Concepts et Études, ép. 49 : Ferrari P6 Berlinetta Speciale, le patient zéro

Publié le par Pierre

Concepts et Études, ép. 49 : Ferrari P6 Berlinetta Speciale, le patient zéro

Parce que toutes les autos anciennes ne sont pas arrivées sur nos routes, on vous propose d’en découvrir régulièrement. Rendez-vous dorénavant le deuxième dimanche de chaque mois (les épisodes précédents sont là). Ce mois-ci, penchons-nous sur une italienne qui va être le point de départ de deux belles lignées, la Ferrari P6.

Explorer de nouveaux horizons

Nous sommes en 1968, Pininfarina présente un nouveau prototype basé sur la Dino 206P. Cette fois, le style tranche radicalement avec les voitures précédentes, mais on continue à explorer le concept d’une voiture à moteur central.

Contrairement aux autres « P », il s’agit ici d’étudier une voiture de route, capable d’aller se battre avec Lamborghini sur le terrain de ce que l’on appelait pas encore le segment des supercars. La voiture exposée au Salon de Turin est un châssis sans moteur, mais il est dessiné pour accueillir le V12 Colombo dans une version 3.0 litres développant 400 chevaux.

Le style est résolument moderne pour l’époque avec des lignes tendues, un long capot encore plus plongeant que celui de la Daytona, présentée quelques semaines plus tôt à Paris, et un kammback sans aucun porte-à-faux.

Deux descendances

Un simple coup d’œil à la Ferrari P6 vous permet de voir qu’elle est directement l’inspiratrice de la lignée des Ferrari Berlinetta Boxer (dont le nom est usurpé, comme vous l’expliquait Benjamin). Le dessin des Leonardo Fioravanti donne déjà les grandes lignes de celle qui viendra se battre avec la Lamborghini Countach.

De profil c’est flagrant, même si la voiture n’arbore pas de prises NACA. C’est plus la vue de face et de derrière qui semblent des ébauches (a posteriori) de la voiture définitive. La plus grande différence vient de la ligne de caisse. Cette dernière est plus haute sur le capot arrière, puisque la voiture accueille un V12, et non un moteur à plat.

Cependant, la Ferrari P6 ne préfigure pas que les BB. Si vous regardez attentivement, les prise d’air latérales vont apparaître telles quelles sur les 308, perdurant sur les 288 GTO et F40, excusez du peu ! Bref, en une seule voiture, Fioravanti signe le style qui allait définir Ferrari pour les deux décades à venir.

Ironie du sort, un des éléments distinctifs de la Ferrari P6, les persiennes prolongées sur le montant arrière, sera repris par Gandini quelques temps plus tard sur la Lamborghini Urraco. Comme quoi, un coup de crayon bien né rayonne partout.

La Ferrari P6 de nos jours

L’histoire de la Ferrari P6 est limpide. Il faudra attendre encore quelques années pour qu’Il Commendatore accepte de « mettre les bœufs derrière la charrue » (citation qu’on lui attribue, concernant les moteurs arrière) et ne laisse la BB exister, forçant à abandonner le projet P6.

Après le Salon de Turin 1966, elle retourne chez Pininfarina, qui la conserve toujours aujourd’hui, la faisant sortir de l’usine pour différentes occasions allant du concours d’élégance à l’exposition en musée.

Crédits photo : News d’Anciennes, Wheelsage, Mad 4 Wheels

Crédits vidéo : Ferrari, Pininfarina

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. Gougnard

    tres beau reportage merci Pierre

    Répondre · · 13 août 2023 à 15 h 02 min

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