Roadbook d’Anciennes Episode 13 : La Route des Mille Miglia

Publié le par Alexandre Pierquet

Roadbook d’Anciennes Episode 13 : La Route des Mille Miglia

Alexandre Pierquet est l’auteur de plusieurs guides qui permettent aux collectionneurs de voitures anciennes de vivre de beaux voyages en voiture ancienne. On en parle d’ailleurs dans ces articles. Dans Roadbook d’Anciennes il nous fait découvrir des routes remarquables. Par leur tracé, avec les paysages traversés, ces routes sont à faire absolument, que ce soit en faisant un crochet dans notre voyage, ou son but tout simplement. Et évidemment, c’est en anciennes qu’il faudra les apprécier !

La beauté, la douceur et la variété des paysages italiens, associés à une compétition automobile mythique, c’est le roadbook idéal pour prolonger les vacances.

Un peu d’histoire pour se mettre dans l’ambiance

La course fut créée par les comtes Aymo Maggi et Franco Mazzotti en réponse à la perte du Grand Prix d’Italie de la ville de Brescia. Entourés d’un groupe d’associés fortunés, ils établirent un « circuit » en forme de huit allant de Brescia à Rome et retour, pour une distance parcourue d’environ 1618 kilomètres, soit 1005 milles.

La première course se déroula du 26 au 27 mars 1927 avec 77 concurrents au départ, tous italiens. Le gagnant, Giuseppe Morandi, termina la boucle de cette première édition en un peu moins de 21 heures et 5 minutes, à la moyenne de 78 km/h. L’originalité de cette épreuve était de faire courir des voitures d’endurance sur routes ouvertes, et non sur circuit.

Toutes les marques prestigieuse étaient au rendez vous : Ferrari, Maserati, Alfa Romeo, Porsche, Mercedes, Jaguar, Aston Martin, Bugatti… Une épopée sportive et humaine commençait.

La course sera une première fois suspendue en 1939 à la suite d’un accident ayant entraîné la mort de nombreux spectateurs lors de l’épreuve de l’année précédente. Elle sera définitivement arrêtée en 1957 à la suite de l’accident mortel d’Alfonso de Portago et de son copilote qui entraînèrent avec eux neuf spectateurs.

De nos jours, une épreuve routière dénommée «Mille Miglia», réservée aux voitures de course de collection, perpétue la tradition. Ce rendez-vous annuel (mai) est devenu l’un des événements les plus prestigieux au monde, dans le domaine des courses de véhicules d’époque, avec 430 véhicules engagés. Joris et Cedric vous avaient fait revivre l’édition 2018, c’est ici et ici.

Le Roadbook pour revivre les Mille Miglia

En route pour « la plus belle course du monde », comme se plaisait à le dire Enzo Ferrari. Le tracé étant différent chaque année, partons dans une adaptation touristique.

Brescia – Florence (284 km)

Le départ de notre périple se fait de Brescia (près du lac de garde), en Lombardie, dans le nord de l’Italie. La ville est belle, surtout quand elle est noire de monde et traversée par des anciennes mythiques.
Avant de partir, ne ratez pas perché sur la colline Cidneo, le château de Brescia, qui possède un superbe ensemble de pont-levis et de remparts.

Direction Florence, capitale de la Toscane, riche de nombreux chefs-d’œuvre de l’art et de l’architecture de la Renaissance. L’un de ses sites les plus emblématiques est le Duomo, la cathédrale, mais aussi de nombreux musées qui recèlent les œuvres de maîtres tel que Michel Ange, Léonard de Vinci… Comptez minimum 2 jours.

Pour cette première étape, si vous êtes pressés, prenez l’autoroute, les petites villes qui se succèdent vous font perdre un temps précieux… Mais si vous êtes prêts à sacrifier deux heures, les paysages seront superbes.

Florence – Bologne (119 km)

C’est maintenant la campagne de la Toscane et ses oliviers qui s’offre a vous, ses pins et surtout les fameux cyprès. Puis se présente le mythique Col de Futa et ses virages qui suscitaient émotion et adrénaline du temps de la Mille Miglia. Vous rejoignez ainsi Bologne, dite “la dotta, la grassa, la rossa” : la savante, la grasse et la rouge, en référence à son rayonnement culturel, son excellente gastronomie et le rouge de ses toits.

Outre son très joli centre historique, Bologne est au cœur d’une région où sont nées les plus grandes marques italiennes de l’industrie du moteur. Le musée Ducati vous y attend, celui de Lamborghini à Sant’Agata Bolognese ou encore la Galleria Ferrari à Maranello.

Bologne – Saint Marin (144 km)

En empruntant la Via Emilia, ancienne route romaine qui vous emmène jusqu’au littoral de l’Adriatique, se sont des paysages de campagnes fertiles de la Plaine du Pô qui défilent. Puis traversée d’Imola et son autodrome et Faenza, origine du mot faïence, où vous pouvez découvrir le musée international des céramiques.

Une étape à Cesenatico, sur la Mer Adriatique, vous permettra de vous dégourdir par une promenade sur son port-canal, construit d’après les plans de De Vinci et qui accueille les bateaux aux voiles colorées du Musée de la Marineria, vaisseaux traditionnels de l’Adriatiques.

Enfin, poursuivez jusqu’à Rimini puis Saint-Marin.

Saint Marin – Serra de’ Conti (112 km)

La route serpente des Apennins jusqu’à Urbino, joyau de la renaissance italienne. Vous y découvrez le splendide palais ducal de Montefeltro, avant de reprendre votre route. La suite du parcours vous offre des paysages verdoyants de la vallée de la Cesano puis les belles collines du Verdicchio, où se trouvent les cépages d’un vin blanc de caractère. Et enfin Serra de’ Conti.

Serra’ de Conti – Città della Pieve (144 km)

Vous partez à nouveau traverser les montagnes des Apennins pour rejoindre l’Ombrie, région verte et fertile. Etape à Gubbio, jolie bourgade nichée sur les flancs du mont Ingino. La ville est dominée par l’édifice gothique du Palais des Consuls. Reprenez la route jusqu’à Pérouse, possédant de nombreux vestiges Etrusques. Puis la Città della Pieve.

Città della Pieve – Sienne (122 km)

Quittez Città della Pieve pour les magnifiques paysages du Val d’Orcia. En empruntant ses routes blanches, plantées de cyprès, qui sillonnent les douces collines de la vallée jusqu’aux petites bourgades nichées en hauteur. Découvrez San Quiricio d’Orcia, étape historique de la Mille Miglia. Sur les “ponts de la Mille Miglia” des graffitis en l’honneur des coureurs sont encore visibles. On y trouve également un buste en bronze à l’effigie de Tazio Nuvolari, légende des courses automobiles et vainqueur en 1930 sur Alfa Romeo.

Direction Sienne, ville connue pour son Palio, la plus célèbre course de chevaux au monde. La Piazza del Campo, place en forme de coquillage où se déroule l’événement qui rend les habitants hystériques.

Sienne – San Casciano in Val di Pesa (123 km)

Départ de Sienne pour le Chianti et ses vastes collines, où est produit le plus célèbre des vins Italiens. Vignobles et oliveraies dessinent les superbes paysages à géométrie douce des pentes de la région. Les villages des environs possèdent tours et fortifications, dont le vestige du conflit entre guelfes et gibelins au Moyen Âge. Visitez ensuite San Gimignano, un Manhattan médiéval en raison de ses tours, aussi connu pour son vin blanc, la Vernaccia. Poussez encore jusqu’à San Casciano in Val di Pesa, une étape pour la dernière nuit.

Au terme de 10048 km, votre roadtrip s’achève, à moins que vous ne souhaitiez faire encore une étape ?

À suivre la route des Crêtes de Toscane…

Longueur

Note 4-

Une route à faire en plusieurs étapes sur plusieurs jours

Qualité du revêtement

Note 4-

Les routes Italiennes du nord sont de meilleure qualité que dans le sud, les paysages compensent

Panorama

Note 2-

Mais un patrimoine historique remarquable

Difficulté

Note 4-

Soyez prudent, les priorités sont parfois réservées au plus rapide

Budget

Note 4-

Pour alléger le budget prévoyez pique- nique et réservation dans des agri tourismo

Note totale
Note 18 20-

Vous voulez participer à cette course mythique ( sous réserve que votre voiture soit éligible), toutes les infos sont ici.

Les 1000 Miglia se mettent au vert !

La « 1000 Miglia Green » est la première course d’endurance spécifiquement destinée aux véhicules électriques et hybrides, avec pour ambition de mettre en valeur la vocation première du 1000 Miglia : promouvoir l’innovation et le progrès dans le domaine de la mobilité, dans un contexte de valeurs culturelles et territoriales.
L’accent est mis la mobilité et de la durabilité, mettant en valeur les chaînes d’approvisionnement italiennes des industries de l’automobile et de l’énergie. Au centre de ce projet Brescia, la ville industrielle qui a su transformer, développer et investir avec succès dans la chaîne d’approvisionnement automobile.

La course est ouverte aux catégories de véhicules suivantes:

1) Pile à combustible électrique
2) électrique (EV / BEV)
3) électrique avec prolongateur de portée (EREV)
4) Hybride plug-in (PHEV)
5) hybride complet / léger 6) Voitures anciennes électriques et électrifiées construites jusqu’en 1990 et répliques électriques construites à partir de 1991, mais dont les caractéristiques esthétiques rappellent les voitures produites jusqu’en 1990.

Alexandre Pierquet

Alexandre est un passionné de véhicules anciens et des belles routes de notre chère France. Il est auteur de plusieurs livres qui vous aideront à les découvrir : le Guide de Voyages en Voiture de Collection et les Belles Routes de France.

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