Vous l’avez peut-être vu si vous avez lu notre reportage sur La Nocturne 2019 (sinon cliquez ici). Pour un rallye de nui et en Janvier, on avait choisi une Alfa Romeo Spider 2000 ! Oui, c’est un choix qui peut paraître étrange, mais on s’est régalé au volant de cette auto.
Pourquoi ne pas le faire dans la célèbre Simca 1100 ? Et bien pour tout vous dire, elle n’est toujours pas au top de sa forme. Et comme cela faisait des années que notre Alfa Romeo Spider 2000 nous narguait depuis le site de location d’anciennes Roadstr, et bien on a sauté le pas.
L’histoire de l’Alfa Romeo Spider 2000
On ne vas pas refaire l’histoire des Spider Alfa Romeo, puisqu’on a déjà essayé une Coda Longa et donc déjà parlé de cette auto. C’est à retrouver ici.
Justement cette Coda Longa au moteur 1750 s’arrête en 1972. Mais notre Alfa Romeo Spider 2000 est apparue en 1971 et la remplace dans la gamme. Le gros changement, c’est que cette auto est une Coda Tronca, apparue en 1969 et qui reprend le principe aérodynamique du Kamm Back.



Notre Alfa Romeo Spider 2000 du jour
Une ligne toujours magnifique
Pininfarina ne s’est vraiment pas raté avec ce dessin. L’Alfa Spider est vraiment superbe, au moins dans ses versions Coda Longa et Coda Tronca. La version Aerodinamica est quand même à part…
Les phares sous globe, le pare brise suffisamment incliné pour être élégant, mais pas trop pour ne pas gêner l’habitabilité, les flancs creusé entre les arches de roues… cette auto est belle quel que soit l’angle de vue.



Et cet arrière alors. Oui, il porte bien son nom : Tronca. Prenez une tronçonneuse, et coupé le long arrière de « l’os de seiche » et vous obtenez cet arrière qui plonge d’un seul coup. En fait, si on ne faisait pas la comparaison avec ce modèle précédent… on n’aurait absolument rien à redire. Cet arrière est élégant et permet quand même une avancée : des feux bien plus grands, donc plus visibles.




Un intérieur où rien ne manque
On se glisse à bord de notre Alfa Romeo Spider 2000 assez naturellement. La porte est assez grande et, même avec la capote en place, on ne se contorsionne pas pour y prendre place.
Comparé au précédent Spider essayé, on note ici bien plus de différence puisque l’intérieur est totalement différent. Autour du levier de vitesse est apparu une console qui n’existait pas et qui rassemble quelques boutons.
Les compteurs ont chacun leur casquette ronde, qui s’avance nettement plus. Un bon point pour la lecture des informations. Les trois compteurs centraux sont toujours là et toujours orientés vers le chanceux conducteur. Par contre ils ne sont plus fixés sur une tôle mais sur un habillage noir. La plaque Pininfarina est toujours juste en dessous.
Sur le dessus, on voit également apparaître des aérations, absentes des précédentes versions. Vu le temps qu’il fait, le désembuage y gagnera !
Si les sièges de notre auto du jour sont parfaits, le tableau de bord attend lui son tour. Il est bien craqué comme sur bien des autos qui aiment trop le soleil.


L’indémodable bialbero
Qu’auraient été les Alfa Romeo des années 60 sans ce fameux bialbero ? Bonne question.
On retrouve ici le deux litres de 133 chevaux. D’ailleurs on remarque une différence avec le 1750 : la boîte à air est du « bon » côté du compartiment, pas besoin d’un manchon pour amener l’air (frais en cet mi-janvier) aux carburateurs. Sinon on le reconnait bien… mais fini de le regarder, on veut l’entendre !


Au volant de l’Alfa Romeo Spider 2000
Plus à l’aise en ville que son conducteur
Je récupère notre Alfa Romeo Spider 2000 vendredi midi dans les locaux de Roadstr. En plein 8e arrondissement, il va falloir attendre pour tester la sportivité de l’auto. Mais on va voir ce qu’elle donne en ville. Un exercice pour lequel certaines autos ne sont vraiment pas faites. Avec notre auto du jour, c’est plutôt facile.
La boîte se manie bien, les pédales aussi. Elles sont d’ailleurs plutôt rapprochées, le talon pointe sera facile… si j’en ai besoin !
Pour le moment, c’est sur le couple que j’évolue. Les artères parisiennes sont chargées mais j’arrive à Montlhéry sans aucun soucis. Surtout je n’ai pas eu besoin de me ranger pour laisser passer le moindre mazout. Notre belle jaune reprend bien et grimpe toutes les cotes de la N118. La présence de la 5e est appréciable parce que c’est une vraie 5e, pas une surmultipliée à n’utiliser que sur le plat.
En fait elle est plus à l’aise que moi. Amis francilien, vous avez bien du courage d’endurer ça chaque jour.
Par contre, j’ai mal au genou. Je vais devoir choisir, soit je m’approche assez pour ne pas tendre les bras, soit ma jambe sera pliée et j’aurais mal aux genoux. Bref, ayez de petites jambes et de grands bras !



Les petites routes de jour
Direction la campagne. Des petites routes nous attendent samedi matin pour voir ce que l’auto vaut réellement. Il ne neige pas (encore) et les routes sont presque sèches. Sur ce terrain l’Alfa Romeo Spider 2000 sait nous régaler.
Le moteur si onctueux dans une utilisation « normale » sait aussi être plus communicatif. Pas besoin de beaucoup tirer dedans, arriver à 4500 tr est déjà bien suffisant. La poussée est franche et continue jusqu’à ce ce régime. Les passages en courbe sont impressionnants pour un Spider. On ne peut pas dire que ce soit une merguez, mais la rigidité semble être un peu en retrait par rapport au 1750. Ok, celui-là avait des amortisseurs spéciaux.
En tout cas elle enchaîne. Pour les besoins de quelques photos je tombe la capote. Pfiou ce qu’il fait froid. Les remous sont acceptables cependant et en se couvrant bien on peut profiter d’un bol d’air et d’un regain de sonorité du bialbero.



Et les petites routes de nuit
Ça y est c’est l’heure du départ de la Nocturne. Fini de rouler de jour, place maintenant aux routes de nuit… sous la pluie. La chaussée un peu glissante ne pose pas réellement de soucis à l’Alfa Romeo Spider 2000 mais je vais quand même faire attention.
Surtout, le principal problème vient du désembuage, très, mais alors très paresseux. On pourrait décapoter mais j’ai peut que mon copilote ne saute en route dans ce cas !
Une fois le pare-brise dégagé, on roule, et bien ! L’auto avance parfaitement et l’éclairage est correct dans tous les domaines, que ce soit pour les compteurs ou pour les phares.



Par contre les routes des Yvelines me permettent des découvertes. Genre « comment faire tomber les lunettes du copilote ? ». Il suffit d’apercevoir un ralentisseur « inversé », genre de tranchée dont le fond est pavé. On s’est fait avoir une fois, pas deux. Pied droit dans le frein. Et bien ça freine ! Bertrand ramasse ses lunettes et ça repart.
Dans la nuit noire, pas besoin d’attaquer, surtout que quand ce n’est pas buée, ni la pluie, c’est le brouillard qui nous freine. Bref, la voiture roule, et bien même.
Côté confort ? Et bien une fois la position de mon genou trouvée, je suis plutôt pas mal et mon copilote aussi. Les sièges sont confortables et avec toutes les couches de vêtements qu’on porte, le maintien est plutôt bon. En tout cas on peut sortir de 250 km de roulage de nuit sans être plus fatigué qu’avec une récente. Sauf que là, on a la banane en plus.
Conclusion : une Alfa nommée désir
Alors, ok, je n’ai pas conduit tant d’autos que ça dans cette catégorie. Mais à chaque fois que je descend d’un Spider c’est la même chose. Cette auto est vraiment top. Bien dessinée, confortable, efficace, et en plus elle distille de vrais sensations.
La question sera celle du moteur du coup. Un 1750, aussi sportif que recherché ? Ou un 2000 aussi costaud qu’onctueux ? J’avoue que le second aurait finalement ma préférence.


Conduire une Alfa Romeo Spider 2000
Pour conduire celle-ci ? Rien de plus simple. Elle fait partie des 1000 autos proposées sur le site Roadstr. Vous voulez voir ce qu’elle a dans le ventre ? Il vous en coûtera 190 € par jour au départ de Paris. Et pour un week-end de bagnolard ou avec madame au printemps sur la cote Normande, c’est parfait. Pour la louer, c’est ici.
Pour en acheter une, c’est forcément autre chose. Les 2000 ne sont pas les plus répandues mais elles se trouvent. Pour ce Veloce, comptez environ 25.000 € pour un exemplaire en bon état, un peu plus pour un état concours.
Les pièces se trouvent, à tous les prix, donc avec des qualités variables. Les pièces d’origine sont existantes. La mécanique ne vous posera pas de soucis si vous prenez le temps de l’entretenir un tant soit peu.
On vous fait le refrain habituel : faites attention à la rouille. Non pas que ce soit une italienne, mais c’est simplement une ancienne !



Les notes de News d’Anciennes :
Image | ![]() |
Entretien | ![]() |
Plaisir de Conduite | ![]() |
Ergonomie | ![]() |
Facilité de conduite | ![]() |
Les plus | Les moins |
Une superbe ligne | Rareté |
Plaisir mécanique indéniable | Prix élevé pour un spider 4 cylindres |
Facile à vivre en 2000 | Adore la rouille ! |
Note Totale | ![]() |
Fiche Technique de l’Alfa Romeo Spider 2000 | |||
Mécanique | | Performances | |
Architecture | 4 Cylindres en ligne | Vmax | 192 km/h |
Cylindrée | 1962 cm³ | 0 à 100 km/h | 10,1 s |
Soupapes | 8 | 400m da | 17,1 s |
Puissance Max | 133 ch à 5500 tr/min | 1000m da | 31,8 s |
Couple Max | 179 Nm à 3500 trs/min | Poids / Puissance | 8.4 kg/ch |
Boîte de vitesse | 5 rapports manuelle | ||
Transmission | Propulsion | | |
Châssis | | Conso Mixte | 10 L/100 km |
Position Moteur | Longitudinale avant | Conso Sportive | 15 L/100 km |
Freinage | Disques AV et AR | Cote 1979 | 19.700 frs |
Dimensions Lxlxh | 412 x 163 x 129 cm | Cote 2009 | 25.000 € |
Poids | 1120 kg (les pleins faits) |




















Paul
Super essai Benjamin, merci même si tu as omis (volontairement sans doute) d’évoquer le caractère capricieux de la belle qui comme toute italienne qui se respecte aime qu’on la pousse au … pour qu’elle démarre IOI
· · 25 janvier 2019 à 12 h 21 min
Benjamin
Après j’en avais déjà parlé dans le reportage sur la Nocturne aussi 😉
· · 25 janvier 2019 à 12 h 33 min
Paveblot
Bjr, j’ai eu une berlina 2000 de 73 pendant 3 ans et je ne l’ai jamais poussé. Le problème est de trouver un professionnel qui sache la régler.
· · 12 janvier 2020 à 16 h 49 min
Jean-Christophe
Réparez le démarreur ! 🙂
Les italiennes démarrent à la clef, sans accélérer s’il fait bon ou en accélérant très légèrement s’il fait frais. C’est le signe d’une voiture en très bel état mécanique.
Le 2000, vous pouvez le pousser tranquillement à la zone rouge ou, pour mieux préciser, à l’asymptote de la courbe de puissance. Idem pour tous les moteurs Alfa, une fois en température bien sûr.
· · 25 janvier 2019 à 17 h 48 min
Jean-Paul Tromeur
Quel pied à conduire. j’ai la même en rouge…
· · 31 janvier 2019 à 15 h 46 min
Benjamin
N’est ce pas ?
· · 31 janvier 2019 à 18 h 46 min
patrice larroque
J’ai la même en jaune canari depuis 10 ans et je ne n’ai jamais eu à la pousser pour démarrer. Du côté du col du Grand Saint Bernard dans les alpes elle a même pas ratatouillè, un vrai régal.
· · 5 juillet 2023 à 15 h 13 min
Jacques
Ai eu une de 81 un régal sur petites routes des Alpes …et le bruit d’échappement ! Le Top j’adore ! Maintenant je vais reprendre une série IV et se sera la dernière !
· · 9 novembre 2023 à 23 h 38 min