C’est dans le Hall 3 que la vente Artcurial de Rétromobile 2025 avait lieu cette année. En fait, LES ventes puisqu’il y en a eu trois, de Vendredi à Dimanche. Les résultats sont tombés et on les examine à partir des lots qu’on avait repéré avant la vente.
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La Vente Artcurial de Rétromobile 2025 en bref
C’est donc dans le Hall 3 qu’on retrouvait Artcurial cette année. Un changement de lieu pas forcément déroutant pour les visiteurs qui rentraient majoritairement dans le salon par ce Hall. Les merveilles et curiosités ont attiré de nombreux curieux… et les ventes des acheteurs.
Les résultats qu’on vous présente ici ne sont pas forcément hyper complets puisque, comme dans toute vente, des after-sales (ventes négociées entre acheteur et vendeur par la maison de vente) peuvent encore être en cours. En tout cas la maison annonce 88% de lots vendus et un total de 25.000.000€ de vente.







La collection Paul Emile B
Cette collection là était particulièrement mise en avant. Lors de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025 elle était scrutée puisque le pedigree des différentes autos qu’on va vous montrer le méritait… mais aussi avec les nombreux lots d’automobilia qu’elle comptait.
On y retrouvait certaines des plus grosses estimations de la vente. On commençait avec la Bugatti Type 51 Grand Prix de 1930. Ex-usine, cette auto née Bugatti 35 et modifiée en 1934 (#51154) courut au Mont Ventoux, à Chimay, à Montlhéry et appartint ensuite au Prince Bertil de Suède ou encore à Ralph Lauren. L’historique était parfaitement connu, l’état excellent et se vend 1.587.600€ pour une estimation comprise entre 1,7 et 2,3 millions d’euros.
Autre voiture bleue, de course, la Delage D6-70 Spéciale de 1936. Carrossée par Figoni, cette voiture de course qui a couru au Mans en 1937 et en 1938 et qui a gagné le Tourist Trophy en 1938 était en excellent état. Estimé entre 1,3 et 1,6 million d’euros, elle n’est pas (encore) vendue.
Autre Bugatti, mais bien plus récente, la Bugatti EB110 était une première main avec 19.387km au compteur et c’est également la seule EB110 blanche produite. En bel état, révisée en 2018 et estimée entre 1,2 et 1,5 million d’euros, elle se vend 1.530.400€.





La collection de Paul Emile B proposée lors de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025 proposait également d’autres autos intéressantes… et carrément atypiques. Exemple avec la Gladiator 9L « Grand Prix » datée d’aux alentours de 1904. Découverte par Henri Malartre, elle est ensuite passée entre les mains de André Binda et Adrien Maeght. Quasiment entièrement d’origine et fiabilisée, elle était estimée entre 600 et 900.000€ et n’est pas (encore) vendue.
Même année, 1904, pour la Darracq 8hp. Restée dans la même famille de 1954 à 2015, elle est dans un très bon état et compte une trentaine de participations au London to Brighton ! Estimée entre 60 et 80.000€, elle est vendue contre 88.208€.


On poursuit avec certains des véhicules les plus gros de cette Vente Artcurial de Rétromobile 2025. L’autobus parisien un Renault TN4H de 1936, restauré mécaniquement était estimée entre 40 et 80.000€ et se vend 53.640€.
Le camion Laffly B 686 de 1952, restauré avec soin et repeint aux couleurs de l’Ecurie Gordini était, lui, estimé entre 15 et 25.000€ et se vend 25.032€.


Côté voitures, on avait été frappé par un grand écart avec, d’un côté une Honda Z600 entièrement restaurée partie à 23.840€ (est. 15-25.000€) et de l’autre une Pontiac Cabriolet qui a participé au raid « Around The World In 80 Days Motor Challenge » qui justifie sa décoration spéciale et qui part à 16.688€ (est. 20-30.000€).


The Silver Collection
Autre collection phare de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025 elle devait son nom à la couleur des autos… et au fait que ce ne soit que des Ferrari.
On débutait avec la Ferrari 275 GTB de 1966. Moteur et transmission d’origine pour cette auto à nez long vendue neuve en France, restaurée, estimée entre 2,2 et 2,6 millions d’euros et finalement vendue contre 2.371.640€.
Suivait la Ferrari 250 GT/Lusso de 1963. Couleur moteur et transmission d’origine pour cette voiture entretenue régulièrement, estimée entre 1,2 et 1,5 million d’euros mais non vendue.


De son côté, la 365 GTB/4 Daytona de 1973, dans sa couleur d’origine et présentant un très bon état était estimée entre 500 et 700.000€ et se vend pour un beau score de 691.447€.
Autre 365 au catalogue de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025 (d’ailleurs il y en avait deux), la GTC/4 de 1971, italienne d’origine et matching colors, était estimée entre 190 et 240.000€ et se vend 128.499€.
La plus récente de la bande, la 550 Barchetta date de 2001 ne comptait que 915km au compteur et était estimée entre 400 et 600.000€. Elle se vend 807.360€, très gros score !



Collection André Cadiou
C’était une autre collection en vue lors de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025. Quatre autos vendues sans prix de réserve, venant d’un collectionneur français qui aimait rouler.
On débutait avec la Porsche 911 Carrera RS 2.7 de 1972. C’est un des premiers exemplaires et sa couleur orange sanguine est d’origine. Estimée entre 400 et 500.000€, elle se vend 417.200€.
Autre dimension avec la Ferrari 275 GTB de 1966 qui combine nez long et carrosserie aluminium (93 exemplaires). Matching numbers et historique connu pour cette voiture restaurée dans les années 90 et qui a participé plusieurs fois au Tour Auto. Estimée entre 2 et 3 millions d’euros, elle se vend 2.159.600€.


Deuxième Ferrari, une BB, mais la BB originelle. C’est une 365 GT4 BB de 1974 qui est au catalogue de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025. Cette auto rare (387 ex.) livrée neuve en France y est revenue récemment avant d’avoir droit à une restauration. Estimée entre 320 et 380.000€ elle part contre 250.320€.
On retrouvait aussi une française ici, une des 100 Alpine GTA V6 Turbo Mille Miles. C’est même la 99e et elle est dans la famille depuis sa production. Estimée entre 25 et 45.000€ elle se vend 38.144€.


Les autres millionnaires
Dans le catalogue de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025, il n’y avait que trois millionnaires potentielles qui ne faisaient pas partie d’une de ces collections.
La plus ancienne, la Mercedes 300 SL noire de 1955 à l’entretien suivi et « matching » était estimée entre 1,3 et 1,6 million d’euros. Elle n’est pas encore vendue mais pourrait l’être en after-sale.
On passait ensuite à la Bentley S1 Continental de 1956. Belle histoire pour cette auto carrossée par Mulliner, livrée neuve en France… à la société Peugeot (!). Elle appartint ensuite à Helmut Newton de 1964 à 1972 ! Restaurée, exclusive (26 ex. en conduite à gauche), estimée entre 750.000 et 1 million d’euros, elle pourrait aussi faire partie des after-sales.
Une des voitures récentes de ce catalogue de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025 : la McLaren Senna de 2019 avec 1980km au compteur était estimée entre 950.000 et 1,15 million d’euros. Elle non plus ne se vend pas.



Les françaises
Là encore, on sort des collections de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025 avec ces françaises. On a limité notre sélection à 5 voitures.
On débutait avec une Bugatti Type 57 Stelvio bleue de 1935. Dans un superbe état d’origine c’est une des 45 Stelvio carrossée à l’usine. Elle appartient au même propriétaire depuis 1986 et conserve son moteur d’origine. Estimée entre 350 et 500.000€, elle part à 343.664€.
On poursuivait avec la Delahaye 235 de 1953. Habillée par Chapron, c’est une carrosserie finalement très répandue… même si l’auto reste une rareté. Estimée entre 80 et 120.000€, elle se vend 69.136€.


On poursuit avec une des dernières Talbot-Lago, une T14 America à moteur Simca. C’est l’une des 7 autos produites (on en a essayé une autre, la dernière) et elle a été restaurée chez Hubert Haberbusch (où on l’avait vue). Estimée entre 150 et 200.000€ elle se vend 160.920€.



Parmi ces françaises de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025 on retrouvait aussi deux autos exceptionnelles basées sur des voitures anciennes très populaire.
On débute avec la Citroën 2cv Sahara de 1964. C’est une rareté (moins de 700 exemplaires), entièrement restaurée et estimée entre 80 et 120.000€, elle n’affichait pas de prix de réserve et part à 63.176€.
La Renault 5 Turbo 2 de 1984 était encore plus exceptionnelle. Cette auto spéciale à équipement unique (peinture noire irisée, jantes Gotti, intérieur de Turbo « 1 » en cuir, vitres et rétroviseur électrique, téléphone mais aussi suspensions Cévennes et kit 200ch), commandée par l’émir Al-Thani (Qatar) a été livrée à l’ambassade du Qatar en France ! Bien préservée et estimée entre 80 et 100.000€, elle part à 95.360€.


On note aussi…
Il y avait 120 voitures au catalogue de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025. Alors forcément on en a trouvé d’autres qui méritaient qu’on les regarde de plus près.
Côté avant-guerre, on ajoutait ainsi une française de plus, une Amédée Bollée Type F de 1914. Achetée par le passé par Paul Jamin, directement auprès de la famille Bollée, son fonctionnement était jugé parfait. Notons qu’elle embarque un 4 cylindres… de 6,3 litres ! Estimée entre 80 et 120.000€, elle se vend 88.208€.
Même période pour la Simplex-Crane Model 5 Double Phaëton (1916). Cette fois le 6 cylindre cubait 9,25 litres pour 110ch ! Avec une restauration et des travaux récents, elle était estimée entre 200 et 300.000€ mais se contente de 149.000€ (pas de prix de réserve).


Notre sélection continuait avec des bases connues mais des carrosseries plus originales. Dans le catalogue de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025, c’était le cas de la Fiat 1100/103 TV. Cette auto de 1957 a reçu une carrosserie « Désirée » signée Vignale. Il n’y en aurait eu que 3 et celle-ci a été restaurée et est prête pour les concours d’élégance. Estimée entre 80 et 120.000€, elle se vend 100.128€.
On restait en Italie avec l’Alfa Romeo 2600 SZ de 1967. C’était un des 105 exemplaires construits par Zagato, les autres coupés de série Sprint sortaient de chez Bertone. Intégralement restaurée… chez Touring, cette auto venant d’une grande collection était estimée entre 150 et 200.000€ et elle part bien au-dessus à 250.320€ !
Au milieu des nombreuses Porsche et des 356 du catalogue de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025, on avait noté la 356 pre-a 1300 « split-windscreen » qui désigne donc le pare-brise en deux partie. Ce n’est pas une Gmünd mais c’est une des premières autos construites à Zuffenhausen en 1952. Restaurée à grands frais, elle est estimée entre 380 et 460.000€ elle se vend… 419.120€, belle performance !



Les deux dernières autos qu’on a retenu dans ce catalogue de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025 sont absolument originales.
On avait noté une vraie rareté pas si ancienne dans le catalogue de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025 : l’Isdera 036I Spyder. Exposée au salon de Genève 1989, cette auto est une déclinaison de l’Imperator. Mue par un 6 cylindres de 3 litres de cylindrée, elle fut construite à 14 exemplaires. Modifiée à l’usine pour la rendre plus sportive, elle était estimée entre 230 et 280.000€ mais ne se vend pas.



On termine avec une Packard Super Eight… Yacht ! C’était assurément la voiture la plus originale de la Vente Artcurial de Rétromobile 2025 et elle se voyait de loin. La base date de 1937 mais cette auto fut modifiée en 1948 sur une commande de Louis Réard, l’inventeur du Bikini. C’est tout simplement Chapron qui réalisa cette carrosserie navale, loin d’être caricaturale et très bien réalisée. L’auto a écumé les concours d’élégance avant de passer sur la route dans la caravane du Tour de France et de rentrer au sein de collections célèbres. À réviser, l’auto était estimée entre 250 et 350.000€ et n’est pas vendue à l’heure actuelle.



Pour voir tous les résultats de la vente Artcurial de Rétromobile 2025, c’est par ici.
On se quitte avec d’autres photos de la vente :


















































Benjamin
Bonjour, la 550 Barchetta s’est vendu 807 360€ et non 312 200€… cela fait un petit écart ! Une erreur cela arrive, merci encore pour ce reportage complet!
· · 11 février 2025 à 13 h 55 min