Rencontre avec Matthieu Lamoure, directeur d’Artcurial Motorcars

Publié le par Benjamin

Rencontre avec Matthieu Lamoure, directeur d’Artcurial Motorcars

La maison Artcurial a longtemps été incarnée par Hervé Poulain pour ce qui est de l’automobile. Mais c’est bien Matthieu Lamoure qui est désormais directeur général d’Artcurial Motorcars. J’ai profité de Retromobile pour lui poser quelques questions.

Dès mon arrivée sur le salon, Jeudi à 11h, direction le stand Artcurial dans le Hall 2 de Retromobile (tous nos articles sur le salon sont ici). Là bas j’y retrouve Matthieu Lamoure, directeur d’Artcurial Motorcars, qui organise chaque année la vente officielle du salon. Pendant qu’il répond aux questions d’une télé, j’ai eu le temps de prendre les autos en photos, et c’est dans cet article.

La vente de Retromobile 2017 : « J’avoue que la voiture qui m’a le plus impressionnée, c’est la Talbot T150 C ! »

BP : Quelles sont les autos dont vous êtes le plus fier d’avoir dans cette vente ?

Matthieu Lamoure : Alors je suis fier de chaque voiture que nous avons dans cette vente. Elles ont toutes une histoire, derrière elles il y a un collectionneur, donc je suis très fier de toutes. Que ce soit la 2CV, la Ferrari 166 ou la Dino, évidemment les voitures n’ont pas les mêmes histoires, les mêmes qualités, mais c’est toujours une belle histoire qui se réalise.

BP : Est-ce que certaines sont plus dures à avoir que d’autres ?

Matthieu Lamoure : Il y en a bien sûr. Il y a toujours des autos pour lesquelles on se bat. On se bat même pendant longtemps pour les avoir. Par exemple Hervé Oligastro nous avait déjà évoqué son désir de mettre en vente ses voitures, sa collection, il y a trois ans. C’est toujours une histoire d’amitié. Elles se créent sur le long terme, au fil des rencontres et de toutes ces ventes aux enchères. Parmi les autos de cette vente, j’ai des rêves bien sûr.
La Dino Berlinetta Speciale de 65, je la connais depuis que je suis tout petit, depuis que j’ai commencé à regarder des livres de voitures, et c’est une voiture qui m’a toujours marqué. C’est une voiture qui représente la quintessence de l’automobile, du design automobile italien et une auto qui annonce toutes les Ferrari qui arriveront par la suite. La Dino bien sûr mais aussi la 308, la 328, etc. C’est une voiture extrêmement importante dans l’histoire de Pininfarina.

Alors bien sûr il y a d’autres autos, avec par exemple l’age d’or de l’automobile en France, avec cette auto carrossée par Figoni et Falaschi (nda : il montre la Delahaye 135), faite sur mesure pour la Môme Moineau, la concurrente d’Edith Piaf à l’époque, qui avait épousé un milliardaire qui lui a offert cette automobile. L’amour mène à de belles choses.
Et je peux vous parler bien sûr de la Cadillac et de la Harley de Johnny, c’est une rencontre qui me marque bien sûr. J’aime Johnny depuis que je suis gamin, et il nous a confié cette Cadillac, très connue par tous les fans, et sa Harley, au profit de l’association La Bonne Etoile de Laetitia Hallyday.

La collection Oligastro que j’ai déjà évoquée, avec des autos de l’age d’or de l’automobile Française. Avec la Delahaye 135 Competition, Châssis Court, carrossée elle aussi par Figoni et Falaschi. Une voiture de course, qui a fait 4 fois les 24h du Mans, chose énorme, c’est la Talbot T150C. Elle a quatre roues rudimentaires mais un moteur extrêmement puissant. Une auto légère, à l’époque où les pilotes étaient des héros et prenaient énormément de risques.

Une belle collection de Lamborghini aussi et une autre de Porsche, réunies toutes les deux autour d’un tracteur de la marque. Les Citroën aussi, la 7C et sa rareté, et les deux cabriolets, l’un en état concours et l’autre en état sortie de grange. Et puis on aime bien trouver des autos sorties de grange depuis la collection Baillon. On est toujours à la recherche de ce genre de petits trésor.

Des autos de compétition enfin, avec la R5 Turbo de Jean Ragnotti, et les classiques Daytona, 300 SL, une belle vente qui se profile.

BP : Votre auto préférée au catalogue ?

Matthieu Lamoure : Question très très difficile. J’avoue que la voiture qui m’a le plus impressionné, ça fait 20 ans que je fais ce métier pourtant, c’est la Talbot T150 C. Une auto de compétition d’avant-guerre, de la puissance, mais une auto facile à conduire. Je ne suis pas allé très vite, je ne suis pas pilote, mais elle est impressionnante.

Sur les enchères en général : « on met tout en œuvre pour vendre leurs autos le plus cher possible »

BP : Quand des collectionneurs comme M. Oligastro vous confient leurs autos. Est-ce qu’ils ont des demandes spéciales sur là où peuvent aller les autos ou d’autres exigences ?

Matthieu Lamoure : Non pas du tout parce que c’est un rapport de confiance qui s’installe entre les vendeurs et nous. Ils savent que de toute façon, en tant que maison on veut vendre le plus cher possible. Les vendeurs sont nos clients, on met tout en œuvre pour vendre leurs autos le plus cher possible. Forcément ils nous font confiance pour mettre leurs autos en valeur, faire un beau catalogue, avec de belles photos, de belles compositions…

BP : Concernant votre métier de commissaire priseur, quelle auto rêveriez vous de faire passer aux enchères ?

Matthieu Lamoure : Vous savez dans ma vie professionnelle, il y a quand même une collection qui m’a marquée, c’est la Collection Baillon. Une collection qu’on a dispersé il y a deux ans, avec une exposition qui avait, je crois, marqué les esprits, et je pense qu’il y a eu un avant et un après Baillon. Maintenant les gens savent qu’une auto même rouillée peut dégager une beauté extraordinaire. Dans le monde de la collection, des gens ont dit des choses un peu étonnantes, quoi que ce n’était que des spéculateurs qui achetaient ces autos. Mais comment voulez-vous que des spéculateurs achètent, très cher, des autos plus qu’à restaurer, à l’état de rouille. Il n’y a que des passionnés pour acheter ces autos là, pour les restaurer, pour essayer de les faire revivre. Et heureusement qu’ils sont là, ils ont acheté un morceau d’histoire, de mystère, comme des gens achètent les assiettes retrouvées autour du Titanic.

BP : Quelle est la prochaine étape, le prochain développement d’Artcurial ?

Matthieu Lamoure : Vous savez, chaque maison vente est performante dans son pays. Bonhams est très bon en Angleterre, RM est très bon aux Etats-Unis, nous, nous sommes pas mal, en France.  On obtient les meilleurs résultats sur le continent européen (nda : Royaume-Uni exclu donc) . On va continuer comme ça. Maintenant, c’est vrai que comme j’aime toute sorte de voitures, même celles qui sont moins chères que celles que l’on présente ici, j’aimerais éventuellement monter une structure, au sein d’Artcurial, qui permettrait aux propriétaires d’autos plus modestes de bénéficier de notre savoir-faire, de notre fichier de contacts.
Mais toujours en conservant des ventes de prestige, comme les ventes de Retromobile, ou la vente du Mans (résultats à voir ici).

BP : Et bien merci, et bonne chance pour demain.

Si vous êtes curieux des résultats de la vente, les résultats sont à voir en cliquant ici.

Merci à Doriane pour son accompagnement avant le salon et l’obtention ce rendez-vous.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Bob

    Pour information M. Lamoure n’est pas Commissaire priseur

    Répondre · · 18 février 2017 à 14 h 58 min

    1. Benjamin

      C’est vrai, c’était un raccourci…

      Répondre · · 18 février 2017 à 15 h 25 min

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