Jaguar XK8 4.0L Cabriolet : Félin sous sédatifs ?

Publié le par Mark

Jaguar XK8 4.0L Cabriolet : Félin sous sédatifs ?

L’été est installé depuis quelques temps, alors pourquoi ne pas se mettre au vert derrière le volant d’un cab’ ? Et tant qu’à faire, pourquoi ne pas se faire plaisir à moindre coût avec une de ces jeunes anciennes passées sous silence ? Vous le savez j’aime bien les bagnoles de la fin des années 90, et j’aime aussi les modèles que l’on ne retrouve pas trop sur les couvertures des magazines classiques du genre. En suivant cette démarche, je me suis dit qu’une Jaguar XK8 cab’ pouvait être une bonne idée, et c’est ce que je me suis empressé d’aller vérifier sur les routes de Seine et Marne.

Histoire de la XK8 : succession réussie

À la fin des années 80, comme pour de nombreuses officines européennes de luxe, la gamme Jaguar est réduite à peau de chagrin. Faute de pognon, lorsque vous franchissiez les portes d’un showroom vous n’aviez guère que la XJS et la XJ40 à vous mettre sous la dent.

Deux modèles vieux comme le monde, pas forcements ragoutants à l’aube des années 90, qui témoignaient du déclin progressif d’une marque qui n’avait pas réussi à tenir la cadence d’une concurrence aux reins plus solides et en perpétuel développement. Bref, les grandes heures c’était fini et il allait bien falloir se remettre à bosser sous peine de voir la marque au félin passer de la salle de réanimation à la morgue. En 90 les cottages aussi fiables que les infos de l’URSS, ça n’amusait plus grand monde.

J’exagère un peu car des 1984 la firme de Coventry planche à remplacer la vieille XJS. Nom de code des projets XJ41 et XJ42. L’idée sur le papier, c’est d’offrir une GT basée sur l’XJS mais qui offrira une réelle descendante à la Type-E. C’est beau, mais c’est long, très long, et entre temps Ford en pleine lancée avait racheté le constructeur Anglais.

En 1989 les règles changent, le remplacement de la XJS n’est plus une priorité. Tandis que le rôle de la GT Anglaise est confié à l’Aston Martin DB7, dans le même groupe, chez Jaguar il faut se remuer pour remplacer la XJ40. Ainsi les projets XJ41 et XJ41 seront abandonnés et serviront de base pour développer la nouvelle Aston. Il faudra attendre 1994 et la fin du développement de la nouvelle XJ pour que Jaguar puisse enfin travailler sur son nouveau coupé.

Deux ans plus tard après un règne de 21 ans la XJS cède enfin sa place à la toute nouvelle XK8. Pour le coup la jeune jag offre un véritable vent de fraîcheur avec son design sensuel et son V8 tout neuf. Cela dit, la question que l’on pouvait se poser était : la Jaguar ne va-t-elle pas cannibaliser la DB7 ? La réponse fut non car chez Ford on avait été assez malin pour positionner la XK8 comme une alternative plus bourgeoise et moins sportive que l’Aston. À sa sortie la XK8 fit bonne impression malgré des reproches liés à sa puissance un peu légère et son comportement trop souple. Le tir sera corrigé en 1997 avec l’arrivée de la XKR et de ses 370 chevaux. Ainsi dotée la gamme XK pouvait prétendre à une belle carrière. Ce qui ne manqua pas d’arriver.

Cela dit, en matière d’automobile rien n’est jamais acquis et au début des années 2000, tandis que la concurrence se renouvelle, la carrière de la XK8 commence à sérieusement fléchir. Ainsi en 2003 l’anglaise s’offre un lifting ainsi qu’une augmentation générale de la puissance de ses mécaniques. Désormais la Jaguar XK8 de base passe à 4,2L pour 300ch, tandis que la XKR voit sa puissance grimper à 400ch, les deux versions profitent aussi de l’opération pour s’offrir une nouvelle boite auto à six rapports.

Ces améliorations tardives sont les bienvenues mais malheureusement ça sent la fin pour la XK8. Trois ans plus tard en 2006 l’anglaise est remplacée par la nouvelle et très réussie XK. Avec un peu plus de 115.000 unités écoulées en 10 la XK8 aura connu une carrière plus que satisfaisante, participant au sauvetage de la marque au félin. Et 24 ans plus tard, ça donne quoi ?

Notre Jaguar XK8 du jour

Extérieur : Renouveau

On dit souvent que les rondeurs et les caisses sexy ont disparu avec l’arrivée des années 70. Bon dans l’idée ce n’est pas faux, les courbes laissant place aux muscles et aux arêtes vives durant les années Pompidou pour sombrer dans le cubisme sous Giscard et Mitterrand.

Dans la réalité, on a trop vite fait d’oublier qu’elles sont revenues en force dans les années 90 avec le fameux bio design. Bio design qui était l’une des signatures du groupe Ford auquel appartenait la firme de Coventry. Bref, vous voyez ou je veux en venir. Notre Jag du jour s’inscrit dans cette démarche de renouveau automobile en offrant une plastique toute en rondeurs. Fini les traits lourds et torturés de l’antédiluvienne XJS, avec la Jaguar XK8 Geoff Lawson nous offre une démonstration de douceur saupoudrée d’un poil d’agressivité tout en dissimulant parfaitement des dimensions généreuse (4,76m de long pour 1m83 de large).

Avec sa face avant lisse comme un galet, son long capot et sa bouche béante façon poisson chat, certain voient en la Jaguar XK8 la réincarnation d’un autre félin de légende : la Type E. De mon côté, j’y vois surtout la volonté de passer un bon coup de balais sur des années d’immobilisme. C’est d’ailleurs là que le cocktail est le plus réussi. La XK8 sait offrir un faciès reconnaissable entre mille sans pour autant choquer la clientèle traditionnelle de la marque.

En revanche lorsque l’on attaque le profil et la partie arrière, la belle semble moins inspirée. Loin de moi l’idée d’insinuer que l’anglaise est laide surtout avec cette superbe teinte prune. Mais hormis les feux arrières reprenant la signature de la face avant et le becquet joliment intégré, notre cab se révèle plus classique et vient clairement se rapprocher d’une certaine DB7 volante dans le trait et les proportions.

C’est aussi une belle façon de dire que de trois quart arrière notre cab a quand même pris un léger coup de vieux. Mais à la rigueur ce n’est qu’un détail, et la concurrence de ces années-là ne s’en sort pas forcément mieux.

Non, en fait, plus je regarde notre Jaguar XK8 plus je la trouve cool. L’anglaise a su cultiver et moderniser la tradition du constructeur en offrant une plastique lisse à l’identité affirmée, élégante et sportive. Bref, du Jaguar pur jus. Finalement les seuls vrais reproches que je pourrais faire à notre félin, ce sont ces infâmes jantes noires qui se marient aussi bien au prune de la carrosserie qu’un toast Granola-œufs de lump. Dommage car elles sont plutôt bien dessinées ces roulettes. Et pour finir, l’intégration de la capote une fois repliée qui n’est pas des plus heureuses. Pour le reste, qu’on aime ou pas le design des années 90, cette Jaguar XK8 figure parmi les réussites.

Intérieur : Tradition et confort

Cuirs clairs, laine et bois précieux sont les ingrédients qui nous attendent à l’intérieur. Vous me direz, venant d’une anglaise on en attendait pas moins. De ce côté-là on ne peut pas dire que Jaguar ait bousculé les traditions. À cela il faut aussi rajouter les ingrédients imposés par le groupe : plastiques en toc et finition correcte mais aléatoire. Bref à l’image d’une DB7 notre Jaguar nous fait passer du meilleur au pire au quelques centimètres, de ce côté-là c’est aussi varié que les paysages de l’hexagone.

Cela dit, la Jaguar XK8 est quand même mieux construite que l’Aston et, une fois installé on s’en moque un peu (quoique les cuirs qu’on croirait sortis de la foire fouille, ou les montants de pare-brise qui se décollent j’ai encore du mal à digérer). Parce que primo, cet habitacle chaleureux et confortable invite au voyage. Secundo le dessin néo rétro est agréable à l’œil. Les rondeurs et la très large planche de bord en bois ornée de compteurs chromés n’y étant probablement pas pour rien.

Coté ergonomie, c’est un peu à l’image de l’habitacle. Globalement c’est bien foutu mais par moments on sent que c’est parti en vrille. Un peu dans le genre : « Ou est ce qu’on va bien pouvoir placer ce bouton de Fiesta ? Oh bah ça a l’air de pas trop mal s’intégrer dans la boite à gant. » J’exagère car on est plus proche d’une allemande que d’une italienne des années 70, et la majorité des commandes sont sans surprises.

Mais par exemple, les compteurs auraient gagné à être plus lisibles et certains éléments tels que les warnings, antibrouillards, sont un peu « posés là » dans le capharnaüm de la console centrale. En revanche, pour ce qui est de la dotation c’est mieux qu’a la maison. En bonne GT des années 90 l’anglaise offre plus que nécessaire sans avoir à rajouter pour 100 briques d’options. Clim, stéréo, sièges chauffants à mémoire, régulateur de vitesse (option d’époque), commandes électriques, la liste des pannes potentielles est longue. Par chance sur notre modèle tout fonctionne.

Mécanique : Peau neuve

Sous le capot de la Jaguar XK8 se loge donc un tout nouveau V8. Nom de code AJ-26, ce bloc de 3996 cm³ aux cotes carrées (86 x 86mm) offre tout ce qu’il faut pour mouvoir la belle qui l’accueil. Aidé par une injection multi-point, cette mécanique développe un couple généreux de 393 nm à 4250 trs/min pour une puissance de 294 ch à 6100 trs/min. Sachez aussi que le nouveau-né sait prendre des tours avec un régime maximal de 7200 tours/min.

Voilà une fiche technique qui sur le papier promet de satisfaire tous les amateurs d’automobiles, du plus calme au plus mélomane. Dotée de ce moulin et d’une boite automatique ZF 5 rapports, notre Jaguar XK8 abat le 0 à 100 km/h en 7,5s, et 20 secondes plus tard c’est la borne kilométrique que vous franchirez à une allure indécente.

Il n’y a pas que sous le capot que l’Anglaise fait peau neuve. En effet, une nouvelle coque en acier a été développée pour l’occasion tout comme le système de suspensions à triangles superposés aux quatre coins. Plus tard la belle recevra même une suspension piloté (CATS) qui permettra de joindre le meilleur du confort et de la sportivité. Cela dit, le félin reste lourd avec près de 1800 kilos sur la balance, la tache de calmer la bête a donc été confiée à quatre disques ventilés de 305 millimètres.

Sur le papier, ces dimensions apparaissent suffisantes aux allures réglementaires, il faudra cependant se méfier si l’envie vous prend de hausser le rythme. La tâche de passer la sauce au sol est quant à elle confiée à 4 pneus en 245 de large pour 17 pouces de diamètres. Là encore, certainement suffisant. Et si nous allions vérifier ce que cela donne sur la route ?

Au volant de la Jaguar XK8

En usage normale : Parfait cruiser ?

Rentrons dans le vif du sujet et installons-nous au volant de la belle Anglaise. De prime abord, une fois vautré à la place du conducteur, je me sens comme à la maison. La position de conduite est agréable, le siège confortable, et tout ce dont j’ai besoin tombe à peu près sous la main. Faut dire que le Jaguar sait recevoir. Par exemple, le volant se redresse automatiquement lorsque l’on ouvre la porte pour faciliter l’installation. C’est amusant et utile dans certains cas, mais pour le coup j’ai un peu l’impression d’être en maison de retraite.

Ce que viennent confirmer la boite automatique, ainsi que le maintien des sièges façon monte escalier Stannah. Vous l’aurez deviné la première impression que dégage le félin est celle d’un gros cruiser pour bon pépère qui a eu envie de se faire plaisir sur les routes du Périgord une fois la retraite venue. Est-ce que cela va se confirmer une fois le V8 en marche ?

C’est parti, quart de tour et la Jaguar XK8 se réveille. Faudrait être de mauvaise foi pour bouder son plaisir lorsque les quatre litres se mettent à résonner dans les échappements. Au menu, musique feutrée sur note métallique. D’ailleurs ce n’est pas sans me rappeler une certaine DB7, forcement ça me plait bien. Le temps de passer en drive et la jag s’élance.

À un rythme sénatorial, le fauve déroule sa facilité d’usage, son confort, et sa souplesse. En bon Gentleman le V8 épaulé par une boite exemple de douceur sait reprendre dès les plus bas régimes. En ville ce crémeux associé à une belle discrétion sont appréciables. Tout comme la direction légère et l’amortissement à la souplesse généreuse qui renforcent le sentiment d’évoluer sur un tapis volant. Dos d’ânes, nids de poules, la Jaguar XK8 filtre sereinement toutes les aspérités, et me gratifie d’un freinage correct lorsqu’un piéton distrait traverse sous mon nez.

Une fois sur la route, la belle conserve son flegme. En bonne GT, l’Anglaise ne fatigue pas ses occupants sur les longues liaisons. À bord, il ne reste au conducteur qu’à s’allumer un bon cigare florentin, maintenir le cap et profiter des grands espaces cheveux au vent sur le ronron d’une mécanique seigneuriale. Je dois bien l’avouer, ce velouté a son charme pour se rendre au green le plus proche, ou tout bêtement pour profiter d’une belle soirée d’été en campagne.

Pour l’instant je serais même tenté de dire que c’est du tout bon, mais en gardant la réserve d’un usage plus fun. J’aime beaucoup les voitures dans lesquelles on est choyé et qui savent se faire oublier lorsque je veux me détendre. Mais je les aime d’avantage si elles savent me faire vibrer quand il le faut. Pour le moment cette Jag remplie à merveille ce premier office, alors je vais pouvoir passer au second.

En usage soutenu : Give me a deception

Lorsque l’on est au volant d’une Jaguar, on se doit de pouvoir filer à l’anglaise. On doit aussi pouvoir corriger une bombinette un peu zélée sans verser la moindre goutte de sueur, enfin au moins en ligne droite. Et notre Jaguar XK8 cab, est-ce qu’elle répond à ce cahier des charges ?

Ça tombe bien, j’arrive à un stop. Pied dans la tôle et… Bah rien. Le V8 a beau être gorgé de couple, en bas de compte-tours, c’est mollasson comme un ado le lundi matin. Bon allé je vais insister un peu, on ne sait jamais. Et puis ce n’est pas comme si la mélodie était désagréable. 4000 tours, elle devient plus présente plus rageuse, bref plus sportive ! Cette bande son est une merveille et invite à « artiller » davantage. Par contre on ne peut toujours pas dire que ça s’énerve sur le train arrière.

Alors oui, je constate bien un changement dans le caractère mécanique, mais ce pauvre bougre rame tellement dans une caisse boite auto de 1800 kg qu’on a vraiment le sentiment qu’il crache ses tripes inutilement. Histoire de, je regarde le tachymètre. Après tout, des voitures avares mais performantes j’en connais une paire. Mais non pas de surprise.

Et en virage, ce n’est pas forcément ouf non plus. Alors attention, la Jaguar XK8 tient la route, vous n’aurez pas de mauvaises surprises, l’anglaise est équilibrée, facile, safe et stable. Mais les sensations renvoyées par l’amortissement trop souple, le poids et le freinage peu endurant ne donnent pas envie de jouer. C’est pataud, c’est mou, la boite aussi lente que longue est la ramasse, bref on se rend vite compte que l’anglaise n’est pas du tout faite pour ça.

Et c’est tellement dommage car ce quatre litres, c’est du caviar. Sa sonorité est vraiment belle, et son caractère tout en noblesse est digne du pedigree de la marque. Rond en bas, hargneux en haut, c’est l’archétype de l’atmosphérique, perso j’adore ces grandes orgues. Mais voilà il est asphyxié par son écrin, et finalement la pauvre 325i qui me trimbalait ce matin marche mieux avec cent chevaux de moins, tout en offrant plus de fun. Pour une Jaguar, même si je sais que la Jaguar XK8 cab se veut typée confort, je trouve ça dommage. Sans chercher à rouler sale ou à jouer à « qui c’est qui accélère le plus » on peut apprécier que le ramage soit à la hauteur du plumage. Finalement je n’arrive pas trop à comprendre ou l’Anglaise veut en venir et elle ne me satisfait qu’à moitié.

Conclusion :

Lorsque l’on essaye des voitures on peut tomber amoureux, mais on peut aussi avoir des déceptions et de mauvaises surprises. Je ne suis pas là pour vendre des voitures mais pour donner mon avis. Pour moi, cette Jaguar XK8, bah elle est mitigée.

Je ne pourrais pas lui retirer le fait d’être un excellent cruiser en plus d’être désirable. Je ne pourrais pas non plus lui retirer d’être une auto attachante et agréable pour un usage tranquille. Mais pour moi une Jaguar ce n’est pas une Bentley, elle doit pouvoir faire preuve de dynamisme. Ce qui n’est pas vraiment le cas de cette version quatre litres. Au final l’anglaise est plus proche du chat de canapé que du fauve. Je trouve ça d’autant plus dérangeant que tous les ingrédients étaient réunis pour obtenir un coup de maître.

Bref si vous souhaitez une belle caisse tranquille, différente et prestigieuse pour pas trop cher, la XK8 quatre litres est pour vous. Mais si vous recherchez une caisse ultra polyvalente, fuyez, il ne sera pas compliqué de trouver mieux à moins cher. Si par contre vous voulez vraiment une XK8, parce qu’elle a malgré tout de sérieux arguments, et qu’un achat automobile n’est pas forcément rationnel, tournez-vous vers les version 4,2 litres, ou R qui doivent palier aux manquements de la version quatre litres.

Points fortsPoints faibles
Gueule au topFélin obèse
Habitacle vraiment coolPerformances
Superbe cruiserTrop pépère 
Fiabilité généraleEntretien coûteux
SonoritéMoteur castré
Originalité
ImageNote 3- Jaguar XK8
Entretien
Note 2- Jaguar XK8
Plaisir de Conduite
Note 2- Jaguar XK8
ErgonomieNote 3- Jaguar XK8
Facilité de conduite
Note 4- Jaguar XK8
Note TotaleNote 14 20- Jaguar XK8

Acheter une XK8

À l’instar de nombreuses bagnoles de la fin des années 90, acheter une Jaguar XK8 peut sembler judicieux, mais surtout se révéler être un cadeau empoisonné. Faut dire que la promesse d’un cab V8 pour moins de 20.000 voire même aux alentours des 10.000 € est alléchante d’autant plus qu’on peut considérer que les XK8 sont encore dans le creux de la vague.

En plus d’offrir un excellent rapport qualité prix vous ne risquez donc plus trop de perdre votre mise. Malheureusement c’est bien ce côté abordable qui va rendre l’achat délicat. Car finalement beaucoup de modèles se sont retrouvés entre des mains peu scrupuleuses. L’acheter c’est bien mais il ne faut pas oublier tout ce qui va derrière, et à cause de ce mécanisme le marché se retrouve inondé de merguez.

Faut dire que les Jaguar XK8 sont encore relativement récentes et robustes alors le temps n’a pas encore pu faire le tri. Sachez qu’une erreur d’appréciation pourra vous coûter très cher, car les XK8 demeure des produits de luxe. Comme souvent, soyez patients, et n’hésitez pas à mettre un peu plus cher pour une auto en bonne condition.

Globalement les XK8 sont des voitures bien nées, fiables et plutôt robustes. Bon il conviendra comme très souvent d’éviter les premiers exemplaires qui pourraient vous faire jouir des couacs de naissance. Pour ce qui est de la carrosserie, rien n’est à signaler, les XK8 sont bien traitées contre la rouille. Cependant avec sa plastique lisse peu protégée, la belle est très sensibles aux coups.

Coté mécanique, c’est du costaud, à condition de respecter les entretiens (vidanges 16.000km, bougies 112.000km par exemple) et les temps de chauffe. En revanche attention aux tendeurs de chaîne qui peuvent s’avérer peu fiables sur les premiers exemplaires (vin 001001 à A24195), tout comme la pompe à eau (refs 96JV-8501-CA, CB, CC, CD). Pensez donc à écouter la belle et repérer la moindre fuite ou odeur louche. Exigez aussi le carnet d’entretien ou son équivalent en factures (la base).

Jaguar SPR 2- Jaguar XK8

Merci à Jaguar SPR pour le prêt de cette auto. Et merci également au propriétaire de cette Jaguar XK8 prune.

Le Garage SPR Jaguar est situé à Saint Maur des Fossés et c’est un spécialiste des Jag’ anciennes, des XK120 aux autos plus récentes de la marque comme notre auto du jour.

En plus de la restauration et de l’entretien ils proposent aussi des services de gardiennage à quelques kilomètres de la capitale et sur la route de la campagne.

Vous découvrez toutes leurs activités sur leur site en cliquant ici.

Finalement l’une des plus grosses faiblesses de l’anglaise reste son ensemble boite pont qui malgré les rappels effectués (pont : n°1531 à 6306, boite : XK8 n°28203 à 37133) se révèle fragile. Il conviendra donc de scruter les moindres bruits ou comportements anormaux sur ces organes. En ce qui concerne les suspensions ainsi que le freinage rien n’est à signaler, mais il est recommandé d’intervenir sur ces organes tous les 100.000 km.

Attention aux modèles équipés de suspensions CATS qui en cas de problème vous obligeront à hypothéquer votre maison. Dernier point, si vous vous orientez sur un cab pensez à vérifier le bon fonctionnement de la capote, le système hydraulique souffrant généralement d’une certaine fatigue.

Si en plus d’en rêver, vous avez conscience de ce qu’implique l’adoption de ce gros félin, il ne vous reste plus qu’à foncer avant qu’il ne soit trop tard. Ah dernier point, le V8 est plutôt « sobre » en usage coulé. Mais ça au pire…

Fiche Technique de la Jaguar XK8 4.0L cab
MécaniquePerformances
Architecture8 Cylindres VVmax248 km/h
Cylindrée3996 cm³0 à 100 km/h​7,5 s
Soupapes32400m da15,3
Puissance Max294 ch à 6100 tr/min1000m da27,8 s
Couple Max393 Nm à 42500 trs/minPoids / Puissance6 kg/ch
Boîte de vitesse5 rapports automatique

TransmissionPropulsion
ChâssisConso Mixte~ 12 L/100 km
Position MoteurLongitudinale avantConso Sportive~ 20 L/100km
FreinageDisques ventilés AV ARPrix 1996530.000 Frs
Dimensions Lxlxh476 x 183 x 131 cmCote 2019Entre 10 et 20.000 €
Poids1784 kg

Merci au Domaine de Grosbois pour avoir permis le shooting photo.

Mark

Passionné de photo et de sa BMW E30, Mark a rejoint News d'Anciennes courant 2016. Essais, road-trip, reportages, tout l'intéresse du moment qu'il peut sortir son appareil photo.

Commentaires

  1. MC

    La production de la X100 n’est pas de 115000 exemplaires (c’est celle de la XJS) mais un peu plus de 90000. De plus, les jantes de la voiture présentée ne sont pas des 17 pouces mais des 18 avec des 245 à l’avant et des 255 à l’arrière.
    Dommage aussi d’avoir choisi pour le reportage une voiture aux jantes noires. Pour ce qui est de la couleur de la voiture, l’appellation n’est pas prune, mais Amaranth.

    Répondre · · 11 août 2020 à 10 h 44 min

  2. Mark

    Pour les jantes on ne parle pas forcément de ce modèle en particulier. Concernant la couleur, on ne reprend simplement pas l’appellation commerciale du nuancier de la marque, cette Jaguar est bien prune ou violette comme vous préférez. Quant au choix du modèle, nous n’avons pas le luxe de les prendre sur catalogue 🙂 On fait avec ce qu’on nous propose.

    Répondre · · 11 août 2020 à 12 h 10 min

  3. OR

    Mark dit :
    11 août 2020 à 12 h 10 min
    « On fait avec ce qu’on nous propose. »

    c’est pas très sérieux et en plus il est dommage de présenter un véhicule tuner.
    Je ressent l’article comme si, il faut absolument sortir quelque chose. En bref on sert la soupe.

    Répondre · · 13 août 2020 à 10 h 31 min

    1. Benjamin

      Ce n’est pas qu’il faut absolument sortir quelque chose. Mais on nous propose d’essayer une Jaguar XK8 alors on y va. Nous ne sommes pas Rétroviseur ou Gazoline et par conséquent il est (beaucoup) plus dur pour nous d’avoir l’opportunité d’essayer des autos, quelles qu’elles soient !
      Et puis une fois qu’on l’a essayée, pourquoi on ne sortirait pas l’article ? Sous prétexte qu’elle a des jantes noires ? Ce n’est pas plus du tuning que d’essayer une 4CV avec des flancs blancs…
      Dernier point : on aime montrer toutes les autos. Toutes. Pas seulement les autos prêtes pour un concours, parce qu’il faut bien se dire que les XK8 « parfaites » ne courent pas les rues et qu’une auto comme celle qu’on vous a présenté ici est certainement plus représentative de ce que vous pouvez réellement trouver sur le marché.
      Donc désolé pour la soupe. Mais on préfère ça au Caviar.

      Répondre · · 13 août 2020 à 10 h 37 min

  4. Mark

    Arden est un équipementier/préparateur d’époque. Cela explique la calandre étrange ainsi que l’ornement de boite. Pour les jantes je ne suis pas certain mais il me semble que cela explique aussi la couleur de celles ci. Je ne l’évoque pas car je suis la pour parler de la XK8, mais c’est de la modification d’époque on ne peut pas parler de tuning sauvage. Bref l’auto est dans son jus d’origine. Si nous avons opté pour ce modèle c’est tout simplement parce qu’on nous l’a proposé, et que j’ai trouvé qu’il y avait un intérêt à la passer en essai, des lors oui il y a obligation de rendre une production. A cela il faut ajouter une configuration pas banale qui nous a tapé dans l’oeil. Jusque la, c’est logique. Après pendant un essai on peut apprécier ou non un véhicule, c’est le jeu. Malheureusement cela n’a pas matché avec la Jag, mais je ne suis pas la pour jouer au bon saint maritain. Si tout est bien et beau alors inutile d’écrire.

    Répondre · · 13 août 2020 à 10 h 58 min

    1. MC

      Je pense que vous avez mal lu mon commentaire. Je ne porte aucun jugement sur l’avis que vous avez sur cette voiture. Les goûts et les couleurs, on connait. Ce que je regrette, ce sont les erreurs que comportent votre article. Plus que le fait d’avoir utilisé une voiture peu représentative de l’XK8 en terme de look. Je comprends bien que vous n’essayez pas forcément les autos que vous voulez et que vous êtes tributaire de ce que l’on vous propose. Par contre, une relecture et un peu de recherche dans la documentation existante (papier et net) aurait du et pu vous éviter de donner des informations fausses ou incomplètes.

      Répondre · · 13 août 2020 à 12 h 57 min

  5. richard DERAZE

    Merci pour les reportages et que certains arrêtent les critiques

    Répondre · · 22 novembre 2020 à 3 h 39 min

  6. Voiture Man

    Si jamais vous parlez de la BMW 325 i (E92) dans votre article, sachez que la XK8 que vous trouvez « molle » a de meilleures performances que la 325: https://zeperfs.com/duel188-4210.htm
    Que cette Jaguar ne vous ai pas plu est une chose mais évitez que la Jaguar est molle quand vous dites qu’une 325 est nerveuse ca ne vous rend pas trop crédibles

    Répondre · · 18 juillet 2023 à 0 h 03 min

    1. Mark

      Vous conviendrez que pour près de 300ch cette brave XK8 est très molle que ce soit en terme de ressenti que de performances pures et dures. Pour les sensations oui le 2.5 BMW est plus démonstratif et nerveux que ce V8 (les sensations mécaniques étant relativement détachées des chronos). Pour ce qui est des performances suivant les cas (lorsque l’on passe zeperf en mode match et non duel) une brave 325i peut se retrouver devant cette Jaguar malgré un déficit de 100ch (ce qui est énorme) et quand bien même les performances sont assez similaires jusqu’à 130-140km/h. Lorsque l’on met cette jaguar en face d’une humble CL500 R230 de puissance équivalente la sentence est sans appel. Au final ce gros cab a plus les performances d’une limousine que celles qui incombaient à une découvrable GT de son rang. C’est bien dommage mais le 4.2 a en parti corrigé ce défaut.

      Répondre · · 18 juillet 2023 à 16 h 02 min

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.