Petite commune du Nord Isère, Diemoz devient un pôle d’attraction chaque année au mois de juin. Les Copains de la Gordini investissent le parking et la salle de sport pour une sorte de fête des voisins version mécanique. Loin d’être sectaire, cette amicale créée en 2019 invite les propriétaires d’anciennes à venir exposer leurs belles et partager un repas. Ce qui est d’autant plus plaisant quand le temps est de la partie.
Les Copains de la Gordini… Des copains d’abord
A l’origine de cette amicale… ne dites pas club ou association, ça pourrait les rendre un peu chafouins ! A l’origine de cette amicale, donc, on trouve cinq copains, propriétaires de Renault 12 Gordini, et une motivation : exposer ces voitures dans un « petit salon local » nommé Epoqu’Auto (le reportage sur la dernière édition est par ici). Pari tenu, puisqu’en 2019, quatre de ces voitures y sont exposées.
Depuis, les Copains de la Gordini y sont présents chaque année et la collection signée du G magique s’étoffe : la Dauphine, les différentes R8, la R17 et bien sûr la 12 occupent désormais un vaste stand, où se mêlent quelques berlinettes.



Mais Epoqu’auto, même si c’est une belle carte de visite, ce n’est pas tout à fait l’ADN des Copains de la Gordini. Pour eux, il faut de la convivialité, il faut partager, il faut rigoler et il faut avoir des étoiles dans les yeux.
L’idée d’un rassemblement annuel s’est donc imposée. Ce n’est pas le plus gros, mais peu importe. Il draine un plateau de Gordini impressionnant et quelques autres voitures tout aussi intéressantes, toutes marques confondues.



Les Gordini
Quand on arrive sur le parking des Copains de la Gordini, on voit cette zone où le bleu 418 domine. Mais, surprise pour certains, ce n’est pas la seule couleur. On trouve beaucoup de jaune, du gris, du blanc et d’autres teintes. Car si le bleu France bandé de blanc est bien la couleur sous laquelle les Gordini sont passées à la postérité, ce n’était pas la seule disponible au catalogue de Renault.
Le jaune, par exemple, a été la couleur dominante de la version S de la R8, mais a aussi déteint sur la 1300 G et la R12. Une version S qui était d’ailleurs exposée en bonne place et qui, puissance et préparation mise à part, ne se différenciait pas au premier coup d’oeil des Gordini présentes.



Sur l’exposition des Copains de la Gordini, on réalise que la plupart des R8 ont vu leurs roulettes d’origine disparaître au profit de jantes alu Gotti améliorant notablement la tenue de route de l’engin. Beaucoup d’entre elles sont aussi passées par la case lifting avec élargissement des ailes, rabaissement de garde au sol, jantes extra large, pour un usage résolument tourné vers le sport et notamment les courses de côte. Mais les versions 1100 à deux phares, plus rares, étaient quant à elles conformes à leur sortie de Flins (essai d’une de ces bêtes par ici).
Ce qui est moins le cas des 12, plus fidèles aux modèles d’origine, aux Gotti près. Et l’une d’entre elles, sans artifice, blanche, et chaussée en Fergat 13′ attirait pourtant tous les regards. Une version coupe. Le détail qui la trahit ? Non, ce n’est pas l’absence de pare-choc même si sur cette série ils étaient absents dès la sortie d’usine. C’est dans l’habitacle qu’il faut regarder. Les sièges avant sont réduits à leur plus simple expression : sièges sans appui tête, en tube et tissus tendu, issus de R12L d’entrée de gamme (tous les détails dans notre article dédié)





Côté Dauphine, et compte tenu de sa rareté, une export permettait de comparer la Gordini, sportive, et cette version luxe. Et le saviez vous ? La Floride et la Caravelle sont posées sur des ensembles châssis/moteur de Dauphine Gordini !
La R17 de notre essai (par ici) était aussi de la partie.





Les Alpines
Quittons Gordini pour aller admirer les productions Dieppoises de Jean Rédélé, un autre sorcier qui s’est penché sur le berceau des Renault. Les Berlinettes A110 et les GT A310 V6 formaient l’essentiel du parc lors de l’expo des Copains de la Gordini.
Une berlinette blanche, en forme olympique et essayée par nos soins (c’est ici) mettait en évidence les profondes évolutions entre ce modèle et la nouvelle A110 qui s’en inspire et qui est aujourd’hui capable de prouesses dignes de son aînée. En effet, un moteur en constante évolution et un châssis bien né lui permettent de tenir la dragée haute à des intégrales, même si pour cela le pilote a sa grande part de mérite.


Les A310 étaient relativement boudées à leur sortie puisque en rupture esthétique puis avec un moteur, certes en 6 cylindres en V, mais hautement roturier face au flat 6 de sa cible déclarée. Mais aujourd’hui, elles connaissent un regain d’intérêt et leur ligne reste moderne, presque actuelle, et racée. Et leur PRV, même s’il n’a pas atteint des sommets de notoriété, a brillé en compétition ainsi que sur des GT abouties comme les Venturi.


N°5 de Renault et Renault Sport
Au même titre que ce numéro est intemporel chez un grand parfumeur, il l’est aussi chez notre Régie préférée. Et pour preuve ces 3 générations de 5 présentes chez les Copains de la Gordini. Une Alpine version A5, la vraie, pas une pâle copie Audi (comme la R8 d’ailleurs, au passage), quelques Supercinq GT Turbo et une délicieusement monstrueuse R5 Turbo 2.
Outre les Clio 16s ou Williams qui n’étaient plus des Alpines et pas encore des Renault Sport, est arrivé un engin jaune Sirius, couleur emblématique de Renault Sport. Malgré son 4 cylindres 16s qui est le même que celui de la Williams, le Spider a toujours créé un effet whaou ! Un design affuté, des performances dignes de la R5 Turbo 2, une rareté qui fait inévitablement tourner les têtes. La première production Renault Sport est un véritable bijou.







Les 70 ans de la DS
Il était difficile d’oublier que cette année 2025 est une date importante dans l’histoire de Citroën avec cette série de désirables septuagénaires. DS, ID, D Spécial, D Super qui aux yeux de tous forment la famille DS étaient fièrement représentées. Souvent, ces autos sont conservées aussi fidèles que possible aux modèles commercialisés à l’époque.
Ces voitures ayant une suspension hydropneumatique, on remarque que, côte à côte, elles sont peu nombreuses à l’arrêt à avoir le museau à la même hauteur du sol. Ceci étant dû à la diminution progressive de la pression dans le circuit mais aussi à la pression initiale et à l’âge du liquide vert, le fameux LHM (Liquide Hydraulique Minéral).



Chez les Copains de la Gordini, on trouvait plutôt les modèles d’après 68, avec leurs phares carénés sous verre, qui amélioraient encore le Cx de ces voitures. Ce qui n’était pas un luxe compte tenu de la consommation, en pleine crise du pétrole, des DS21 et DS23, même en version injection électronique.
En parlant Cx, une CX Pallas série 1, avec ses pare-chocs chromés en version 2500 D montrait ostentatoirement dans sa robe beige, sa modernité face aux DS. Il ne faut pas oublier que les 75 chevaux de l’auto lui ont permis de devenir en 1978 la berline Diesel la plus rapide au monde avec une vitesse de pointe de 156 km/h, apte à affoler tous les radars ! On est loin d’une sportive, mais le moteur Diesel prouve ici son intérêt en collection.





Un nid de 205
Les Copains de la Gordini ont attiré des Peugeot 205. Des GTI évidemment, en 1.6 et 1.9. Classique pourrait-on dire. Une GT… Comme disait Audiard, « on se risque sur le bizarre ».
Et tout d’un coup, on tombe sur cette 205 GR 1.3 conservée comme ces populaires des années 50 ou ces 2CV. Un instant nostalgie qui rappellera à toute une génération d’apprentis pilotes qui ont eu en main ce modèle avant d’acquérir plus récemment une GTI, que même avec ce bon vieux XY de 1360 cm3 et 59 chevaux, on prenait du plaisir.
Oui, la 205 GTI est une machine à faire sourire dès que la route devient plus sinueuse. Mais qu’est ce que c’est bon de retrouver ces petites citadines des années 80 dans un tel état de fraîcheur !





Et bien d’autres
Ce qui est intéressant dans ces rassemblements et celui des Copains de la Gordini ne fait pas exception, c’est la diversité.
Ainsi on va trouver des voitures qui ont évolué au fil de leur vie, en fonction de leurs propriétaires et qui, malgré les largesses prises par rapport au modèle d’origine, on le mérite de rouler encore, comme cette Simca 8 berline devenue découvrable. De même, qui reconnaîtrait la Renault NN devenue hot rod ?





Mais on trouve aussi à l’expo des Copains de la Gordini des voitures restaurées tel qu’à leur sortie d’usine. Voir une Toyota Celica ST coupé ou une Ariane dans cet état est juste exceptionnel. On voit aussi des autos dans leur jus, simplement entretenues comme la R16 TX que nous avions essayée (c’est par là) ou une Ford Capri 2.8 injection simplement un peu rabaissée par rapport à sa sortie de chez le concessionnaire…





Bref, il y en a pour tous les goûts et c’est probablement ce qui fait la force de ces manifestations.
Pour conclure
Les Copains de la Gordini impulsent bien leurs valeurs à leur rassemblement annuel. C’est convivial et bon enfant, bien organisé et le renouvellement des voitures sur le parking régulier. Alors notez dans vos agendas d’aller les rencontrer sur Epoqu’auto 2025 et surtout, venez vous faire plaisir en juin 2026 !
On finit bien sûr avec la traditionnelle galerie.

























LESIMPLE
La Floride est bien motorisée par un Billancourt de Dauphine Gordini (et qui n’a de Gordini que le nom). Mais la Floride S et la Caravelle reçoivent un Cléon fonte, la première en 956 cm3, la seconde en 1108 cm3.
Sinon, merci pour ces bien belles images.
· · 13 juin 2025 à 14 h 14 min
Fabien
Merci pour ces précisions ! Malgré les recherches, on passe parfois à travers…
· · 13 juin 2025 à 14 h 17 min