C’est dans moins de deux semaines maintenant que le rendez-vous est donné. La vente d’Automne Aguttes va se tenir à Paris avec un catalogue très riche, un catalogue comme on en voit peu en France en fait ! On a fait notre sélection de lots… et ça n’a pas été facile !
La vente d’Automne Aguttes en bref
La vente se tiendra le Dimanche 1er Décembre à Paris, à l’Espace Champerret à partir de 15h. Les lots seront visibles sur place les Vendredi 29 et Samedi 30 Novembre de 10h à 18h ainsi que le Dimanche 1er Décembre à partir de 9h et jusque midi.
Une centaine de lots est au programme. La plupart sont des voitures anciennes mais on retrouvera aussi quelques modernes, quelques motos et quelques lots d’automobilia lors de cette vente d’Automne Aguttes autour de plusieurs collections aux thématiques variées et affirmées. Surtout, la maison de vente de Neuilly a réuni plusieurs millionnaires potentielles dans ce catalogue.
Une collection d’Aston
Cette première collection de la vente d’Automne Aguttes avait été annoncée dès la fin de la précédente vente à Autoworld. On parle de 5 Aston rassemblées en quelques années par leur propriétaire actuel. Toutes ont en commun d’être en très bel état, parfaitement entretenues et prêtes à prendre la route.
On commence par la plus ancienne, une DB2 DHC, le cabriolet, de 1953. 98 Cabriolets furent fabriqués et 75 en conduite à gauche, celui-ci étant français d’origine ! Son historique est connu et elle est estimée entre 300 et 400.000€.
Autre cabriolet : une DB4 Série 5. Restaurée dans les années 2000, c’est une voiture très rare : moins de 50 exemplaires, encore moins que la DB4 GT ! Entre son état et cette rareté, cela donne une estimation placée entre 900.000 et 1,2 million d’euros !
On arrive ensuite à une très classique (et mythique) DB5 de 1964. Restaurée à la fin des années 2000, matching numbers avec la combinaison carrosserie grise/intérieur bordeaux et dans un état exceptionnel, elle est estimée entre 700 et 900.000€.
On suit la logique pour arrive sur une DB6, elle aussi de 1964. Parfaitement fonctionnelle et avec de nombreux frais sur les 10 dernières années, elle est estimée entre 220 et 280.000€.
La dernière Aston Martin du catalogue de la vente d’Automne Aguttes est beaucoup plus récente. C’est une V12 Speedster de 2020. Cette concurrente des Monza SP1 et Elva, construite par le département Q a été produite à 88 exemplaires. Celle-ci fait partie d’une petite série qui rend hommage à Top Gun et plus particulièrement à Maverick. La bête de 700ch totalise moins de 200km et elle est estimée entre 800.000 et 1,2 millions d’euros !
Les championnes !
Il y a quelques semaines c’est au Val de Vienne que se tenait la finale du Championnat de France Historique des Circuits. Dans la catégories des GT, c’est Emmanuel Brigand qui remporte le titre (FFSA donc officiel). Un trophée de plus dans une saison qui l’a aussi vu remporter le Tour Auto en VHC pour la première fois… à bord d’une voiture qu’il découvrait. Et bien ces voitures championnes, ainsi qu’une troisième auto, sont au catalogue de la vente d’Automne Aguttes.
On commence donc avec la Jaguar Type E. Elle n’a pas perdu ses couleurs et elle était facilement reconnaissable : c’est l’ancienne auto de Jean-Pierre Lajournade, qui l’a faite préparer auprès du spécialiste anglais Denis Welch… à qui on doit une bonne partie des Jaguar Type semi-lightweight des différents plateaux de courses historiques. Jean-Pierre Lajournade remporte deux fois le Tour Auto à son volant (2015 et 2016) avant de la vendre en 2023.
Emmanuel Brigand, qui est un animateur du Championnat de France Historique des Circuits depuis des années et qui avait déjà remporté le scratch en GHI avec une Porsche 911 RSR acquiert cette auto au bloc moteur en aluminium et remporte le Tour Auto au printemps dernier. Révisée et prête à courir, cette auto est estimée entre 300 et 400.000€.
L’autre voiture championne cette année, c’est donc la Porsche 911 Turbo 3.3 Gr.4 de 1981. Initialement préparée par Philippe Gache pour le Tour de Corse Historique 2010, elle s’y montra performante, fut vendue une première fois puis une deuxième… à Jean-Pierre Lajournade. Revue entre 2017 et 2020, elle passe ensuite entre les mains d’Emmanuel Brigand qui remporte le titre de Champion de France des Circuits 2023 à égalité et en 2024 tout seul ! Prête à rouler, elle est estimée entre 240 et 280.000€.
On note une troisième voiture dans cette collection du catalogue de la vente d’Automne Aguttes. C’est une Chevron B19 de 1971, un proto 2 litres construit à 36 exemplaires. Ex-Usine, pilotée par Chris Craft ou Mike Hailwood, achetée par Stirling Moss dans les années 80 puis Roy Bellm, elle a été restaurée chez Chevron dans les années 80 avant d’être achetée par « Beurlys », elle a été acquise en 2020 par l’actuel propriétaire qui a roulé à son volant en CER chez Peter Auto. Elle est estimée entre 160 et 220.000€.
Une collection dédiée à l’innovation
On s’attaque là à des autos très originales ! Le catalogue de la vente d’Automne Aguttes présente une collection appelée « From Design to Innovation » avec des autos qui ont donc innové… et ce n’est rien de le dire !
On débute avec une Adler Trumpf Junior Sport Roadster de 1935. Son petit 4 cylindres de 1 litres entraîne les roues avant avec le brevet Grégoire. La carrosserie fine et élégante est en alu, la voiture fonctionne bien et elle est estimée entre 40 et 60.000€.
On passe ensuite à deux autos tchèques du catalogue de la vente d’Automne Aguttes. La première, plus ancienne, est une Tatra 57 Cabriolet Luxe de 1932. C’est la carrosserie la plus exclusive et cette auto est une rareté estimée entre 15 et 25.000€.
Bien plus originale, la Tatra 87 de 1948 combine les innovations. D’abord avec son Cx très bas (0,36) ensuite avec son moteur V8 refroidi par air et placé à l’arrière ! Restaurée il y a une trentaine d’année, c’est une 3 Tatra 87 présentes en France. Elle est estimée entre 85 et 125.000€.
On termine avec une « hors-série » pas si innovante, une Hotchkiss Anjou 1350 de 1953 estimée entre 12 et 18.000€.
Les Lotus
Autre collection thématique, la vente d’Automne Aguttes propose toute une série d’autos qui portent la marque de Colin Chapman.
On y retrouve notamment une Elan S1 de 1964, restaurée dans les années 90, entretenue régulièrement et estimée entre 35 et 45.000€.
On passe ensuite sur une autre voiture de course de la vente d’Automne Aguttes avec une Eleven Serie 1 de 1956. 270 exemplaires ont été réalisés. Celui-ci est équipé d’un Coventry-Climax 1500 et a commencé sa carrière aux USA. Importée en France, c’est là qu’elle a reçu son 1500. Remise en route cette année, elle est estimée entre 150 et 200.000€.
On passe à une autre voiture de course, une Ford Cortina Lotus Mk1 de 1964. Déjà habituée des courses historiques dans les années 80, elle a été préparée il y a 10 ans et a continué de rouler, notamment chez Peter Auto. Elle est estimée entre 55 et 75.000€.
Pour la suite, on passe à des voitures plus petites avec pas moins de WW Seven dans le catalogue de la vente d’Automne Aguttes :
- Une Seven « Trophée Lotus » de 1965 (est. 25-35.000€)
- Une Seven S2 de 1964, qui a aussi couru en Trophée Lotus (est. 25-35.000€)
- Une Seven S3 de 1969, prête à reprendre la route (est. 30-40.000€)
- Une Caterham 1700 Kent de 1998, qui a également couru (est. 25-35.000€)
- Une Caterham Super Seven « The Prisoner », réplique de celle de la série, de 2013 (est. 25-35.000€)
De sacrées Lancia
Avant-dernière collection présente dans le catalogue de la vente d’Automne Aguttes, celle dédiée aux Lancia. Des voitures rassemblées par un seul propriétaire qui les a fiabilisé avant de (beaucoup) rouler avec !
On débute avec une Lancia Appia Berlina Série III de 1963. Version évoluée de l’Appia avec son moteur sortant 48ch, elle arriva en France dans les années 90. Mécanique, carrosserie et suspensions ont été revues et l’auto est estimé entre 6 et 9000€.
On passe ensuite sur une Aurelia B20S Serie VI de 1957. Restaurée intégralement au début des années 2000, elle a parcouru près de 100.000km entre la France et la Suède depuis. Elle ne demande qu’une révision avant de prendre la route et est estimée entre 80 et 120.000€.
Plus sportive, la Fulvia 1600 HF S2 de 1972 a été livrée neuve en France. Restaurée et peinte aux couleurs mythiques des Fulvia de rallye au début des années 2000, elle est préparée en 2009. Elle est estimée entre 35 et 45.000€.
La dernière est la plus originale. C’est une Lancia Appia Sport Zagato de 1961. Seuls 200 exemplaires ont été produits. Celui de la vente d’Automne Aguttes a été restaurée il y a 20 ans et le propriétaire a parcouru plus de 50.000km à son volant. Elle est estimée entre 60 et 90.000€.
Un duo de Frégate
Du côté des voitures anciennes françaises, la vente d’Automne Aguttes propose deux Renault Frégate… et pas une berline !
On commence avec un Cabriolet Letourneur et Marchand de 1958. Dessiné par Carlo Delaisse, ce cabriolet n’a été produit qu’à 69 exemplaires. Celle-ci repose sur une plateforme de Transfluide et c’est une voitures à restaurer. Elle est estimée entre 35 et 50.000€.
La seconde est un coach Chapron de 1954. C’est également un dessin de Carlo Delaisse et seules 49 voitures seront produites. Celle-ci est une des première et la seule connue avec la calandre « 3 barrettes ». Elle aussi est à restaurer et estimée entre 30 et 45.000€.
Cabriolets et français
On reste avec les françaises puisque plusieurs cabriolets plutôt originaux sont au programme de la vente d’Automne Aguttes.
On commence avec une Alpine A108 Cabriolet de 1959. Celle-ci fait partie de la première série à phares droits. 300 exemplaires ont été fabriqués dont cette auto exportée au Canada. Restaurée il y a longtemps, cette auto qui reste une première main est estimée entre 30 et 40.000€.
On enchaîne avec trois Peugeot. D’abord une 304 S Cabriolet de 1973. 3e main, cette auto qui a été repeinte mais qui reste dans son jus présente de la corrosion et nécessitera des travaux. Ça se sent sur son prix : elle est estimée entre 5 et 10.000€.
On enchaîne avec sa descendante, une auto qui est rentrée dans les collectors, la 306 Cabriolet. Ici c’est une Rolland Garros de 1997 avec son vert distinctif. 84.000km, bien fonctionnelle, elle est estimée entre 12 et 18.000€.
Toujours chez Peugeot mais un peu plus haut de gamme, le catalogue de la vente d’Automne Aguttes propose une 404 Cabriolet Injection de 1968. C’est donc une des toutes dernières autos de la série avec une mécanique bien entretenue et une carrosserie et un intérieur patinés. Elle est estimée entre 35 et 45.000€.
On passe ensuite chez Citroën. Honneur à la plus ancienne, une Traction 7C Cabriolet de 1934. Reconstruite entre la fin des années 90 et des années 2000, elle a été vendue par Aguttes lors de la « Vente du Centenaire » en 2019. Révisée, elle est estimée entre 70 et 90.000€.
On arrive en 1967 avec une DS 21 M Cabriolet. Cette auto à boîte mécanique a été réalisée chez Chapron et restaurée au tout début des années 2000. Parfaitement fonctionnelle, elle est estimée entre 150 et 200.000€.
On termine notre tour des cabriolets français du catalogue de la vente d’Automne Aguttes avec une auto plus originale encore, une Berliet VI Torpedo de 1924. Restaurée par le passé, bien conservée (à l’exception de la capote), elle est estimée entre 8000 et 12.000€.
Quelques popus !
On vous a montré des voitures d’exception du catalogue de la vente d’Automne Aguttes mais quelques autos plus populaires sont également au programme, surtout des françaises.
Dans l’ordre chronologique on débute avec la Citroën AC4 de 1929. Restaurée il y a de nombreuses années, à restaurer mais roulante, elle est estimée entre 5000 et 8000€.
Suit une Rosalie 10B de 1935. Dans son jus mécaniquement (à réviser mais roulante), elle a été repeinte par le passé et l’habitacle est à reprendre. Elle est estimée entre 3000 et 5000€.
Autre voiture de l’avant-guerre, une Simca 8 de 1938. C’est une auto spéciale, préparée par Roger Césure avec un carburateur plus gros, un collecteur spécifique et une culasse modifiée. La carrosserie a été modifiée après-guerre avec un intérieur et une capote de Simca 5 sur une base de Simca 8. Fonctionnelle, elle est estimée entre 12 et 18.000€.
On arrive après-guerre avec la Fiat 500C Topolino de 1951. Restaurée intégralement en Italie, elle ne demande qu’une révision et un prix entre 6 et 10.000€.
La suivante est un projet de restauration. Ici c’est une DS Break Export Canada de 1965. Son historique est connu, elle est revenue en France dans les années 80 et elle est estimée entre 7000 et 10.000€.
La plus récente est une Citroën Méhari de 1981. C’est une première main qui a été restaurée en 2015. Peu utilisée depuis, elle est est estimée entre 10 et 15.000€.
Les originales
On termine notre sélection dans le catalogue de la vente d’Automne Aguttes avec trois lots très originaux.
On débute avec un Poncin VP2000 de 1982. Ce 6 roues motrices amphibie fabriqué en France est motorisé par un bicylindre de 2cv ! Vrai passe-partout, restauré, en bon état de fonctionnement, le véhicule est estimé entre 10 et 15.000€ !
Suit le premier 4×4 Ferrari ! En effet, Ferves signifie FERari VEicoli Speciali. Cette auto de 1965 fut produite à 500 exemplaires sur une mécanique de Fiat 500. Restauré récemment, ce dérivé très original de la 500 est estimé entre 30 et 50.000€.
On termine avec une auto mythique de la vente d’Automne Aguttes. Déjà passée sous le marteau de la maison de ventes, c’est la Rolls-Royce prototype Jules du Dakar 1981. Créée par Thierry de Montcorgé, celle auto à la carrosserie de Corniche est en fait basée sur un châssis de Toyota BJ45 et motorisé par un V8 de 5,7L d’origine Chevrolet ! Sponsorisée par Jules, cette auto ne se classera pas mais réaliser un énorme coup médiatique.
Restaurée et prête à repartir pour un Dakar Classic par exemple (ou se montrer lors des plus grands concours), l’auto est estimée entre 400 et 600.000€ !
Il reste encore bien des autos intéressantes à découvrir dans le catalogue de la vente d’Automne Aguttes. Pour le consulter, c’est par ici.
Commentaires