La préparation des voitures anciennes du Tour Auto

Alors que la course approche à grands pas, on vous a d’ailleurs livré notre Guide Complet du Tour Auto 2023 mardi, certains se posent peut-être des questions sur les autos qu’ils vont voir courir. Est-ce que ce sont toutes des voitures de course ? Est-ce qu’elles ont reçu une grosse préparation ? Les cas sont différents en fonction des voitures et des catégories… et la préparation pour le Tour Auto requiert d’ailleurs une préparation spécifique, différente de bien des autres courses.

Guide Complet du Tour Auto 2023 : le parcours, les horaires et les engagés

En compétition : prépas méchantes mais encadrées

Forcément, les préparations les plus observées sont celles qu’on va retrouver dans la catégorie compétition. Elle représente, en gros, la moitié du plateau et les équipages se battent là pour faire le meilleur temps en spéciale et sur circuit. Ainsi, il n’est pas rare de voir des voitures de courses bien plus rapides que les modèles qui couraient à l’époque.

La plupart des préparations des voitures qu’on verra sur le Tour Auto 2023 sont réalisées par des professionnels. Certains préparent (voire engagent directement) plusieurs autos, qu’ils connaissent parfaitement et dont ils assurent également l’assistance, que ce soit sur le bord de la route ou le soir sur le parc fermé d’arrivée de chaque étape. Ces préparations, forcément, ne sont pas artisanales. D’ailleurs, nombre de ces professionnels sont spécialisés dans certains modèles qu’ils connaissent par cœur, depuis plusieurs années.

Forcément, ça se ressent sur les performances. Les autos sont allégées au maximum, les moteurs sortent des puissances monstres et les trains roulants sont performants. L’amélioration de la qualité des matériaux à grandement aidé à ce que ces performances évoluent dans le bon sens. Pour autant, il y a des limites. Ainsi vous ne pouvez pas voir de Jaguar Type E de 5 litres avec carrosserie carbone. Pourquoi ? Parce qu’il y a un règlement et que chaque auto a son PTH.

Le PTH c’est le Passeport Technique Historique. Il s’obtient en remplissant un dossier complet qui liste les préparations. Mais ces préparations ne sont pas libres et doivent se référer à celles de l’époque de l’auto. D’ailleurs cela touche aussi l’esthétique de l’auto, de ses appendices à sa livrée ! On vous explique tout dans notre article dédié, c’est ici.

On ne peut pas tout faire, d’accord. Mais est-ce qu’on peut le faire soi-même pour économiser ? Oui. Mais il faut être scrupuleux et savoir ce qu’on fait. Libre à vous d’acheter des pièces détachées pour votre véhicule automobile où vous le souhaitez, tant que vous n’achetez pas n’importe quoi (il faut l’homologuer et surtout il faudra être à l’aise avec le règlement au moment de demander le PTH). Libre également à vous de préparer l’auto avec vos réglages… mais il y a quelques bases à ne pas oublier.

D’abord, il faut bien penser que le Tour Auto est une épreuve mixte. Les chronos sont pris sur des circuits et sur des spéciales. Par conséquent, il faut une auto homogène. Par exemple, les réglages avec des rapports de pont et de boîte longs seront très bien pour aller au Mans Classic. Mais dans les spéciales du Tour Auto vous aurez du mal. À l’inverse, un réglage court vous pénalisera sur le Paul-Ricard, au programme cette année.

Il faut aussi penser à d’autres aspects tels que la garde au sol (les routes des spéciales sont parfois très limites), la dureté de l’amortissement, la contenance du réservoir (sur le Tour Auto, moins on s’arrête et mieux c’est) mais aussi garder un certain confort à bord pour ne pas avoir trop chaud ni devenir sourd après 400 km avalés dans la journée ! Enfin, penser aux réglages qui doivent être faciles, parfois nécessiter des outils spécifiques et que vous devrez faire tout seul, avant une spéciale ou une épreuve circuit si vous ne faites pas appel à une assistance !

Néanmoins, pour la partie compétition, partir avec une auto strictement civile pourra être marrant, mais cela vous assure aussi d’être en queue de peloton dans les épreuves.

En régularité : de la quasi-civile à la bête de course

En régularité, l’impératif de performance est moins important qu’en compétition. On rappelle que dans cette catégorie de course du Tour Auto, il ne faut pas aller le plus vite mais respecter un timing précis tout au long de chaque spéciale ou de chaque tour sur circuit (on vous explique ça dans le guide).

Du coup, certains peuvent tout à fait envisager de courir le Tour Auto avec une voiture quasiment de série. Vous vous doutez bien que la GS ou la Traction de François Allain n’étaient pas des autos taillées pour remporter des spéciales (quand bien même la performance aurait été recherchée). Cependant, il n’est pas rare de voir des vraies voitures de course en régularité. Cette année on y retrouve par exemple une Porsche 906 ou des Ferrari 275 GTB.

Pourquoi préparer sa voiture ancienne pour faire le Tour Auto en régularité ? Et bien tout dépend de votre moyenne. Si vous voulez rouler un peu vite, pour vous amuser notamment, il faudra une auto capable de tenir les moyennes imposées. Et sur certaines spéciales, cela imposera une quasi attaque… mais sans non-plus trop en faire. De fait une auto de compétition vous donnera plus de chances de tenir la moyenne. La puissance sera par exemple utile pour escalader un col dans les temps.

Pour autant, une voiture quasi-civile sera également une bonne idée. Quasi, pourquoi ? Parce que monter des plaquettes plus performantes sera toujours une bonne idée et parce que vous avez de toute façon quelques équipements à monter dans une voiture de régularité pour le Tour Auto, du chronomètre (mécanique impérativement) à l’extincteur. En vous limitant au strict minimum, il est sûr que vous ferez une économie pécuniaire importante.

En bref…

Si vous êtes retenus pour le Tour Auto, ce n’est pas par hasard (la liste d’attente est parfois longue). Alors soignez bien la préparation. Si vous songez à faire l’épreuve, pensez bien à cette préparation avant de vous lancer, ça pourra vous coûter plus cher que la voiture de base dans certains cas !

Et pour tous les spectateurs, régalez-vous de voir ces autos. Que ce soient des bêtes de course ou des voitures qui vous évoquent des souvenirs de conduite, elles sont aussi là pour vos yeux et le règlement fait que vous ne verrez pas n’importe quoi passer devant vous.