Voici un événement qui m’a échappé depuis que j’ai emménagé en Angleterre. Non pas parce qu’il avait échappé à ma vigilance, bien au contraire, mais parce que les dieux ont décidé qu’il me faudrait 7 ans pour réussir à y mettre les pieds, en rivalisant d’ingéniosité pour me le faire rater. Laissez-moi donc vous parler de Race Retro 2023, un événement dont j’ai fini par attendre beaucoup, et à raison !
De retour après trois ans d’absence
La pandémie a eu des conséquences assez lourdes sur Race Retro 2023. L’événement a été suspendu depuis 2020, faute d’autorisations, de fait, les organisateurs ont été aussi frileux qu’ambitieux, ce qui est assez déconcertant.
Ambitieux, car le public s’est vu mettre à disposition beaucoup plus d’espace pour profiter du spectacle à l’extérieur. Frileux, car la partie exposition, elle, s’est vue fortement réduite, avec juste 3 halls d’ouverts pour l’édition 2023 (enfin deux, le troisième était réservé à Silverstone Auctions, j’y reviendrai un peu plus tard).
Difficile donc de se faire une idée vis à vis des éditions précédentes (notamment celle de 2018, qu’Antoine avait couvert pour News d’Anciennes), tant la densité du public est faussée. Cependant, vu la queue pour rentrer à l’intérieur ou pour aller se restaurer, je pense qu’on est loin d’un redémarrage timide.
Un salon un peu maigre
Race Retro 2023 m’a laissé sur ma faim sur ce point précis. Une fois les partenaires de l’événement passés, il n’y avait pas beaucoup d’exposants présents pour les visiteurs. Cependant, on retrouvait des stands des principaux lieux dédiés à la voiture ancienne, comme Shelsley Walsh ou Prescott.
C’est plus au niveau des professionnels du secteur que le bât blesse. Peu d’entreprises présentes, et la partie bourse tenait malheureusement plus de la brocante de quartier que du salon qui ouvre la saison chez les britanniques.
Race Retro 2023 et sa démonstration de rallye
Si la partie salon a pu me laisser sur ma faim, la partie rallye, elle, m’a franchement convaincu. Pendant deux jours, les plateaux se sont enchainés, couvrant glogalement les 6 dernières décennies. Ne vous attendez pas toutefois à ce qu’on croise habituellement en France.
Les britanniques ont une histoire assez riche en rallye, de la Mini à Prodrive, en passant par Ford (qui est toujours plus ou moins une marque nationale Outre-Manche) ou British Leyland. Petit détail surprenant, un nombre assez important d’Opel, la Manta étant vendue sous ce blason, alors que le reste de la gamme arborait le blason de Vauxhall.
Le tout était placé sous l’ambiance d’une démonstration rapide, prenant des airs de gymkhana sur les allés bitumées du parc des exposition, et de mini spéciale dans la partie terre. Les pilotes s’en sont donné à coeur-joie, et nous aussi.
Une vente aux enchères surprenante
Ce n’est clairement pas une maison de vente qui fait parler d’elle en dehors de la Grande-Bretagne, pourtant, Silverstone Auctions se taille une réputation de plus en plus solide et le catalogue présenté à Race Retro 2023 m’a pour le moins soufflé.
Je n’espèrais pas un panel aussi riche qu’aux salons de Brimingham ou à Silverstone Classic, également animés par Silverstone Auctions. Grave erreur. Si le choix était plus restreint, il était cependant très qualitatif, et les amateurs de modèles peu courants en ont eu pour leur argent (car oui, entrée sur catalogue, £10 pour deux personnes).
Cependant, tout cela a été éclipsé par le record signé par la Ford Sierra RS500 Cosworth samedi. Estimée entre 150000 et 180000 livres (une valeur cohérente avec toutes les ventes auxquelles j’ai pu assister là-bas), elle part pour… 520000 livres, hors frais ! Ce qui nous fait, en inclurant les frais plus de 670000 euros, au taux de change d’aujourd’hui.
Le résultat est d’autant plus étonnant que le reste des lots s’est écoulé dans les fourchettes d’estimation, et une bonne partie des lots dépassant les 100000 livres est restée invendue. En somme, une vente pleine de contradictions (les résultats sont là).
En résumé, Race Retro 2023 n’est probablement pas une édition qui rentrera dans les annales, mais elle a permis de confirmer que l’événement attirait toujours le public, et qu’il y a de bonnes bases pour continuer. Rendez-vous l’an prochain, si j’arrive une fois de plus à déjouer les traquenards du destin !
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