Instant Ciné, Le Mans 1955, le court-métrage

Publié le par Pierre

Instant Ciné, Le Mans 1955, le court-métrage

Le Mans 1955. Tout le monde a encore en tête les événements tragiques qui ont eu lieu dans la Sarthe à cette date. Quentin Baillieux revient sur cette histoire sous la forme d’un court-métrage d’animation, où tout prend une autre dimension.

Le Mans 1955 en quelques mots

C’est sans nul doute la course automobile qui a le plus marqué les mémoires, malheureusement, dans des circonstances tragiques. Revenons rapidement sur les faits.

Juste avant 18h30, un groupe de quatre voitures sort du virage de Maison Blanche : l’Austin-Healey de Macklin, la Jaguar d’Hawthorn et les deux Mercedes de Levegh et Fangio.

Quelques instants plus tard, Macklin fait une embardée pour éviter la voiture d’Hawthorn qui s’arrête aux stands, Levegh ne peut pas l’éviter. Sa Mercedes escalade l’arrière de l’Austin-Healey et s’envole avant de s’écraser derrière le talus de protection, au milieu des spectateurs. L’impact est si violent que les gens croient à une explosion, et la voiture se désintègre avant de prendre feu. De son côté Macklin essaie de reprendre le contrôle de sa voiture gravement endommagée. Il finit sa course contre le muret des stands fauchant quatre personnes.

Les conséquences font froid dans le dos, 80 personnes trouvent la mort, et 120 autres sont blessées, les secours sont débordés par l’ampleur de la situation.

La direction de course décide de maintenir l’épreuve, qu’Hawthorn remportera. En revanche, Mercedes se retire de la course vers 1 heure du matin, Stuttgart ayant donné l’ordre à Neubauer de s’arrêter. Le choc est si dur pour la marque allemande qu’elle quittera toute compétition officielle pendant 40 ans.

Le Mans 1955 aura également marqué les mémoires sous une autre forme. Des pays comme la Suisse banniront purement et simplement la pratique du sport automobile sur circuit, craignant qu’une autre catastrophe de ce type n’arrive.

Le court-métrage

Le Mans 1955 est réalisé par Quentin Baillieux, diplômé de l’école d’animation des Gobelins. Il explique comment l’idée lui est venue :

L’idée du film m’est venue après avoir visité une exposition de voitures des années 1950 au Louvre. J’ai été subjugué par la beauté des voitures de sport exposées, en particulier une Jaguar qui a couru au Mans en 1955. J’ai commencé quelques recherches sur cette course et deux photos aux impressions contradictoires sont apparues côte à côte sur mon écran.
D’un côté, l’image d’une tragédie : des gens en panique, des flammes infernales derrière eux[…]. L’autre photo représentait un pilote heureux, célébrant sa victoire avec du champagne.
Comment ces deux photos pouvaient-elle être liées ? Comment peut-on vivre un moment aussi heureux en parallèle d’événements aussi tragiques ?

Mon désir de réaliser ce film est né de ces questions – le besoin de trouver le lien qui permet à la juxtaposition de ces images d’avoir un sens. La tendance de l’homme à s’autodétruire, oubliant son humanité, consummé par sa vanité, sa passion et ses émotions, c’est ce dans quoi je voulais plonger.

Le Mans 1955 retranscrit toute cette dualité, entre un démarrage de jour aux lumières et couleurs crues et une catastrophe apparaissant de nuit, entrecoupée de couleurs très vives.

Le court-métrage relate les faits du point de vue de John Fitch, le coéquipier de Pierre Levegh. Et même s’il nous épargne une certaine violence graphique, qui aurait pu être vulgaire, la réalisation nous transmet le coup de massue que représente cette tragédie.

N’étant pas critique de cinéma, je vous laisse regarder Le Mans 1955 et vous faire une idée par vous-même. En tout cas, à mes yeux, les multiples prix qu’il a récupéré ne sont en aucun cas usurpés.

Alors, vous en pensez quoi ?

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. Robert-Louis BREZOUT-FERNANDEZ

    Fabuleux. Merci beaucoup.

    Répondre · · 10 avril 2020 à 11 h 59 min

  2. LAPORTE

    Superbe. Merci de m’avoir fait découvrir ce film dont j’ignorais l’existence.

    Répondre · · 10 avril 2020 à 14 h 00 min

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