[La Collec’ Facile] La Mini

Publié le par Benjamin

[La Collec’ Facile] La Mini

Une voiture ancienne, elle est mythique parce qu’elle a marqué des générations de conducteurs, de passagers voire carrément l’histoire de l’automobile. Mais certaines voitures anciennes ne sont-elles pas tout simplement mythiques parce qu’elles sont « faciles » à collectionner ? C’est ce qu’on se demande dans « La Collec Facile » et après la 2CV, on s’attaque à une anglaise, qu’on a l’impression de voir encore à tous les coins de rues (et on parle pas des SUVs actuels qui n’en ont gardé que le nom) : la Mini.

La Mini en bref

LA Mini ? On devrait en fait parler DES Mini. Car si on se penche un peu sur son histoire, la petite anglaise est en fait passée par plein de phases différentes… et même plusieurs marques ! Le point commun, c’est le point de départ quand la British Motor Compagny missionne Alec Issigonis pour concevoir une petite voiture économique mais surtout qui consomme peu. Nous sommes au milieu des années 50 et la crise de Suez est passée par là !

La petite auto qui sort en 1959 est une traction avec un moteur 850 cm³ en position transversale. Une solution technique alors peu répandue qui fera date et qui est, de nos jours, la norme. Les roues sont amorties par des « silentblocs » renvoyés dans les 4 coins et 4 à 5 personnes peuvent prendre place à bord.

Austin Seven Mini-

La Mini va être, dès le départ, affublée de beaucoup de noms. Rien qu’en Angleterre elle est vendue comme une Morris Minor-Minor et comme l’Austin Seven. On retrouvera aussi des Morris 850, des Austin 850 et à partir de 1961 le nom Mini sera généralisé. Mini deviendra même la marque de l’auto, avant que Rover ne reprenne la main. Et encore on ne vous a pas parlé des italiennes fabriquées par Innocenti !

Ajoutez ensuite les dérivés de la gamme Mini. On retrouve les Cooper, les sportives de la bande, la Traveller / Countryman aussi appelée simplement Van (on en a essayé une, c’est à lire ici) ou encore la version « militaire » qui se retrouvera plutôt utilisée comme voiture de plage, la Mini Moke (on l’a aussi essayée, c’est par là).

En bref, on se retrouve avec des autos construites par différentes marques, sous différentes formes et avec différents moteurs entre 1959 et 2000 ! On ne retrouve donc pas UNE Mini, mais plein de Mini différentes. De quoi contenter tout le monde et la rendre facile à collectionner ? C’est ce qu’on va voir !

L’achat d’une Mini

Dans Collec’ Facile, on ne parle que d’autos qu’on voit beaucoup. Et pour ce qui concerne la Mini, on en voit effectivement partout ! C’est normal avec une telle période de production et surtout des chiffres assez fous : 5,3 millions d’exemplaires. Elle est donc très facile à trouver. C’est déjà un bon point pour devenir une voiture facile à collectionner.

L’autre bon point c’est que vous trouverez des Mini à tous les prix. Tout en bas de l’échelle vous retrouverez ainsi des Mini récentes, tellement récentes que vous ne pourrez pas les immatriculer en carte grise collection ! Ensuite les prix commenceront à augmenter à mesure que vous chercherez des autos plus anciennes. Le prix d’une Mini 850 des premières années pourrait ainsi en rebuter certains. Certaines séries spéciales comme une Paul Smith seront aussi bien plus chères que les autos de la gamme classique.

Évidemment, les Mini Cooper sont recherchées. Entre ceux qui veulent courir et ceux qui veulent tout simplement plus de peps, ces autos sont tout en haut de la fourchette de prix. Là encore, plus elles sont anciennes et pire c’est !

Du coup, vous pouvez trouver des Mini entre 5000 et 50.000 € ! Oui, c’est très large, mais c’est comme le panel d’autos proposées à la vente…

Attention à bien vérifier l’état de l’auto. Si le moteur est plutôt robuste, il faut que son refroidissement soit nickel car c’est un mal de ces petites autos. L’électricité, comme sur beaucoup d’anglaises, mérite également un contrôle approfondi. La corrosion, surtout pour les plus anciennes devra évidemment être bien inspectée.

Notez aussi que vous devez vous attendre à trouver des autos plus ou moins transformées, et pas seulement au niveau du moteur. Comme sur les Cox, par exemple, le monde de la Mini est souvent friand du custom. Voies élargies, roues changées, bandes, couleurs, là aussi il y aura pour tous les goûts !

Dans tous les cas, mieux vaut une Mini qui roule qu’une Mini qui brille ! Certaines autos sont plus maquillées que restaurées. Un bon indice sera le confort. Oui, on parle d’une Mini mais quand les cônes sont en bon état, la petite anglaise est confortable. Dans tous les cas, pour l’achat d’une première Mini, se faire accompagner d’un connaisseur sera une bonne idée.

Surtout, dans le cas d’une auto dont le prix varie en fonction des versions, vérifiez bien que le moteur concorde avec le reste de l’auto. Les autos estampillées Cooper dans les annonces, car ce sont surtout d’elles dont on parle, ne le sont pas forcément. Pas besoin d’aller jusqu’au Matching Numbers pur mais il faut quand même être sûr de ce qu’on achète ! Étant donné que ces autos sont spécifiques et pas seulement des finitions, vous pourrez toujours vérifier le type de l’auto, à partir de sa plaque dans le système d’immatriculation des véhicules (SIV). C’est d’autant plus facile que le nouveau système SIV, mis en place en 2009 et qui a remplacé le FNI a doté les autos d’une immatriculation à vie !

Rareté :Trouvable sous les 10k€
0/5Oui

La restauration d’une Mini

Pour aborder ce sujet, on a fait appel à un spécialiste : Nicolas Datchary, qui a fondé le 2006 le site Datch.fr, d’abord spécialisé dans les pièces détachées de Mini avant de s’élargir aux pièces détachées de MG, Triumph, Austin-Healey.

Commençons par aborder la disponibilité des pièces de Mini :

« La disponibilité est plutôt excellence. On peut reconstruire une Mini à 99% avec des pièces neuves et c’est une bonne nouvelle. Il y a évidemment des pièces plus compliquées à trouver notamment pour ce qui est de l’accastillage et cela concerne paradoxalement, les premières Mini mais aussi les dernières de la fin des années 90. Certaines pièces peuvent aussi souffrir de rupture momentanées. La pandémie a été une période compliquée où certaines pièces n’étaient pas disponibles pendant 6 mois. Encore maintenant cela concerne certaines pièces, comme les cylindres de serrure que nous attendons depuis 4 à 5 mois. Quand ils vont arriver, tout le monde va se jeter dessus ! »

« Niveau stock d’époque, cela devient très très rare. Avec Datch nous avions racheté un stock d’époque de pièces Rover mais il est presque épuisé. Il y a aussi des pièces qui ne se trouvent pas en refabrication comme les bielles de Mini 1000 ou les blocs moteurs, mais qu’on trouve facilement, et en bon état, en occasion. »

Les refabrications sont donc la norme ?

« On trouve surtout ça sur le marché. Certains innovent même. On a le cas d’une société spécialisée dans l’aérospatiale qui vient de dévoiler un prototype de bloc alu qui va sortir 350ch au litre ! Par contre, ces refabrications sont surtout anglaises, voire asiatiques. Nous avions tenté de lancer des refabrications en France, notamment en caoutchouc mais la désindustrialisation est passée par là. La qualité était bonne, mais les prix élevés. Et le fabricant a fermé ! »

Pour ce qui est des prix, est-ce que les pièces de Mini sont abordables ?

« On trouve des pièces à tous les prix. Mais l’offre limite les prix et on se retrouve avec des pièces globalement bon marché. »

Dispo, prix, d’accord, mais la qualité ?

« Le souci avec les pièces de Mini c’est qu’on n’a pas forcément d’alternative qualitative, du fait des prix bas. Néanmoins, on sait ce qu’on paye quand on achète 4 pistons neufs à 250€ alors qu’on en trouve aussi des forgés, mais à 1000€. On retrouve certaines pièces de très grande qualité au Japon mais elles sont hors de prix sur place et c’est pire en import. Cela ne concerne, heureusement, pas toutes les pièces. Nous proposons de très belles pièces d’intérieur avec des housses de restauration, et pas des accessoires, dont la qualité est comparable à celle d’origine. »

Le Brexit a-t-il eu un impact sur les pièces de Mini ?

« À court terme c’est évident et ça a été compliqué. Aujourd’hui, quelqu’un qui aime l’administratif s’y retrouve. Pour un particulier qui veut acheter en Angleterre, c’est compliqué et onéreux. Déjà il faudra payer 30 à 40 € de frais de traitement en plus des frais de douane. Et puis les frais de douane des pièces venues d’Asie sont à repayer à la sortie du territoire, même si ils ont déjà été payé à l’import ! »

Une fois qu’on a trouvé les pièces, est-ce facile de les monter ou de les faire monter ?

« La mécanique de la Mini est aussi compliquée que celle d’une mobylette ! Avec un peu de connaissances, on s’en sort. Après, c’est comme pour la chasse, il y a les bons et les mauvais chasseurs. Ce n’est pas parce qu’on a un pont qu’on est bon ! On trouve quand même de bons spécialistes, soit dans les anglaises en général, soit, directement, de la restauration des Mini. »

Dispo des pièces :Prix des pièces :
5/54/5

Faire rouler une Mini

Ça va être un point commun pour beaucoup des autos dont on va vous parler dans Collec’ Facile : elles sont aussi faciles à faire rouler au quotidien (mais vous verrez, pas toutes). On parle carrément de quotidien dans le cas d’une Mini puisqu’il s’agit d’une auto qui pourrait tout à fait convenir au rôle de daily si vous habitez loin d’une ZFE.

Attention par contre, le mot loin est piégeur car, vous vous en doutez, la Mini n’est pas forcément une grande voyageuse. Si vous avalez 100 bornes par jour à son volant, à la longue, le bruit, notamment, pourra prendre le pas sur le côté fun. Par contre en ville, sa taille sera bien adaptée, surtout pour se garer, et sa vivacité et sa capacité à avaler les virages seront de sacrés alliés.

Car, oui, quelle que soit la motorisation, la Mini est une voiture fun. Vive et précise, c’est un vrai kart sur roulettes (même les roues sont minis) c’est une machine qui vous amusera sur la route, c’est certain. C’est aussi une voiture ancienne qui pourra vous servir pour partir en week-end, mais il ne faudra pas être trop chargé et ne pas attendre que les enfants soient trop grands.

Côté coûts, forcément la consommation est plus grande sur les Cooper. Néanmoins, on reste dans les petits moteurs et à moins de les avoir préparé pour la course, ils se révèleront plutôt économiques. Côté entretien, les consommables ne seront pas plus chers que sur le SUV du voisin (ok, peut-être le votre, vous avez le droit). En tout cas, ce n’est pas le coût au kilomètre qui doit vous rebuter !

La vie en club ?

Sans être aussi nombreux que les clubs de 2CV, les clubs dédiés à la Mini sont plutôt nombreux. Là encore, on parle de clubs qui s’intéressent à une auto dont les pièces sont dispos. Donc ce n’est pas vraiment vers eux qu’il faudra se tourner pour des refabrications. Par contre, pour des conseils, allez-y ! En France on en compte au minimum une vingtaine, répartis sur tout le territoire.

Si vous n’y allez pas pour les pièces ni pour l’entraide, vous pourrez en tout cas y aller pour les sorties. Entre celles qui réunissent différents clubs et les sorties du dimanche dans les événements régionaux, ces clubs sont actifs. Certaines manifestations sont très prisées des fans de Mini. On en voit, par exemple, beaucoup lors du God Save the Car Festival à Montlhéry, entre celles qui viennent tourner et celles qui s’exposent dans les paddocks. Rajoutez d’autres événements d’ampleur qui proposent des espace clubs et vous n’avez pas fini d’avoir des occasions de croiser des clubs de Mini !

Conclusion :

Oui, la Mini coche toutes les cases. C’est une voiture ancienne facile à collectionner et même facile à vivre si on oublie son habitabilité. Trouvable à bas prix, avec une vraie communauté et des versions qui raviront tous types de collectionneurs, ce n’est pas une star de la collection pour rien.

Ajoutez, pour la légende, son palmarès sportif et surtout le fait que BMW continue de surfer sur le nom, éventuellement la ligne (mais plus du tout le concept originel), et vous avez vraiment tous les ingrédients pour trouver une voiture que vous adorerez… et vous ne serez pas les seuls.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Boulet

    Ma première voiture que j’aurai du garder. Une 1000 CC 38Cv MK2 1970. Couleur Beige Bédouin avec la marque et les papiers estampillé Austin.

    Répondre · · 19 juin 2023 à 12 h 17 min

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