Ford GT40 MkIII, le succès n’est pas de famille…

Publié le par Benjamin

Ford GT40 MkIII, le succès n’est pas de famille…

Dans la famille des Ford GT40 il y a la première, une base qui servit à lancer la carrière sportive bien aboutie de la MkII et celle qui ne s’appelait carrément plus GT40 mais simplement MkIV. Les deux ont remporté les 24h du Mans. Et la Ford GT40 MkIII dans tout ça, quel est son palmarès ? Et bien elle n’en a pas car c’est bien un dérivé de route dont on parle ici !

Une idée plus qu’un besoin

En 1965 Ford n’a toujours pas eu de vrai retour sur investissement avec sa GT40. Vous connaissez l’histoire, ça va se faire. La marque a confié les rênes du projet à Caroll Shelby qui a créé la MkII et l’auto commence à gagner.

Mais du côté de détroit on a une autre idée : capitaliser sur la conception de cette auto de course pour en faire une auto de route. C’est comme ça que naît l’idée de la Ford GT40 MkIII. Pour le coup Ford n’a pas besoin de le faire. La Ford GT40 n’est pas spécialement demandée en version civile et aucune règle d’homologation n’impose la création d’une auto de route.

On va donc se charger de civiliser l’auto, et ça ne va pas être une mince affaire. On va utiliser la même structure, le même châssis. Par contre dès qu’on peut mettre de la mousse pour atténuer le bruit, les vibrations ou la chaleur, on le fait. Le réservoir souple est remplacé par un plus petit réservoir en alu. Le moteur reste le V8 289. Sauf qu’on ne va pas l’utiliser en version « méchante » de course mais on va se contenter de d’utiliser une version relativement similaire à celle qu’on retrouve dans les Shelby GT350. La bête sort quand même 300ch mais peut prétendre à prendre la route et rouler en ville.

Une fois cette définition technique faite, il faut adapter l’auto. Déjà la roue de secours. Elle prendra place à l’avant de la Ford GT40 MkIII, déjà bien encombré par le refroidissement, et du coup elle ne laisse pas beaucoup de place pour les bagages. Alors on décide de créer un second coffre. En alu, il est situé au dessus de la boîte et mesure 30 cm de haut. On y accède en ouvrant complètement le capot arrière. Tout un programme. Pour lui faire de la place on doit d’ailleurs modifier les échappements qui passent désormais de chaque côté de la boîte après être remontés comme sur les autos de course.

Ces changements entraînent une première modification de carrosserie avec un capot arrière plus long. Mais l’avant va avoir droit à son lot de transformations. On ne peut avoir recours aux phares carrés des versions de course. On installe donc des phares ronds, au nombre de quatre, plus hauts, et avec un carénage différent. On ajoute également les clignotants, sous les phares.

La carrosserie avant est donc entièrement revue et elle est plus longue. En guise de pare-chocs, deux butoirs chromés prennent place dans la calandre et deux autres apparaissent à l’arrière. Léger…

Pour terminer le tour des coquetteries on note la présence de roues fil ou encore la découpe des vitres de portières afin de pouvoir réellement les ouvrir !

Dernières modifications : à l’intérieur. Les versions de course ont une commande de boîte entre la portière droite et le conducteur. Ce qui est évidemment incompatible avec une conduite à gauche. Du coup on déplace la commande en la mettant au centre, comme dans une voiture normale en fait. Les différentes parties sont rembourrées pour rendre l’auto plus douce et évidemment on habille le tout avec du cuir.

Les toutes premières GT40 n’avaient pas de compteur de vitesse. Mais sur celle-ci, vu qu’on aura vite fait de dépasser celle des panneaux, mieux vaut être prévenu. On rajoute donc ledit compteur à l’extrémité du combiné d’instrumentation, presque devant le passager. C’est un montage qui sera repris par la suite sur de nombreuses autos de course.

La Ford GT40 MkIII est prête à être lancée dans le grand bain.

La non-carrière de la Ford GT40 MkIII

C’est le J.W. Automotive Engineering qui va être chargé de produire les autos. Nous sommes alors en 1967 et l’équipe vient de récupérer l’exploitation officielle des autos de course.

Par contre c’est à Ford de vendre l’auto. Et là c’est le drame. En fait la Ford GT40 MkIII coûte 18.500 $. C’est de loin la Ford la plus chère. Elle est même 2000 $ plus chère… qu’une Ford GT40 de course dernier cri ! Forcément les clients ne se bousculent pas au portillon.

En fait il y aura seulement sept Ford GT40 MkIII construites entre 1967 et 1969. Un seul client est connu : le chef d’Orchestre Herbert Von Karajan. John Wyer en utilisera également une comme voiture de fonction. Les cinq autres ? Elles serviront pour des pubs et des événements sans jamais réellement trouver preneur.

C’est une chose quand même relativement étonnante. Car au même moment la Lamborghini Miura pointait le bout de son nez et tout le monde saluait son moteur central. La Ford était de fait moins performante mais restait assez radicale dans sa définition. En tout cas elle n’eut aucun succès, ni sportif, vu qu’elle ne fut jamais engagée en course, ni commercial.

Il est évidemment bien rare d’en croiser de nos jours ! Cependant sur certains événements mettant à l’honneur la GT40 elles font parfois leur apparition. Et puis il y a aussi Goodwood Revival où deux d’entre elles servent à faire faire des tours aux VIP !

Photos supplémentaires : Ford, Wheelsage

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Robert-Louis BREZOUT-FERNANDEZ

    Excellent article. Enfin vous nous donnez à voir une véritable Automobile et non un de ces engins qui ne servent qu’à se voiturer.
    Ça fait vraiment plaisir ! Merci.

    Répondre · · 1 avril 2021 à 19 h 23 min

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