Le Musée National de l’Automobile – Collection Schlumpf et la Fondation Hergé proposent l’exposition « En Voiture avec Tintin » une immersion unique dans l’univers automobile de Tintin. Célèbre créateur du reporter globe-trotter Tintin, Hergé était lui-même un grand amateur d’automobiles. C’est à découvrir jusqu’au 11 Novembre 2025… et en voici un aperçu !
Une exposition logique
Non, ce n’est pas un thème tiré par les cheveux. En fait, on trouve des voitures dans toutes les aventures de Tintin, souvent liées au déroulement de l’histoire ou à un gag. Hergé les choisissait soigneusement, par gout personnel ou symboliques du personnage qui la possède ou la conduit.
Au départ, Hergé ne se préoccupe pas trop de réalisme, que ce soit pour les autos ou les autres engins de transport (avions, motos, bateaux…). Mais au fil du temps et des aventures, il se préoccupe plus d’authenticité et les véhicules sont dessinés précisément ou très proches de la réalité, les rendant très identifiables.
Hergé, seul puis assisté d’une équipe grâce au succès de son héros, se base sur une très riche collection d’archives, dessins et photos, dans laquelle il puise pour la réalisation des aventures de Tintin. On a ainsi pu identifier environ 70 modèles de voitures dans les différentes aventures de Tintin.
Les organisateurs de l’exposition « En Voiture avec Tintin » ont tout d’abord fait l’inventaire des voitures des collections du Musée National de l’Automobile, avant d’effectuer le choix final d’une douzaine de voitures exposées « en vrai ».
Plongée dans l’expo « En Voiture avec Tintin »
Dans le couloir d’accès à l’espace de collection du musée, une longue fresque animée montrant des personnages sur le pont d’un bateau, typiques du dessin à la ligne claire d’Hergé accueille le visiteur, prêt au voyage qui s’annonce. Quelques reproductions à grande échelle de cases des albums représentant des autos nous amènent au thème de l’exposition : Buick Roadmaster, Lancia Aprilia ou Renault NN Taxi.
L’exposition « En Voiture avec Tintin » est organisée en 3 parties. Dans un premier temps, une douzaine de « vraies » voitures est exposée devant d’immenses dessins les resituant dans les albums de Tintin entourées des décors champêtres du Château de Moulinsart.
La Citroën 2 CV des Dupond et Dupont exposée devant le dessin où leurs chapeaux melons viennent s’incruster dans la capote lors d’un freinage trop appuyé donne le ton de l’exposition ! Puis c’est une 403 qui est présentée devant le perron du château, un taxi dans l’histoire.
La Bugatti Type 35 est particulièrement emblématique du Musée National de l’Automobile, et c’est la voiture rouge d’un gangster dans Tintin en Amérique. La Type 35 est exposée dans un bleu plus traditionnel.
Deux « anciennes » entourent la Type 35, la Ford T de Tintin au Congo et la Citroën 5HP « Trèfle », elle aussi conduite par les Dupond et Dupont. Tintin conduit évidemment avec dextérité, notamment une Amilcar dans le tout premier album « Tintin au pays des Soviets », reconnaissable à sa calandre. Simca Aronde, Panhard Dyna Z ou Peugeot 203 sont des modèles classiques de taxi dans la période où Hergé développe les aventures de son héros. Tintin en emprunte souvent pour poursuivre un ennemi ou lui échapper ou pour des déplacements plus classiques.
La Citroën Traction est une autre grande classique du paysage automobile des années 1930 jusqu’à la fin des années 1950, que l’on retrouve logiquement dans les albums et dans l’exposition « En Voiture avec Tintin ».
Dans l’Affaire Tournesol, les « méchants ». circulent dans sa version 6 cylindres 15cv qui est exposée. Dans l’album « L’Ile Noire », Tintin embarque à bord d’une caravane tirée par la Triumph Herald de touristes britanniques, pour un court voyage qui se termine mal. La Triumph Herald est exposée devant la caravane reproduite en grand en dessin.
Pour chaque voiture exposée, une vitrine présente le modèle réduit tel qu’il apparait dans l’album. Des documents d’archives de la Fondation Hergé situent l’auto dans l’histoire. Pages d’album, crayonnés, dessins, photos, documentation ayant servi à la préparation et bien sûr miniature du modèle rendent le contexte… Quelques modèles non exposés, comme la camionnette de la boucherie Sanzot se trouvent dans d’autres vitrines, toujours avec les documents de contexte.
Le Château de Moulinsart, propriété du Capitaine, est lui aussi proche de la réalité puisque dessiné à partir du Château de Cheverny. Un mur complet nous montre Tintin et le Capitaine Haddock remontant l’allée vers le château.
Dans sa deuxième partie, l’exposition « En Voiture avec Tintin » s’intéresse à l’envers du décor en expliquant le processus de création d’une aventure de Tintin au sein du Studio Hergé. L’automobile reste le fil conducteur, et de nombreuses voitures qui n’ont pas pu trouver leur place dans l’exposition sont présentées en modèles réduits au 1/24, dans les couleurs de leur apparition dans les albums évidemment.
Présentées avec les personnages ou accessoires de la BD, le tout constitue un mur coloré. Hergé s’est aussi amusé plusieurs fois à intégrer dans les histoires des autos qu’il avait lui-même possédées, Lancia Aprilia, Opel Olympia, Porsche 356 ou encore une « Mésange » de la marque belge Imperia. Un autre mur témoigne du succès universel du globe-trotter avec les couvertures des albums de Tintin dans de nombreuses langues.
Les nombreux documents d’archives, esquisses, croquis, dessins ou maquettes présentent la variété des sources de l’auteur, la précision de la recherche dans les différentes étapes de la création. Hergé avait mis en place des méthodes de travail totalement novatrices dans le monde de la bande dessinée. Le bureau du père de Tintin se trouve au cœur du Studio Hergé, créé en 1950, où archivistes, dessinateurs, coloristes travaillent autour de Hergé, seul maitre à bord des aventures du petit reporter.
Bonus à l’exposition « En Voiture avec Tintin », des photographies racontent le parcours du journaliste suisse Léonard Gianadda. Celui-ci a parcouru le monde entre 1953 et 1961 sur les traces de Tintin, visitant l’Europe, les Etats-Unis,lLe Moyen-Orient, l’Amérique du Sud, la Russie, l’Afrique et les pays méditerranéens.
En voyant cote à cote des photos de personnages, de scènes et de paysages de Léonard Gianadda et les cases des albums d’Hergé, on réalise l’étonnante rencontre entre fiction et réalité. C’est la démonstration du soin apporté par Hergé à la précision et au réalisme des situations et des décors, et de l’importance accordée par Hergé à la documentation sur les pays que découvre Tintin et les civilisations qu’il rencontre.
L’exposition « En Voiture avec Tintin » se termine avec la reproduction du salon de Tintin, avec son fameux fauteuil rouge et la décoration simple, telle qu’on peut le voir dans certains albums. Le héros peut y gouter un repos bien mérité après ces aventures automobiles !
Des bonus
En sortant de l’espace des collections permanentes du Musée National de l’Automobile, passez par l’Atelier Bar, éventuellement pour une consommation, mais aussi pour accéder à la cour du musée dans laquelle trône une maquette de la fusée à damiers rouges et blancs, haute de plus de six mètres, avec à ses côtés une ultime voiture, une Jeep que l’on retrouve dans plusieurs albums, notamment « Objectif Lune » et « On a marché sur la Lune » ….
Naturellement, les visiteurs trouveront à la boutique du Musée la collection complète des albums de Tintin, ainsi qu’une grande variété d’objets, maquettes, figurines, textiles, livres… afin de conserver des souvenirs de cette grande exposition.
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