Wine Race 2022 : un premier cru très prometteur !

Chez News d’Anciennes, on a tendance à vouloir faire dans l’éclectisme parce que nous aussi « on en a fait quand on était jeunes« . Alors on vous a montré des anciennes qui jouaient sur le sable à la Normandy Beach Race (Bertrand vous a raconté 2019, 2020 et 2021), je vous ai raconté celles qui s’ébrouent dans la boue charentaise en mars 2022… et on se joue de celles qui amusent le bitume toute l’année. Alors quand on commence à nous parler de vignes, de terre et d’anciennes, ça fait tilt : bienvenue à la Wine Race, cru 2022 !

Un warm-up qui donne le ton : revue des troupes

Le premier contact avec l’esprit Wine Race, c’est sur le bord d’une départementale qu’il s’établit, sur le parking d’un magasin de vins et spiritueux aux allures (sûrement peu anodines) d’ancienne station service. Prémices de l’entrée dans l’enceinte du château en lui-même…

Et j’ai beau n’être pas spécialiste des américaines et de la culture hot rod, il y a des signes qui ne trompent pas, des indicateurs qui signalent les événements qui feront date.

Guidons hauts, chromes ou peintures noires mates bitumeuses, Harley et Indian chantent l’accueil. Les sportives françaises leur donnent la réplique…

Roues dans les coins, lignes tendues et cylindres à l’avenant, les hot-rods annoncent la couleur.

Lanières de cuir, roues à rayons et insignes rutilantes, les cyclecars et petites anglaises enfin, viennent parfaire le tableau.

Last but not least, la sécurité sur l’événement. Couplez la culture vintage et celle US, vous obtenez l’association des Véhicules Historiques Militaires de Vendée : des uniformes aux véhicules en passant par les tentes et l’équipement, tout y est, l’office sécurité restera donc dans le thème du jour, très très belle idée, bravo !

La Wine Race première du nom se veut diversifiée… pour notre plus grand plaisir ! Deux parcours s’offrent aux équipages, deux salles deux ambiances en quelque sorte !

Un parcours bitume : auto et moto en grimpette dans les sous-bois

Au cours de la montée vers le château, la première zone de jeu qui s’offre à nous se cache entre deux arbres et annonce la couleur : une petite route bitumée, des feuilles jaunies, une frondaison dense… l’ambiance sera celle des sous-bois qui, trop calmes, n’attendent que les vocalises des invité(e)s du jour.

Et question vocalise, l’auditeur attentif en aura eu pour son grade (rapport à l’encadrement militaire, bien sûr). Car sur ce parcours tous les véhicules de la Wine Race pourront venir s’amuser… de la Kohler Escoffier à la Vincent, de l’Austin Seven au Hot Rod, j’admets m’être amusé à tendre l’oreille pour savoir quel engin infernal allait s’élancer sur ce morceau façon course de côte.

L’occasion aussi de profiter à allure raisonnée des efforts faits par les équipages et organisateurs (reconnaissables à leurs combis frappées du logo de la Wine Race) pour rester dans le thème, y compris vestimentairement parlant !

Trois mentions spéciales : une qui fait le lien avec la Normandy Beach Race évoquée plus haut, une qui saluera le caractère transfrontalier de notre passion et une dernière au cocorico chantant.

Pour le lien avec la Normandy Beach Race, on citera cet Objet Roulant presque-Non Identifié : je vous donne du Chrysler, une carrosserie zebrée, les stigmates d’un sablage dynamique… et vous emmène (en imaginaire, certes) sur les plages d’Afrique du Nord, à 30 – 40 voire 50 autos, de front, à pleine balle !

Pour le transfrontalier, je vous propose de jeter un œil attentif à la plaque d’immatriculation du hotrod ci-dessous. Car oui, cette Ford a parcouru les plus de 1500km qui séparent Rømø au Danemark de Libourne… et les plus hotrodistes (hotrodiens ?) d’entre nous auront probablement tiqué sur cette localité (Rømø, pas Libourne !) : sur cette plage de l’extrême sud-ouest du Danemark se tient l’une des rarissimes (si ce n’est unique) course OFFICIELLE d’anciennes sur le sable, course conforme à la réglementation de l’équivalent danois de la FFSA et du cadre posé par la FIA, rassemblant un public de plus de 20000 personnes chaque année !

At løfte på hatten (ce qui, dans un danois très « Google Translate » donnerait Chapeau Bas par chez nous) ! Pour en savoir plus, vous pouvez cliquer ici !

Dernière mention spéciale de cette Wine Race, et elle finira la journée décorée d’une immatriculation et d’une cocarde signées d’Alain « Ptit Bolide », c’est du côté d’une Robert Sénéchal que se porte mon regard. D’une part parce que le modèle m’était inconnu, ensuite parce que cela m’a amené à découvrir l’homme… imaginez, un constructeur parisien de cyclecars qui remplace au pied levé un pilote usine Chenard et Walcker et viendra s’imposer dans la quasi-totalité des disciplines auxquelles il s’essayera (Tour de France Automobile, Bol d’Or, 24h du Mans…), y compris avec ses propres créations. Je fais court, donc partiel, je sais…

Il s’agit ici d’évoquer l’un de ses modèles les plus iconiques, et quelle belle réussite : carrosserie en deux teintes, accastillage parfaitement patiné, tout y est ! Petite anecdote sur Robert Sénéchal en passant : son petit-fils est une tête bien connue des organisateurs et concurrents de rallyes de régularité autant que des passionnés du Dakar puisqu’il s’agit de Patrick Zaniroli !

Moto en trial : terre et pierre entre les vignes

A quelques centaines de mètres du départ de ce « kilomètre départ arrêté » dans les arbres, c’est un tracé de 1.3km environ qui s’offre aux motards les plus courageux de la Wine Race. Au programme ? du roulant, du cassant, du glissant, du grimpant, du plongeant, de la terre, du gravier… l’aventure entre les vignes.

Et le moins qu’on puisse en dire, c’est que les « warrior riders » n’ont pas démenti leur réputation : rien ne leur fait peur, ni le technique du parcours, ni le risque de chute. Et les pilotes du jour auront toutes les montures imaginables et quasiment tous les âges possibles…

Mention spéciale aux trois ci-dessous : l’un aura jonglé entre sa Triumph bicolore et ses appareils photos plus anciens encore, un autre en Speed Twin de 1938 et à la dégaine en selle incroyable, enfin le dernier par son (très) jeune âge !

En bref, pourquoi était-ce génial ?

Eh bien parce que la Wine Race 2022, pour une première, quelle belle première ! Une trentaine de pilotes triés sur le volet, un plateau aussi diversifié qu’impressionnant, un site absolument incroyable… et une ambiance parfaitement dans le thème !

Ajoutez-y quelques idées franchement géniales (l’office de sécurité façon reconstitution historique, le brassard tricolore plutôt que le badge d’identification des pilotes, la possibilité pour tous – accompagnatrices/teurs y compris – de déguster du thé en provenance du Pays du Soleil Levant ou encore de visiter les caves…) et une charte graphique léchée… la Wine Race, si une nouvelle édition se profile (ce que j’appelle bien sûr de mes vœux et pense n’être pas le seul !) ne manquera probablement pas de monter en puissance : Grégory, Frédéric, bravo messieurs !