Goodwood Festival of Speed 2021, l’automobile conjuguée au passé, au présent et au futur

Publié le par Pierre

Goodwood Festival of Speed 2021, l’automobile conjuguée au passé, au présent et au futur

Cela fait maintenant quelques années que nous vous relatons le Goodwood Revival ou le Member’s Meeting. Cependant, News d’Anciennes ne vous avait jamais emmené au Festival of Speed. Il est temps d’y remédier, et attachez vos ceintures, le spectacle est au rendez-vous.

Je ne le nierai pas, ce n’est pas sans appréhension que j’ai abordé le week-end. Tout seul, du fait des conditions sanitaires, allais-je être à la hauteur de la tâche ? La réponse est clairement non, il y en a beaucoup, beaucoup trop pour un seul homme, même en trois jours !

Je vous présente donc mes excuses, vous n’aurez pas droit à une couverture de l’épreuve de rallye qui se déroule en parallèle des ascensions de la piste, ni aux démonstrations (tout terrain, drift, et bien d’autres). Cependant, je suis bien loin d’être les mains vides. Venez avec moi, il y a énormément de choses à découvrir.

Le Festival of Speed, de plan B à the place to be

Avant de vous noyer sous le contenu, revenons un peu sur l’histoire de l’événement, car son destin est assez unique. Au début des années 1990, Lord March souhaite relancer les sports mécaniques sur le circuit de Goodwood, créé par son grand-père, qui avait du cesser toute compétition en 1966. Cependant, pour diverses raisons, la réouverture du circuit lui est refusée.

Lord March prend alors une décision pour le moins radicale. Il crée une piste de course de côte sur le domaine familial, ces dernières étant soumises à des normes moins strictes. C’est ainsi qu’il lance le Festival of Speed en 1993, afin d’en faire un événement à même de célébrer l’automobile, de ses origines à son présent.

Au fil des années la formule a évolué, et le Festival of Speed est devenu l’un des événements majeurs du calendrier. Il attire pas moins de 200.000 visiteurs à chaque édition, et les constructeurs, tout autant que les hommes ayant marqué l’histoire de l’automobile (pilotes, directeurs d’écurie ou de constructeur), sont présents. Pour vous dire, le Festival of Speed a maintenant une telle renommée que des célébrités venant d’autres milieux y viennent, à l’instar d’un Grand Prix de Monaco. Beau score pour une solution de repli !

Quant au circuit, il faudra attendre 1998 pour que le premier Goodwood Revival ait lieu.

Les paddocks du Festival of Speed 2021, un plaisir sans fin

Non seulement, les paddocks du Festival of Speed sont en accès libre, donnant aux spectateurs l’opportunité d’en profiter indéfiniment, mais surtout, avec rien de moins que 32 (oui, oui, trente-deux) plateaux, les paddocks sont d’une dimension impressionnante, et il faut quelques heures pour pouvoir en faire complètement le tour.

C’est un véritable régal d’entendre les mécaniques en cours de réglage, allant d’une « simple » Austin 1275 GT à des machines bien plus communicatives, voire bruyantes, comme les voitures de groupe C ou les F1 à moteur V10.

La course de côte, le cœur du Festival of Speed

Parler du Festival of Speed sans parler du spectacle en piste revient à passer à côté de la nature même de l’événement. Comme évoqué plus haut, avec la quantité de plateaux, il y avait beaucoup (beaucoup, beaucoup) de choses à voir.

Une plongée dans l’Histoire du sport automobile

Comme le titre de l’article le laisse présager, le Festival of Speed présente des voitures couvrant l’automobile de ses débuts (ou presque) à nos jours.

Cela inclut bien des jalons, allant de voitures ce course d’avant-guerre à des machines ayant glané un palmarès plus qu’étoffé au début du XXIe siècle.

Il y avait notamment un plateau dédié aux voitures engagées en championnats de tourisme. Bien évidemment le BTCC était dominant, avec une frêle Hillman Imp ou encore une bestiale Sierra RS500. Petit moment chauvin, il y avait également une réplique de la Renault Laguna Nescafé engagée Outre-Manche. Mais ce n’est pas tout, on pouvait également voir évoluer une BMW 320 du STW allemand ou une Nissan Skyline du JGTC japonais.

Le Festival of Speed n’a pas laissé la part belle qu’aux véhicules de piste, un plateau était destiné aux monstres sacrés du rallye. Ford RS200 ou Audi Quattro S1 E2 pour le Groupe B, Citroën C4 WRC (aux mains de Sébastien Loeb) pour les rallye moderne, ou encore, pour le Rallye-Raid, la ZX qui a tout rafflé, ou presque.

Il serait difficile de parler de sport automobile sans aborder la Formule 1. En dehors des plateaux hommages (vous les découvrirez sous peu), le Festival of Speed proposait une belle sélection allant de la Ferrari 156 à la Mercedes W10 de 2019. C’était enfin l’occasion pour moi de voir les machines modernes autrement que derrière mon écran de télévision, et quelles péniches, en comparaison des machines qui ont bercé mon enfance (le premier qui me dit que je vieillis… aura raison).

Des hommages variés

Certains plateaux ont été composés afin de rendre hommage à quelques grands noms du sport automobile. Ne le nions pas, la sélection de cette année était pour le moins alléchante.

Il y a cinquante ans, Tyrrell remportait la couronne constructeur et offrait à Jackie Stewart son troisième titre pilote en Formule 1. De ce fait, les Tyrrell 001, 003 et 006 qui ont été les armes de Sir Jackie à l’époque étaient réunies, en compagnie de la célèbre P34 à 6 roues. Et détail d’importance, les 001, 003 et 006 étaient conduites en formation avec respectivement Adam Tyrrell (le fils de Ken), Jackie Stewart et l’un de ses fils.

Il y a trente ans, Ayrton Senna remportait son dernier titre mondial en F1. Pour célébrer cet anniversaire, McLaren a ressorti de sa collection les trois voitures ayant permis au pilote brésilien de remporter le titre en 1988, 1990 et 1991. Même si les MP4/4 et MP4/6 sont restées sagement dans les paddocks tout le week-end, la MP4/5B, elle a fait trembler l’air au son de son V10, entre les mains des pilotes actuels de l’écurie, Daniel Ricciardo et Lando Norris, mais aussi, d’Emerson Fittipaldi.

En 1951, BRM, qui devait remettre l’Angleterre sur le devant de la scène en catégorie reine, rate lamentablement sa première apparition. Cependant, l’écurie ne baisse pas les bras, et revient à la compétition en 1654, après avoir revu sa copie en profondeur. Elle remportera même le championnat du monde constructeur en 1962. Pour célébrer les 70 ans de l’écurie, plusieurs voitures étaient présentes, y compris une continuation de la tristement célèbre V16.

Cependant, le Festival of Speed n’honore pas que les disparus, bien au contraire ! Un plateau était dédié à Mario Andretti. Difficile de ne pas saluer la carrière du pilote, avec des succès dans presque toutes les disciplines : vainqueur des 500 miles d’Indianapolis, des 24 Heures du Mans, du Daytona 500, champion en Indycar et en Formule 1…

En résumé, quel que soit le volant qu’il touche, il gagne. Pour saluer sa carrière bien remplie, c’est un petit pot-pourri des voitures sur lesquelles il a couru qui était offert aux spectateurs et de Mario, présent sur place quand il ne pilotait pas une de ses anciennes machines.

J’espère que vous n’êtes pas rassasiés, car nous n’avons toujours pas terminé. Un autre pilote était à l’honneur, Jacky Ickx. Cette fois-ci, l’échantillon passe d’une frêle Ford Cortina Lotus Mk2 à la célèbre Ford GT40, en passant par la Porsche 936 ou encore la 911 qui l’a amené à la sixième place du Dakar 1984.

Côté célébrités, il reste encore une personne mise en avant par le Festival of Speed, mais il ne s’agit pas juste d’un pilote, enfin, ce n’est pas pour cela qu’on le connait le plus. Un plateau servait à mettre en avant la carrière de Roger Penske, célèbre patron d’écurie Outre-Atlantique. Le plateau va d’une Ferrari 250 GTO (voiture qu’il conduisait lors de sa dernière course sur le circuit de Goodwood, en 1963) à la Porsche RS Spyder qui amena son équipe à la victoire devant les Audi d’usine, lors des 12 Heures de Sebring 2008. Au passage, nombre des ses voitures d’Indycar étaient présentes, ainsi qu’une étonnante Ford Mustang engagée en V8 Supercar en Australie.

Le plateau le plus disparate reste encore à venir, car cette fois-ci, c’est un événement qui est mis en avant. Le Tourist Trophy fête cette année son cent-dixième anniversaire, et c’est une quarantaine de motos et sidecars qui étaient là pour nous montrer l’évolution des machines engagées sur cette épreuve devenue mythique. D’ailleurs, puisque nous parlons de mythe sur deux roues, il y a un pilote dont tout le monde connait le nom, Giacomo Agostini. Vous me voyez venir, mais oui, il était présent et pilotait diverses MV Agusta.

Cette fois-ci, je vous le promet, c’est fini.

Des intermèdes variés

Le Festival of Speed sait gérer ses moments de temps mort, c’est le moins que l’on puisse dire. Chaque midi, vous avez le droit à une démonstration aérienne, avec notamment, les Red Arrows (l’équivalent de notre Patrouille de France hexagonale, j’allais dire tricolore, mais vu qu’ils utilisent les mêmes couleurs…).

Ce n’est pas tout, les sessions de piste sont entrecoupées de moments dédiés à un constructeur en particulier, l’occasion de découvrir de nombreuses nouveautés, nous allons y revenir dans un instant.

Au menu également, même si tout le monde n’est pas forcément amateur, et si cela semble assez décalé vu le cadre, des séances de drift ou de cascade. Et il faut reconnaitre que les démonstrations étaient plus qu’impressionnantes, même si on a vu quelques transmissions défaillir. Le couple fait mal, il faudra changer l’embrayage de quelques bolides avant les prochaines sessions.

Les nouveautés

Je ne m’étendrai pas extrêmement longtemps, car ce n’est pas vraiment le sujet pour un site qui s’appelle News d’Anciennes. Cependant, le Festival of Speed est souvent le lieu choisi par les constructeurs pour faire les premières présentations ou démonstrations dynamiques de leurs nouveaux modèles.

On pouvait ainsi voir l’ultime version de la Lotus Elise, la Sport 240 Final Edition, qui sert d’amuse-bouche le temps que sa remplaçante, l’Emira, ne sorte des chaines d’assemblage d’Hethel. Il y avait également l’Evija, première supercar électrique de la marque.

Toyota était également de la partie, et dévoilait la GR86, remplaçante de la GT86, qui se voulait l’héritière du petit coupé de la série Corolla (vendue chez nous comme Corolla Coupé GTI-16). Elle était accompagnée de la Supra GR et de la Yaris GR, histoire de présenter l’ensemble de la gamme Gazzo Racing au public du Festival of Speed.

Concernant des voitures qui nous se rapprochent plus de notre sujet, Ineos présentait son Grenadier, dans une version quasi définitive (mise à part la motorisation, qui semble poser quelques soucis d’homologation). L’engin n’est pas sans rappeler un savant mélange de Land Rover Defender et de Mercedes Classe G.

Et surtout, et je pense que c’est potentiellement celle qui vous intéressera le plus. Kimera Design présentait son EVO37. Je ne vais pas vous le cacher, cette interprétation moderne de la Lancia 037 en impose, malgré son petit gabarit. La voiture semble plutôt agile, même s’il s’agissait de runs de démonstration, et non de contre-la-montre.

On en redemande ?

Voilà, ce long article n’a probablement qu’égratigné la surface, tant il y a à voir au Festival of Speed. Mais il ne fait aucun doute sur les raisons qui ont amené l’événement à être un incontournable du calendrier automobile. On fera tout pour être présents l’année prochaine !

En attendant, on espère revenir sur place prochainement pour le Revival. Espérons que vous le pourrez aussi. Toutes les infos sont là.

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. Alain Segaud

    Bonjour,

    J’ai pu voir le FoS en 2012 et 2013, nous étions en famille, quatre personnes.
    C’est un super évènement, et il faut une certaine préparation pour en profiter au mieux.
    L’hébergement : dès le mois d’octobre nos cherchions à réserver un « cottage » à faible distance de Goodwood House.
    Les billets : il faut les acheter le plus tôt possible car si vous attendez vous courrez le risque que certains jours soient « sold out ». Le jour même il est inutile de se présenter à l’entrée pour acheter un billet, tout étant vendu il n’y a pas de guichet.
    Le ferry : si vous traversez par ferry il faut surveiller les prix en même temps que les achats de billets ou de location. Il y a toute les chances qu’une promo soit présentée. Il n’y en aura pas deux ni trois, quand elle arrive il faut la saisir et acheter.
    Les devises : nous avons acheté des GBP avant de partir, plutôt que sur place.
    Vêtements : prévoyez pour le temps sec et aussi pour la pluie : apportez une paire de bottes et un ciré. Le temps change vite et il faut pouvoir s’adapter.

    C’est absolument vrai qu’il y a tant à voir qu’on ne peux tout voir. Nous aussi nous n’avons pas vu la partie Rallye, le temps d’attente des navettes nous a dissuadés, trop de monde.
    Les paddocks : il y a tant à voir, et il faut aussi regarder les autos en piste. C’est difficile de trouver un juste milieu.
    Les personnalités : en 2012 j’ai pu parler quelque minutes avec Christian Horner, le team principal de Red Bull F1. Il s’est excusé de mettre fin à notre entretien car une interview avec une tv l’attendai. Jacky Ickx aussi quelques mots. Jackie Stewart : j’avais acheté il y a bien longtemps son livre « Plus vite », alors j’avais le bouquin dans mon sac photo et il a bien voulu y apposer son autographe. Nelson Piquet aussi, Richard Attwood quelques mots alors qu’il attendait dans sa Porsche 917.

    Répondre · · 28 juillet 2021 à 19 h 15 min

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