C’est la dernière des quatre grosses ventes aux enchères de la Monterey Car Week (les autres résultats sont là). Comme chaque année, c’est Gooding & Co qui organisait la vente officielle du concours d’élégance de Pebble Beach. Niveau résultats ? Ça ressemble un peu aux autres ventes.
Les Pebble Beach Auctions de Gooding & Co en bref
En fait on parlait de deux ventes distinctes en une. Elles ont eu lieu le Vendredi 16 Août et le Samedi 17 Août. La maison américaine avait amené 186 lots sur place. Un gros catalogue, c’est certain.
Niveau résultats, on dépasse ceux de l’an dernier avec plus de 108 millions de dollars au total. 82% des lots ont été vendus. Ce sont surtout les millionnaires potentielles qui ont « pénalisé » les résultats puisque 46 lots pouvaient dépasser le million de dollars et 25 y arrivent réellement. Surtout, on note de très gros prix qui restent à quai et de nombreuses estimations basses qui ne sont pas atteintes.
Les italiennes en star
Les italienne étaient à l’honneur du catalogue des Pebble Beach Auctions de Gooding & Co. Il n’y avait pas que des Ferrari au programme puisque la plus grosse estimation revenait à une Alfa Romeo 8C 2900B Lungo Spider de 1938. Best of Show de la Villa d’Este en 1996 puis sa classe à Pebble Beach en 2000, elle fut… volée en Juillet 2022 avant d’être retrouvée en Décembre 2023. Restaurée, estimation située entre 16 et 20 millions de dollars, c’est le plus gros montant de la vente avec 14.030.000$ sous le marteau.

On retrouvait quand même de belles Ferrari. La deuxième estimation de la vente, la Ferrari 250 GT SWB California Spider de 1961, une des 37 avec les phares couverts était estimée entre 15 et 17 millions de dollars. Elle est toujours en vente… si vous avez 15,5 millions à mettre !
La 250 GT Berlinetta Competizione de 1955 a finalement peu couru (au Bahamas cette année là et c’est tout) et a appartenu au Marquis de Portago. Elle était estimée entre 4,5 et 5,5 millions de dollars et fait partie des invendues.
On avait aussi noté la 400 Superamerica Series 1 Coupé Aerodinamico de 1961, un des 14 châssis courts et une provenance parfaitement connue. Estimée entre 2,5 et 3 millions de dollars elle n’est pas vendue non plus.



On avait aussi noté quelques Ferrari de compétition dans le catalogue de Gooding & Co à Pebble Beach.
La 857 Sport Spider (à 4 cylindres) de 1955, la 4e et dernière produite a beaucoup couru aux USA en 1956 avec plusieurs podiums notamment obtenus par Carroll Shelby mais aussi Ginther. Restaurée, et estimée entre 6 et 8 millions de dollars, elle se contente de 5.350.000$ sous le marteau.
Suivait une 500 TR de 1957, la 17e des Testa Rossa à 4 cylindres. Cette auto a couru aux 12h de Reims 1956 (Picard-Manzon, 5e au général et victoire de classe), au Mans la même année (Picard-Tappan, disqualifiée pour un ravitaillement interdit) avant de briller en SCCA aux USA. Estimée entre 4 et 5 millions de dollars, elle n’est pas vendue.
On retrouvait ensuite une 250 GT Tour de France de 1958, la dernière des 17 voitures à 3 ouvertures latérales. 7e et 2e de sa classe aux 12h de Sebring 1958 avant de remporter le général de sa classe en SCCA, elle était estimée entre 5,5 et 6,5 millions de dollars et se vend 5,2 millions.
La plus récente était la plus voyante. La Ferrari 333 SP Evoluzione de 1995 qui a couru aux 24h de Daytona, du Mans (2 fois dont un podium de sa classe en 1997), aux 12h de Sebring (4e au général en 1995), en IMSA avant de recourir ces dernières années dans l’Endurance Racing Legends était estimée entre 6 et 8 millions de dollars. Si elle n’atteint pas cette estimation, avec 5.120.000$, elle établit un nouveau record pour le modèle.




Repassons sur les autres italiennes de la vente de Gooding & Co à Pebble Beach. On retrouvait une autre Alfa Romeo 8C, un 2300 Cabriolet carrossée par Figoni. Première place de sa classe à Pebble Beach en 2010, estimée entre 4 et 5 millions de dollars, elle n’est pas vendue.
Suivaient deux Maserati. La A6G/54 berlinetta de 1956 dont on reconnaît la carrosserie Zagato (pensez aux Fiat 8V) a déjà été primée à Pebble Beach, Amelia Island et la Villa d’Este elle a également couru aux Mille Miglia ou à Monthléry. Estimée entre 4 et 5 millions de dollars, elle se contente de 3.550.000$.
La seconde, la Tipo 61 Birdcage qui a couru à Nassau, aux USA dont Piles Peak et qui est en très bon état, était estimée entre 5 et 6 millions de dollars mais ne se vend pas non plus.
On terminait le tour des italiennes avec deux Lamborghini Miura. La première, la P400 de 1968 propose un bleu original et elle est en superbe état même si elle n’est jamais passée en concours. Estimée entre 2 et 2,4 millions de dollars, elle atteint 2.315.000$. La seconde, marron est une P400S de 1970. Jamais restaurée, avec quelques stigmates, estimée entre 2 et 2,5 millions de dollars, elle part contre 2.040.000$.





Y’a pas que les italiennes…
En dehors des italiennes, on avait noté d’autres beaux morceaux dans le catalogue des Pebble Beach Auctions de Gooding & Co.
D’abord une série de Porsche de course. La 550 Spyder de 1955 déjà exposée plusieurs fois en concours mais également vue en course à l’époque avec beaucoup de courses allemandes et une participation aux 24h du Mans était estimée entre 3,5 et 4,25 millions de dollars mais ne se vend pas.
La Porsche 906 Carrera 6 de 1966, bleue, avec un beau palmarès américain jusque dans les années 70, estimée entre 1,8 et 2,2 millions de dollars n’a pas plus de succès…


Le catalogue proposait aussi la toute PREMIÈRE Porsche 935 ! Cette auto de 1976 a surtout été utilisée pour le développement mais a également remporté les 6h de Watkins Glen et accroché la 3e place à Dijon (Stommelen-Schurti à chaque fois). Estimé entre 4,5 et 5,5 millions de dollars, elle part à 4.295.000$.

Au niveau des autos plus « couleurs locales » du catalogue des Pebble Beach Auctions de Gooding & Co on notait pas moins de trois Duesenberg Model J ! Les deux premières sont de 1929 avec une « Town Car » carrossée par Derham, la seule avec châssis court et cette carrosserie, à l’histoire connue et vendue 1.950.000$ (est. 1,5-2 millions) tandis que la Berline décapotable carrossée par Murphy (est. 1,8-2,4 millions) se vend pour un « petit » score de 1.077.500$.
La troisième était un « Coupé décapotable » de 1934 avec une capote qui disparaît. Carrossée par Murphy, restaurée état concours, estimée entre 3,5 et 4,25 millions de dollars, elle part à 3.745.000$.



On note enfin deux anglaises. La plus ancienne, de loin, la Sunbeam Tourist Trophy de 1914, l’une des 3 engagées par l’usine cette année là a commencé sa carrière de courses historiques commencée dans les années 50 ! Estimée entre 1 et 1,4 million de dollars, elle se vend 1.105.000$.
Les Pebble Beach Auctions de Gooding & Co proposaient une Aston Martin DB4 GT de 1960, l’une des 30 en conduite à gauche, exposée au Salon de Turin 1960. Matching Numbers elle est estimée entre 2,2 et 2,8 millions de dollars, elle se vend 2.095.000$.


Avalanche de françaises
Les Pebble Beach Auctions de Gooding & Co proposaient un des plus gros catalogue de la semaine et on y retrouvait pas moins de 11 françaises !
Il n’y avait pas moins de 8 Bugatti au catalogue dont beaucoup proviennent de la collection du Dr. Theodore Waugh. La première est une des plus grosses estimations de la vente. La Type 57 SC Atalante de 1937 (une vraie Atalante) exposée aux salons de Paris et Earls Court, matching numbers, ce qui est rare, première de sa classe à Pebble Beach l’an dernier, estimée entre 9 et 11 millions de dollars… ne se vend pas.
On trouvait deux autres Type 57 au catalogue, deux Stelvio. La première est de 1938, avec carrosserie et moteur originaux mais un compresseur et un overdrive en bonus était estimée entre 800.000 et 1 million de dollars et se vend 747.500$ tandis que la seconde, carrossée par Gangloff, avec son moteur d’origine était estimée entre 250 et 350.000$ et dépasse l’estimation avec 577.000$ sous le marteau.



Les autres étaient plus anciennes. La Type 23 Tourer de 1914, jamais vue aux enchères, estimée entre 90 et 120.000$ part finalement contre 246.400$. Même année pour la Type 13 « Dog Cart » qui est en fait une réplique avec une carrosserie de course et qui est passée par le Saratoga Automobile Museum. Estimée entre 70 et 90.000$ elle part contre 140.000$.


On poursuit avec une Type 43 Grand Sport livrée neuve au pilote René Léon en 1927 et passée par les collections de Filipinetti, Bardinon et Shelby ! Estimée entre 400 et 600.000$, elle performe à 731.000$.
La Type 44 Torpédo de 1928 avec carrosserie unique (et originale) signée Figoni. Passée par des collections réputées, elle est estimée entre 250 et 350.000$, elle monte, elle, à 467.000$.
En la « Petite Royale », la Type 46 Cabriolet de 1930 carrossée par Gangloff, seconde main estimée entre 450 et 650.000$ termine à 555.000$.



On retournait du côté des millionnaires du catalogue des Pebble Beach Auctions de Gooding & Co avec la Delahaye 135M Torpédo Roadster de 1938. C’est l’une des 5 survivantes (sur 11 construites) avec sa carrosserie Figoni et Falaschi dessinée par Geo Ham. Ancienne du Petersen Museum, estimée entre 2 et 3 millions de dollars, elle se vend 2.095.000$.
Autre 135M, le coupé quatre place carrossé par Chapron, très classique si ce n’est le passage de son moteur à 3 carburateurs. Estimé entre 200 et 300.000$, ce coupé part pour 224.000$.
Dernière française : l’Avion-Voisin C4S Torpédo Tourisme de 1924. Ce serait la seule survivante avec cette carrosserie. Entièrement restaurée, estimée entre 200 et 300.000$, elle se contente de 151.200$ sous le marteau.



On note aussi
Il n’y avait pas que des millionnaires dans le catalogue des Pebble Beach Auctions de Gooding & Co et on a noté encore quelques belles voitures anciennes.
On retrouvait une auto qu’on connaît pour l’avoir vue à Rétromobile en 2019. C’est la seule Serenissima Ghia GT produite avant que l’aventure ne s’arrête. Restée des années en possession du Comte Volpi, estimée entre 700 et 900.000$, elle part à 580.000$
Autre originale, la Pegaso Z-102 Berlinetta Serie II de 1954, celle qui fut exposée au salon de Paris 1954. Carrossée par Saoutchik, estimée entre 650 et 800.000$, elle n’est pas vendue.


On passe ensuite à des autos de course du catalogue des Pebble Beach Auctions de Gooding & Co. La Lotus 18 de 1960, l’une des 6 construites pour l’équipe d’usine, pilotée par Clark, Hill, Surtees, Ireland ou Flockhart, pour 3 podiums était estimée entre 400 et 600.000$ et part à 379.000$
La Chaparral Mk1, 3e des 5 produites présentait un beau palmarès (deux fois les 12h de Sebring) et un PTH. Estimée entre 1 et 1,5 million de dollars, elle n’est pas vendue.
Par contre la McLaren M1 de 1964 ex-Dan Gurney a été retirée de la vente.



Dans notre sélection on avait ajouté deux italiennes.
La première était l’une des trois 1900C « Supergioiellos » survivantes. Cette carrosserie Ghia (qui rappelle les créations réalisées avec Exner) est plus qu’originale et a permis a l’auto d’être déjà primée en concours. Estimée entre 350 et 450.000$, elle se vend pour 291.000$.
La seconde est une SZ Coda Tronca de 1962, l’une des dernières produites, entièrement restaurée et estimée entre 600 et 700.000$ et qui ne se vend pas.


Viennent les deux dernières autos qu’on avait sélectionné dans le catalogue des Pebble Beach Auctions de Gooding & Co.
On commençait par une Cobra de 1964. Cette auto est apparue dans la série Honey West en 1965 et conserve sa configuration d’origine. Estimée entre 950.000 et 1,1 million de dollars elle part à 857.500$.
La toute dernière était la Porsche 356 Zagato « Sanction Lost », une des voitures produites en 2017 sur la base de 356 B de 1961. Cette continuation estimée entre 500 et 600.000$ part pour 425.000$.
Pour voir tous les résultats de la vente, c’est par ici.


Pour l’anecdote, on notera que c’est une voiture vendue par Gooding & Co en 2020, une Bugatti 59 qu’on avait pu voir à Rétromobile notamment, qui remporte le concours de Pebble Beach.
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