Rosengart Supertraction, premières oubliées

Vous avez peut-être déjà croisé ces magnifiques autos françaises au style américaine et affirmé. Mais les Rosengart Supertraction ne sont pas que ces magnifiques autos, c’est en réalité une famille complète d’autos d’avant-guerre. On vous les présente.

Les premières Rosengart Supertraction

Et non, l’aventure de la Rosengart Supertraction ne commence pas avec les coach et cabriolets qu’on a l’habitude de rencontrer. Elle commence en fait de façon bien plus discrète avec la LR500.

Nous sommes en 1933, un an avant l’apparition de la gamme des Traction chez Citroën. Pour autant Jean-Albert Grégoire a déjà bien avancé sur le système et mis au point les joints homocinétiques Tracta, qu’on retrouve sur les autos du même nom… mais aussi en Allemagne. L’auto c’est l’Adler Trumpf apparue en 1932 avec un moteur de 1504 cm³ et qui débarque ensuite avec un 1645 cm³.

C’est la licence de cette auto qui est achetée par Lucien Rosengart. Depuis quelques temps, il cherche à proposer une traction mais il trouve les différentes licences étrangères trop chères, et la technique pas toujours au point. Ami avec André Citroën, il tente de s’associer au projet de la future star française mais essuie un refus.

La firme lance donc la LR500 qui est appelée Supertraction. Le fait d’être la première française de série avec les roues avant motrice est un avantage pour l’habitabilité, mais pas seulement. Côté comportement, les quatre roues indépendantes et la direction par crémaillère sont un vrai plus.

Pour autant, les ventes restent faibles. Le levier qui commande la boîte 4 n’est pas pratique et les clients n’ont pas confiance dans les joints Tracta.

La LR500 devient LR505 en 1935. La carrosserie est plus simple, en bois et en tôle, elle est aussi moins chère. Le moteur est passé de 38 à 45ch assurant une vitesse de pointe de 115 km/h.

La Rosengart Supertraction LR539

Au salon de Paris 1938, la marque dévoile sa nouvelle auto.

Côté technique l’auto, se fait remarquer. La licence Adler a pris fin. Si le train arrière est dérivé des LR500 et LR505, la Rosengart Supertraction LR539 fait appel au train avant, à la boîte trois vitesse et au moteur 11 Perfo de la Citroën Traction. Avec 56ch, le gain de performance est réel. La nouvelle auto a beau être plus lourde, elle file à 120 km/h.

La nouvelle Rosengart Supertraction est élégante avec son style américain. La calandre ne laisse aucun doute sur l’inspiration, puisée dans les Lincoln d’alors. L’auto est longue avec ses 4,97 m de long. Pour autant, l’accord avec Citroën interdit la fabrication de voitures à quatre portes.

Deux carrosseries élégantes sont donc au programme, un cabriolet et un coach (très rare). Le cabriolet peut d’ailleurs se découvrir partiellement si besoin. L’intérieur est richement décoré, les chromes sont nombreux. Bref, on est ici dans le luxe.

Dommage le calendrier ne colle pas du tout. Les LR539 arrivent sur le marché en Mars 1939. Quelques 1000 autos sont vites produites… avant la seconde guerre mondiale qui interrompt la production.

Le président du conseil, Edouard Daladier, séduit par la ligne de la voiture et sa technique avait bien commandé des versions 4 portes qui auraient fait une belle pub aux autos. Mais la commande ne sera jamais réalisée.

Rosengart a tellement investi dans le projet que la firme n’est pas au mieux. La caisse sera d’ailleurs réutilisée après guerre. Les SuperTrahuit s’équiperont en effet de V8 Mercury. Mais ces autos lourdes et gourmandes n’auront pas de succès. Rosengart se recentrera sur des autos plus petites, dont la Ariette dont on parle ici.

Les Rosengart Supertraction de nos jours

Le style des LR359 fait qu’on les remarque, bien plus que les versions précédentes. Ces autos n’ont pas disparu des routes, la preuve avec les différentes photos de cet article.

Si vous êtes intéressé par une Rosengart Supertraction, sachez que les petites LR500 et LR505 berline s’échangent aux alentours des 15-20.000 €, les cabriolets pouvant coûter le double.

Les LR539 sont bien plus chères et coûtent entre 50 et 80.000 € ! Certes c’est un moteur de Traction, mais on vous remarquera !

Photos additionnelles : Wheelsage