Un coup d’essuie-glace, et c’est reparti pour le Salon 2024 du Retro 07 

Publié le par Fabien

Un coup d’essuie-glace, et c’est reparti pour le Salon 2024 du Retro 07 

Le Salon de la Voiture et Moto Ancienne organisé par l’association Rétro 07 à Davézieux est une manifestation biennale, c’est à dire qu’il n’a lieu qu’une fois tous les deux ans. Alors autant dire que la météo peut avoir, plus encore que sur les salons à la fréquence plus élevée, un impact capital ! Et pas qu’au niveau fréquentation : les exposants doivent y trouver leur compte pour revenir. Retour sur l’événement.

Après la pluie, le beau temps

Tous les deux ans certes, mais sur deux jours, et grâce à cela, le salon du Rétro 07 a sûrement été sauvé.

Arrivé le samedi sous un ciel gris et menaçant, il n’a pas fallu attendre longtemps les premières gouttes, qui sitôt tombées, ont vu se carapater les quelques cabriolets présents.

Autant dire que les voitures anciennes exposées sur l’aire arborée, toujours aussi agréable pour la protection offerte par la végétation en l’occurrence, n’étaient pas des plus nombreuses. A l’extérieur, les brocanteurs et autres exposants qui n’avaient pas prévu de barnums, bâchaient leur marchandise et cherchaient à se mettre à l’abri. Heureusement, l’espace restauration-buvette était là !

Entre deux ondées, les visiteurs en profitaient pour voir les autos et les motos exposées puis filaient rendre visite aux exposants à l’intérieur des bâtiments. Ces bâtiments étaient déjà un point fort par grand beau temps, mais ils se sont révélés ici bien utiles pour se protéger de la pluie. D’autant que l’on pouvait y admirer de superbes stands. Mais nous y reviendrons.

Bref, si la journée de samedi a été tout de même assez morose, le dimanche a vu le soleil prendre une relève éclatante et donner au Salon du Rétro 07 les couleurs qu’on lui avait connues il y a deux ans ! (c’est par ici)

Toujours une belle organisation au Salon Rétro 07

Comme à chaque édition, le Salon du Rétro 07 impose aux collectionneurs de passer avec leurs voitures par le champs d’exposition avant de rejoindre le parking ombragé.

Cette année, trois pôles ont été mis en avant par l’organisation : les voitures à la vente, les Alpine et l’évolution automobile.

Les occasions

Cette vitrine est un peu le reflet de l’événement : un joli mélange d’époques, même si l’on retrouve essentiellement des voitures d’après-guerre, de styles, de la dolce vita italienne, aux américaines en passant par les sportives et les populaires, mais aussi d’origines avec son lot de françaises, d’anglaises mais aussi de japonaises.

A noter que parmi les belles prêtes à changer de main, on trouvait de la GTI Golf ou 205, une Ford Capri ou une Triumph Spitfire GT6 peu conventionnelles. A côté d’une superbe Jaguar XK150, une Fiat 500 et une 124 Spider n’avaient pas à rougir, tout comme une rutilante MG TD.

Mais, comme souvent, la démesure d’outre atlantique attirait les regards au salon Rétro 07 : difficile de choisir entre une Cadillac Fleetwood Sixty Special de 1958 et une Ford Sunliner de 61 par exemple !

Une auto d’un modèle bien connu de nos lecteurs (l’essai est par ici) côtoyait une Honda Civic CRX au tuning modéré, ce qui est rare sur ces modèles ! Et régulièrement, ces modèles se renouvelaient tout au long des deux jours du Salon du Rétro 07.

Les Alpine

L’objectif de l’espace qui venait ensuite n’était pas de mettre en avant les Alpines qui, de la Berlinette à l’A110 actuelle, car elles servaient d’écrin échelle 1 à une collection de reproduction de célèbres modèles de la marque de Dieppe.

Car oui, les stars, c’étaient bien les modèles réduits, conduisibles, réalisés par Guy Chappaz et Olivier Lesage. Minutie et précision du détail. Nous avions déjà croisé une réalisation à Arras-sur-Rhône (par ici), mais en avoir quatre sous le même chapiteau est rarissime !

Et les enfants en visite ne s’y trompent pas, puisque c’est à ces pilotes en herbe qu’elles sont dédiées. Encadrant les deux A110 routières, on retrouve deux A220 en versions courte et longue.

L’Automobile en mutation… Nos anciennes ont de l’avenir

Un thème totalement d’actualité, puisque le jeu a été de mettre en parallèle les modèles originaux avec les versions électriques d’aujourd’hui.

Pour ou contre l’électrique, là n’est pas la question. Mais cette exposition du salon Rétro 07 montre que le présent s’inspire du passé et qu’une voiture ancienne, bien entretenue, a sa place et la conservera dans le paysage automobile.

Ce qui était intéressant, c’est de voir comment divers constructeurs ont abordé le sujet. Citroën avec l’Ami et la Méhari où le nom a été réutilisé et c’est à peu près tout. Mustang de la « muscle car » au SUV. Ou encore Fiat, Mini et VW, illustrant le changement dans la continuité avec, respectivement, leurs 500, mini et Combi. Sans oublier l’approche Suzuki avec l’évolution du Santana Samuraï en Jimny.

D’autres expositions en extérieur…

Le village Girly

Dans véhicules anciens, il y a véhicules, et c’est la base, mais il y a aussi ancien ! Et tout ça passe par des vêtements, des modes, et tout un tas de choses qui ne sont pas directement liées à l’automobile mais qui faisaient partie d’une époque aujourd’hui passée.

Et l’idée est judicieuse car avec cette exposition, le Salon Rétro 07 devient une sortie en couple où chacun peut chiner des voitures et motos aux vêtements vintage qui vont avec. Mais pas que. Déco, tatouages, maroquinerie, bijoux mais aussi le bien-être font partie du lot : les anciennes, plus que des véhicules, un véritable art de vivre !

La brocante, les pro et les clubs

A l’inverse du rassemblement, un salon comme le Salon Rétro 07 se doit de proposer au visiteur des pièces pour les voitures et les motos. Mieux vaut retrouver la pièce d’origine de seconde-main (ou largement plus!) et rouler, plutôt que de créer une future sortie de grange.

Côté des pros, quelques selliers mettaient en avant leur savoir faire tant en autos qu’en motos. Tout pour faire briller son auto était également proposé, tout comme, plus rare, des démo de sablage, aérogommage ou encore microbillage.

Côté clubs, Volvo avait frappé fort en sortant un P1800 (l’essai est ici) dans une rare version break de chasse. L’Amazon à côté, aussi belle qu’elle était, faisait pâle figure à côté de la Diva. Pour le salon Rétro 07, Gaston avait troqué sa Fiat 508 Balilla contre une deuche parée des mêmes couleurs, et il faut avouer que ça lui allait plutôt bien.

La compétition

Deux des 3 modèles exposés nous intéressent chez News d’Anciennes… La première est une bête de circuit qui avait son propre championnat monotype, ouvert aux gentlemen drivers : le Venturi Trophy. Le Gerfaut sur son capot ne trompe pas, ce n’est pas une Ferrari F40, même si ce fut son surnom à l’époque, début des années 90.

La seconde a écrit quelques pages dans l’histoire du sport automobile : le buggy Bourgoin-Porsche. Equipé d’un moteur Porsche 3,6L 350cv, ce buggy, voulu par Gérard Bourgoin, patron des Volailles DUC, a créé la surprise lors des Dakar et d’autres Rallye-Raids entre 1991 et 1995, avec notamment 5 victoires en 2 roues motrices et le titre du champion du monde 2RM en 1991. Une vraie surprise de retrouver cette machine sur le Salon du Rétro 07 !

… Et en intérieur

Art et miniatures

Dans les bâtiments centraux du Parc de la Lombardière de Davézieux, c’est le royaume des miniatures. Neuves, d’occasion. Vieux jouets ou exposition de collections dédiées. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Paradis des enfants mais aussi des adultes.

Régulièrement, un possesseur d’ancienne à conduire échelle 1 possède la version miniature dans une vitrine, chez lui ou au travail, pour toujours avoir la belle sous les yeux. Certains même poussent le vice, louable, de lui réserver des vitrines voire des pans de murs complets. En bref, une passion qui commence tout petit et souvent ne s’arrête pas.

Mais cette visite abritée ne se limite pas à la miniature. L’occasion d’approcher l’art sous diverses formes. Sculptures, peintures, mais aussi BD : Alain Buisson était là pour dédicacer les aventures d’Emile Tartarin et Camomille.

Aide et assistance

Un petit aparté sur deux stands mis en avant.

Le premier est dédié à l’assistance aux « collectionneurs, amateurs et défenseurs de notre patrimoine historique roulant ». C’est la FFVE Service : un service émanant de la FFVE et qui, pour reprendre le contenu de l’e-portail tenu par des bénévoles :

Notre équipe de bénévoles passionnés sélectionne pour vous des produits, étudie des services et négocie des avantages auprès de partenaires rigoureusement sélectionnés.

https://www.ffveservices.com/

Et parce qu’être passionnés n’empêche pas de soutenir des causes médicales, le Salon Rétro 07 avait réservé une belle place à l’Association Grégory Lemarchal de lutte contre la mucoviscidose.

Et de beaux jouets partout où les yeux se posaient !

Cyclo, motos, side-cars : de la route au circuit

Comme il y a 2 ans, les deux-roues étaient pour l’essentiel regroupés sous un toit en dur. Très pratique pour éviter les gouttes, qu’elles soient de pluie ou de sueur ! Moins pratique pour les photos quand les machines jouent avec les ombres et les lumières. Mais justement, notre rôle, c’est aussi de donner envie de faire le déplacement lors du prochain Salon du Rétro 07 dans deux ans !

Quoi qu’il en soit, on y trouvait probablement les plus anciens engins du Salon Retro 07, avec quelques motos d’avant-guerre, comme des Motobécanes ou des Terrot.

Parmi les motos exposées, on pouvait distinguer quatre grands pôles à côté des plus anciennes : les Honda CB et les emblématiques 400 et 750 Four, les motos d’enduro et de cross, les side-cars routiers mais aussi de compétition à l’allure de barquettes où la place du singe est capitale, et enfin, toute une ribambelle de cyclomoteurs dont les indétrônables M, 103 et mob.

Les utilitaires

Les cars vintages du Musée de Vanosc de 2022 ont cédé leur place à cinq tracteurs sans GPS ni toute autre forme d’électronique ! Il étaient épaulés par Rusty/Martin, la sympathique dépanneuse du film Cars de Disney, mais à y regarder de plus près, cette « sortie de grange » est bien française puisque c’est une Renault Colorale (son histoire par ici).

Et si l’aspect de cette bête de somme autorise à penser qu’elle va avoir du mal à démarrer, il n’en est rien : quart de tour et tout se met à vibrer et les ailes avant à danser en rythme. C’est aussi cela la collection : entretenir les anciennes dans leur jus le plus longtemps possible, pour qu’elles racontent l’Histoire en plus de leur histoire.

Justement, à l’opposé de la Colorale, un camion Unic et sa « belle-mère » (c’est l’argot consacré pour nommer la remorque) trônaient, comme neufs à l’entrée du domaine. Une invitation à la dégustation de la production viticole ardéchoise.

Les autos

Des Citroën Traction-Avant et quelques surprises

Dès l’entrée, une flopée de Traction accueillait le visiteur. Essentiellement des 11 BL, à malle bombée ou plate (la malle se réduisait à un carrossage de la roue de secours). Parmi elles se fondaient une Peugeot 177 Boulangère, avec son arrière en bois et son toit de toile repliable, et le Taxi B2 à conduite extérieure déjà rencontré il y a deux ans.

Mais parmis ces populaires, un met de choix, une Delahaye 134, qui comme on le rappelait dans l’article dédié (par là), est une rareté par beaucoup oubliée. Tout comme cette Rosengart sport des années 30.

Belles italiennes

Pas moins de 3 Ferrari avaient fait le déplacement. La plus ancienne, une 328 GTS et celle qui lui a succédé, la Ferrari 348 TS. Celle-ci reprend le design des flancs striés de la troisième Ferrari présente : une Testarossa. Trois belles pièces mais Ferrari n’est pas la seule marque italienne mythique.

La Maserati Merak 2000 GT qui n’a ni 12, ni même 8 cylindres, mais hérite du 6 cylindres de la marque (celui de la Citroën SM), dégonflé à 2.0 litres et 170 chevaux pour des raisons de fiscalité italienne à la fin des années 70. Mais le design de Giugiaro fait tourner les têtes. Les plus affutés y voient une Bora. Rares sont ceux qui connaissent le modèle. Mais la voiture, restaurée de A à Z d’après son propriétaire reste juste magnifique et ça, ça fait l’unanimité !

Un coup de coeur

Autant dire qu’on ne la croise pas tous les jours. Déjà, les TVR ne courent pas les expositions et les rassemblements. Mais les séries M sont encore plus rares, puisqu’entre 1972 et 1979, seuls 1769 ont été assemblés à Blackpool, tous modèles confondus.

La ligne reprend les codes de la Vixen dont elle a aussi conservé le châssis. Le modèle croisé, compte tenu des prises NACA (l’explication par ici) du capot, est une 6 cylindres en 2500 ou 3000 cm³. Mais le capot étant resté fermé, difficile d’en savoir plus… Dommage !

Et tellement d’autres belles !

Ce sont en effet près de 500 voitures qui ont été comptabilisées par l’équipe d’organisation du Salon Rétro 07. Alors il est vraiment compliqué de s’attarder sur chacune d’entre elles.

Cette année encore, quelques passionnés étaient venus en tractant leur caravane pour profiter des deux jours au maximum.

Mais chacun a sorti son ancienne, populaire ou sportive, des années 50, 60 aux années 90… Chacun trouvait sa place et se mélangeait aux autres sans complexe.

Pour conclure, quelques chiffres

Avec 4500 personnes accueillies au Parc de la Lombardière de Davézieux, et 800 véhicules tous confondus, le Salon du Rétro 07 s’en sort bien malgré un début sous la pluie.

Mais l’organisation forte d’une équipe de 50 personne a tenu le choc et ce sera avec un plaisir non dissimulé qu’on retournera les voir dans deux ans, en 2026, en espérant cette fois vous montrer des images de la balade !

Pour finir, petit florilège des autos exposées au salon Rétro 07.

Fabien

Un lion et un cheval cabré m'ont fait aimer les voitures de mon enfance... Un livre, «La maîtresse d'acier» de Pierre Coutras, et des pilotes de légende m'ont conduit à me passionner pour des bolides plus anciens. A mon tour de partager avec vous.

Commentaires

  1. Pierrot42

    Super reportage Fabien merci de nous faire revivre cet évènement incontournable de par son organisation et la variété du plateau présenté, la météo capricieuse n’aura pas eu raison de la passion et de la bonne humeur ambiante.

    Répondre · · 23 mai 2024 à 9 h 25 min

    1. Fabien

      Merci
      En effet, malgré la météo, participer à cet événement a été du pur plaisir et j’espère avoir correctement et objectivement retranscrit cela !

      Répondre · · 23 mai 2024 à 13 h 35 min

  2. alexfanget

    Beau reportage, Fabien, qui permet au lecteur de bien percevoir l’atmosphère humide d’un jour et l’effervescence de l’autre jour. L’enthousiasme des collectionneurs était bien présent.
    Rendez-vous en 2026 avec une participation au circuit touristique, un des points majeurs de l’événement.
    L’automobile est en mutation… nos anciennes ont de l’avenir. La preuve en est apportée !

    Répondre · · 23 mai 2024 à 20 h 00 min

    1. Fabien

      Merci
      Toujours un plaisir de recevoir ce type de commentaire de labpart de l’équipe d’organisation !
      Bravo et oui, j’espère bien pouvoir venir en 2026.

      Répondre · · 23 mai 2024 à 20 h 35 min

  3. Didier

    Très bonne organisation. Pour les démos, la seule que j’ai vu, était la mienne ! Et uniquement du nettoyage cryogénique, sans eau, sans produits, sans abrasion !

    Répondre · · 24 mai 2024 à 20 h 02 min

    1. Fabien

      Merci pour la précision concernant cette technique !

      Répondre · · 24 mai 2024 à 20 h 21 min

  4. Philippe Arnaud

    Vous n’aimez pas les ASTON MARTIN ?!

    Répondre · · 24 mai 2024 à 22 h 34 min

    1. Fabien

      Elle etait juste un peu trop récente pour un site spécialisé en anciennes. Tout comme la Focus et quelques autres. Sinon, n’hésitez pas à feuilleter nos articles, vous verrez que la Aston Martin ne nous deplaisent pas !

      Répondre · · 24 mai 2024 à 22 h 54 min

  5. Gilles Pautu

    Superbe reportage digne des meilleurs journalistes. Des mots simples mais précis qui montre l’immense intérêt pour la voiture ancienne qui ne doit pas être oublié pour
    sauvegarder ce patrimoine roulant au travers de superbes
    photos un souvenir inoubliable dommage que ma traction cabriolet de 1935 à de petits de freins elle aurait certainement intéressée un public passionné pour les avant guerre !
    Gilles PAUTU.

    Répondre · · 25 mai 2024 à 8 h 57 min

    1. Fabien

      Merci beaucoup pour ce commentaire.
      Et en effet, une Traction cabriolet (7 ?) aurait sans aucun doute intéressé du monde !

      Répondre · · 25 mai 2024 à 9 h 23 min

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