura du mal à prouver qu’un SUV avec 5 étoiles offre une moins bonne sécurité (en cas de choc) qu’une ancienne.

Certes, les automobiles anciennes offrent quelques avantages côté sécurité, notamment une visibilité vers l’extérieur qui est globalement meilleure vu que les meurtrières ne concernaient que les plus radicales et pas la moindre citadine. On note aussi certaines aides électroniques qui peuvent réagir étrangement et dont les anciennes sont dépourvues.

Par contre, si les anciennes se tiennent mieux en cas de choc, elles ne protègent pas les passagers de la même façon. Les structures déformables ont apporté un sacré gain et les ceintures sont plus performantes. Du coup, si vous voulez voyager en sécurité, votre ancienne ne sera pas la meilleure idée.

Enfin, il ne faut pas oublier que les modifications que vous pourriez vouloir apporter à vos anciennes ne sont pas toujours de très bonne idées. Prenez les freins à disque par exemple. Vous pouvez peut-être (techniquement) remplacer les tambours de votre ancienne, mais n’oubliez pas que cette modification qui part d’une bonne idée n’est pas légale… Les joies de l’homologation.

Pour ce qui est de l’ajout de ceintures, notamment à l’arrière, réaliser un perçage sur une zone qui n’est pas prévue pour peut entraîner un affaiblissement de la structure… en plus du fait que l’ancrage de ceinture peut se détacher en cas de choc et devenir un projectile !

Des fluides communs

On commence par le carburant. Sur une moderne, vous allez à la pompe et vous mettez du carburant qui correspond, tant que le taux d’octane est respecté. Sur une voiture ancienne, c’est plus compliqué.

Les circuits d’alimentation, en particulier si vous êtes en carbu et sans filtre, apprécieront moyennement l’usage intensif de carburants bas de gamme avec les additifs qui peuvent former des dépôts. Et puis il ne faut pas oublier le SP85E10 dont le faible taux d’éthanol peut vite avoir raison de vos durites surtout, si elles accusent un certain âge ou que vous roulez peu !

Pour l’huile, ce sera la même chose. Le grade est évidemment la première chose que vous devrez regarder. Quand on parle d’huile en 20w50, normalement vous devriez trouver uniquement des huiles minérales adaptées aux anciennes. Par contre, si votre ancienne ne l’est pas tant que ça, fin des années 70 au début des années 90 par exemple, vous pourrez trouver des huiles au bon grade qui n’iront pas à votre moteur. La question principale sera dans ce cas de savoir si l’huile est détergente ou pas. Si c’est le cas, elle pourrait « nettoyer » les conduits et entraîner des dépôts d’impuretés vers des organes mécaniques qui s’en trouveront endommagés !

Renseignez vous bien auprès des mécanos spécialisés, de certains fournisseurs de lubrifiants qui possèdent une vraie expertise (vous les trouverez sur les différents événements et salons) ou simplement autour de vous auprès des autres collectionneurs et clubs.

Pour ce qui est des autres fluides, que ce soit pour le refroidissement ou le freinage, on a moins de recommandations à vous faire, ces liquides étant compatibles avec toutes les autos. Faites seulement attention au liquide de frein en cas d’utilisation en trackday (si ça boue, c’est pas bon).

Le lavage c’est important !

Le lavage ? Là on touche à quelque chose qui est moins important pour votre sécurité ou la fiabilité mais reste primordial pour la durabilité de votre auto. On vous explique.

Une voiture moderne, vous la laverez parce qu’elle est sale et que vous avez envie qu’elle soit belle. Une voiture ancienne…. pareil, c’est le but premier !

Mais en lavant bien votre automobile de collection, vous allez aider à sa protection, particulièrement en hiver. À cette saison la terre est bien présente sur les routes. Et si vous en ramassez quelques mottes, elles iront se loger dans vos passages de roue et créeront une zone qui mettra du temps à sécher… et finira par oxyder la tôle. Et puis quand il gèle ou neige, le sel sera aussi très méchant pour les longerons non-traités de votre belle !

Conclusion :

Acheter une ancienne, ça ne se fait pas comme acheter une moderne, on vous en avait parlé. Mais l’usage d’une voiture ancienne, c’est comme celui d’une moderne, ça demande quelques ajustements qui vont bien au delà de la simple conduite.

Alors faites bien attention et vous profiterez d’autant plus !