« The Junkyard », la collection Rudi Klein a cartonné sous le marteau de RM Sotheby’s, effet sortie de grange ?

L’annonce de cette vente avait fait sensation. Le 26 octobre, la collection Rudi Klein a été dispersée par RM Sotheby’s. Certes, elle comptait des lots de premier plan, mais on peut quand même s’étonner du prix atteint par certains lots.

Au total cette vente proposait 206 lots ! On ne parle pas de 206 véhicules puisque des moteurs complets, dormant sur des étagères étaient au programme. On ajoutait toute sorte de pièces pour toutes sortes de voitures anciennes allant d’un volant de 300 SL à une portière de Porsche 904. Par-dessus, on rajoutait également des épaves et d’autres caisses nues prêtes à reprendre du service. Dans cet énorme capharnaüm on comptait évidemment des voitures anciennes assez classiques et d’autres vraiment recherchées avec de vrais trésors. Parmi ceux-ci, 7 lots ont dépassé le million de dollars et, au total la vente de la collection Rudi Klein a rapporté 31 millions de dollars !

Pour rappel, Rudi Klein était allemand d’origine, est arrivé aux USA dans les années 50 et a été boucher avant de devenir casseur. Il a récupéré de nombreuses autos, en secret car il n’ouvrait pas sa collection. Toute une légende s’était créée autour de la collection, surtout après son décès en 2001.

Des prix records pour des raretés

Dans la collection Rudi Klein, ce sont deux Mercedes qui ont suscité le plus d’attentes. D’abord une 300 SL Coupé. Si ce modèle est finalement courant aux enchères (RM Sotheby’s en vend entre 5 et 10 par an), ici on retrouvait une des 29 autos à carrosserie alu. Cette auto de 1956, vendue neuve à Luigi Chinetti était la seule peinte en noir (à l’origine). Une 300 SL, c’est entre 1 et 2 millions, quand c’est bien restauré. Et bien celle-ci est partie… pour 9.355.000$ !

L’autre Mercedes, c’était une 500 K de 1935. Si elle était scrutée c’est parce qu’elle revêt une carrosserie unique commandée par son premier propriétaire : Rudolf Caracciola lui-même ! Elle aussi a fait un gros score avec 4.130.000$.

On pouvait aussi noter deux autres très gros prix logiques. Tout d’abord une Horch 855 Special Roadster de 1939 à carrosserie Gläser. Celle-ci se démarquait puisque c’est la dernière Horch 855, déjà, mais c’est aussi une voiture qui était exposée en Allemagne depuis 1992, chez Audi, et la voiture en a profité pour être restaurée. Elle est partie contre 3.305.000$… et on devrait la revoir en concours !

Il n’y avait pas que des allemandes au programme. Ainsi la collection Rudi Klein comprenait également la seule Iso Grifo A3/L Spider. Cette auto est en fait un prototype créé par Bertone en 1967. RM Sotheby’s l’a vendue pour 1.875.000$.

On rajoute également une Porsche 356 B 1600. C’est une « twin grille » et elle a été carrossée en Roadster par D’Ieteren. Mieux, elle n’a que 600 miles au compteur ce qui explique son prix de vente à 1.160.000$.

Et puis on notera trois autres autos qui, comme la Horch 855 furent louées à Audi. On débute avec une autre Horch, une 853 Cabriolet de 1937 vendue 362.500$. On poursuit avec une 780 Sport Cabriolet de 1933 qui n’a pas été restaurée et qui s’est vendue pour 235.200$.

On termine avec un prototype réalisé par Pininfarina sur base de NSU Ro80. Exposée aux salons de Turin en 1971 et Bruxelles en 1972, on peut comprendre qu’elle ne soit jamais sortie ! Elle a été vendue 461.500$ quand même !

Des interrogations

Les autos précédentes, on comprend leur prix avec leur pedigree. Mais on a aussi noté quelques lots vendus à des prix moins compréhensibles. C’est certainement l’effet sortie de grange et la légende autour de Rudi Klein qui ont fait grimper les prix… parce que quand on regarde ces autos on a du mal à expliquer.

Première exemple : une 300 SL Roadster. C’est une auto de 1957 et une des rares à avoir reçu des roues Rudge d’origine. D’accord. Mais est-ce que ça justifie les 1.187.500$ mis par l’acheteur ? C’est le prix d’un roadster classique en fait et même si c’est la moitié du prix de l’auto une fois restaurée, ça semble bien cher.

Deuxième exemple : les deux Miura ci-dessous. La verte, dont a pas besoin de poser le nez dessus pour se rendre compte de l’état est partie à 1.325.00$ ! La bleue est dans un état encore pire, même si son moteur est bien là. Et elle s’est tout de même vendue à 967.500$ ! Là, plus qu’une auto, c’est bien la légende de la collection Rudi Klein qui a joué.

Si vous voulez détailler les résultats complets, c’est par ici.