Le dernier dimanche d’avril est devenu celui de la Journée Nationale des Véhicules d’Époque, avec, ci et là, des regroupements en journées départementales. Cette année dans la Vienne, le point de ralliement était la petite commune de L’Isle-Jourdain dans le sud du département, bien connue des amateurs de sport auto pour sa proximité avec le circuit du Val de Vienne… Et la journée valait le détour : près de 400 véhicules et plus de 10.000 visiteurs ayant fait le déplacement : je sors la Simca, et je vous emmène !
Ancêtres et avant-guerre, l’Automobile des débuts
On commence cet article avec, ancienneté oblige … un ancêtre. Voici donc une Peugeot VC2 de 1908 en très bel état de présentation et de fonctionnement exposée à proximité de la scène principale de l’évènement.
Les sportives des grandes heures avaient aussi fait le déplacement avec une magnifique Bugatti Type 51 Grand-Prix de 1932 et une non moins superbe Amilcar CGSS de 1924. On pouvait aussi admirer un racer sur base d’Austin 7 et une Talbot DD 10 HP de 1932. Cette dernière est équipée d’un 4 cylindres 1,6l culbuté à soupapes en tête et d’une boîte de vitesses à 4 rapports très moderne pour son époque, elle est ici recarrossée dans le style des sportives du début des années 1930.
Dans cette catégorie on trouvait aussi une belle Citroën AC4 de 1929 et une superbe Hotchkiss 686 Cabourg de 1936 avec son 6 cylindres en ligne 20 CV de 3,5l à simple carburateur délivrant 95 ch. Accompagnée par son sympathique propriétaire anglais en tenue d’époque, la voiture était dans un état irréprochable tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Les françaises classiques bien représentées
On retrouve bien sur ici les voitures anciennes et populaires françaises. On notait la présence de nombreuses DS pour fêter son 70ème anniversaire. Elles sont toutes là les Traction, 2CV, 203, 403, Aronde, Ariane, 1301, 104 et 404 !
Une autre auto très sympathique avec une Simca Coupé De Ville de 1955 réalisée par Facel-Métallon. Cet élégant coupé fait toujours son petit effet avec sa ligne élancée, ses chics jantes et son volant Robergel malgré ses origines roturières de Simca 9 Aronde.
On enchaîne avec une rencontre improbable, presque une rencontre du 3ème type… Une Bugatti Type 252 de 1957, oui vous avez bien lu ! Malheureusement pas d’appareil photo sur moi pour l’immortaliser à ce moment-là donc il faudra se contenter de photos prises avec le téléphone. Celle-ci est une réplique construite autour du moteur originel du seul et unique exemplaire de cette voiture exposé au Musée National de l’Automobile de Mulhouse.
Motorisée par le premier moteur testé sur ce prototype, à savoir un demi 8 cylindres de Type 251, ce quatre cylindres a pour particularité d’être doté des ressorts de soupapes en épingle, fragiles, mais autorisant des régimes moteurs très élevés pouvant atteindre 9 000 tr/min.
Ce petit 1.5l délivrait la puissance incroyable de 160ch, soit plus de 100ch par litre de cylindrée en 1957 ! Construite par son propriétaire, le collectionneur anglais John BARTON, spécialiste Bugatti et Facel Vega avec qui j’ai eu la chance d’échanger quelques minutes, cette réplique s’appuie sur des éléments de Facel Vega Facelia et sur le moteur d’origine du prototype d’usine.
On note le côté artisanal du prototype originel, reprenant par exemple des feux arrière de Simca Aronde 1300, rappelant les difficultés de l’entreprise à cette époque car étant passé de 7.000 voitures fabriquées entre 1919 et 1939 à seulement 7 entre 1943 et 1963…
On note aussi la présence des sportives avec un duo de berlinettes dont une 1300 VC dans son jus ou bien encore une CG 1300 Orange Pendjari qui était sa concurrente de l’époque. Ou bien encore une René Bonnet Le Mans 1963 et sa grande sœur D.B Le Mans.
Les classiques étrangères
Quelques anglaises étaient de sortie avec un plateau varié allant de la Morris Minor Series II de 1954 à la Rolls-Royce Silver Cloud II Drophead Coupe Mulliner de 1961 produite à 107 exemplaires, dont seulement 33 en conduite à droite comme celle-ci… Ceci sans oublier les classiques MG Midget, MGA ou bien encore MGB GT. On trouvait aussi une superbe Austin-Healey 3000 BJ8 de 1960 ou bien encore une réplique d’Aston-Martin DBR1 Eventa.
Une petite rareté été aussi de la partie, un tricycle Morgan F Super de 1949. Ultime évolution des tricycles Morgan, la série F apparue en 1937 se distingue de se prédécesseurs par son moteur 4 cylindres en ligne Ford situé sous le capot, contrairement aux anciennes versions à bicylindres en V apparents en bout de châssis.
Ce modèle adopte une face avant plus proche de la 4/4 sortie en 1936 et se rapproche esthétiquement d’une voiture classique. La partie arrière fait appel à une des spécialités de la maison de Malvern : le Barrel Back (fond de tonneau en français dans le texte). Produit à 265 exemplaires, dont seulement 129 après-guerres, ce modèle de Morgan verra la fin des célèbres tricycles de la marque en 1952 … avant leur grand retour dans la gamme moderne depuis 2011 !
Les allemandes et américaines étaient aussi de la partie avec les Mercedes 190 SL, VW Combi T1, Porsche 911 2,4 l Targa, Mercedes 220 SE cabriolet, Ford Mustang Cabriolet et Dodge Dart GT 1968 ou bien Cadillac Fleetwood 1973 et Eldorado de la génération 1979/1985.
Sur le dernier parking, petit comparatif improvisé entre 2 Porsche 911 2,2l : à gauche une 2,2l T coupé à carburateurs de 1971 arborant une couleur Vert Vipère, et à droite une 2,2l E Targa à injection mécanique de 1970 avec une teinte Vert Conda très légèrement plus soutenue que celle qui lui a succédé l’année suivante.
Quelques utilitaires
On notait la présence de quelques besogneux, certains bien de chez nous comme la Simca 9 Aronde Commerciale de 1955, le Type H en livrée Banania, une Renault Juvaquatre Dauphinoise, une Estafette et la Goélette Renault de 1959 avec sa belle livrée d’époque issue d’une brasserie. Un pick-up US avait aussi fait le déplacement, à savoir un Chevrolet C10 Stepside de 1972 un peu customisé.
Des youngtimers en pagaille
La tendance se confirme avec la présence massive de youngtimers lors de cet évènement. On passe donc du précurseur Talbot Matra Rancho aux sportives Renault en passant par les plus improbables Renault Alliance cabriolet venue des USA ou Rodeo 5 ou bien encore une rare Peugeot 306 Roland Garros 3 portes.
Autre coup de cœur du rassemblement : une Renault Super 5 Five de 1990 avec une petite particularité… elle est neuve, et d’origine. Et pour cause : elle n’a que 26.000 km au compteur. Je vous laisse admirer l’état de conservation de la bête, personnellement je n’avais jamais vu une Super 5 aussi propre, c’est d’autant plus fort qu’elle n’a jamais été restaurée !
Les sportives françaises étaient aussi présentes dans cette catégorie, que des Renault avec ou sans turbo…
Quelques youngtimers étrangères avec un cabriolet BMW E30 320i, une impeccable BMW 635 CSi, une Jaguar XJS, une Datsun 260 Z ou bien encore une très belle Corvette C4 de 1993. Notons aussi la présence remarquée d’une bestiale Ruf CTR Yellow Bird produite à 28 exemplaires seulement.
Ce reportage qui ne pourra pas être exhaustif au vu du nombre de voitures présentes s’arrête là, bravo à l’ensemble de l’équipe organisatrice de cette nouvelle déclinaison poitevine de la JNVE.
Remercions aussi au passage la mairie de L’Isle-Jourdain pour son accueil qui, en privatisant les 3 places centrales du village pour cette occasion nous a donné l’impression d’une déambulation au cœur des rues d’Angoulême lors des Remparts !
On se quitte comme toujours avec quelques photos supplémentaires… Bonne route à tous et à bientôt !
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