Un design connu et reconnu. Il fut désigné « Le roi de la mode de l’automobile mondiale », rien que ça, dans les années 50. Pietro Frua a dessiné des autos pour presque tous les grands constructeurs européens. On revient sur sa carrière.
Les autres Histoire de Carrossiers sont à retrouver ici.
Pietro Frua, de Farina à la Carrozzeria
Né en 1913 à Turin, Pietro Frua est forcément plongé très tôt dans l’automobile, son père travaillant dans les bureaux de Fiat. C’est d’ailleurs à l’école de mécanique du constructeur qu’il fait ses études et en ressort avec un diplôme de dessinateur technique.
Son premier emploi le plonge directement dans le monde de la carrosserie. À 17 ans il entre dans les Stablimenti Farina en tant qu’assistant dessinateur. Il y reste 7 années et devient dessinateur en chef en 1935. Mais dès 1937, il décide de voler de ses propres ailes. Il fonde son atelier mais l’aventure dure peu de temps et s’arrête au début de la guerre.
En 1944 il a l’opportunité de racheter un bel atelier, bombardé. Il le retape, l’équipe pour la carrosserie et embauche 15 personnes. La première auto « sur mesure » créée par l’atelier est une Fiat 1100A carrossée en barquette.
Il travaille ensuite pour plusieurs artisans et constructeurs. On voit ainsi son dessin sur une un coupé à mécanique de Peugeot 203 ou encore sur un coupé D.B Panhard.
Mais le client principal de Frua, c’est Maserati qui lui confie la série des A6G. La première série des 2000 comprend 5 Spider et 1 Coupé. Suivent les A6GCS/53 et les A6G/54 Coupé et Spider. Ce sont 19 autos qui seront ainsi carrossée par Frua jusqu’en 1957.

Frua et Ghia
C’est en 1957 qu’il vend son atelier. En fait c’est Luigi Segre qui est venu le chercher pour devenir le designer en chef de Ghia. C’est chez Ghia qu’il dessine celle qui sera la plus produite de ses créations : la Renault Caravelle.
Justement, c’est la paternité de cette auto qui va être source de tensions entre Pietro Frua et Luigi Segre. Le dessinateur part prendre la direction de Ghia Aigle en Suisse mais n’y reste pas longtemps.

Frua reprend son indépendance
Après ce très court intermède, revoilà Frua indépendant. Cette fois il ne sera plus carrossier mais « seulement » designer.
Il retrouve du travail auprès de Maserati et crée les lignes des Maserati Mistral, des Quattroporte puis de la Kyalami. Il travaille aussi pour Glas pour la 1300 GT qui deviendra 1700 GT et même BMW 1600.

Pour autant il travaille aussi pour des artisans. Il dessine le coupé Bossaert sur base de Citroën DS, l’AC 428 et même, plus tard, la Ligier JS2.
Peu à peu, dans les années 70, ses réalisations se font plus rares.

Au début des années 80, il tombe malade avec un tumeur maligne que des opérations ne peuvent enlever. Il décède le 28 Juin 1983, juste après ses 70 ans.
Quelques réalisations de Frua
On commence donc en 1946. Cette Fiat grise est la toute première auto carrossée par les ateliers de Pietro Frua. Une réalisation sur mesure qui pose les bases de son dessin.


Entre 1950 et 1952 ce sont les premières Maserati A6G, la série des 2000 qui compte 6 autos.



En 1952 c’est son dessin qui est installé sur ce beau coupé « Dubois » à châssis tubulaire Nardi et mécanique de Peugeot 203.

En 1953 c’est la deuxième série des Maserati, les A6GCS qui apparaît et cette fois ce sont 3 spider et 4 coupés qui sont au programme.

Cette année là Frua carrosse également cette OSCA MT4.


Il signe également une autre auto française, ce coupé D.B Panhard.

En 1954 ce sont les Maserati A6G/54 qui apparaissent. C’est la troisième et dernière série de ces autos. On retrouve notamment ce coupé qui est passé par la collection Baillon et dont on parle en détail par ici.



On passe ensuite aux années 60, à l’indépendance de Frua. On retrouve ainsi cette Citroën DS 19 GT Bossaert, un coupé plus court et plus bas que la berline.


En 1963 apparaissent deux autos allemandes créées par le turinois. C’est la Limousine Glas 1700 et les coupés 1300 et 1700.


La même année, en Italie, Maserati propose deux nouveautés dessinées par Frua. D’un côté la grande berline Quttroporte et de l’autre le coupé et le cabriolet Mistral.




En 1965 c’est l’apparition des Glas V8 mais surtout la collaboration avec AC pour les 428 Spider et Coupés Fastback.

En 1966 Frua transforme une Mercedes 230 SL Pagode en break de chasse, c’est la SLX.

Autre artisan, autre ligne étirée et sportive en 1967 avec la Monteverdi High Speed 375 S qui sera produite à 10 exemplaires.

Nouvelle auto française en 1970 : c’est la Ligier JS2. Là encore c’est un dessin élégant qui aboutira sur une petite série.

L’année suivante deux Maserati Quattroporte un peu spéciales, sont carrossées sur un dessin du Turinois. En fait ce sont deux prototypes qui seront livrés à l’Aga Khan et au roi d’Espagne.

C’est également l’apparition de la Momo Virage, avec un moteur Chevrolet et une « série » de 5 exemplaires.

En 1973, on retrouve une création unique, une Rolls Royce Phantom VI Cabriolet.


En 1976 c’est la dernière auto de vraie série signée Frua qui sort. C’est la Maserati Kyalami, là encore la série sera limitée, et avec une vraie ressemblance avec la

En 1978 c’est le turinois qui crée la Lamborghini Espada Faena, une auto à 4 portes qui garde l’esprit de la version 2 portes.

Une des dernières créations de l’italien, c’est cette Amectran (AMeerican ECological TRANsportation), une auto électrique dont le style fait penser à l’Alfa GTV.

Photos additionnelles : Arthomobiles
Vincent
Rajoutons la SM prototype vue par Frua, un mélange DS et SM pour la technique.
· · 8 août 2021 à 13 h 15 min
philippe
Pour la SM Frua a repris pratiquement intégralement le dessin de la 914 qu’il avait dessiné pour Hispano-Aleman. Frua réalisa le prototype de la Floride (Caravelle aux US) mais n’en était pas l’auteur, celui-ci était Virgil Exner Jr qui, avec son père dessina les fameuses Chrysler spéciales dont la fameuse « d’Elegance » qui inspira Segre pour la Karmann-Ghia jusqu’aux baroques Plymouth Valiant de série.
· · 8 août 2021 à 21 h 57 min