Quand les constructeurs automobiles changent de nom

Publié le par Benjamin

Quand les constructeurs automobiles changent de nom

Voltswagen. L’annonce a fait beaucoup de bruit… ce devait être le nouveau nom des voitures électriques du groupe VW aux USA… mais c’était surtout un poisson d’avril sorti avant l’heure ! Pour autant des changements de noms chez les constructeurs autos, ça s’est déjà vu.

Ici on ne vous parler pas des constructeurs qui ont été absorbés par un autre. Non, on se concentre sur des changements de noms « stratégiques ».

SS devient Jaguar

C’est l’un des changements de noms les plus connus du monde de l’automobile. Et pour le coup on en voit la logique arriver à des kilomètres !

En 1922 William Lyons et William Walmsley fondent la Swallow Sidecar Company. Elle construit, comme son nom l’indique, des sidecars mais très vite la société s’attaque aussi à la carrosserie automobile. En 1934 ils lancent SS Cars et l’année suivante les deux associés se séparent. En plus des berlines sportives, ils produisent un coupé la SS Jaguar 100. La guerre interrompt la production automobile.

En 1945 celle-ci va pouvoir reprendre. Le 23 Mars une assemblée générale des actionnaires valide un changement de nom. SS, qui renvoie évidemment aux Schutzstaffel, les troupes de choc du IIIe Reich, du coup on va garder le nom Jaguar.

Et même si en 2021 la marque a annoncé vouloir se tourner vers le 100% électrique, pas de nouveau changement de nom à l’horizon.

Nissan et Datsun

Les noms Datsun et Nissan sont liés cohabitent depuis 100 ans. Datsun fabrique des autos, puis des camions, puis de nouveau des autos. La marque est absorbée par Nissan en 1933. Les véhicules Nissan équipent alors l’armée impériale japonaise… et c’est une nouvelle fois ce qui va imposer le fait d’avoir plusieurs noms.

Quand Nissan veut exporter des autos, son nom risque de ne pas être très bien vu auprès des anciens combattants américains. C’est donc Datsun qui sera utilisé à l’export, les mêmes véhicules étant des Nissan au Japon.

En 1981 le groupe décide d’abandonner le nom Datsun et toutes les autos sont des Nissan. Définitivement ? Non, en 2013 Datsun est relancé comme une marque low-cost de Nissan dédiée aux marchés « émergents » notamment l’Inde et l’Indonésie avec des véhicules Renault, Nissan et Lada rebadgés.

Simca devient Talbot

C’est certainement celui qui nous a le plus touché en France. Là il faut voir deux histoires en parallèle, celle de Simca et celle de Talbot.

En 1903 Adolphe Bayard, des automobiles Clément-Bayard et le Comte Chetwynd-Talbot s’associent pour fabriquer des Clément-Bayard en Angleterre. La marque est rachetée en 1919 par Darracq, les deux rachètent Sunbeam et le tout devient Sunbeam-Talbot-Darracq. En 1934 c’est Anthony Lago, un britannique qui rachète l’entreprise puis en 1957, exsangue, il la revend à Simca qui met la marque en sommeil.

De l’autre côté, tout débute en 1926 avec la création de la SAFAF, Société anonyme française des automobiles Fiat, qui est une filiale française chargée d’assurer la distribution des automobiles turinoises en France. Son directeur est aussi turinois : Enrico Teodoro Pigozzi. Ce dernier va développer l’entreprise et après que la crise de 29 ait rétabli des taxes douanières importantes la SAFAF se met à produire ses autos en France avec de nombreux sous-traitants.

En 1934 est fondée la Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie Automobile qui se dote d’une usine et commence à produire plus sérieusement les Simca-Fiat françaises. Il faut attendre l’Aronde pour qu’on trouve une Simca qui ne soit pas (totalement) une Fiat dans la gamme. Ensuite la marque rachète Ford France, récupère la Vedette et cède quelques parts à l’ovale. Fiat ET Ford sont actionnaires. Ford est remplacé par Chrysler en 1958 mais Fiat reste présent. En fait il faut attendre 1962 pour que Fiat ne revende ses parts. Simca est alors propriété de Chrysler.

Chrysler va vouloir faire un « pôle Europe » avec le groupe anglais Rootes et l’espagnol Barreiros. Cependant le Pentastar n’investit pas assez et les part de marché sont en repli. En Août 1978 toutes les activités Européennes sont revendues à PSA. En Juillet 1979 le nom de Simca disparaît. Dans la dot, PSA a racheté le nom de Talbot qui permet de tirer un trait sur l’aventure précédente, surtout que les dernières autos étaient des Simca-Chrysler. Talbot s’arrêtera en France en 1986 et continuera en Espagne et en Angleterre, notamment sur les utilitaires, jusqu’en 1995.

De Daimler à Mercedes

Tout commence en 1882. Gottlieb Daimler se sépare de son associé Otto avec lequel ils ont créé Deutz. Il s’installe dans une villa de la banlieue de Stuttgart et le jardin d’hiver est utilisé comme bureau d’étude. Il y travaille avec Wilhelmn Maybach et sortent de nombreux brevets pour des moteurs à combustion interne utilisant le gaz puis l’essence. C’est le début d’une belle aventure industrielle et les moteurs sont utilisés sur des autos, des camions, des bateaux et des dirigeables. Des licences sont également vendues à Daimler USA, Daimler Motor Company en Grande Bretagne et Austro-Daimler, marque fondée par le fils de Gottlieb et Ferdinand Porsche.

En France les moteurs sont fabriqués par Panhard et Levassor tandis que les autos sont notamment distribuées par Emil Jellinek sur la Côte d’Azur. En 1902 il devient l’importateur exclusif des autos de la Daimler Motoren Gesellshaft en France mais aussi en Autriche-Hongrie en Belgique et aux USA. Il renomme les voitures du nom de sa fille : Mercedes.

Très vite la marque s’impose et on connaît mieux les Mercedes que les Daimler. Jellinek rentre au conseil d’administration de DMG et c’est Paul Daimler qui dessine l’étoile à trois branches en 1909. Les autos produites sont des Mercedes et même la fusion avec avec Benz qui donnera Daimler-Benz AG ne fait que transformer la marque en Mercedes-Benz.

Volkswagen ressuscite Audi

Mercedes est justement un des déclencheurs de cette histoire. Les autos de la marque prennent tellement de place que les autres marques allemandes en prennent ombrage. En 1928 DKW rachète une petite marque voisine : Audi. Quatre ans plus tard la marque fusionne avec Horch et Wanderer pour créer Auto Union. Quatre marque et un symbole avec quatre anneaux. L’outil de production a été rationnalisé et les succès en Grand Prix des années 30 mettent la marque sur le devant de la scène.

L’après-guerre est plus compliqué, seule DKW est en réalité encore debout, et en 1957 Auto Union est racheté… par Daimler-Benz ! Pour autant l’aventure sera de courte durée puisque c’est Volkwagen qui rachète Auto Union en 1964. Auto Union s’efface vite et est remplacé par Audi sur la F103, héritage du groupe. Le logo reste d’ailleurs celui à quatre anneaux ! Les dernières DKW disparaissent en 1969 et VW va faire remonter la pente à Audi jusqu’à en faire le constructeur premium que l’on connaît maintenant.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. philippe

    Bonjour, Jaguar est le nom donné aux berlines SS présentées en septembre 1935 et dès 1936 toute la gamme SS est rebaptisée « SS Jaguar », Jaguar figure en tout petit sur le blason SS. . Et effectivement la SS Cars Ltd devient Jaguar Cars Ltd en 1945. La fameuse mascotte « leaper » a été créée en 1937 à la demande de Sit William Lyons qui détestait celle que Desmo commercialisait et qu’il décrivait comme un « chat balancé au-dessus d’une grille ».

    Répondre · · 1 avril 2021 à 9 h 59 min

  2. philippe

    Auto-Union et BMW sont encore debout après guerre … en Allemagne de l’Est. Et après batailles juridiques les moitiés Est changent de nom Auto-Union s’intègre à IFA (la marque Hörch ressortira quelques temps pour une berline 6 cylindres 2.4) et BMW devient EMW (E pour Eisenach, usine qui fabriquait toutes les voitures en 1939, Münich ne travaillant que pour l’aéronautique). DKW disparaitra en 1966 mais la marque sera encore portée jusqu’en 1969 par les véhicules produits sous licence en Argentine par IASF. Concernant Daimler, l’Austro-Daimler n’a pas été baptisée Mercedes mais Maja – la 2e fille d’Emil Jellinek. Et la filiale Anglaise est restée Daimler, rachetée par BSA puis par Jaguar en 1960. Concernant Datsun le nom est de nouveau destiné à être abandonné, mauvais lifting de la Lada Granta qui disparaitra en 2022 et dérivé de la Kwid et de la Triber en Inde.

    Répondre · · 1 avril 2021 à 10 h 13 min

    1. Benjamin

      Pour le coup on a pas parlé de EMW parce que c’est plus dans la catégorie des rachats et pas des changements de noms stratégiques.
      Pour Datsun c’est en effet un beau bazar, à l’image de Nissan en ce moment.

      Répondre · · 1 avril 2021 à 10 h 17 min

  3. Philippe Cortébert

    Anthony (Antonio) Lago était italien même si il a toujours essayé désespérément de se faire passer pour anglais après avoir débuté en effet sa carrière en Angleterre en y représentant Isotta Fraschini.

    Répondre · · 23 décembre 2021 à 19 h 41 min

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