[À ne pas faire] Quand on veut faire de la compétition en voiture ancienne

Vous avez fait le tour des rallyes saucisson, des balades entre copains, vous voulez plus. Vous êtes prêts pour vous lancer en compétition avec votre voiture ancienne. Mais l’êtes vous vraiment ? Parce que la compétition, ce n’est pas uniquement avoir une voiture qui va bien !

Ne penser qu’au coûts d’engagements

On ne va pas se mentir, la compétition ça coûte plus cher que les rallyes et sorties déjà évoqués. L’organisation est plus lourde, il faut des officiels, des commissaires, un système de chronométrage et tout cela a un prix que l’organisateur doit répercuter sur les engagements.

Mais attention, ne pensez pas qu’à ces engagements ! Pour bien caler votre budget il y a bien plus de choses à prendre en compte.

Déjà, ces épreuves de compétition sont moins courantes. Il faudra souvent faire du chemin pour trouver celle qui vous convient. Il faut le compter.
Ensuite vous devez penser aux consommables. Pour rouler en rallyes ou en côte, pas trop de soucis puisque vous devrez être autonomes en carburant et en pneumatiques. Mais sur des épreuves circuit par exemple, l’essence imposée est bien plus cher (ok, elle est souvent de meilleure qualité).

Ensuite, n’oubliez pas que si vous voulez jouer le haut du tableau et vous éviter les tracasseries mécaniques, il va falloir vous former une véritable équipe. Le ou les mécanos peuvent être des copains ou des pros, le résultat est le même : il faudra penser à leur logement et leur nourriture sur chaque course.

Alors avant de vous dire que vous pouvez le faire, pensez à bien tout regarder pour éviter de devoir renoncer au dernier moment.

Zapper de prendre une assurance spécifique

Si vous décidez de vous lancer dans la compétition automobile, même si vous allez au départ avec votre auto, n’oubliez pas de vous assurer. Vous ne le savez peut-être pas mais votre assurance auto à la MAAF, chez AMV ou Allianz ne vous couvrira pas en compétition !

Rares sont en fait les assurances qui le font, même si votre compétition emprunte des routes ouvertes ! En fait la plupart des assurances auto comprennent des exclusions pour toute épreuve comprenant un classement, qu’il soit chronométrique ou kilométrique !

Attention, parce que ça ne s’arrête pas là, beaucoup de compagnies refusent également de garantir les essais des épreuves… et même des trackdays que vous pourriez faire en amont.

Renseignez-vous auprès de votre agent, qui vous précisera si c’est le cas de votre assurance. Si tel est le cas, rassurez-vous, il existe des assurances spécialisées dans ce genre de garanties.

Préparer uniquement l’auto

Vous avez préparé l’auto. Les pneus sont de qualité, l’arceau a été monté, les équipements de sécurité sont installés et valides (pensez à bien vérifier ce point-là de façon régulière), bref, votre monture est prête.

Mais vous, vous êtes prêts ? On ne parle pas que du pilote, on parle aussi de l’équipage au complet.

Niveau pilote, vous avez déjà roulé votre bosse, vous connaissez votre auto par cœur. Mais l’avez vous déjà pilotée ? On ne parle pas de conduire vite, on parle de la piloter, l’emmener à ses limites, en les connaissant, et sans se faire peur. Pour le rallye, l’entraînement se fera sur place. Pour le circuit, quelques trackdays ou des écoles de pilotages ne vous feront pas de mal !

Pour le copilote, que vous ayez choisi la compétition de régularité ou de scratch, est-ce qu’elle/il connaît les bases de la navigation. Savoir lire un roadbook est déjà une bonne étape, mais savoir calculer et ajuster une moyenne, et faire tout cela depuis le siège de droite d’une auto filant à 100 km sur des chemins communaux, c’est autre chose !

Et puis on vous parlait de l’équipe technique, mais l’équipage a-t-il des bases techniques ? Certaines pannes « bêtes » en spéciale ou loin du parc fermé pourraient vous faire perdre un temps fou. Alors formez vous aux bases, connaissez les points faibles de votre auto et soyez prêts à la débrouille et à la bricole.

Viser trop haut

Vous avez validé et vérifié tous les points précédemment cités. Il reste un dernier point à vérifier : pourquoi voulez-vous faire de la compétition en voiture ancienne ?

Si c’est pour vous faire plaisir, pas trop de risque, vous avez juste à garder l’auto sur la route le plus longtemps possible et sortir le champagne si, par hasard, le chrono est bon en fin d’épreuve ! C’est la façon de faire la plus zen, celle qu’il faut privilégier dans vos débuts.

Par contre, si votre but est d’être performant, il faut bien vous préparer à tout ce que cela implique. Déjà des échecs. Vous ne pourrez peut-être pas être performant à chaque fois. Entre un tracé qui ne convient pas à votre monture, des soucis techniques et puis les inévitables sorties plus ou moins graves, gagner ou scorer à chaque sortie ce n’est pas évident. Il faudra être prêt à accepter ces échecs et ne pas vous décourager.

Et puis il faudra aussi être prêt à vous investir comme il se doit. Viser le haut du classement nécessitera une auto parfaitement préparée, avec des pièces spécifiques qui valent cher. De même pour l’équipage, finie l’impro. En dehors de la préparation de base qui touche aux capacités, il faudra pouvoir piloter efficacement et naviguer de la même façon. Et là aussi cela a un coût.

Et vous ? Vous avez fait de la compétition ? Vous avez des conseils ? Donnez-les en commentaire !