La Delahaye 134, une rareté tombée dans l’oubli

Publié le par Benjamin

La Delahaye 134, une rareté tombée dans l’oubli

Si on vous parle de Delahaye, vous pensez évidemment à la 135, modèle emblématique de la marque qui l’a vue gagner sur les circuits, les rallyes et les podiums des concours d’élégance. Mais avant, et pendant, la carrière de la 135, il existait une auto plus petite dans la gamme : la Delahaye 134 !

1933 : Delhaye sort de nouveaux modèles

Dans les années 30 la marque entame sa révolution. Madame Desmarais, veuve de Léon Desmarais détient la société et veut la voir revenir sur le devant de la scène. Cela passe par des améliorations techniques et un retour à la compétition.

En 1932 Delahaye engage Jean François, un ingénieur qui va concrétiser définitivement les envies de grandeur de la marque, qui propose en plus des autos des poids-lourds et des véhicules d’incendie.
Jean François dessine alors des autos qui vont rapidement s’imposer en course, dès 1933.

Cette année là, la marque propose deux nouveautés au salon de Paris. La 138 et son 6 cylindres en ligne, et la Delahaye 134 avec un plus petit 4 cylindres.

La Delahaye 134, une sacrée évolution pour la marque

Les deux autos partagent beaucoup de chose. Déjà elles inaugurent un nouveau châssis, plus rigide. Ensuite ce sont les premières Delahaye à être proposées avec des roues avant indépendantes. Les roues motrices à l’arrière adoptent un pont rigide.

Côté moteur, c’est la même base qui est utilisée, dérivée d’un moteur utilisé sur les poids-lourds de la marque. La 138 reçoit un 6 cylindres de 3.2 litres. La Delahaye 134 est une auto plus petite, une 12cv qui adopte la version 4 cylindres de 2150 cm³ (80 x 107 mm). Ce moteur à soupapes en tête sort 50ch. La boîte de vitesse peut être manuelle à 4 rapports ou une Cotal.

Delahaye 134 1938 Osenat 3- Delahaye 134

La production de la « petite » Delahaye est lancée. Elle va relativement peu évoluer avant la guerre. En 1935 Delage est rachetée par la marque et l’année suivante la 138 se voit dotée d’une version sportive, surbaissée, c’est la fameuse 135.

Mais la Delahaye 134 est toujours dans la gamme. La plupart des autos sont carrossées Autobineau, la filiale de Letourneur et Marchand. Mais on peut aussi les commander des version Berline Aérodynamique, Coach, Coach Aérodynamique, Cabriolet ou Limousine tandis que l’auto est aussi commande en châssis nu pour lui offrir une robe venant d’un autre carrossier.

En 1936 l’auto devient 134N et reste en production jusqu’à l’occupation en 1940. Ce sont 240 autos qui sont produites durant cette première période.

La Delahaye 134 après-guerre

En 1945 on relance la production chez Delahaye. Le plan Pons est avare en matières premières, mais les autos de la marque doivent permettre de faire rentrer des devises étrangères et aider à relancer l’économie. D’abord on relance la production des Delahaye 134N puis on la fait évoluer.

Le 4 cylindres passe à 2371 cm³ sur la 134G. Mais sa carrière sera de courte durée puisque dès 1946 la marque décide de se recentrer sur les versions 6 cylindres, qui rapportent beaucoup plus.

En deux ans, une centaine de 134N et une vingtaine de 134G auront été produites.

La Delahaye 134 de nos jours

Avec environ 360 autos produites, même si elle était plus abordable, c’est une auto rare. La 135 a, par exemple, été produite à 2592 exemplaires !

Malgré sa rareté, elle est loin d’avoir l’aura de sa grande sœur. Les prix s’en ressentent et vous pouvez acheter une Delahaye 134 dès 15.000 €, même si le double (minimum) sera nécessaire pour une version cabriolet ! On est malgré tout loin des prix de la 135. Reste à en trouver une !

Photos supplémentaires : Osenat

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. François Faux

    Je pense qu’il y a une erreur.. vous d’être arbre à cames en tête…. c’est un moteur à,soupapes en tête , mais simplement culbuté.

    Répondre · · 14 avril 2020 à 23 h 28 min

  2. Patrice Pimoulle

    Article interessant, bien illustre. Il existe cependant des photos du Salon de l’Auto 1946 et 1947 u l’on voit des voitures d’exposition. Il n’y avait pas d’arbres a cmes em tete a l’epoque, mais des SOUPAPES en tete commandees par culbuteurs et arbre a cames lateral.

    Entous cas la photo du cabrioletest superbe; elle semble dater d’apres-guerre.

    Cordialement,

    Répondre · · 15 avril 2020 à 5 h 38 min

  3. Corentin L.

    bel article, bien référencé ! Petit complément, la production des 134 G (14 CV, cyl. diam. 84 mm) a démarré avant-guerre. La 134 N n’a d’ailleurs plus été produite une fois la 134 G sur le marché. Cependant après-guerre, il fallait produire et pouvoir séduire tous les clients possibles et la 134N a de nouveau été reprise au catalogue.

    Répondre · · 16 avril 2020 à 15 h 07 min

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