C’est sorti en fin de semaine dernière. Avec un poil de retard sur les 30 ans de la disparition du pilote brésilien, cette (mini) série en 6 épisode sobrement appelée Senna est disponible sur la célèbre plateforme de streaming. Et franchement, que vous connaissiez l’histoire par cœur ou pas du tout, ce serait dommage de la manquer.
L’histoire
On parle ici d’une série qui retrace la vie d’Ayrton Senna. Du coup, forcément, on connaît au moins une grosse partie de l’histoire et on sait malheureusement comment ça finit. La série de Netflix a le mérite de retracer 30 ans de la vie du pilote brésilien ! On commence donc à ses 4 ans avec son premier karting et on termine le 1er Mai 1994.
Évidemment, Senna ne montre pas toutes les courses, toutes les victoires ni tous les coups d’éclats du pilote. Certaines courses mythiques sont au rendez-vous, d’autres manquent… mais finalement, dans le récit proposé ici (c’est quand même une fiction avant d’être un documentaire), le sauvetage de Comas en 1992 ou la brillante course sous la pluie de Donnington en 1993 ne font pas partie de CETTE histoire de Senna.


Ce que j’en ai pensé
Cette série d’origine brésilienne est une série à gros budget. Ici, pas de témoignages ou de flashbacks avec des images d’archives. Il y en a bien quelques unes, mais elles sont intégrées aux scènes qui ont été tournées par la production. Le résultat est excellent et on se sent plongé dans la vie du pilote. Finalement, on ne s’attarde que sur quelques périodes clés, très ciblées. Rares sont les saisons où on évoque plus d’une course… mais on se concentre sur les périodes à suspens.
Il faut aussi noter que c’est une série sur Senna. Alors forcément l’adversité qu’il a pu rencontrer dans sa carrière est exacerbée. Les relations avec Prost sont plutôt fidèles à ce qu’on a pu voir mais un peu poussées pour les besoins de l’histoire. Surtout, l’histoire montre la difficulté qu’a eu Senna à se déraciner de très belle manière et insiste sur sa confrontation permanente avec Jean-Marie Balestre pour en faire le vrai méchant de l’histoire. Même si c’est forcément exagéré, c’est une partie de l’histoire que les non-spécialistes (ou ceux qui n’étaient pas nés à l’époque, comme votre serviteur) ne connaissent pas. Notons d’ailleurs que la famille s’est investi dans cette production ce qui sous-entend forcément un parti-pris.
Au delà de l’histoire même, on peut saluer les moyens mis par la production pour réaliser une série visuellement excellente. Si vous avez adoré Rush, là on va encore plus loin. Le making-off apporte quelques explications sur les moyens et on comprend pourquoi ça a marché.
Déjà au niveau des voitures. Les vraies voitures de l’époque ont été utilisées… mais pas pour les casser ou les scènes de course. Elles ont surtout servi à la captation des sons, réalisée avec des dizaines de micros et il faut dire que l’ambiance sonore est géniale. Vous râlez à cause des V6 turbo et hybrides ? Vous allez ré-entendre les V12 atmo rugir !
Sinon, les voitures, des Formule Ford et F3 des débuts jusqu’aux F1 ont été recrées en tant que répliques pour les scènes plus « chaudes ». La production avait tout pensé et les carrosseries pouvaient être échangées pour évoluer selon les saisons. Certaines de ces répliques étaient ni plus ni moins que des châssis roulants, sans carrosserie et c’est ensuite l’informatique qui a fait le reste en les habillant de façon très fidèle. Niveau véhicule, et avec une mention un peu triste, notons que la production a retrouvé le camion du cortège funéraire de l’époque pour son tournage !




Côté décors, c’est bien fait là aussi. Si on se rend parfois compte qu’on n’est pas sur le vrai circuit, c’est parce que ceux-ci ont énormément changé en 40 ans. Il a donc fallu en recréer au moins certaines parties. Mention spéciale à la recréation de la ligne de départ de Monaco… sur un aéroport en Uruguay !
Les personnages sont aussi très important. Gabiel Leone, qui joue Senna est très bon (on l’a déjà vu en Alfonso de Portago dans Ferrari). Le fait de regarder la série en VOST permet d’ailleurs de l’entendre alterner entre brésilien et anglais et renforce l’immersion. Notez que pour ressembler encore plus à Senna, il portait une prothèse de nez !
Les autres personnages principaux sont également bien campés et plutôt ressemblants. Mention spéciale à Matt Mella qui joue très bien Alain Prost ou Arnaud Viard en Jean-Marie Balestre à qui il ne manque qu’un cigare aux lèvres. Re-mention au maquilleurs pour la perruque créée pour les cheveux du professeur ou au travail réalisé sur Johannes Heinrichs pour le transformer en Lauda. Au total ce sont 250 personnages qui ont été créés… et globalement, même sans les bandeaux qui nous précisent qui est qui, on les reconnait assez aisément.


Ce que j’en ai pensé en bref ? C’est à voir et à revoir. Une vraie belle production qui vous replongera dans la course automobile des années 80 et 90 sans vraie longueur des scènes hors-course et avec une histoire romancée mais très fidèle.
Pourquoi voir Senna…
Si je ne vous ai pas encore convaincu (parce que je le suis vraiment), voici quelques billes supplémentaires.
Quand on le connaît peu
Quand, comme moi, cette période est de l’histoire et pas un passé révolu, on apprend beaucoup de choses. Une biographie officielle est certainement un autre bon moyen mais avec cette série on gagne certainement un côté fiction qui permet de vraiment s’investir dans l’histoire.
D’ailleurs, si vous n’aimez pas Senna, ça arrive, vous pourrez tout de même apprécier toute la période F1 puisqu’elle vous replongera de façon très immersive dans une période phare de la discipline.
Quand on connaît par cœur
Vous connaissez l’histoire par cœur ? Alors au même titre que pour Rush, immergez vous dans la F1 des années 80 et 90 à fond. La série ne serait pas née si elle n’avait pas été centrée sur un personnage emblématique comme Senna mais on aurait pu prendre un autre personnage, même fictif et faire une très bonne série avec les mêmes ingrédients. Pour un fan de F1, c’est à voir… et ça rappellera des souvenirs !
Ça se voit où ?
On l’a dit, c’est une production Netflix. La plateforme américaine semble aimer la F1 et ne se limite plus à l’excellente série Road to Survive.
Pour y accéder, c’est ici. Le premier prix pour un abonnement (mensuel) est de 5,99€. Et rien que pour cette série (6 épisodes de 1h chacun) ça vaut le coup ! On vous laisse avec la bande annonce officielle :
Photos : Netflix
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