Aston Martin Vacances, encore plus qu’un « shooting brake »

C’est une auto très atypique qu’on a pu voir au Grand Palais Éphémère lors de l’exposition de la vente Bonhams, tous les détails sont là. S’il s’agit d’une version rare, cette Aston Martin Vacances est en fait le seul et unique exemplaire accessible qu’on a pu admirer. On vous raconte son histoire.

Les Aston Martin break : une longue histoire

C’est en 1965 qu’apparaît la toute première auto du genre. David Brown, propriétaire de la marque fait carrosser une DB5 en « Shooting Brake » par Tickford. Une initiative qui est vite remarquée puisque 12 autos seront ainsi transformées par Rashford. Il rééditera cette transformation avec la DB6 (6 exemplaires).

La gamme évolue, on passe aux Aston V8 puis à la Virage. Le moteur passe à 32 soupapes pour 330ch et l’auto reprend la base de la Lagonda. Et au début des années 90, alors que la marque moribonde est reprise par Ford, on relance le Shooting Brake. L’idée est de faire rentrer du cash. Du coup ce n’est pas un carrossier indépendant mais bien l’usine qui est à la baguette.

En résulte deux prototypes puis 4 autos réalisées sur la base de modèles de série. Avec 165.000 £ le morceau, on se retrouve avec de belles rentrées d’argent… qui donnent des idées !

L’Aston Martin Vacances va encore plus loin

Ce premier shooting brake se contentait de 3 portes. Mais il était encore un peu juste pour ceux qui voulaient de l’espace. On va donc créer une berline 4 portes, sobrement appelée Saloon, basée sur un des prototypes de la Virage. Vendue avant même sa présentation officielle, elle n’est pas la seule transformation réalisée en 1993.

La seconde c’est donc l’Aston Martin Vacances. Son nom vient de son commanditaire, déjà collectionneur d’Aston Martin, le Dr Rolland Muller. Pas de grosse originalité puisque le nom indique juste l’usage que cet allemand prévoyait pour son auto.

Comme la version berline, elle repose sur le châssis Lagonda et elle est rallongée de 30,48 centimètres (12 pouces) par rapport à la Virage classique. Autre changement au niveau technique puisque c’est le V8 de 6.3 litres (contre 5.3) qui se retrouve sous le capot. Ainsi dotée la bête développe 475ch. Il est couplé à une boîte auto à trois rapports.

Mais c’est évidemment la carrosserie de couleur Buckingameshire Green, réalisée en interne par le département Works du constructeur, qui est la vraie particularité. L’Aston Martin Vacance est un vrai break, à 5 portes. La réalisation est soignée. Contrairement à la version 3 portes on conserve les feux du coupé, sans faire appel à ceux de la… Renault 21 ! Si le profil semble remonter, c’est surtout dû aux surfaces vitrées et à la ligne de caisse.

Quand la berline se contente de 5 places, l’Aston Martin Vacance peut emmener deux personnes de plus avec une banquette rabattable située dans le coffre ! Elle était qualifiée d’utilitaires par certains, en tout cas c’était la plus habitable des Aston jamais produites !

Le Dr Muller n’a pas encore été livré que l’Aston Martin Vacances tape dans l’œil du Prince Jefri, frère Sultan de Brunei… tout comme la Saloon. Le riche collectionneur va commander 6 modèles de chaque carrosserie, des autos rallongées cette fois de 16 pouces.

Ces dernières autos, on ne les verra peut-être jamais ! Par contre l’Aston Martin Vacances allemande a refait surface.

Achetée par un autre collectionneur en 2007, elle a longtemps été exposée de façon statique. Entre-temps, elle a troqué sa boîte auto pour une manuelle à 5 vitesses. Bonhams l’a donc proposée à la vente à Paris il y a quelques jours. Estimée entre 150 et 200.000 €, elle a changé de mains contre 149.500 €.

Photos complémentaires : Bonhams