Ford Fiesta XR2, au volant d’une bombinette originale

Publié le par Benjamin

Ford Fiesta XR2, au volant d’une bombinette originale

On vous en a parlé brièvement : une Ford Fiesta XR2 sera sur notre stand à Rétromobile. Une youngtimer dans l’ombre des 205 GTI et autres bombinettes françaises… mais qui n’en est que plus originale. Alors, avant de l’exposer sur notre stand, toutes les infos à propos de ce dernier sont ici, on s’est dit qu’il fallait quand même qu’on y goûte. Et vous savez quoi ? Vous allez avoir envie de la goûter vous aussi et un de vous va pouvoir le faire ! On vous en parle en fin d’article !

Notre Ford Fiesta XR2 du jour

La Formule XR2. Au moment de commercialiser la 2e génération de sa bombinette en 1984, la première étant apparue en 1981, c’est l’accroche qu’utilisait Ford pour vendre son auto en Europe. De quoi cette formule est composée ? De pas mal d’ingrédients… qu’on trouvait déjà sur la première génération mais aussi dans les livres de recettes des autres constructeurs. Mais, après tout, si ça marche, pourquoi se priver ? Et cette formule, on la voit à l’extérieur de la Ford Fiesta XR2.

La Ford Fiesta XR2 de Ticket for Road à l'essai sur News d'Anciennes

La couleur noire de notre Ford Fiesta XR2 de 1984, la première année de commercialisation des XR2 MkII donc, fait ressortir ces détails… mais lui donne un côté sobre. Elle aurait été rouge, ça aurait été autre chose.

En fait, ce sont surtout les phares à iode rajoutés à l’avant qui donnent le côté sportif. D’ailleurs on peut presque s’étonner de ce choix. Certes, la première XR2 en avait aussi et la MkII n’est qu’une version restylée. Mais la XR2 MkI avait des phares ronds de chaque côté. Ce n’est pas le cas de la MkII et ça donne un côté vintage, qui fait presque bizarre au milieu de cette face avant qu’on situe facilement dans les années 80.

Le reste des modifications apportées à l’avant de la Ford Fiesta XR2 est plus subtil. En fait c’est quasiment du point de détail. On a repris les liserés de la MkI mais cette fois on les voit aussi à l’avant. En fait on les a logé à la place des baguettes « chrome » sur le pare-chocs, plus texturé et travaillé que sur la précédente. Autre attribut sport : le spoiler qui descend plus bas, avec une forme plus complexe. Plus aéro ? Un peu oui.

Le profil de la Ford Fiesta XR2 présente également le liseré. En plus des parties enveloppantes du pare-chocs, il renforce la ligne de caisse en passant au dessus des passages de roue. D’ailleurs ceux-ci ont recours à un autre attribut inratable du manuel de « La bonne GTI des eighties » (chez vos libraires spécialisés) : les extensions d’ailes.

En faisant bien attention, en fait ce sont de sacrés blocs de plastique ! Sur la Ford Fiesta XR2, la pièce commence sur les extrémités du spoiler, épouse le passage de roue puis le bas de caisse (tiré du même ouvrage) avant de laisser une seconde pièce s’occuper de la partie arrière en commençant au niveau de la portière pour finir au niveau du spoiler arrière. Attention au chocs !

Comme on a fini de feuilleter le fameux bouquin, on découvre sans surprise que notre parfaite « GTI » est une trois portes et qu’elle repose sur des jantes alliage. Rien que la taille nous ramène dans les années 80 : du 13″ !

Et l’arrière ? C’est certainement là que la Ford Fiesta XR2 se démarque le plus. En tout cas, on le voit de loin le logo XR2, surtout sur le noir de notre auto du jour. Sinon, on reprend ici la recette de l’avant, des baguettes rouges au spoiler, qui descend plus bas et fait une vraie différence avec la Fiesta L 1.6 D dont votre oncle Jean-Mich était si fier.

Un autre attribut de la Ford Fiesta XR2 ? Il n’est pas facile à voir avec la carrosserie noire, mais on peut compter sur une moulure qui ne sert pas que de becquet mais entoure totalement le hayon et descend jusqu’aux feux.

Comment résumer ? Et bien en disant que la Fiesta XR2 reste avant tout une Ford Fiesta. On ne vous a pas parlé du reste du style parce que… bah franchement on a pas grand chose à dire. Le design automobile ne traversait pas sa meilleure phase au début des années 80 et les formes sont donc rectiligne, tendues… même si elles s’adoucissent un poil. Pour autant, rien de fou. C’est donc dans les détails qu’il faut trouver du réconfort. Ou alors le chercher sous le capot. On y va.

Sous le capot : « gros » moteur

Le plus gros changement entre les Fiesta XR2 de première et de deuxième génération, on le retrouve en basculant le capot vers l’avant. Là, on retrouve, évidemment, un 4 cylindres. Comme sur toutes les autres Fiesta, d’accord, mais il est plus gros et plus travaillé.

Si ce moteur garde les caractéristiques de la précédente génération, 1598 cm³, 8 soupapes par cylindre et carbu double-corps, il change quand même. On abandonne le moteur Kent et son arbre à cames latéral pour un moteur plus récent, déjà vu dans l’Escort XR3. Si le bloc est en fonte, la culasse est en alu et l’arbre à cames est en tête. Bien ça ! On passe donc de 84 à 96ch, belle augmentation de cavalerie. Par comparaison, la plus grosse des autres Fiesta sort 69ch de son 1300.

Autre grosse nouveauté de la Fiesta XR2 de 1984 : l’adoption d’une boîte 5. Là aussi, c’est dans le bouquin. Par contre ce qui ne l’est pas, c’est de rendre les suspensions plus souples par rapport à la précédente génération. C’est pour plus de confort, d’accord, mais pour le côté sportif on repassera ! Pour le reste du châssis on se contente de freins à disques sur l’avant et c’est tout. Dans la bataille, la XR2 a pris 50kg. Heureusement, elle reste un poids plume avec 850 kg annoncés et 960 mesurés.

À l’intérieur : tristoune

Visiblement le budget déco est passé dans l’extérieur. À l’intérieur la Ford Fiesta XR2 est triste, très triste.

Ford Fiesta XR2 par News dAnciennes 28- Fiesta XR2

Niveau couleurs on retrouve pourtant une belle variété. Du bleu clair, du bleu foncé, du rouge et de l’orange pour les bandes sur les sièges sports, spécifiques à la Fiesta XR2, et puis du gris clair, du gris souris, du gris foncé, de l’anthracite et du noir partout autour. Vous m’avez compris. Cette partie du bouquin de la « Bonne GTI… », il a été oublié. On passe sur les moquettes de couleur vive. On passe aussi sur la sellerie plus qualitative (même pas prévue en option).

Heureusement, on a quand même un volant spécifique. Par contre, difficile de le qualifier de sport. On retrouve cependant l’équipement obligatoire pour toutes les petites bombinettes : le compte-tours. Il est tout à droite, entouré par une instrumentation complète mais qui manque, là aussi, de gaieté et de couleur. Rien qu’un petit XR2 rouge en fond de compteur aurait pourtant fait l’affaire. Vous remarquerez que l’autoradio n’est pas d’origine mais sachez qu’à l’époque il faisait partie des options !

Tout le reste est quand même assez simple mais on notera que ça a bien vieilli. Pour une mamie qui approche tout doucement de ses quarante ans, c’est pas mal. Rien de craquelé, déformé ou même délavé, la qualité est au rendez-vous. C’est une bonne nouvelle.

Du coup, pas grand chose à expliquer, les commandes sont très classiques avec la généralisation des commodos à plusieurs usages. Il n’y a que la petite colonne à gauche de l’instrumentation qui soit un minimum originale, mais là je vais vraiment chercher la petite bête. Le mieux ? C’est de se mettre à bord… et d’aller rouler.

Au volant de la Ford Fiesta XR2

Et c’est parti. Ceinture bouclée, le moteur démarre sans sourciller. C’est quand même bien une youngtimer. C’est comme une voiture ancienne, mais en plus fiable (et on va pas s’étendre sur le terme youngtimer). Le quatre cylindres donne de la voix… mais il est aidé par un échappement qui sera changé d’ici Rétromobile. Pourtant, faut bien avouer que ça met bien dans l’ambiance !

Première et c’est parti. La Ford Fiesta XR2 s’élance sur les routes de l’Aube dans un vrombissement qui file la banane. Oui, c’est bête, mais avec un son fort et évocateur, vous n’avez pas besoin de rouler vite. D’ailleurs, c’est ce que je fais. En même temps, notre bombinette sort d’une grosse révision et si elle n’a pas besoin de rodage, on s’impose une limite à 3000 tours pour le moment.

Finalement, cette limite, c’est à peu près celle, inconsciente, que se fixerait une personne qui voudrait rouler normalement, sur un trajet quotidien. Et il faut bien avouer qu’à ce rythme, on roule doucement. Les 80 km/h sont bien atteints et on peut mettre la 5e histoire de rouler au pas. On reste en présence d’une auto des années 80, avec peu de puissance et de couple. Du coup, à cette vitesse on est à 3000 tours. Oui, c’est beaucoup. Du coup, ça s’entend quand même (bon pour nous c’est spécial) mais ça montre surtout que la Fiesta XR2 n’est déjà pas à caler dans la catégorie des autoroutières.

On teste plus la vie à bord que les capacités dynamiques de notre puce. Le confort est plutôt satisfaisant. On ne s’attendait pas à des merveilles, ça n’a jamais été le fort des voitures légères et finalement d’entrée de gamme, mais c’est plutôt bien. Sans avoir testé une Fiesta XR2 de première génération, on peut quand même se dire que l’amortissement devait être sacrément sec pour qu’on l’ait assoupli. Sur notre auto du jour, il est « à point ». Il n’en faut pas plus puisqu’à cette vitesse il est parfait, mais on ne peut pas vraiment dire qu’on soit dans une Citroën, par exemple.

La route défile mais au bout d’un moment, je choisis une petite route réputée roulante. En fait on aurait dû me dire qu’elle est marrante… mais parce qu’il faut faire un vrai slalom (et pas géant) entre nids de poule et flaques, qui peuvent d’ailleurs cacher d’autres nids de poule. Tout en 4e, voire en 3e, l’allure est raisonnable mais je peux valider l’efficacité satisfaisante du freinage de la Fiesta XR2 ainsi que le feeling de la direction. Même chose pour la suspension soi-disant assouplie : c’est du sans-filtre. Du coup, comme une Gauloise, sur une route comme ça, ça pique un peu !

Finie la torture. Au bout de cette petite route, j’en prends une plus grande, plus large… et en plus l’aiguille de température est montée. Et en ce mois de Janvier, avec une auto qui vient du sud, c’est pas si facile que ça ! Allez, j’accélère plus franchement. Le compte-tour se réveille et je tire de plus en plus sur les rapports. Honnêtement : ne vous attendez pas à une poussée de grosse sportive. La Ford Fiesta XR2 n’a que 96ch sous le capot. Après, dites-vous qu’une 104 ZS se contentait de 72 équidés. Néanmoins l’aiguille du compte-tours s’agite autant que celle du compteur de vitesse. En tout cas, jusqu’au drame.

Le drame ? Rien de grave mais on remercie chaleureusement Ford de nous avoir vendu une boîte 5 qui n’en est pas vraiment une. En vérité, comme souvent à cette époque, c’est une 4+1. Vu comme elle tire long, l’ovale aurait même pu mettre une 6e que ça n’aurait rien changé. Une fois la 5e rentrée, la Ford Fiesta XR2 est sur des rails et il faut vraiment souder le pied droit au plancher pour qu’elle gagne encore un peu plus de vitesse. Le mot vitesse de croisière est parfaitement adapté.

Heureusement la commande de boîte est meilleure que l’étagement. Hop, je remet la 4 et la XR2 repasse en mode fun. Je vais même remettre la 3 tiens. Là je m’amuse. Le moteur prend des tours. Les freins et la direction placent parfaitement l’auto qui vise le point de corde, enroule et réaccélère sans nous faire peur, malgré une chaussée moyennement sèche. Là c’est fun. Dès qu’on parle de virages et de petites relances, d’accélérations plus que de pointe, la Ford Fiesta XR2 est à son aise. En fait elle me rappelle l’AX GT, essayée sur ces mêmes routes et à la même période, avec peut-être un peu moins d’efficacité et quelques km/h rendus dans chaque virage.

En attendant, je m’amuse. La Fiesta XR2 est parfaite dans son rôle de petite auto joueuse. Je reste haut dans les tours et je choisis volontiers les routes les plus petites et les plus tortueuses. C’est là qu’elle s’amuse. Quand la chaussée s’élargit et que la rectitude devient la norme, je pousse la 4e autant que possible et cette fois je comprends comment elle peut monter à 180. Mais il me manque le vent dans le dos et une bonne descente.

La route continue, sans que j’ai trop besoin de regarder la jauge de carburant et c’est une bonne chose dans une sportive. La vie à bord est toujours bonne et l’ambiance sympathique. Et si c’était bientôt à vous de le ressentir ?

Conclusion

Une bombinette. Une petite bombe quoi. Au niveau de sa taille, de son physique ou de ses caractéristiques, la Ford Fiesta XR2 rentre parfaitement dans cette catégorie. Une auto sympathique et rigolote, qui sera une bonne alliée pour rouler au quotidien avec des performances intéressantes dans la circulation de 2023 et qui pourra vous amuser le week-end si vous choisissez bien le terrain de jeu.

Certes, ce n’est pas la plus performante du genre. Mais au moins, avec elle, vous ne serez pas le Xieme possesseur d’une 205 GTI. Et en plus elle peut vous coûter bien moins cher (on y arrive).

Les plusLes moins
OriginalePas faite pour les pointes
JoueuseIntérieur quelconque
Performante… mais pas la plus performante de la catégorie
Pas cassante
Abordable
image 5- Fiesta XR2

Gagnez cette Ford Fiesta XR2 de 1984 !

Oui, carrément ! Pour la première fois on vous propose de gagner une auto qu’on essaye ! L’initiative vient de Clément qui a lancé Ticket For Road, jeune pousse incubée à la CCI du Gard. L’idée, c’est de remettre sur la route une voiture ancienne grâce à votre soutien et de la proposer via une Tombola. Les tickets sont abordables et vous offrent en plus des réductions chez des partenaires !

Vous pouvez jouer en ligne jusqu’au Samedi 4 Février à 22h. Entre-temps, vous pourrez passer voir la voiture sur notre stand à Rétromobile (et jouer sur place). Tout ça est hyper cadré et vous aurez toutes les informations sur la page du jeu.

Ça se passe ici !

Rouler dans une autre Fiesta XR2

Vous avez raté le tirage ? Il faudra vous armer de patience puisque les Ford Fiesta XR2 ne sont pas si courantes. Néanmoins, elles se trouvent. Les beaux modèles, dans un état comme notre auto du jour, s’échangent autour des 10.000 € mais vous pourrez toujours trouver des autos moins chères mais nécessitant un peu de travail.

La principale inspection à faire : la rouille. On reste sur une auto du début des années 80 et c’est pas fou à ce niveau là. Passages de roues, bas de caisses (regardez derrière les moulure plastiques), voilà quelques points à bien surveiller. Sinon, la mécanique est fiable, mais comme d’habitude il faut qu’elle ait été bien entretenue. Les pièces se trouvent et à un bon prix. Faites juste attention aux rajouts plastiques : ils cassent, sont donc de bonne taille et surtout sont spécifiques et durs à trouver.

Fiche techniqueFord Fiesta XR2
Années1984-1989 (MkII)
Mécanique
Architecture4 cylindres en ligne
Cylindrée1598 cm³
AlimentationCarbu double corps
Soupapes8
Puissance Max96 ch à 6000 trs/min
Couple Max132 Nm à 4000 trs/min
Boîte de VitesseManuelle 5 rapports
TransmissionTraction
Châssis
Position MoteurTransversale avant
FreinageDisques Ventilés AV et Tambours AR
VoiesAV 1385 mm / AR 1339 mm
Empattement2288 mm
Dimensions L x l x h3712 x 1620 x 1334 mm
Poids (relevé)960 kg
Performances
Vmax Mesurée178 km/h
0 à 100 km/h10,3s
400m d.a17,1s
1000m d.a31,9s
Poids/Puissance10 kg/ch
Conso Mixte± 7,5 litres / 100km
Conso Sportive± 14 litres / 100 km
Prix± 10.000 €

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Gougnard

    excellent reportage sur la fiesta

    Répondre · · 23 janvier 2023 à 19 h 39 min

  2. NICOLE MONTAY

    gros moteur beaucoup de chevaux ,mais pas nettement plus rapide sur un km DA 31,9 contre 34DA pour une rallye 2 d’origine

    Répondre · · 1 février 2023 à 16 h 09 min

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