Nouveauté du Calendrier et Avenir de l’Autodrome, quelques questions à Laurent Benoit [UTAC-CERAM]

Publié le par Benjamin

Nouveauté du Calendrier et Avenir de l’Autodrome, quelques questions à Laurent Benoit [UTAC-CERAM]

Mercredi dernier nous avons profité de la conférence de presse de l’UTAC-CERAM, qui regroupe les installations de l’Autodrome de Linas-Montlhéry et de Mortefontaine, pour poser quelques questions à Laurent Benoit son président.

Pour rappel, les deux anneaux de vitesse à la française sont réunis sous la même bannière depuis 2008 quand l’UTAC a fait l’acquisition du CERAM qui exploitait Mortefontaine. Plus d’infos ici.

News d’Anciennes : Bonjour Laurent Benoit, vous venez de nous présenter un plan décennal concernant les infrastructures de l’Autodrome de Linas-Montlhéry, quels sont ses objectifs ?

Laurent Benoit : Alors les objectifs du plan décennal c’est de faire en sorte que l’anneau et le circuit routier restent dans le meilleur état possible. Ça veut dire, à minima, maintenir en état. Pour les piliers de l’anneau par exemple, il y a de ferraille qui se corrode et abîme le béton, qui éclate avec l’hiver. Il faut vraiment tout reprendre et il y a beaucoup de piliers. Cela va prendre du temps. D’autant que ces piliers ne sont pas tous à l’air libre et certains sont durs d’accès.
Deuxième chose, il faut que l’on travail sur le revêtement de l’anneau proprement dit et là une des premières choses, c’est de travailler sur l’étanchéité. L’anneau c’est une succession de plaques qui bougent entre elles, avec des joints d’étanchéité qui ne remplissent plus leur rôle. L’eau s’infiltre, va sur les piliers, et les abîme. On a travaillé avec différentes sociétés pour trouver un joint d’étanchéité qui convient. On pense avoir trouvé alors on essaie un prototype avant de généraliser.
Et puis il y a un sujet qui est travaillé depuis bien avant que j’arrive, c’est ce que l’on peut faire sur le revêtement pour le rendre lisse. À minima on rebouche, mais on cherche quelque chose qui pourrait convenir durablement. Le problème c’est que la structure est fragile et on ne peut pas mettre un revêtement classique. Il nous faut quelque chose de léger et d’endurant. On a fait plusieurs tentatives infructueuses, mais on va essayer un nouveau produit.
Et puis on a fait un plan décennal parce qu’il faut s’engager sur plusieurs années pour bien le faire.

NA : Ce sont des problématiques que vous n’avez pas à Mortefontaine ?

Laurent Benoit : Non, la dernière chose que l’on ait fait à Mortefontaine c’est le réaménagement du circuit routier pour le rendre conforme aux dernières règles de la FFSA, qui avaient bien évolué depuis. On avait un simple rail, on a créé des dégagements pour que les autos puissent sortir. Il y avait même à l’époque des fossés, c’était anxiogène, c’est beaucoup plus agréable maintenant.

NA : Parmi les activités de l’UTAC-CERAM

sur les anciennes, il y a moins de choses qui s’organisent à Mortefontaine qu’à Montlhéry, c’est un choix ?

Laurent Benoit : C’est parce que Montlhéry est plus emblématique. Il attire plus de monde. On fait plutôt de la GT à Mortefontaine, notamment GT Prestige. Le soucis c’est que ce circuit n’a pas été étudié pour le public. Il a été créé en 1956 par le patron de Simca qui rencontre le patron du Golf voisin et qui a monté cela pour des tests. À Montlhéry on a accueilli 88.000 personnes en cumulé l’an dernier. C’est infaisable à Mortefontaine. On peut faire de petits événements avec un peu de public, mais pas beaucoup.

NA : du côté de Montlhéry, le « Tour du Monde » commence à être bien ancré dans la tête des gens, on retrouvera un nouvel événement cette année, United Colors of Autodrome. L’idée, c’est de rassembler « les autres » ?

Laurent Benoit : On a à la fois des événements que l’on gère et qu’on organise et d’autres que l’on reçoit comme le Café Racer. On aime bien ce côté mixte des événements. Sur les événements qu’on organise, ils avaient été lancé par Christian Schmaltz et il fallait un renouveau. Donc ce « Tour du Monde » a été imaginé par Olivier Silvain et ses équipes et ça marche très bien.
Pour le nouvel événement, c’est un one-shot car on veut le remplacer par quelque chose de plus pérenne qu’on vous annoncera bientôt, probablement organisé par quelqu’un d’extérieur.

NA : Autre gros événement cette année, le Circuit Routier va servir pour faire une spéciale de rallye !

Laurent Benoit : Oui on va l’utiliser pour la première spéciale du Tour Auto 2020 ! On est très content de l’accueillir. Il n’était pas venu depuis plus de 10 ans. Il y aura le départ officiel et la spéciale.

NA : Mais le public ne pourra pas y accéder ?

Laurent Benoit : Non car il faudrait un service de sécurité, un filtrage, un parking. Ce serait trop compliqué de l’ouvrir au public. On aura du public dans la montée et le long du parcours.

Vous retrouvez les infos sur le prochain Tour Auto Optic 2000 par ici.

NA : Au niveau des événements, est-ce que c’est quelque chose que vous souhaitez encore développer ou bien est-ce que vous arrivez à un taux d’utilisation de l’Autodrome qui devient bloquant ?

Laurent Benoit : On est pas à notre maximum, mais de Mars à Octobre nos équipes événementielles sont bien sollicitées. Effectivement on ne peut pas en rajouter beaucoup, peut-être un ou deux, mais pas beaucoup plus. Donc on travaille surtout sur la qualité de ceux qui existent.

NA : Question purement pratique, quand on arrive à l’Autodrome on retrouve cette fameuse montée qui est parfois problématique avec le trafic. Est-ce que vous travaillez pour trouver une autre solution ? Par exemple ce qu’on retrouvait il y a quelques années en rentrant par le bas du circuit routier ?

Laurent Benoit : Alors le bas du routier on l’utilisait jusqu’il y a peu mais il a été bloqué à cause du plan vigipirate parce qu’il passe par la caserne militaire. On voit avec eux ce qu’on peut faire à ce niveau.
Concernant la montée, elle va être refaite. Elle reste unique mais elle a été abîmée par des travaux qui ont été menés récemment en haut de la côte. Donc on va refaire une route, et c’est pour le moment difficile d’imaginer autre chose.

NA : Un petit mot sur les changements qu’on a pu voir arriver sur l’Autodrome. Un circuit de 1924 devient un centre d’essai moderne !

Laurent Benoit : Absolument. C’est vrai depuis l’arrivée de l’UTAC-CERAM en 1945 et l’arrivée des premiers laboratoires qui ont augmenté en nombre et en activités. Et puis l’automobile évolue énormément, avec les véhicules électriques, la connectivité, les véhicules autonomes, donc on se devait d’accompagner ça en tant qu’UTAC-CERAM. On a réfléchi aux outils de travail dont on aurait besoin pour travailler sur ces véhicules avant qu’ils n’aillent dans la rue. C’est mieux. On a posé notre cahier des charges et on s’est dit que les mettre au milieu de l’autodrome serait très bien pour la confidentialité et puis c’est un clin d’œil à l’histoire. Les premiers records routiers ont été faits sur l’Autodrome. Et donc on va accueillir les véhicules très technologiques de demain au milieu de l’anneau et autour, les véhicules anciens qui vont tourner.

NA : Pour un passionné qui connait l’Autodrome par ses événements, est-ce que vous pouvez nous rappeler toutes les activités qu’on y retrouve ?

Laurent Benoit : Montlhéry est connu soit par l’Autodrome, soit par l’UTAC-CERAM mais rarement pour les deux. Pour moi, chef d’entreprise, c’est un « tout » cohérent parce qu’on a à la fois nos laboratoires qui valident et essaie tous les véhicules, autos, motos, camions, vélos, tracteurs, c’est un gros travail. On travaille aussi sur l’homologation, c’est un peu plus connu. Et puis sur la réglementation, avec les véhicules de demain. Jusqu’il y a peu on homologuait un véhicule et il ne bougeait pas en production. Maintenant avec l’électronique et la connectivité, on peut télécharger les infos du calculateur à distance. Si le lendemain ce n’est plus la même calibration, ce n’est plus la même homologation ! Et puis on certifie aussi des entreprises et on fait de la normalisation. Et puis on a la cyber-sécurité qui arrive, d’autres métiers aussi.
Et puis sur la partie événementielle, on en parle pas beaucoup, mais il y a des écoles de formation à la conduite avec différents niveaux, une école à la conduite préventive, dont l’éco-conduite.
Quel est le lien ? La plupart des activités utilisent nos pistes de façon complètement complémentaire !

Un grand merci à Laurent Benoit pour son temps et à Isabelle Lebon pour avoir organisé l’interview.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Grizard Jean-Luc

    IL faut que ce circuit continue a vivre car nous prenons un grand plaisir a nous y rendre et participer a tourner dessus
    Nous avons également un grand plaisir a assister aux épreuves sur cet anneau légendaire en région Parisienne bien fréquenté par un public important

    Répondre · · 15 février 2020 à 7 h 52 min

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.