Si l’on évoque souvent la Facellia et les autos à moteurs V8, on oublie trop souvent la Facel 6. À la fois compromis entre celles citées précédemment et dernière Facel Vega commercialisée, elle n’est pourtant pas une voiture à négliger. Autopsie de l’ultime production de la marque, équipée d’un six cylindres.
Facel Vega en 1964
Depuis ses premiers prototypes présentés en 1954, le catalogue du constructeur sut s’enrichir au fil des années. Entre la gamme des FV, la HK500, l’indécente berline Excellence et la Facel II comme coupé ultime, l’acheteur (argenté) désirant acquérir une auto à moteur V8 avait l’embarras du choix !
Côté quatre cylindres, la machine fut mise en marche dès 1960 avec la Facellia à deux arbres à cames en tête de 1.646 cm3 dont la fiabilité ne fut pas au rendez-vous dans sa première mouture, avant d’être améliorée grâce à la société Moteur Moderne.
A l’occasion du millésime 1963, ce fut au tour de la Facel III d’entrer en scène. Exit le bloc maison et place à une mécanique d’origine Volvo P1800 de 1.780 cm3. Afin de reconquérir les clients éventuellement déçus par la Facellia, la solidité fut cette fois un argument de taille et imparable pour espérer des ventes. Comme sur les Facellia F2B et les grandes soeurs V8, des phares Mégalux furent installés.


La Facel 6, en si(x) majeur
Facel Vega décida alors en 1964 de lancer un modèle intermédiaire : la Facel 6. La présentation à la presse eut lieu en mai cette année là.
Afin d’attirer une nouvelle clientèle et combler le vide entre le bas et le haut de la gamme, c’est tout naturellement un six cylindres en ligne qui s’imposait. Hors de question d’investir dans le développement d’un bloc inédit qui coûterait cher, c’est donc le choix d’un moteur existant qui s’imposa.
Celui installé sous le capot de l’Austin-Healey 3000 fut choisi, après quelques modifications : la cylindrée fut en effet ramenée de 2.912 à 2.852 cm³. Il était alimenté par deux carburateurs SU et disposait de soupapes en tête. La puissance était de 150 ch à 5.250 tr/min tandis que le freinage était assuré par quatre disques.
Au niveau des transmissions disponibles, deux choix possibles : la BMC à quatre rapports (avec overdrive optionnel) ou la Pont-à-Mousson.
Esthétiquement, elle reprenait dans les grandes lignes la carrosserie et les éléments de la Facel III comme la calandre à maillage épais ou les feux ronds. Toutefois, le capot était plus long et son bossage plus large afin d’accueillir le moteur britannique. La malle recevait quant à elle un sigle “Facel 6” et les jantes, de marque Dunlop ou Borrani, étaient à rayons.



A l’intérieur, on retrouvait l’iconique planche de bord en faux bois. Les sièges haut de gamme étaient drapés de cuir tandis que le volant était un élégant Nardi. L’instrumentation était complète avec compte-tours, compteur, montre, indicateurs de température…
Le chant du cygne
Malheureusement, le lancement intervint dans un contexte difficile pour le constructeur qui ne le savait pas encore mais vivait ses dernières heures. Au total, seulement quarante-quatre exemplaires furent produits et répartis comme ceci : trente-six coupés quatre places, sept cabriolets et un unique coupé 2+2.


Les dernières Facel 6 furent même livrées après la fermeture de l’usine. C’est le cas du châssis numéro F6-A235, le dernier coupé assemblé. Resté parmi les stocks, il fut délivré en septembre 1965 (!) à son premier propriétaire. C’est lors de la Traversée de Paris 2020 que nous avons eu la chance de l’apercevoir.



Un collector logique
Difficile d’établir une côte au vu de la faible production, les rares unités en vente s’échangeant entre connaisseurs. Tablons entre 65.000 et 85.000 € selon les fluctuations du marché et du type de carrosserie.
Sa valeur reste quoi qu’il en soit en deçà de ses nombreuses soeurs à moteurs V8 et c’est donc le moment d’en profiter si vous souhaitez vous porter acquéreur. Rejoignez l’Amicale Facel Vega si c’est le cas, cela facilitera les échanges !
Moteur | Six cylindres en ligne BMC 2.852 cm3, soupapes en tête |
Puissance | 150 ch à 5.250 tr/min |
Alimentation | Deux carburateurs SU |
Transmission | Aux roues arrière, BMC à quatre rapports (overdrive optionnel) ou quatre rapports Pont-à-Mousson |
Structure | Châssis séparé avec longerons tubulaires, carrosserie en acier |
Suspensions AV | Indépendantes avec ressorts hélicoïdaux et amortisseurs hydrauliques |
Suspensions AR | Essieu rigide avec lames semi-elliptiques et amortisseurs hydrauliques |
Freins | Disques aux quatre roues |
Dimensions (L x l x h) | 4.17 x 1.58 x 1.27 m |
Poids | 1.180 kg (cabriolet), 1.200 kg (coupé) |
Vitesse maxi | 195 km/h |
Production | 44 exemplaires (dont 36 coupés, 7 cabriolets et 1 coupé 2+2) |
Photos : Xavier, Bertrand, Thomas, Raphael et Amicale Facel Vega.
francis durand
Si quelqu’un avait la bonne idée de la remettre en production.
· · 17 janvier 2019 à 23 h 36 min
clément
Oui mais le problème c’est que les designers sont toujours obligés de redesigner le modèle ce qui est totalement inutile.
Mais bon, Facel Véga appartenant au club Facel Véga ceux-çi refusent qu’on utilise la marque à des fins commerciales et je les comprend ça me ferait mal au coeur de voir des monospaces ou des SUV Facel Véga.
· · 6 août 2022 à 22 h 21 min