Acheter une voiture de collection en 2020 : un marché en pleine forme malgré la Covid

Publié le par Benjamin

Acheter une voiture de collection en 2020 : un marché en pleine forme malgré la Covid

Avec une pandémie mondiale et un ralentissement économique certain, la Covid a bouleversé beaucoup de certitudes. Le monde de la voiture ancienne n’échappe pas au contexte et pourrait beaucoup souffrir. Pourtant ce n’est pas ce qu’observent les différents acteurs du marché. On en a interrogé plusieurs pour avoir leur avis.

Où en est le marché des voitures de collection en vente aux enchères ?

Le secteur des enchères n’est plus autant à la fête qu’il y a quelques années. Pour autant les ventes sont toujours aussi nombreuses. Beaucoup ont été reportées à cause du confinement. Certaines maisons anglo-saxonnes ont organisé des ventes de « remplacement » en ligne, avec des succès divers, notamment sur les gros prix, plus difficiles à faire partir quand l’acheteur ne peut pas voir l’auto.

En France les ventes en salle ont repris. La maison Osenat a été la première à se lancer, une dizaine de jours après le déconfinement. Depuis une seconde vente a suivi. Stéphane Pavos du département automobile de la maison bellifontaine nous explique :

« La première vente c’était la grande inconnue. À ce moment là on était encore un peu confiné, on ne pouvait pas dépasser les 100 km. Finalement on a eu des clients belges ou hollandais qui devaient avoir eu des autorisations et énormément de contacts. 80% des lots ont été vendus dont certains aux USA !

On a été tellement sollicités pour cette vente qu’en à peine un mois de temps on a réussi à monter une seconde vente qui a eu lieu il y a deux semaines. C’était encore la grande inconnue mais on a dépassé les 70% de lots vendus. Après il faut dire qu’on avait fait très attention à se placer aux bons prix. »

Mais ces succès ont-ils été des contrecoups ou bien une vraie tendance se dessine ?

« La première a probablement été un succès dû au contrecoup. Les collectionneurs voulaient dépenser mais surtout se faire plaisir. Pour la seconde vente, normalement on en fait jamais après le 14 Juillet. C’était l’inconnue mais ça a marché.

Pour nos ventes d’automne on est toujours très sollicités et on enchaîne les expertises dans une période où normalement on travaille très peu. Il faut quand même faire attention au reconfinement qui pourrait avoir lieu. Mais le marché est très dynamique, les gens se font plaisir et on a l’impression qu’ils vivent un peu plus au jour le jour. »

Le mois d’août est traditionnellement celui des grosses ventes californiennes. On verra si la dynamique est la même sur des autos à plusieurs millions !

Le marché de particulier à particulier : un volume plutôt à la hausse

Annonces LVA-

Premier point : dans la presse. LVA qui paraît toutes les semaines est toujours la référence quand il s’agit de passer une annonce pour vendre ou acheter une voiture ancienne. Le nombre de pages consacrée aux petites annonces est à peine plus faible qu’en temps normal, notons bien qu’il y en a plus en hiver qu’en été.

Et sur le net ? Nous avons demandé des infos à Grégory Chateau de annonce-automobile, site généraliste mais qui propose aussi une section véhicule de collection avec une large gamme d’autos pour toutes les envies et tous les prix.

« Actuellement le site propose 2120 annonces concernant des véhicules de collection, et nous ne comptons pas les futurs collectors, uniquement les véhicules de plus de 30 ans. Pour vous donner une idée, fin février, nous en comptions 1850. Les prix se maintiennent, ce n’est qu’une moyenne mais la hausse globale est inférieure à 3% et c’est assez disparate. Les autos américaines ont plutôt tendance à baisser.

Mais le plus intéressant c’est sur le temps où l’annonce reste en ligne, qui traduit l’appétence du marché pour ces autos. Auparavant on était sur une moyenne de 18 jours avant la dépublication de l’annonce. Depuis la mi-Avril cette moyenne est tombée à 12 jours seulement !« 

Du côté des pros : les feux sont au vert !

Si le marché avait ralenti les pros auraient été fortement touchés. Ceux dont le métier est de vendre des voitures anciennes évidemment, mais aussi ceux qui restaurent ces mêmes autos. Pourtant ce n’est pas le cas. Josélito Nieto de Ma Petite Italienne, qui restaure et entretien des autos, mais en vend également, nous confie :

Alfa Romeo Giulia GTC 69-

« Tout début Mars les clients et prospect temporisaient, ceux qui sont en activité, employés, artisans ou chefs d’entreprise. Mais pour les retraités par exemple on a vu aucune différence puisque la Covid ne pouvait pas avoir d’impact sur leurs revenus. Globalement les clients sont restés actifs. Et puis à la fin du confinement ça a même été le grand boom. Les gens sont restés frustrés de ne pas pouvoir rouler, de ne pas pouvoir entretenir ou acheter de nouvelles autos. Du coup c’est reparti très vite. En plus beaucoup ont mal vécu le confinement et veulent maintenant se faire plaisir. Et puis comme les événements redémarrent, il faut que les autos le fassent aussi. Du coup côté entretien, l’atelier est plein !

On peut avoir une petite crainte pour l’avenir puisque nous n’avons pas fait de salon avec toute la communication que cela implique. Les différents acteurs ont été moins visibles, il ne faudrait pas que l’activité ralentisse après à cause de cela. Et évidemment on reste prudent concernant les futurs événements. »

Et pour les organisateurs d’événements, comment ça se passe ?

Le monde de la voiture ancienne est quand même centré autour de centaines d’événements qui se déroulent chaque année. Et si certains ne sont pas forcément des endroits où vendre des autos, il faut y être pour se faire connaître. Le risque avec un marché en baisse c’est que les marchands limitent les frais et ne s’inscrivent plus. Au final, les salons et les bourses sont un baromètre du marché !

On a posé interrogé Claude Passot, Commissaire Général du salon Epoqu’Auto (dont le programme 2020 est ici) à propos des demandes que les organisateurs reçoivent pour la future édition :

« Si on regarde uniquement les emplacements que nous réservons aux pros vendeurs d’autos nous sommes déjà à 80/90% de remplissage. Il faut quand même préciser qu’on s’y est pris tôt ce qui explique qu’on soit au final au même point que l’an dernier à la même date. Le fait que nous ayons annoncé que nous rembourserions en cas d’annulation rassure. Évidemment certains exposants déjà fragiles avant l’épidémie souffrent et temporisent avant de s’inscrire. Les autres sont contents de venir. On attend Septembre pour avoir les dernière prises de décision mais on pense avoir autant d’exposants que l’an dernier. »

On en profite pour évoquer une éventuelle annulation…

« Si Epoqu’Auto 2020 devait être annulé ce ne serait pas une décision des 3A. C’est le préfet qui décidera. Mais deux grands salons doivent se tenir à Eurexpo entre la rentrée et notre salon. S’ils se font, il n’y a pas de raison que nous ayons des problèmes. Évidemment il y aura des dispositions particulières avec peut-être des comptages et une distanciation à respecter. Mais nous sommes confiants. »

Epoqu’Auto est donc à suivre. Mais d’autres événements plus proches comme le Salon Auto Moto Rétro Rouen ou Automédon sont également à suivre avant le rendez-vous lyonnais.

Conclusion : le marché est en forme, mais il faut faire attention !

Des acteurs optimistes, un volume d’échange en hausse et des collectionneurs enthousiastes, beaucoup de voyants sont au vert !

On fera cependant attention à deux choses. D’abord l’éventuelle seconde vague qui pourrait annuler de nombreux événements qui dynamisent le monde, et donc le marché, de la voiture ancienne. Pour cela, c’est à tout le monde de faire attention en respectant les gestes barrières et en se testant à la moindre alerte.

Et puis le revers de la médaille pour les collectionneurs en tout cas : un marché qui repartirait à la hausse. Évidemment cela permettrait à beaucoup de vendre leur auto au prix où ils l’avaient acheté il y a quelques années. Mais d’un autre côté cela ruinerait les espoirs de tous ceux qui attendent que le marché baisse encore pour acheter l’auto de leur rêve dont la cote est déjà attaquée, on pense à la Jaguar Type E par exemple.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. sergio

    et l interdiction des véhicules anciens dans les villes dans tout ça?? avec les radars spécifiques que vont être mis en place bientôt pour détecter les véhicules anciens, la carte grise collection dans tout ça hein !! faudrait peu être en parler aussi

    Répondre · · 27 septembre 2020 à 13 h 24 min

    1. Benjamin

      Absolument il faut en parler. Et avec 4725 articles publiés sur ce site, vous vous doutez que le sujet a déjà bien été traité.

      Répondre · · 27 septembre 2020 à 14 h 13 min

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