Des légendes sous le marteau de RM Sotheby’s à Miami

Après avoir vendu la Ferrari 250 LM gagnante des 24h du Mans 1965 à Paris en début de mois, la maison de vente continue de disperser la collection de l’Indianapolis Motor Speedway Museum. Mais le catalogue de la vente de Miami qui aura lieu en fin de semaine ne se limite pas à ces autos.

La vente de RM Sotheby’s à ModaMiami en bref

Alors que les autres maisons attendront la semaine suivante pour se montrer à Amelia Island, c’est un autre événement floridien qui accueillera la vente RM Sotheby’s. ModaMiami est un événement centré sur le luxe et la vente le montre bien.

Au total, ce sont 94 lots qui sont proposés avec quelques lots d’automobilia et plus d’une vingtaine de lots dont l’estimation dépasse le million de dollars !

Les voitures de l’Indianapolis Motor Speedway Museum

Ce sont elles les stars de la vente (mais pas que, on vous présente les autres après). 9 lots sont proposés et on a du lourd dans des styles bien différents. Commençons par les voitures que tout le monde connaît.

On débute avec la plus grosse estimation de la vente, la Ford GT40 de 1966, une des 8 MkII produites. Cette voiture a couru pour l’écurie Holman-Moody et elle a fini 2e des 12h de Sebring en 1966 avec Donohue et Hansgen. Donohue fut ensuite associé à Hawkins aux 24h du Mans cette année là, après que l’auto ait été une voiture de développement de Ford en vue de la course. Enfin, en 1966 et 1967 elle fit le tour des salons européens. Sa carrière s’arrêta tôt puisqu’elle fut donnée au Musée en 1968. En 2011 elle fut restaurée et retrouva sa livrée des 24h du Mans. Elle est estimée entre 8 et 11 millions de dollars !

Plus ancienne, on retrouvera une Bugatti Type 35B Grand Prix de 1930 à Miami. Monaco, Dieppe, Comminges, elle a couru sur les plus grandes courses et conserve de nombreuses pièces originales. Elle est entrée au musée en 1960 et n’en a plus bougé. Elle est estimée entre 1 et 1,8 million de dollars.

Enfin, plus jeune, on retrouve une Benetton B191 de 1991. C’est à son volant que Michael Schumacher prit le départ de sa première saison complète en Afrique du Sud en 1992. Elle fut aussi pilotée par Martin Brundle cette année là. Elle est estimée entre 600.000 et 1 million de dollars.

On ajoute quatre autres avant-guerre venues du musée. La plus ancienne, c’est l’une des 2 Itala 120HP encore existante. Celle-ci fut une voiture d’usine en 1907. Elle a appartenu au pilote Henry Segrave et entra au musée en 1965 où elle fut restaurée par la suite. Elle est estimée entre 2 et 3 millions de dollars.

On arrive en 1908 avec la Mercedes 17.3-Liter 150 HP ‘Brookland’ Semmering Rennwagen. Cette voiture unique fut créée et engagée par l’usine pour la course de côte de Semmering où elle roula en 1908 et 1909 avec Otto Salzer. Elle fut aussi pilotée par Camille Jenatzi au « Champion du Monde ». Elle rentra au musée en 1964. Son estimation est énorme, là aussi : entre 7 et 9 millions de dollars !

Les deux autres autos sont de 1911. On retrouve une Mercedes 22/40HP « Colonial » Double Phaëton estimée entre 150 et 250.000$ (la rouge) mais également une Laurin & Klement Type S2 Sportwagen qui se distingue avec son aérodynamique active et cet aileron de requin mobile. Elle est estimée entre 100 et 150.000$.

Les deux dernières sont encore plus curieuses. Tout d’abord avec la Corvette SS Project XP-64 de 1957. Projet personnel de Zora Arkus-Duntov, elle fut engagée en course par GM avec Taruffi et Fitch aux 12h de Sebring ! Très aérodynamique et allégée, c’est une Corvette très spéciale et très connue qui est désormais estimée entre 5 et 7 millions de dollars !

Dernière auto de l’Indianapolis Motor Speedway Museum proposée par RM Sotheby’s à Miami : une voiture de records. Spirit of America Sonic 1 a atteint 600.601 mph à Bonneville en Novembre 1965. Au programme : un moteur d’avion et une aéro pour fendre l’air. Elle est estimée entre 500.000 et 1 million de dollars.

D’autres millionnaires

Parmi les autres millionnaires de la vente RM Sotheby’s de Moda Miami on retrouve un trio de Ferrari qui est présenté comme « la moitié du Big Six » de la marque (288 GTO, F40, F50, Enzo, LaFerrari, F80). Au menu :

• Une F40 « US » de 1991, certifiée, avec 3435 miles au compteur et estimée entre 3.25 et 3.75 millions de dollars
• Une F50 de 1996, elle aussi certifiée et bien entretenue, avec 2174km au compteur, estimée entre 5,5 et 6,5 million de dollars
• Une Enzo « US » de 2003 avec 1049 miles au compteur et 2 propriétaires, estimée entre 5,5 et 6,5 millions de dollars

On ajoute trois allemandes. Deux sont d’ailleurs des Porsche 959. On commence par la plus folle, une 959 Sport de 1988, l’un des 29 exemplaires de cette version sport avec arceau et allègement maximal au programme. Très peu kilométrée (3757 miles) dans un superbe état, elle est estimée entre 5,5 et 6,5 millions de dollars.

La seconde est présentée comme une SC. Basée sur une 959 de 1988, elle a été revue par Canepa en 2016. Au programme : 825ch et un intérieur revu. Elle est estimée entre 3 et 3,5 millions de dollars.

La dernière allemande est plus classique… et encore. C’est une des 32 Mercedes-Benz 540K Cabriolet A. Construite en 1937, c’est une série 2 dont la restauration a déjà été primée en concours d’élégance. Elle est estimée entre 2,75 et 3 millions de dollars.

On note aussi

À ces voitures folles, on ajoute une deuxième sélection faite dans le catalogue de la vente RM Sotheby’s de ModaMiami avec des autos plus variées.

On débute avec deux monoplaces Lotus. La plus ancienne est une 18/21 de 1961. Cette voiture emmena deux fois Moss à la victoire, permit à Trintignant de passer de la dernière à la première place à Pau en 1962 et à Graham Hill se se classer troisième à Mallory Park la même année. Déjà vue en course historique, elle est estimée entre 180 et 220.000$.

La seconde Lotus est une 70, une voiture de Formule 5000 de 1970. Avec des moteurs Ford ou Chevrolet, elle n’a pas spécialement brillé en son temps. Elle aussi a été vue en course historique dans les années 90 et 2000 et est estimée entre 100 et 150.000$.

On poursuit avec 4 italiennes marquantes. Les deux premières ne sont pas totalement italiennes d’ailleurs. On commence avec une Siata 208 mais qui n’a pas reçu un V8 Fiat comme les autres. Celle-ci fut équipée d’un V8 Ford ! Voiture unique et connue, vendue à Alfred Momo, elle est estimée entre 225 et 300.000$.

La De Tomaso Mangusta de 1969 est, elle aussi, motorisée par un V8 Ford. Celle-ci fait partie de la série de 50 voitures avec phares rétractables. Elle est estimée entre 250 et 300.000$.

On poursuit avec une Alfa Romeo 1900L Coupé de 1954. Cette voiture créée par Ghia est une des 9 autos de la série, la seule sur châssis long. Déjà engagée à Pebble Beach en 2016, elle est estimée entre 200 et 250.000$.

On termine avec un autre genre et une Lamborghini LM002. Le mythique 4×4 de la marque est ici proposé avec peu de kilomètres (22.657) et un bel état. Il est estimé entre 350 et 450.000$.

On termine notre sélection dans ce catalogue avec une voiture française (mais imaginée en Italie). Rare aux USA, c’est une Vespa 400 de 1959. C’est la voiture la moins chère de la vente, estimée entre 25 et 35.000$.

Pour voir tout le catalogue, c’est en cliquant ici.