Ce dimanche 3 novembre, de nombreux présidents de club d’anciennes, de motos, des professionnels en lien avec l’automobile et des particuliers avaient fait le déplacement pour participer à une réunion concernant la future ZFE sur la côte basque. À la clé, des informations et surtout un exemple du travail qui va devoir être mené localement par les acteurs du monde de l’ancienne pour obtenir des dérogations dans les futures ZFE, celles dont on vous parlait récemment par ici.
Le lieu de la réunion :
Pour parler de ce sujet d’inquiétude, nous avons été accueillis chez “El Ritchie cars & coffee » à Urrugne. Un endroit unique à la déco vintage sur le thème des vielles mécaniques, du rock’n’roll, de la culture US. Vous pouvez vous désaltérer autour d’une boisson, café etc dans une ambiance conviviale.
Le lieu accueille également des soirées à thèmes et un rassemblement mensuel le dimanche matin. Un lieu de détente idéal en ce dimanche afin d’aborder ce sujet très tendu qu’est la ZFE.
L’ordre du jour de la réunion : pourra-t-on rouler en ancienne ?
Le sujet ZFE et véhicule anciens dont découlent nombreuses questions sont abordés par Eric Marcus (président du club CBVA), Vincent Lasfargues (délégué régional FFVE), Alexandre De Grenier (secrétaire du club DS/ID Cote basque) ainsi que Gerard Claverie (trésorier du club DS).
Parmi les autres clubs présents nous avions, Auto Moto Retro Hasparren, Auto Retro Seignanx, les vieux Machins d’Itxassou, Bas Adour Retro Chrome de Bidache, Soupapes et Pistons Hasparren, Basque Auto Passion 64, Autottiki de St Jean de Luz… et bien d’autres.
L’inquiétude de tous concerne l’interdiction ou non de rouler en voiture ancienne dans la future ZFE. Une dérogation est prévue… mais elle a fait naître des doutes. En effet dans le dossier de consultation réglementaire, chapitre 5.2, cela peut être lu :
Cela interdit donc la circulation à tous véhicules de collection de 1960 à 1995 ! Mais dans l’arrêté, il n’est pas mention de cette phrase ! S’il paraît logique que l’arrêté l’emporte sur le dossier de consultation, toutes les personnes présentes souhaitent en être assuré. Le trésorier du club DS, d’autres président de club ainsi que des professionnels se portent volontaires pour aller s’en assurer auprès de René Etchegaray, président de la CAPB (Communauté d’Agglomération Pays Basque).
La réunion a continué sur des questions de particuliers concernant la carte grise collection pour leur véhicule et des questions de professionnels inquiet pour l’avenir et le chiffre d’affaire de leur société.
Les informations sur cette future ZFE :
Elle sera en place le 1er avril 2025 (c’est pas un poisson en avance malheureusement). Elle concerne les 11 communes de la bande littorale rien que ça !
Hendaye, Urrugne, Saint-Jean-de-Luz, Ciboure, Guéthary, Bidart, Biarritz, Anglet, Bayonne, Boucau et Tarnos sont concernées. Il est noté que c’est l’A63 qui constitue une frontière claire et visible pour les usagers… mais bien sur! C’est surtout qu’inclure l’A63 poserait un véritable problème dû aux nombreux poids lourds passant par la. De fait, la future ZFE s’arrêterait à cette frontière et seule la commune de Boucau serait intégralement incluse dans la ZFE. Un casse tête !
D’ailleurs parlons en de l’autoroute, elle apparaît en jaune et même rouge sur plusieurs tableaux dans le dossier de consultation qui note quand même :
« En conclusion, cette carte montre que malgré des zones en dépassement (classe 3 et classe 4) majoritairement situé au niveau des axes majeurs de l’agglo comme l’autoroute et compte tenu des seuils réglementaires actuelles l’agglomération de Bayonne ne présente pas d’enjeux majeur pour la qualité de l’air avec un très faible pourcentage de la population présente dans des zones dites sensibles. »
Ces seuils sur cette axe viennent sûrement aussi en plus du trafic poids-lourd européen, d’une entrée Bayonne nord et Bayonne sud engorgé le matin et le soir de véhicules quasi à l’arrêt dû au dimensionnement routier ridicule. Si tout ce monde prend sa voiture, c’est la faute à l’absence totale d’une solution de transports en commun sur des horaires de travail pour quelqu’un venant “des terres”. (NDLA : J’en sais quelque chose, des bus le matin mais pas les fins d’après midi lorsque l’on termine son travail… bref).
Alors pourquoi cette ZFE malgré une situation pas si catastrophique? Tout simplement pour anticiper les futures normes européennes sur la qualité de l’air!
Comme de nombreuses ZFE, ce sont les véhicules Crit’air 5 et non classés qui seront interdits avec autorisation exceptionnelles de 24 jours (quelle générosité de la part des élus) dans l’année à condition de s’inscrire 24h avant en ligne. L’interdiction sera permanente et donc aura lieu 7j/7 et 24h/24h. Côté sanctions, pour le moment, aucune information officielle sur comment auront lieu les contrôles, mais seule une présence en bord de route des forces de l’ordres est actuellement possible. Les radars automatiques sont en effet en cours d’homologation.
Si vous voulez consulter le texte complet, c’est par ici.
En bref : il reste du travail
Cette future ZFE basque est un bel exemple de ce qui va être déployé sur tout le territoire dans les prochaines années. N’oublions pas que ce sont près de 50 ZFE qui pourraient voir le jour à moyen terme ! Ce dossier illustre la complexité des réglementations avec raisons diverses et des zones d’applications qui interrogent fortement.
Du strict point de vue de nos anciennes, cette future ZFE a voulu être conciliante… mais a créé plus de peur qu’autre chose. Personne ne sait vraiment sur quoi est basée la proposition de dérogation pour les véhicules en Certificat d’Immatriculation de Collection d’avant 1960 mais le travail des différents acteurs locaux du véhicule ancien devrait permettre une dérogation plus claire (le CIC quelle que soit l’année très certainement). À quand une proposition nationale qui permettrait d’inclure automatiquement la même dérogation dans toutes les ZFE ? C’est un autre point actuellement à l’étude, mais l’instabilité politique actuelle avec la valse des ministres et parlementaires n’aide pas.
denis
mais QUAND comprendrez-vous qu’il faut quitter cette « europe » de mdr !
· · 13 novembre 2024 à 13 h 27 min
LANNOO
on a déjà dit NON mais le président de l’époque, qui avait instauré le référendum, n’en a pas tenu compte….
· · 18 novembre 2024 à 16 h 33 min
zorglub
Habitant Grenoble, je peux vous assurer que malgré les velléités municipales, strictement rien n’est fait du coté de la préfecture en terme de mise en place d’un quelconque contrôle dans la fameuse ZFE. Continue de rouler ce qui roule. Sur le sud de la commune extrêmement paupérisé, on peut jeter un oeil sur les autos en stationnement, quasiment une sur deux n’a théoriquement plus le droit d’être utilisée. Elles le sont malgré tout. Il est aussi amusant de s’apercevoir qu’une partie de la population très « désinformée » n’est même pas au courant de l’existence de la dite ZFE. Bref une usine à gaz rendue obligatoire par l’Europe et l’Allemagne ( pays dont les vertus écolos sont un peu survendues ) et totalement inopérante. Les seuls impactés sont les professionnels, ceux qui étaient encore présents dans le centre commencent à s’exiler dans le péri-urbain ( ce qui engendre des flux automobiles accrus, résultat hilarant des politiques vertes ). ET le food truck de mon quartier, une vieille estafette qui ne peut plus avoir d’usage pro en carte grise collection a disparu. Bravo les écolos.
Pour résumer entre peur du retour des gilets jaunes ou des émeutes de banlieue, incertitudes électorales à venir, il est urgent de se hâter lentement à mettre en place des contrôles.
Par contre en Jaguar mk2 roulant 500km dans l’année je me fais invectiver comme pollueur par des gens faisant leur 12000km/an en SUV germanique. C’est génial. Merci l’Europe, merci l’écologie.
· · 14 novembre 2024 à 8 h 34 min
LANNOO
La concrétisation de la connerie de nos politiques à l’échelle de l’Europe (qui décide) mais aussi à l’échelle locale (qui applique bêtement….) ! Et ensuite nos politiques se plaignent des soucis du secteur automobile ??? des licenciements etc….
Les lois (fin des véhicules thermiques) créées de toute pièce par l’occident pour soit disant protéger notre santé font le bonheur de la Chine car on ne maîtrise rien industriellement parlant pour fabriquer en toute autonomie économique les véhicules électriques.
Les réactions de l’Europe (taxe des voitures fabriquées hors Europe) enfoncent encore plus le clou car nous sommes dépendant de la Chine dans de nombreux domaines…. et qu’en plus les marges des constructeurs chinois sont énormes quand ils vendent leurs autos chez nous…. du simple au double !
Il est temps que nos décideurs à l’échelle européenne prennent leur retraite intellectuelle, ils sont à côté de la plaque nos anciens qui n’ont jamais bossé, juste brigué des mandats et empochés les ronds qui en découlent…..
· · 18 novembre 2024 à 16 h 43 min