Aguttes : Traction 15-six Cabriolet et avant-guerres de haut vol à Autoworld

Publié le par Benjamin

Aguttes : Traction 15-six Cabriolet et avant-guerres de haut vol à Autoworld

Début Octobre la maison Aguttes s’exportera à Bruxelles pour la première fois. Le samedi 5 Octobre c’est au musée belge Autoworld que se déroulera cette vente. Si le catalogue est encore en cours de constitution, les premiers lots ont filtré et on retrouvera notamment une des Traction les plus connues à la vente mais également de très belles avant-guerres avec des pedigrees alléchants.

Une des trois Traction 15-Six Cabriolet

Vous avez bien lu : il ne reste plus que 3 Citroën Traction 15-Six Cabriolet dans le monde. Quatre ans après l’apparition des Traction 7 et 11, alors que le développement de la 22 est aux oubliettes, Citroën propose en 1938 une Traction mue par un 6 cylindres en ligne de 2867cm³ qui sort une puissance de 77ch. Cette grosse berline reçoit le nom de 15-Six (pas seulement 15) mais la carrosserie n’est pas forcément assez luxueuse pour certains.

C’est notamment le cas de la famille Michelin qui commande à Citroën six exemplaires spéciaux de Citroën 15-Six Cabriolet. Une voiture est assemblée cette année là, elle est verte et sera connue comme étant celle de Mme Michelin. Deux autres caisses sont en cours d’assemblage quand la guerre stoppe le projet et elles sont stockées dans les caves de l’usine de Javel. Ces deux autos seront terminées après la guerre. La blanche sera celle de Monsieur Martell et il reste donc cette voiture rouge.

Terminée en 1946, l’auto va entamer une carrière discrète. Elle appartient un temps à un membre de la famille Michelin (élargie) avant de changer de mains. Elle reste alors entre les mains d’un concessionnaire Citroën pendant plus de 50 ans. Ce propriétaire l’a vendue en 2015 lors d’une autre vente aux enchères. Elle s’est alors adjugée l’honneur d’être la Citroën la plus chère du monde avec 612.440€ sous le marteau. L’estimation d’Aguttes est située entre 300 et 500.000€ mais on n’est jamais à l’abri d’une surprise.

Authenticité et palmarès fous

Cette Traction sera scrutée… mais il y aura bien d’autres beautés au catalogue de cette vente belge d’Aguttes. On commence par trois voitures provenant d’une même collection et avec des pedigrees fous.

On commence avec la Maserati A6 GCS Monofaro de 1948. Cette voiture d’usine naît avec le numéro de châssis #2007. Sous cette forme, elle peut courir en voiture de sport ou, quand on démonte ailes et phare central, en F2. Et c’est en F2 que Fangio va la piloter au GP de Rome 1949. C’est l’une des premières courses européennes de l’Argentin, qui ne termine pas. D’ailleurs, la voiture poursuivra ensuite sa carrière en Argentine avec le numéro de châssis #2010. Pendant plusieurs années elle va y courir… y compris avec une carrosserie modifiée pour loger un V8 Ford quand elle casse son moteur originel.

Dans les années 80 son propriétaire, pour la restaurer, retrouve un moteur d’A6 GCS au Brésil. En 1986 elle est au départ des Mille Miglia Storica et elle retrouve Fangio lors d’une commémoration à Bordeaux l’année suivante. Depuis, on l’a peu vue mais elle a été soigneusement préservée et reste un des exemplaires les plus authentiques connus. Elle est estimée entre 800.000 et 1,2 million d’euros.

En remontant le temps on arrive à la Type 40A Grand Sport de 1929. C’est l’une des rares A, avec moteur 1600 donc, dont l’histoire est totalement limpide. Un de ses 3 propriétaires depuis les années 50 l’a conservée pendant des années dans l’arrière salle d’un café parisien ! Elle conserve d’ailleurs son immatriculation de l’époque. Remise en route dans les années 2000 elle est dans un état de conservation remarquable, toute d’origine, jamais vue sur le marché et estimée entre 400 et 600.000€ par Aguttes.

Dernière auto de cette collection, une autre Bugatti et pas des moindres : la plus ancienne des Bugatti de course à 8 Cylindres ! C’est une Type 30 (#4002) qui est la seule survivante des trois voitures engagée au GP de l’ACF en 1922 à Strasbourg où elle prend la 3e avec Marco. Elle comporte plusieurs particularités comme ses grands tambours à l’arrière, les trous pour la fixation du magneto du double allumage, l’emplacement de son maître cylindre de frein d’origine (hydraulique pour la course) ou encore le support de manivelle.

Après sa course alsacienne, elle fut engagée par le Prince de Cystria… aux 500 Miles d’Indianapolis 1923 où elle termina 9e. Retrouvée quasi complète dans les années 60, son propriétaire retrouve un moteur de Type 30 sur un bateau voguant sur le Lac Léman ! Avec ce changement de moteur, elle est connue comme #4466. Elle sera proposée à Autoworld avec une estimation comprise entre 800.000 et 1,2 million d’euros.

On notera également la présence d’une voiture que l’on avait déjà croisé à Rétromobile 2024 sur le stand d’Aguttes. C’est la Nacional Pescara de 1929. Cette auto est un châssis court avec un moteur 8 cylindres en ligne de 3 litres à double arbre à cames en tête gavé par un compresseur. Cette voiture a eu une belle carrière en course et a notamment remporté le 2e Championnat d’Europe de la Montagne en 1931 et a couru à Monaco. Dernière représentante authentique de la marque (ce n’est pas une reconstitution), elle est estimée entre 600 et 800.000€ (sans réserve).

Des collections variées

Pour compléter le catalogue qui devrait atteindre les 70 voitures, on ajoute trois collections venant du Benelux. La toute première est composée de Ferrari modernes avec notamment une 458 Italia avec 13.000 km au compteur et une couleur rarissime (est. 150-200.000€) et d’une 599 GTB dont la couleur est rare là aussi (est. 100-150.000€). On ajoutera d’ailleurs une Maserati Quattroporte, histoire de rester en Italie.

On passe ensuite sur une collection de Mercedes des années 50 aux années 80. On y retrouvera notamment une 300 Adenauer mais aussi des étoiles plus récentes avec des SL et CL600 et leurs V12, toutes dans des états superbes avec des kilométrages faibles.

La troisième collection présente lors de la vente Aguttes à Autoworld est composée de voitures d’avant-guerre. Là on retrouve du très lourd. On peut citer plusieurs Bugatti, des reconstructions avec une 37A et une 51 Pur Sang, mais aussi trois Delage (DM, D6 et D8) et trois Rolls Royce Phantom 1 (Limousine, Torpédo et Boat Tail).

On retrouve surtout une Mercedes 28/95 PS. Ce modèle produit entre 1914 et 1924 avec un énorme moteur 6 cylindres de 7 litres qui développait donc 95ch. Voiture rare et luxueuse, tout en étant performante, elle fut aussi préparée pour la course. Celle-ci est une reconstruction fidèle des autos qui furent envoyées sur la Targa Florio en 1921. Elle est estimée entre 200 et 400.000€.

Il est toujours possible d’ajouter des voitures au catalogue, vous trouverez toutes les infos par ici.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. James Jean

    Véritablement magnifique: courbes, équilibre, caractère, élégance

    Répondre · · 6 septembre 2024 à 16 h 29 min

Répondre à James JeanAnnuler la réponse.

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