C’était ce week-end à Paris. La Vente d’Automne Aguttes clôturait l’année de la maison de vente francilienne. Le catalogue était costaud avec des lots variés mais surtout très qualitatifs et beaucoup de très belles collections.
La vente d’Automne Aguttes en bref
Beaucoup de monde au rendez-vous à l’Espace Champerret pendant les expositions publiques ouvertes Vendredi, Samedi et ce Dimanche matin. Cela permettait d’approcher des voitures qu’on voit peu… ou alors en concours d’élégance ! Beaucoup de lots dans cet espace pour un résultat haut.
C’est Gautier Rossignol, directeur de Aguttes on Wheels qui nous débriefe la vente :
« C’est un immense soulagement et une certaine satisfaction. On signe 4,935 millions sur cette dernière vente de l’année et on devrait faire encore mieux avec des aftersales sur des lots à grosse estimation. »
« Plus généralement, cette vente conclut très bien l’année. Nous signons 18 millions d’euros de résultat et nous sommes la seule maison française à parvenir à atteindre entre 75 et 85% des lots vendus, hors automobilia, sur chacune des ventes. En plus, nous vendons bien ces autos. On remercie pour ça nos clients vendeurs qui nous font confiance et sans qui ce ne serait pas possible.
On constate aussi que la proximité avec les acheteurs est importante. Le temps qu’on peut leur allouer pour tout expliquer à propos d’un lot est important. Dans un marché très difficile, on pense que ça fait la différence. »
« J’en profite aussi pour remercier mes équipes qui ont travaillé sans relâche. Cette année nous avons organisé une vente tous les deux mois et demi !
Maintenant le rendez-vous est donné à Rétromobile, sur notre stand, et lors de notre prochaine vente, ici à l’Espace Champerret le Dimanche 16 Mars. »







La collection d’Aston
C’était la première collection de la vente d’Automne Aguttes que l’on découvrait en arrivant. On parle de 5 Aston rassemblées en quelques années par leur propriétaire actuel, en superbe état et prêtes à prendre la route.

On commence avec les deux plus connues. D’abord la DB5 de 1964. Restaurée à la fin des années 2000 quand elle était en superbe état mais avait perdu sa couleur d’origine et restait en conduite à droite. Cela ne l’empêche pas de se vendre 742.616€ sous le marteau !
La DB6 MK1, de 1964 également, était parfaitement fonctionnelle mais le modèle est globalement moins prisé. Estimée entre 220 et 280.000€, elle atteint 262.660€ !



La plus ancienne, la DB2 DHC, le cabriolet, de 1953 était estimée entre 300 et 400.000€ mais ne se vend pas. L’autre cabriolet, la DB4 Série 5, très rare avec ses moins de 50 exemplaires, ne s’est pas vendue (elle était estimée entre 900.000 et 1,2 million d’euros). Enfin la V12 Speedster de la série Maverick ne s’est pas (encore, mais ça pourrait arriver) vendue non plus. 700ch et moins de 200km pour cette auto estimée entre 800.000€ et 1,2 million d’euros.





Une collection de championnes !
Emmanuel Brigand avait proposé trois de ses autos dans le catalogue de la Vente d’Automne Aguttes. Et ces voitures ont toutes eu du succès en course historique.
On commençait évidemment avec la plus titrée des Jaguar Type E semi-lightweight. Cette vraie arme de course préparée par Denis Welch pour Jean-Pierre Lajournade avait déjà remporté deux Tour Auto (2015 et 2016) quand Emmanuel Brigand l’achète fin 2023. Après 20km d’essais, il remporte à son tour le Tour Auto à son volant en Avril dernier. Révisée, prête à courir, elle était estimée entre 300 et 400.000€ et se vend 344.908€.

On ajoutait une autre voiture championne : la Porsche 911 Turbo 3.3 Gr.4. Préparée par Philippe Gache pour le Tour de Corse Historique 2010 puis vendue à Jean-Pierre Lajournade, elle fut championne de France Historique des Circuits en 2023 et 2024 ! Estimée entre 240 et 280.000€, elle n’est pas vendue.
Plus de succès pour la Chevron B19 de 1971. Ce proto 2 litres ex-usine a roulé et a gagné en CER aux mains d’Emmanuel Brigand. Elle était estimée entre 160 et 220.000€ et part à 185.180€.


Une collection dédiée à l’innovation
La vente d’Automne Aguttes présentait une collection appelée « From Design to Innovation » avec des autos qui ont donc innové… et ce n’est rien de le dire !
On retrouvait une Adler Trumpf Junior Sport Roadster de 1935. Son petit 4 cylindres de 1 litres entraîne les roues avant avec le brevet Grégoire (avant la Traction !). Estimée entre 40 et 60.000€, elle n’est pas vendue.
La Hotchkiss Anjou 1350 de 1953 était un peu hors-série dans cette collection mais elle était superbe. Estimée entre 12 et 18.000€, elle termine à 14.724€.


On passait ensuite à deux autos tchèques (!) du catalogue de la vente d’Automne Aguttes. La plus ancienne, la Tatra 57 Cabriolet Luxe de 1932 qu’on vous présentait en Focus sur nos réseaux sociaux ce week-end (ici par exemple) revêtait la carrosserie la plus exclusive. Cette rareté estimée entre 15 et 25.000€ se vend 19.492 €.
Plus connue dans ses formes et énorme carton sous le marteau, on retrouvait la Tatra 87 de 1948, avec son Cx très bas (0,36) ensuite avec son moteur V8 refroidi par air et placé à l’arrière ! Restaurée il y a une trentaine d’année, c’est une 3 Tatra 87 présentes en France. Estimée entre 85 et 125.000€, elle part pour 162.532 € !


Du light, du Lotus
Autre collection, la vente d’Automne Aguttes proposait plusieurs autos badgées Lotus.
On y commençait avec une Elan S1 de 1964, restaurée dans les années 90, entretenue régulièrement mais avec une cosmétique à revoir, cette auto estimée entre 35 et 45.000€ ne se vend pas.
Retrouvait une autre voiture de course de la vente d’Automne Aguttes avec la Eleven Serie 1 de 1956. 270 exemplaires ont été réalisés et celui-ci est équipé d’un Coventry-Climax 1500. Remise en route cette année, elle était estimée entre 150 et 200.000€ et se vend 167.300€.
On passe à une autre voiture de course, la Ford Cortina Lotus Mk1 de 1964. Déjà habituée des courses historiques dans les années 80, préparée il y a 10 ans elle a notamment roulé chez Peter Auto. Estimée entre 55 et 75.000€, elle n’est pas vendue.



Ensuite la la vente d’Automne Aguttes proposait pas moins de 5 Seven, et pas que des Lotus :
- Une Seven « Trophée Lotus » de 1965 vendue 30.220€ (est. 25-35.000€)
- Une Seven S2 de 1964, qui a aussi couru en Trophée Lotus et qui se vend 29.028€ (est. 25-35.000€)
- Une Seven S3 de 1969, prête à reprendre la route vendue 31.412€ (est. 30-40.000€)
- Une Caterham 1700 Kent de 1998, qui a également couru et qui se vend 30.220€ (est. 25-35.000€)
- Enfin une Caterham Super Seven « The Prisoner » de 2013, réplique de celle de la série, qui ne se vend pas (est. 25-35.000€)






De sacrées Lancia
Avant-dernière collection présente dans le catalogue de la vente d’Automne Aguttes, celle qui dédiée aux Lancia. Des voitures qui avaient la particularité d’avoir beaucoup roulé depuis leur restauration.
D’abord la Lancia Appia Berlina Série III de 1963. Version évoluée de l’Appia avec son moteur sortant 48ch, elle était restaurée et estimé entre 6 et 9000€ pour se vendre finalement 10.552€.
Suivait une superbe Aurelia B20S Serie VI de 1957. Restaurée intégralement au début des années 2000, elle a parcouru près de 100.000km entre la France et la Suède depuis. Demandant une révision et estimée entre 80 et 120.000€, elle se vend contre 89.820€.
Plus sportive, la Fulvia 1600 HF S2 de 1972, restaurée et peinte aux couleurs mythiques des Fulvia de rallye, elle a été préparée en 2009. Estimée entre 35 et 45.000€, elle n’est pas vendue.
La plus originale l’Appia Sport Zagato de 1961 a été restaurée il y a 20 ans et le propriétaire a parcouru plus de 50.000km à son volant. On vous la présentait en détails par ici. Estimée entre 60 et 90.000€, elle se vend 80.284€.





Le duo de Frégate
Vous avez apprécié notre vidéo sur Facebook à leur propos (c’est ici). On retrouvait dans le catalogue de la vente d’Automne Aguttes deux Renault Frégate très particulières et toutes deux dessinées par Carlo Delaisse. Autre point commun : elles étaient toutes les deux à restaurer.
On commençait avec le Cabriolet Letourneur et Marchand de 1958 produit qu’à 69 exemplaires. Celle-ci repose sur une plateforme de Transfluide. Estimée entre 35 et 50.000€, elle se vend 32.920€.
La seconde, le coach Chapron de 1954 a été produit à 49 exemplaires. Celle-ci est une des première et la seule connue avec la calandre « 3 barrettes ». Estimée entre 30 et 45.000€ elle se vend également contre 32.920€.







D’autres cabriolets et français
On avait sélectionné plusieurs cabriolets français dans le catalogue de la vente d’Automne Aguttes.
On débute avec un vrai carton. L’Alpine A108 Cabriolet de 1959 qui fait partie de la première série à phares droits. 300 exemplaires ont été fabriqués dont cette auto exportée au Canada. Restaurée il y a longtemps, estimée entre 30 et 40.000€, elle se vend 95.780€ !



Suivaient trois Peugeot. D’abord la 304 S Cabriolet de 1973. 3e main, cette auto qui a été repeinte mais qui reste dans son jus nécessite des travaux. Estimée entre 5 et 10.000€, elle se vend 9956€.
Sa descendante, la 306 Cabriolet Rolland Garros de 1997 avec son vert distinctif affichait 84.000km. Estimée entre 12 et 18.000€ elle se vend 23.664€ !
Plus haut de gamme, le catalogue de la vente d’Automne Aguttes proposait une 404 Cabriolet Injection de 1968. C’est donc une des toutes dernières autos de la série avec une mécanique bien entretenue et une carrosserie et un intérieur patinés. Estimée entre 35 et 45.000€, elle ne se vend pas.



Chez Citroën on retrouvait une Traction 7C Cabriolet de 1934. Reconstruite entre la fin des années 90 et des années 2000, vendue par Aguttes lors de la « Vente du Centenaire » en 2019, elle était estimée entre 70 et 90.000€ et part contre 95.780€ !
Suivait la DS 21 M Cabriolet de 1967. Cette auto à boîte mécanique a été réalisée chez Chapron et elle a été restaurée au tout début des années 2000. Parfaitement fonctionnelle, estimée entre 150 et 200.000€, elle part à 203.060€ !
On terminait notre tour des cabriolets français du catalogue de la vente d’Automne Aguttes avec une auto plus originale encore, la Berliet VI Torpedo de 1924. Restaurée par le passé, bien conservée (à l’exception de la capote), estimée entre 8000 et 12.000€, elle se vend 9408€.



Quelques popus au passage
Il y avait des voitures d’exception au catalogue de la vente d’Automne Aguttes mais aussi quelques autos plus populaires.
Dans l’ordre chronologique on débutait avec la Citroën AC4 de 1929. Restaurée il y a de nombreuses années, à restaurer mais roulante, elle était estimée entre 5000 et 8000€ et part à 6547€.
La Rosalie 10B de 1935, dans son jus mécaniquement (à réviser mais roulante), et avec des travaux cosmétique à prévoir, était estimée entre 3000 et 5000€ et se vend 4997€.
Autre voiture de l’avant-guerre, la Simca 8 de 1938. Cette auto spéciale, préparée par Roger Césure avec un carburateur plus gros, un collecteur spécifique et une culasse modifiée. Surtout, sa carrosserie a été modifiée après-guerre avec un intérieur et une capote de Simca 5 sur une base de Simca 8. Estimée entre 12 et 18.000€, elle est vendue pour 18.538€.



On avait aussi noté deux Citroën. D’abord une DS Break Export Canada de 1965. Revenue en France dans les années 80 et à restaurer, elle était estimée entre 7000 et 10.000€ et se vend 10.299€.
La Citroën Méhari de 1981, une première main restaurée en 2015 était estimée entre 10 et 15.000€ et part contre 24.260€.


Des originales pour conclure
On avait terminé notre sélection dans le catalogue de la vente d’Automne Aguttes avec deux lots très originaux.
On débutait avec un Poncin VP2000 de 1982. Ce 6 roues motrices amphibie fabriqué en France est motorisé par un bicylindre de 2cv ! Vrai passe-partout, restauré, en bon état de fonctionnement, le véhicule et estimé entre 10 et 15.000€, il se vend 26.644€ !




On termine avec une auto mythique de la vente d’Automne Aguttes : la Rolls-Royce prototype Jules du Dakar 1981. Créée par Thierry de Montcorgé, celle auto à la carrosserie de Corniche est en fait basée sur un châssis de Toyota BJ45 et motorisé par un V8 de 5,7L d’origine Chevrolet ! Sponsorisée par Jules, cette auto ne se classera pas mais réaliser un énorme coup médiatique.
Restaurée et prête à repartir pour un Dakar Classic par exemple (ou se montrer lors des plus grands concours), l’auto était estimée entre 400 et 600.000€ et se vend 596.420€ !






Si vous voulez voir l’intégralité des résultats, c’est par ici.
On se quitte avec encore quelques photos de l’exposition :



























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