Goodwood Revival 2022, on ne change pas une équipe qui gagne

Publié le par Pierre

Goodwood Revival 2022, on ne change pas une équipe qui gagne

Le week-end dernier, nous étions dans le sud de l’Angleterre, plus précisément dans le West Sussex, pour Goodwood Revival 2022. Et contrairement à Silverstone Classic, qui m’a amené à quelques complaintes, tout s’est passé à merveille, en parfaite continuité avec l’édition précédente.

Au risque de me répéter, Goodwood Revival est un événement sans pareil. Cependant, ce n’est pas tant par les voitures en piste, au demeurant tout à fait remarquables, que par l’ambiance générale qui s’en dégage, même si cette année s’est avérée quelque peu particulière sur ce point.

Une édition plus solennelle qu’à l’accoutumée…

Impossible que l’actualité vous ait échappé : la reine Elisabeth II est décédée il y a peu. Le Royaume-Uni était donc encore en état de deuil national, les obsèques ayant lieu le lundi suivant Goodwood Revival 2022. Sans être pesante, l’atmosphère n’était pas à la galéjade.

En dehors des deux minutes de silence quotidiennes, ponctuées de deux coup de canon, ce sont surtout quelques détails qui, sans pour autant sauter aux yeux, sont omniprésents. Tous les drapeaux qui, habituellement, mettent en avant les sponsors ont été remplacés par des Union Jack, bien évidemment en berne. Surtout, une grande partie des britanniques présents portaient un brassard noir, en signe de commémoration.

Du côté des voitures, également, la reine était saluée. Plusieurs d’entre elles arboraient le logo E II R, son monogramme (qui symbolise Elisabeth II Regina), discrètement apposé sur une aile ou un capot.

…qui pourtant se permet certaines frivolités

Goodwood Revival 2022 s’est retrouvé le théâtre d’une scène pour le moins atypique. Un OVNI s’était écrasé dans l’enceinte du circuit, et son pilote semblait plus qu’égaré… enfin, c’est le peu que j’ai pu glaner avant qu’un officier de la police militaire de Sa Majesté (pardonnez-moi cet aparté, mais Dieu bénisse le français qui rend cette transition absolument transparente, au contraire de l’anglais) ne me repousse pour le moins sèchement, menaçant de confisquer mon appareil photo !

Pas de panique, tout ceci était bien évidemment une mise en scène (qui l’eut cru ?). Les organisateurs avaient juste décidé de commémorer les 75 ans de l’incident de Roswell, qui reste à ce jour l’événement le plus marquant des ufologues.

Un décorum sans pareil

Je me répète, j’en conviens, mais l’ambiance de Goodwood Revival 2022 est assurément ce qui rend l’événement si unique. S’y rendre, c’est partir dans un véritable voyage dans le temps. Puisque la compétition a été bannie en 1966, les voitures qui y participent ne sont pas plus récents que cette date, mais surtout, les visiteurs se plient au jeu du dress code.

Contrairement à l’an dernier, où il y avait eu un assez gros laisser-aller, le public a répondu avec assiduité. Les hommes ont revêtu en majorité des costumes en tweed ou d’anciens uniformes mitilaires, la plupart du temps datant d’après guerre. Du côté des femmes, la diversité était de mise, entre les années folles, les années 50 ou le début des années 60. Dans tous les cas, tout le monde rivalisait d’élégance et il était parfois difficile d’accorder un peu d’attention aux voitures présentes sur ce Goodwood Revival 2022.

Le spectacle en piste à Goodwood Revival 2022

Bien évidemment, le plus gros spectacle est en piste. Des voitures de légende, bien souvent conduites par des pilotes au palmarès plus que fourni, qui ne font pas semblant de courir, que demander de plus ? Pas grand chose, et le spectacle a été présent à chaque instant sur la piste.

75 ans de Ferrari, ça se fête !

Depuis le début de l’année, ce ne sont pas les parades rendant hommage à Ferrari qui manquent. Cependant, celle de Goodwood Revival 2022 est probablement la plus qualitative que j’aie eu l’occasion de voir au niveau des anciennes ! Au menu, des 250, qu’elles soient GT SWB, GTO, Testa Rossa… un vrai régal pour l’amateur de V12 Colombo, et je ne fais qu’effleurer la liste.

Le Freddie March Memorial Trophy, en souvenir des 9 Heures de Goodwood

Ce plateau était réuni pour la première fois depuis 2015. La première course du week-end, placée judicieusement au coucher du soleil le vendredi, permettait de se replonger dans l’ambiance des courses de voiture de sport de la première moitié des années 50. Jaguar Type C, Aston Martin DB3S ou encore Cooper T33, les anglaises étaient là en masse, laissant peut de place à la concurrence.

Le RAC TT Celebration, en souvenir de l’âge d’or du circuit

Durant ses dernières années en tant que circuit de compétition, Goodwood a été l’hôte du Tourist Trophy. Cette course sert à rendre hommage à ces épreuves, et malgré quelques Jaguar, ce sont surtout les V8 américains qui viennent vous secouer les tympans.

Le Stirling Moss Memorial Trophy, place aux GT

Après les voitures de sport du vendredi, le samedi soir offrait aux rayons du soleil couchant un plateau de GT pour le moins alléchant : AC Cobra, Ferrari 250 GT SWB, Jaguar Type E ou encore Aston Martin DB4 GT, quel que soit l’instrument, la musique est envoutante. La bataille était pour le moins acharnée sur la piste, et on a vu quelques dépassements très très serrés, voire quelques touchettes, ici et là.

Le St Mary’s Trophy, pour les « touristes »

Goodwood Revival 2022 ne fait pas exception à la règle. Le week-end a vu deux courses organisées pour les voitures de tourisme, allant des petites Mini aux gigantesques Ford Galaxie. Même si cela semble une bataille perdue d’avance, la configuration du circuit a offert de superbes bagarres entre les voitures européennes et les paquebots américains.

Goodwood Revival 2022 offrait encore d’autres plateaux, mais je commence déjà à perdre la tête, et je suppose que vous aussi.

Une belle vente aux enchères

Bonhams a profité de Goodwood Revival 2022 pour proposer de belles pièces à la vente. Une centaine de voitures, ainsi que de nombreuses pièces d’automobilia étaient offertes aux acheteurs, allant de la simple miniature à la supercar moderne.

On pourra noter, par exemple, la présence de la Porsche 904 Carrera GTS qui fit autrefois partie de la collection de Marcel Petitjean. Mais ce n’est pas tout, bien loin de là. Angleterre oblige, de nombreuses belles pièces britanniques étaient disponibles à la vente. Plusieurs Aston Martin, une Lotus X Bristol, une Lister Knobbly, ou encore une Riley Ulster Imp dont je suis tombé amoureux.

Levez les yeux au ciel, et soyez…

…émerveillés par les avions. Le circuit Goodwood a été construit autour d’un ancien aérodrome de la seconde guerre mondiale. L’aérodrome est toujours en activité de nos jours, preuve en est la valse incessante des hélicoptères durant tout le week-end, autant pour les riches visiteurs que pour des vols permettant de découvrir Goodwood Revival 2022 sous un autre angle.

Mais ce n’est pas le spectacle le plus intéressant dans les airs. Chaque jour, trois Spitfire décollaient depuis l’infield pour plusieurs boucles autour de la piste, incluant des passages à basse altitude permettant d’admirer les engins tout autant que leurs capacités de vol. Si vous êtes un amateur d’aéronautique, comme moi, ça reste un régal pour les yeux et les oreilles, surtout lorsque les passages jouent avec le soleil, levant ou couchant.

Si jamais l’envie vous prenait de nous rejoindre en 2023, les informations sont disponibles directement sur le site de Goodwood Revival. Les dates devraient être annoncées à la mi-octobre. En attendant, vous trouverez en fin d’article quelques photos complémentaires, pour le plaisir des yeux.

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. André MAILLOUX

    Toujours égaux à vous-mêmes, vos reportages sont un pur bonheur

    Répondre · · 24 septembre 2022 à 12 h 18 min

    1. Pierre

      Merci beaucoup !

      Répondre · · 24 septembre 2022 à 12 h 34 min

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