Le week end dernier avait lieu sur le mythique circuit du Paul Ricard, le Grand Prix de France Historique. Une 5ème édition qui fera date, puisque l’événement semble enfin avoir trouvé la recette pour s’imposer comme un incontournable.
Créé avec le soutien de la FFSA par HVM Racing, le KENNOL Grand Prix de France Historique se déroulait pour la 3ème fois consécutive sur le tracé provençal. Nouvelle date pour cet événement qui cette fois se déroulait en début de saison lors du week-end de Pâques. L’occasion de revoir en piste des Formule 1 emblématiques des années 1970 aux années 2000, ainsi que des Formule 2, Formule 3 et autres Formule Ford, à jamais inscrites dans l’histoire comme les disciplines de promotion qui ont permis aux plus grands pilotes d’accéder à la catégorie reine.
Des bagarres, des remontés mais surtout du plaisir
Commençons par le BOSS GP et ses monoplaces des années 90 et 2000. Trois F1 ouvraient le bal, une très belle Benetton B197 Ex-Jean Alesi, la Jaguar R2 du français Didier Sirgue ainsi que la Toro Rosso STR1 et son fabuleux V10. Derrière, pas de surprise avec l’ancien pilote de F1 brésilien Antônio Pizzonia, qui a remporté les deux courses au volant de sa Dallara – World Series. Une monoplace dont le V6 a été remplacé par un gros V8 Gibson de 4,5l de cylindrée.

















Le Trophée Lotus a quant à lui tenu toutes ses promesses durant cette édition du Grand Prix de France Historique, avec des courses très disputées. C’est Dominique Vulliez qui a remporté les deux courses. Une course 1 qu’il a écrasé avec plus de 10 secondes d’avance sur le duo Cazalot/Delhaye qui a complété le podium. En course 2 par contre, la bataille fut rude pour la victoire, les quatre premiers étant regroupés en 4 dixièmes de seconde. Nicolas Beloou échouant à 75 millièmes du vainqueur.
















En F1 & F2 des années 70 & 80, Michael Cantillon et sa Williams FW07 ont été intouchables tout le long du week-end. Son compatriote Britannique Jamie Constable échouant deux fois à la seconde position. Éric Hélary, pour son baptême du feu en F1 et après avoir dû abandonner dans la course 1 nous a gratifié d’une magnifique remonté durant la course 2. Parti 14ème et après un départ canon, il a terminé la course du dimanche sur la 3e marche du podium.
On en profite pour avoir une pensée pour Vincent Rivet qui a malheureusement subit un accident vendredi avec sa March 811. Si lui va bien, et c’est le principal, sa voiture a subi de gros dégâts. On espère qu’il pourra la réparer puisqu’il fait partie des figures incontournables en F1 historique. Près de 10 ans que je le croise sur les circuits, avec une simple remorque et sans une ribambelle de mécano. Courage à lui.




































Créé en 1967 en Angleterre, la Formule Ford a eu une importance capitale dans la carrière d’une multitude de champion. Véritable tremplin entre le karting et la F3, elle a permis de révéler des pilotes comme Emerson Fittipaldi, James Hunt, Jody Scheckter, Nigel Mansell, Ayrton Senna ou encore Jenson Button.
Catégorie de promotion, avec des voitures se voulant simples, peu chères, dépourvues d’aileron et équipées de 1600cm3 Ford, priorité était donnée au pilotage. Ce week end au Grand Prix de France Historique, elles étaient une quarantaine au départ. Victoire dans la course 1 pour Arnaud Dousse avec un meilleur tour en course pour Soheil Ayari. Dans la course 2, victoire du suisse Gislain Genecand.




On termine avec les F3. Après une séance de qualification dominée par le monégasque Frédéric Lajoux, c’est Frédéric Rouvier qui a remporté la course 1 devant Patrick Andriessen sur sa Ralt RT3 et l’italien Davide Leone. Dans la course 2 et après avoir réussi un départ tonitruant, c’est Davide Leone sur la March 783 Toyota qui a remporté la course, Frédéric Rouvier devant se contenter cette fois de la seconde place. Valério, le papa de Davide malgré une belle remonté a dû abandonner dans le dernier tour à la suite d’un accrochage. Une super catégorie, avec un beau plateau et une ambiance familiale.






























On en aurait presque oublié la course d’endurance qui a eu lieu le samedi entre 18h et minuit tant le plateau fût faible. Non pas par la qualité des voitures qui le composaient, mais plutôt par leur nombre. J’ignore la quantité maximum de voiture que peut accueillir le circuit mais afin que cette course ait du relief, il en aurait fallu au minimum 50.
C’est dommage car quand on connait l’engouement que suscite les Spa Six Hours par exemple, le potentiel est énorme. Etant donné la qualité des autres plateaux, aucun doute que cette course d’endurance à un bel avenir devant elle. Une GT40 et deux Tiga c’est trop peu pour jouer la gagne, surtout quand une seule voit la ligne d’arriver. En espérant du mieux lors de la prochaine édition du Grand Prix de France Historique.




















Les anciens pilotes ont joué le jeu pour le plus grand bonheur des fans
Deux séances de dédicaces étaient prévues durant le week-end, mais les pilotes étaient accessibles à tous moments au détour des stands. René Arnoux était comme toujours d’une gentillesse et d’une disponibilité absolues, Jean Alesi plus discret mais tout aussi disponible.
Quant au duo Franck Montagny / Éric Hélary, il n’était pas le dernier pour ambiancer ce Grand Prix de France Historique. Yannick Dalmas, quadruple vainqueur des 24h du Mans, Jean Pierre Jarier 3 podiums en F1, Antonio Pizzonia 20 départs en F1, Soheil Ayari vainqueur du GP de Macao F3 en 1997 étaient également présents. J’ai pu également croiser Éric Boullier, François Delecour, et Carlos Tavares qui était au départ de la course de F3.
A noter la présence de François Mazet, vainqueur du volant Shell 1967, qui était présent le samedi matin sur le stand du talentueux photographe Bernard Asset pour dédicacer son livre. J’en profite d’ailleurs pour lui faire un peu de pub, puisque j’ai acheté son livre durant le week-end et j’ai adoré. La biographie de François Mazet, Mes vies à toute vitesse, réalisée avec lui par Jean-Michel Desnoues et éditée par Classic-Courses est disponible ici (François Mazet, Mes vies à toute vitesse).










Peter Mann : Le V8 Ferrari qui murmurait à l’oreille des fans
En plus de nous gratifier de la présence d’une voiture extraordinaire, Peter Mann a fait en sorte qu’elle soit accessible au public. Pour l’anecdotes mes premières Ferrari Days remontent à 2001, à Dijon pour être précis. Depuis j’en ai fait des dizaines, que ce soit à Spa, au Nurburgring, à Hockenheim et même au Mugello.
Et force est de constater que les stands sont devenus de plus en plus difficile d’accès pour le public. Ce week-end, très certainement grâce à Peter Mann, les mécaniciens du Corse Clienti ont rendu l’accès au stand possible. Je vous laisse imaginer la joie et l’émotion du public de pouvoir approcher une F1 championne du monde comme la F2008. Un beau moment de partage. Un immense merci à Peter Mann.




















Un véritable succès malgré le Brexit
On va commencer par un petit coup de gueule, puisqu’il va quand même falloir que les gouvernements Britanniques et Européens s’entendent rapidement afin de faciliter l’entrée et la sortie des véhicules de collection. Aujourd’hui les coûts et la quantité de document administratif dissuadent la majorité des collectionneurs à franchir le pas. Quand on sait que la majorité des voitures se trouvent outre-manche, je vous laisse imaginer le potentiel évolutif de cet événement. Qui plus est si la course du samedi soir prend de l’ampleur.
Malgré ces petits détails, cette 5ème édition du Grand Prix de France Historique a été un véritable succès. 20.000 spectateurs étaient attendus et ce sont finalement plus de 50.000 spectateurs qui ont assisté à l’événement. Un événement très bien organisé. Mention spéciale pour l’accès libre aux stands et à la Pit Lane durant la pause du dimanche midi.
Vivement le printemps 2024, où la côte d’azur sera « The Place to Be » pour les passionnés de F1 Historique avec les Grand Prix de Monaco et de France.
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