Citroën 2CV 007, de James Bond à James Bourde

Publié le par Pierre

Citroën 2CV 007, de James Bond à James Bourde

Raconter une histoire que personne ne connaît déjà sur la 2CV relève de la gageure, pourtant, je me sens d’humeur à relever le défi. Lors d’un épisode des Anciennes à la Manette, j’ai relaté une anecdote concernant la 2CV 007, et il s’avère que je ne l’avais jamais partagée. Il est donc temps de vous la raconter.

La 2CV en quelques mots

Tout, ou presque, a déjà été dit à propos de la Citroën 2CV, donc je vais me permettre de vous faire un gros résumé. La « deuche », c’est la voiture économique par excellence. Étudiée dès l’avant-guerre, des modèles de pré-série de celle qui s’appelle alors encore la TPV sont cachés, mais la copie est revue en profondeur juste après le conflit. En 1948 on la présente, avec son bicylindre, des performances limitées, mais un prix d’achat assez serré. Son nom ? 2CV. Elle le tient de sa puissance fiscale, dans la lignée des Citroën précédentes (les Tractions s’appelaient 7, 11 et 15).

Son succès ne va pas se démentir. Plusieurs versions vont se succéder avec des moteurs de plus en plus performants. Quand Citroën tente de la remplacer, avec la Dyane, c’est un échec. La remplaçante tire sa révérence avant la fin de la carrière de la Citroën 2CV. Celle-ci traverse en effet les époques. Sa production s’arrête en France en 1988, après 40 ans… mais la production continue au Portugal jusqu’au 27 Juillet 1990. C’est ce jour là qu’est produit le 5.111.961e exemplaire de celle qui est devenue une icône nationale… avec de nombreuses séries spéciales dont la 2CV 007.

Son nom est 007, 2CV 007

En 1981 sort le douzième opus de la Saga James Bond, Rien que pour vos yeux. En plus de la délicieuse Carole Bouquet, c’est une autre célébrité française qui vient crever l’écran lors de la traditionnelle course poursuite : la 2CV. Poursuivis par des méchants en Peugeot 504, James Bond et la belle Melina s’échappent au volant d’une 2CV6 Club jaune Mimosa pas comme les autres.

En effet, les voitures utilisées pour cette scène sont lourdement modifiées. Elles reposent sur un châssis renforcé et sont propulsées par un moteur de GS, à l’échappement retravaillé pour simuler la sonorité du bicylindre.

Pour fêter cette présence cinématographique, Citroën lance alors une série spéciale, la 2CV 007. Détail amusant, le film sort plusieurs mois après le tournage (c’est une évidence, mais il peut être bon de le rappeler) et le jaune Mimosa n’est plus au catalogue, les voitures seront donc jaune Hélios. Ce n’est pas le seul changement, au lieu d’utiliser des 2CV Club, les 2CV 007 sont des 2CV6 Spéciales, dont les feux avant sont donc remplacés par des optiques rectangulaires.

Les voitures sont ornées de logos 007 sur le capot, les portières et la malle, et surtout d’impact de balles posés à la main à l’usine (d’où des arrangements aléatoires). Pas discret pour deux sous, mais les 500 exemplaires fabriqués trouveront sans difficulté preneur.

La boulette !

Face au succès de leurs homologues hexagonaux, les petits gars de Citroën UK se disent qu’ils pourraient proposer leur 2CV 007 de l’autre côté de la Manche. L’élément-clé du projet se trouve dans les planches d’autocollants d’impact de balles.

C’est dans ce but que le service commercial de Citroën UK missionna un de leur stagiaires « bilingue » de rédiger le courrier à destination de leurs collègues gaulois. Vous sentez venir l’erreur ? Non ? Laissez-moi vous l’expliquer. Le but était donc de commander des bullet holes, dans la langue de Shakespeare. C’est donc tout naturellement, et surtout, très littéralement que Citroën France reçut une demande pour des… « trous de balle ».

Malheureusement, comme beaucoup de projets britanniques de Citroën, le budget manquait, et la 2CV 007 britannique n’aboutira pas au même résultat. Il s’agit ici d’une série de 300 (ou 500 selon les sources) 2CV6 Club, avec une plaque d’identification sous le capot et la fameuse planche d’autocollants livrée dans la boîte à gants.

Crédits photo : Citroën, Toma de Saulieu, News d’Anciennes

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. Solexine

    Il y eut tout de même 500 exemplaires vendus au Royaume-Uni. Combien en reste-t-il en état de marche ?

    Répondre · · 13 septembre 2023 à 22 h 16 min

    1. Pierre

      Les sources diffèrent sur le volume, entre 300 et 500, mais comme elles n’étaient pas identifiables de l’extérieur (sauf si le client posait lui-même les autocollants, a la différence de la version française), elles n’ont pas échappé aux différentes primes a la destruction qui ont fleuri Outre-Manche.
      Pour le nombre réellement restant, difficile à dire, car avec les rééditions d’autocollants, certaines fausses sont venu se rajouter à la petite poignée restantes

      Répondre · · 14 septembre 2023 à 8 h 40 min

  2. Max

    Bonjour ! Dans la liste des traction (s) , vous oubliez la  » 9″ et la « 22 » .
    Au passage André Citroën (décédé en juillet 1934) ne connaitra pas la 15 puisqu’elle est sortie en 1938.
    Cordialement .

    Répondre · · 14 septembre 2023 à 10 h 28 min

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