Ces athlètes des Jeux Olympiques qui ont flirté avec le sport auto (ou inversement)

Publié le par Valentine

Ces athlètes des Jeux Olympiques qui ont flirté avec le sport auto (ou inversement)

Alors que les Jeux Olympiques s’ouvrent ce soir, officiellement du moins, à Paris, on va s’intéresser à une catégorie d’athlètes bien particulière. En effet, quelques noms de l’olympisme se sont également fait un nom en sport automobile avec parfois de grands écarts entre leurs disciplines initiales et les sports mécaniques.

Jean Claude Killy, du ski alpin à la Targa Florio

Le premier médaillé des Jeux Olympiques dont on va parler, c’est Jean-Claude Killy. S’il y a bien un athlète qui est multi casquettes, c’est lui. Ce dernier dominait les compétitions alpines dans les années 60. Il le deuxième skieur à remporter trois épreuves de ski alpin lors des mêmes Jeux Olympiques. C’est aux jeux de Grenoble en 1968 qu’il remporte l’or en descente, slalom et slalom géant.

Mais Killy ne s’arrête pas au ski. C’est en 1967 que son aventure avec les sports mécaniques commence, et pas n’importe comment. Jean-Claude Killy s’engage cette année là sur la mythique course italienne qu’est la Targa Florio. C’est au volant d’une Porsche 911 S qu’il arrive 1er de la catégorie Grand Tourisme.

L’année suivante, il enchaine en Italie avec les 1000 km de Monza et arrive cette fois second. En Allemagne, il arrive 3ème des 1000 km du Nürburgring, toujours en Grand Tourisme. On comprend mieux pourquoi on le surnomme King Killy.

Des médaillés des Jeux Olympiques au Mans

Il fut une époque ou courir au Mans était accessible, du moins plus que de nos jours. C’est une épreuve qui a accueillis plusieurs médaillés olympiques pour une reconversion dans le monde des sports mécaniques.

Jean-Claude Killy n’a pas seulement participé, et gagné, à la Targa Florio. Il prendra aussi le départ des 24 Heures du Mans de 1969, toutefois sans franchir la ligne d’arrivée. Il conduisait une Alpine Renault avec Bob Wollek, ou autrement appelé Brilliant Bob, lui même ancien skieur qui s’était blessé juste avant les jeux de Grenoble. Jean-Claude Killy n’est d’ailleurs pas le seul skieur a avoir pris le volant lors de l’épreuve mythique.

Luc Alphand, dont on reparlera, et Kristian Ghedina, deux champions de ski, ont eux aussi participé aux 24 Heures du Mans. Il en sera de même pour un certain Henri Oreiller. Ce dernier est triple médaillé olympique et vainqueur du premiers titre de descente en 1948 à Saint-Moritz.

En 1952, il laisse tomber la neige et les lattes pour se mettre derrière un volant. En 1962 c’est derrière celui d’une Abarth-Simca 1300 plus précisément qu’il prendra place pour le départ des 24 Heures. Ce sera son unique participation puisque le skieur et pilote trouvera la mort au volant d’une Ferrari 250 GTO à Linas-Montlhéry.

Les champions de ski ne sont pas les seuls à se reconvertir ou à toucher au monde de l’automobile. Il y a plus longtemps, c’est Charles Rigoulot, champion olympique d’haltérophilie qui disputait les 24 heures du Mans de 1937 au volant d’une Chenard & Walker.

Luc Alphand

On va commencer à penser que le milieu du ski et de l’automobile sont étroitement reliés puisque c’est à nouveau d’un skieur dont nous allons vous parler. Ce sportif français a donc commencé sa carrière en tant que skieur, spécialiste de la vitesse. Il est le deuxième français à remporter le gros globe de cristal, 30 ans après Killy ! S’il n’y a pas été médaillé, il participera tout de même à plusieurs Jeux Olympiques, en 1988, 1992 et 1994.

Sa carrière automobile commence par une transition en douceur. En effet, Luc Alphand reste en montagne puisqu’il réalise sa première course sur la glace de Serre Chevalier, lors d’une épreuve réservée aux personnalités parallèlement au Trophée Andros. Ensuite, changement de registre puisque c’est au rallye Dakar qu’il participe. Il progresse au fur et à mesure de ses participations jusqu’à atteindre la victoire en 2006. Comme dit précédemment, Luc Alphand participera aussi aux 24 heures du Mans 8 fois de suite avec sa propre écurie !

Nasser Al Attiyah, skeet et Dakar

Nasser Al Attiyah fait aussi partie de ces champions multi-disciplines. Il commence par être athlète de skeet. Aussi appelé ball-trap, le skeet est une discipline de tir aux pigeons ou tir aux plateaux qui consiste à abattre au fusil des plateaux. Il a représenté son pays, le Qatar, à de nombreuses reprises lors des Jeux Olympiques depuis 1996. Il remportera notamment la médaille de bronze individuelle aux JO de Londres en 2012.

En parallèle de sa carrière sportive, Nasser Al Attiyah se fait un nom dans le sport automobile. Il s’est notamment engagé en championnat du monde des rallyes, P-WRC et S-WRC. C’est surtout au Dakar, lui aussi, qu’il se démarque, puisqu’il remporte 5 fois l’épreuve, en 2011, 2015, 2019, 2022 et 2023 ! Ces trois dernières victoires ont d’ailleurs été obtenues avec le français Matthieu Baumel comme copilote. Al Attiyah n’a pas fait que s’essayer au sport auto mais a donc connu un certain succès dans les disciplines qu’il a emprunté.

Chris Hoy

C’est d’un sportif écossais dont on va parler ensuite. Chris Hoy, coureur de cyclisme sur piste, est également l’un de ceux qui ont laissé une trace dans le sport auto.

Chris Hoy est un médaillé olympique, mais il était surtout le sportif britannique comptant le plus de médailles d’or jusqu’en 2020, lorsque Jason Kenny l’ai dépassé en remportant l’or à Tokyo. Si l’on cite ses principales victoire, il est champion olympique en 2004, 2008 en individuel et par équipes et 2012. Il est également champion du monde de vitesse et du kilomètre à plusieurs reprises.

Après les JO à Londres, Hoy prend sa retraite et se penche sur un nouvel hobby, le sport automobile. Il découvre la compétition automobile en 2014 lors du championnat GT britannique. Il s’inscrit ensuite en European le Mans Series en 2015. Il remporte deux fois la catégorie LMP3, à Silverstone et au Red Bull Ring. En 2016, il se retrouve aux 24h du Mans sur le Morgan-Nissan de l’Algarve Pro Racing avec une 17e place à l’arrivée.

Alessandro Zanardi, de pilote à coureur cycliste

D’autres athlètes ont fait le chemin inverse. C’est le cas d’Alessandro Zanardi, qui est passé de pilote à coureur cycliste.

Sa carrière commence dans les années 80 en karting. Très vite, il court en Formule 3 italienne en remportant notamment une compétition au Mans. Il passe ensuite à la F3000, discipline dans laquelle il obtiendra le titre de vice-champion en 1991.

Après ça, Alex Zanardi fait son entrée dans la catégorie ultime, la Formule 1. C’est dans l’écurie Jordan qu’il fera ses débuts. Il sera aussi chez Lotus à partir de 1993, jusqu’à la fin de carrière de l’écurie, fin 1994. Il fait alors une parenthèse dans la Formule 1 pour intégrer le championnat CART. Après un temps d’adaptation, il finira sacré champion de la discipline en 1997 et 1998.

Zanardi fera un bref retour en F1 en 1999 chez Williams mais sera remercié après une saison seulement. Il retourne en CART mais c’est en 2001 qu’il connaitra un énorme accident. Il perd le contrôle de sa monoplace sur l’ovale du Lausitzring en Allemagne et se fait percuter de plein fouet par la voiture qui le suit. Cet accident lui vaudra d’être amputé des deux jambes à hauteur des genoux.

Toutefois, ce n’est pas ce qui va l’empêcher de continuer sa carrière dans le sport auto ! Le pilote reprend le volant de sa monoplace, spécialement adaptée à son handicap, et reprend les treize tours manquant à sa course de 2001. Après ça, Zanardi participera au championnat d’Europe, puis du monde, des voitures de tourisme avec BMW Italie.

Alessandro Zanardi ne s’arrête pas là, vous comprenez bien qu’il n’aurait sinon pas sa place dans cet article. En 2007, il participe au marathon de New York en handisport. En 2011, il y participe à nouveau en « vélos à main » et remporte la course. Il sera ensuite sélectionné pour les Jeux paralympiques de 2012, lors desquels il remporte la médaille d’or en course en ligne et en contre la montre ainsi que la médaille d’argent en course en ligne relais par équipe. À Rio en 2016, il s’adjuge une nouvelle fois la course en ligne, remporte le relais par équipe et décroche la médaille d’argent en contre la montre !

De l’automobile aux Jeux Olympiques ?

Petite aparté mais, en parlant des liens entre sport auto et jeux olympiques, il n’y a pas que les reconversions de médaillés qui sont à prendre en compte. Si pour beaucoup sport mécaniques et jeux olympiques ne font pas paire, ils ont pourtant étés liés, deux fois !

En effet, le sport automobile a pu être représenté aux Jeux Olympiques. Ce fut le cas lors des tous premiers jeux du 20e siècle, en 1900. Si elles ne sont pas reconnues comme sport olympique à part entière, les épreuves automobiles ont bel et bien eu lieu cette année là, et il y en a eu 7 différentes ! La plus grosse épreuve, c’était la course Paris-Toulouse-Paris de 1.347 km. En réalité, on joue ici sur la confusion entre les épreuves des JO et celles de l’exposition universelle qui se déroule en même temps.

Ensuite, il faudra attendre 1936 pour revoir de l’automobile aux JO. Le rallye est accueilli aux jeux de 1936 comme « sport de démonstration ». C’est l’occasion à l’époque pour Adolf Hitler de démontrer la supériorité des voitures allemandes. Raté, puisque ce sont deux pilotes anglaises, Elizabeth Haig et Barbara Marshall, au volant d’une voiture anglaise, une Singer, qui remportent l’épreuve. L’épreuve n’avait d’ailleurs jamais été acceptée par le CIO (Comité international olympique) !

Photos complémentaires : Wheelsage et Wikimédia, Alex-Zanardi.com

Valentine

Passionnée d'automobile depuis de nombreuses années, Valentine, étudiante en journalisme, rejoint l'équipe de News d'Anciennes en tant qu'apprentie. Les voitures anciennes, elle aime en parler, les prendre en photo mais surtout en prendre le volant !

Commentaires

  1. Daniel

    Très intéressant article, merci à Valentine !

    Répondre · · 27 juillet 2024 à 8 h 54 min

  2. denis

    interessant!

    Répondre · · 27 juillet 2024 à 11 h 47 min

Répondre à DanielAnnuler la réponse.

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