[SOS] Un savoir-faire unique en France en péril !

C’est dans les allées du salon Epoqu’Auto 2021 qu’on a pu discuter avec le sellier bourbonnais Alex Main. De superbes autos passent dans son atelier de sellerie et une partie de sa réputation vient d’une technique rare : il utilise des ressorts, et pas de la mousse, pour restaurer les sièges des plus belles anciennes. Sauf que son fournisseur de ressorts doit passer la main… et ne trouve pas de repreneur. Celui-ci c’est Vincent Mineur, à la tête de Springy.

On aurait pu parler de lui et de cette problématique dans le cadre de notre Opération Job d’Anciennes. Car il n’y a pas que des passionnés qui veulent se réorienter, que des entreprises qui cherchent à recruter. Il y en a d’autres qui cherchent à se transmettre et ce n’est pas facile… du tout ! Alors on s’est dit qu’on pourrait peut-être vous motiver en vous présentant Springy.

Springy, qu’est-ce que c’est ?

Vous ne connaissez pas Springy, ni ce que sont ces ressorts, alors on laisse la parole à Vincent Mineur pour qu’il nous explique.

« À l’origine il y a la société Hoiret que j’ai racheté il y a 30 ans à Asnières-Sur-Seine. Cette société a été créée en 1928, elle a travaillé pour l’automobile en direct, avec la Traction puis Chenard et Walker ou encore Facel Vega à l’époque où l’automobile travaillait avec des volumes et ne se souciait pas de normes. Peu à peu la société s’est dirigé vers l’ameublement avant de revenir vers l’automobile ancienne. »

Et le métier du coup, qu’est ce que c’est ?

« Mon métier c’est donc de fabriquer des ressorts et, avec, de fabriquer des guindages. Il y a deux débouchés : le véhicule de collection et l’ameublement. Maintenant il n’y a que de la mousse que ce soit pour les autos ou l’ameublement de super luxe. Même dans la restauration des anciennes, certains remplacent par de la mousse… mais ils n’ont pas compris que ces ressorts participent aussi activement à l’amortissement et au confort. »

« La matière première c’est le fil de fer. Ce qu’on appelle le fil à matelas, du fil de fer très dur. On le met dans une machine qui le met sous contrainte et le noue au dessus et en dessous. On fabrique ensuite les agrafes qui vont permettre de l’assembler dans un volume, que ce soit un volume courbe ou plat. Pour faire tous les volumes on fabrique 220 ressorts différents. En fait on ne fournit pas un ressort mais tout un ensemble. Ça ressemble énormément au ressort de tapissier mais la spirale, le pas et les pavillon sont différents. »

Un savoir-faire à transmettre

La transmission des savoirs est au cœur d’un gros travail de la FFVE. On parle évidemment plus des métiers de la tôlerie ou de l’usinage des pièces moteurs que des ressorts et guindages pour les sièges des anciennes. Pour autant, le savoir-faire de Vincent Mineur, et certainement celui d’autres pros de l’ancienne, est en péril…

« Je suis tout seul dans la structure et il faut la transmettre. C’est mieux d’avoir un bagage technique évidemment. Personnellement j’étais mécanicien-ajusteur. Le métier est aussi précis que de changer une courroie de distribution sur une voiture. Il faut mettre en place les éléments dans l’espace et les brider ensemble sur une machine spécifique. »

« Je vais sur mes 72 ans, c’est un moment où je suis fatigué et je dois passer la main. Je suis le seul à faire ça en France et je dois être le seul en Europe. J’ai des commandes de tous les selliers. »

Vous qui souhaitez vous mettre à votre compte mais êtes déjà cernés par les restaurateurs, voilà une idée d’activité sur laquelle vous aurez le champ libre !

Vous souhaitez contacter Vincent Mineur ? Cliquez ici pour lui passer un mail et vous trouverez les autres infos sur son site, c’est par là.