Essai d’une Ford Mustang Cabriolet, cruisin’ paradise !

Publié le par Benjamin

Essai d’une Ford Mustang Cabriolet, cruisin’ paradise !

Cela faisait une éternité qu’on avait pas essayé de Mustang. Et il faut bien dire que notre ressenti mécanique s’est amélioré… et que la légende américaine est toujours aussi désirable. Aussi, comme on a un spécialiste du modèle juste à côté, on s’est décidé à remettre une pièce dans le jukebox. Coupé Hard-Top que je trouve si élégant ? Fastback si mythique ? Vu que le soleil de Juin est de la partie, non, je vais parfaire mes coups de soleil (à défaut de bronzage) et c’est une Ford Mustang Cabriolet qui va m’y aider.

Notre Ford Mustang Cabriolet du jour

Rien de plus reconnaissable qu’une Ford Mustang Cabriolet. Et c’est normal. Quand la reine des Pony Cars débarque en 1964, la découvrable fait partie des deux versions proposées. Le coupé Fastback n’arrivera que l’année suivante pour compléter la gamme.

Notre auto du jour est parfaite dans les champs de fin de printemps. Avec son Nightmist Blue d’origine en superbe état, cette teinte la rend à la fois discrète, sobre et élégante. On avouera que ce sont trois termes qui ne collent pas à toutes les Mustang !

Ford Mustang Cabriolet 1966 par Mark pour News dAnciennes 8- Ford Mustang Cabriolet

La Ford Mustang Cabriolet reste, en 1966, encore très proche du modèle original, extérieurement parlant en tout cas. C’est la calandre qui permettra de la reconnaître avec sa grille à barrettes horizontales et l’absence de barres chromées partant du symbole central. Comme sur toutes les ‘Stang, ce n’est pas le rond bleu de son constructeur qui est mis en avant. La Ford Mustang Cabriolet est une Mustang avant d’être une Ford. Le nom du constructeur est cependant rappelé juste au-dessus avec des lettres chromées au bout du long capot.

La calandre bien avancée, les phares reculés et rejetés de chaque côte, on est bien en présence d’une face avant de Mustang de première génération. Le pare-chocs est on ne peut plus simple, même si sa forme n’est pas rectiligne. À vrai dire, ça joue dans l’impression d’élégance. En dessous on retrouve des butoirs qui serviront plus à protéger des trottoirs que des autres autos et un bouclier uniquement percé par les clignotants.

Le profil est évidemment familier. On voit tout de suite pourquoi le coupé a été appelé « Hard-Top Coupé ». La Ford Mustang Cabriolet semble simplement décapsulée avec une découpe précise autour de la ligne créée en prolongement du capot et donnant une « hanche » à l’américaine juste après la portière.

Ce profil est simple, efficace. On y retrouve comme ornements les « Rallye Wheels » et deux monogrammes : le 289 tout à l’avant et le Mustang derrière la roue. Le bas de caisse argenté souligne bien la ligne et la vraie fausse entrée d’air crée deux plis, depuis l’avant jusque sur la portière, qui structurent l’ensemble.

La malle est plate et la Ford Mustang Cabriolet cache bien sa capote. D’accord, ça dépasse un peu, mais c’est bien intégré et le couvre-capote bleu est parfait dans son rôle.

L’arrière est très classique, très américain aussi. La malle est haute, entourée par deux ailes bien dessinées, mais loin des ailerons qui ont garni l’arrière des Thunderbird (par exemple) 5 ans auparavant. En dessous de son seuil on retrouve un gros « bouton » qui représente le Mustang. Vous pourriez être amené à le manier souvent… c’est le bouchon de réservoir ! De chaque côté on retrouve les feux typique de la Mustang, et ça continue encore aujourd’hui, avec trois bandes plus ou moins verticales.

La « moustache » qui sert de pare-chocs a une forme typiquement américaine et surplombe la plaque carrée de la Ford Mustang Cabriolet. En dessous, on retrouve le même genre de butoirs à trottoirs qu’à l’avant, et de chaque côté… ce ne sont pas les pots d’échappement mais c’est bien de la déco !

On termine cette inspection en règle de notre modèle 1966 en soulignant qu’à l’arrière on ne trouve aucune trace du nom du constructeur !

À l’intérieur : ce rêve bleu

Une config bleu sur bleu, ce n’est pas si courant… mais il faut bien dire que cet intérieur change du sempiternel intérieur crème. C’est élégant, distingué… oui on parle toujours d’une Ford Mustang Cabriolet. Ajoutons que le tout possède une belle patine, que les ajustements sont suffisamment corrects pour faire rougir une Ferrari (facile) et on se retrouve avec un intérieur séduisant du pare-brise à la capote.

Ford Mustang Cabriolet 1966 par Mark pour News dAnciennes 27- Ford Mustang Cabriolet

Sous les casquettes symétriques, on retrouve un tableau de bord apparu avec ce millésime 1966 comprenant un compteur de vitesse central de grande taille, entouré, à gauche de la jauge à essence et de pression d’huile tandis qu’à droite on retrouve le témoin de charge et la température d’eau. Bien discrets, deux petites ampoules vous rappelleront que les clignotants sont mis. Sous ce tableau, on retrouve les différentes commandes actionnables via des boutons à tirer.

Le centre de la planche de bord est occupé par l’autoradio, la boîte à gant est face au passager. Le tunnel de transmission est bien simple, avec le levier de commande de la boîte auto qui trône dessus.

La sellerie fait son effet, avec toujours ce bleu, qu’on retrouve aussi aux places arrières de la Ford Mustang Cabriolet. Celles-ci sont assez grandes pour accueillir des adultes qui n’ont pas été draftés en NBA.

Sous le capot : un inévitable V8

Vraiment inévitable ? Pas de surprise sur notre Ford Mustang Cabriolet du jour puisque le logo 289 nous l’avait annoncé. Pourtant, on pouvait toujours choisir une autre motorisation en 1966 : le 6 en ligne de 200ci et 120ch. Il faut bien avouer que le V8 289ci, 4,7 litres donc, avait plus de fans, avec des puissances qui variaient selon les versions, de 200 à 271 ch.

Ici on retrouve bien une version « de base » avec 200ch qui prend presque toute la place sous le capot. Avec ses éléments peints en bleu, difficile de faire plus dans le ton de l’auto. Il est ici accouplé à une boîte auto à 3 rapports.

Pour le reste de la technique, la Ford Mustang Cabriolet fait dans le simple, voire le rustique. L’auto était pensée pour la grande diffusion et des solutions trop évoluées auraient fait grimper l’addition. Du coup on retrouve bien des freins à tambours ou un pont arrière rigide.

Au volant de la Ford Mustang Cabriolet

L’avantage des autos américaines, c’est que l’accès à leur bord est toujours facile. Dans le cas de notre Ford du jour, le fait qu’elle ait tombé le haut rend la chose encore plus simple. Le volant a beau être énorme, on passe facilement en dessous. Pas de ceinture à boucler, mais un V8 à démarrer. Dans le genre formalité, ça se pose là. Le grondement est sourd, évocateur et discret.

Pied sur le frein, sélecteur de vitesse sur drive, il ne reste qu’à relâcher doucement pour que la belle ne s’élance. Je n’ai pas évoqué l’accélérateur : c’est normal, je n’en ai pas besoin. Je ne cherche pas à taquiner le chrono sur le quart de mile et c’est le couple qui met doucement la Ford Mustang Cabriolet sur la route. Avec ce genre d’engin, l’arrivée du premier ralentisseur est une bonne chose puisque ça permet de tester le freinage. Le toucher de la pédale n’a rien de compliqué et la décélération est bonne, mais sans plus.

J’apprivoise ce cheval sauvage qui a l’air bien civilisé. Christophe me fait juste remarquer que j’aurais pu y aller au stop, le V8 l’aurait permis. Au lieu de ça, je patiente et profite du soleil. Quand la nationale se dégage, je m’y engage sans forcer sur le pied droit. La direction est tellement souple, carrément molle en fait, que j’avoue en mettre un poil trop. Mais très vite l’américaine retrouve son cap. Calé à 30, miles per hour, le bruit du moteur est à peine perceptible. L’agrément est sensible. En sortie d’agglomération, une pression sur l’accélérateur permet de me caler à 50, toujours en mph, et de me caler sur ce rythme de croisière.

Rien de plus facile pour la Ford Mustang Cabriolet que de tenir ce rythme. Le moteur semble plein comme un œuf et maintient la vitesse sans peine. Les montées, les virages, bref, tout ce qui fait une bonne route bien de chez nous, rien ne fait peur à notre américaine. Les traversées de village se font piano, juste en soulageant l’accélérateur, les relances en sortie peuvent se faire rapidement… mais pour le moment, j’avoue que je ne fais que profiter d’une balade tranquille.

La route devient plus petite. Après avoir testé l’agrément, je vais pouvoir jauger des qualités dynamiques de la Ford Mustang Cabriolet. Parce qu’au final on se retrouve quand même avec un cabriolet de 225ch ! Il faut avouer que quand on a besoin d’accélérer, on sent… le couple. Ne cherchez pas encore la puissance, la boîte de vitesse n’est pas d’une rapidité folle mais permet de bien enchaîner les virages. Si elle ne rétrograde qu’en sortie de virage, et seulement si vous accélérez assez fort, elle ne mérite pas d’être forcément pointée du doigt. Après tout, ça fait partie du tableau.

Ford Mustang Cabriolet 1966 par Mark pour News dAnciennes 4- Ford Mustang Cabriolet

Les virages sont avalés assez sereinement. La direction assistée est toujours aussi avare en remontées d’informations mais place la Ford Mustang Cabriolet là on le souhaite et sans effort. Et quand on veut accélérer fort, on peut. Il y a quand même un V8 sous le capot, une mécanique qui fait le bonheur de bien des pilotes en course historique. Sauf que là, on ne parle pas d’une version vitaminée mais « juste » d’une version de 200ch. La poigne est bien présente quand la boite s’autorise à trainer sur son rapport et le cabriolet peut vite filer à de grosses vitesses, celles que le Sherif se fera un plaisir de vous reprocher.

Le V8 accompagne cette belle accélération en se rendant sonore. Le son typique d’une américaine, plein de poigne, rocailleux, grave. Et n’espérez pas que le timbre change dans les tours : la puissance maxi est atteinte à 4400 tours !

Par contre, quand on accélère comme ça, le virage arrive vite. Et il faut alors sauter sur les freins. Ces organes là contrastent vraiment avec le fonctionnement du moteur. Quand le V8 est volontaire et sait montrer l’étendue de ses capacités, les freins font la sourde oreille. Le toucher de la pédale n’est pas mauvais, c’est l’efficacité du système qui est limite. L’américaine ralentira bien, mais rouler fort pourrait générer des sueurs froides. Il faut bien anticiper, freiner en ligne et tout ira bien.

La Ford Mustang Cabriolet n’est clairement pas prévue pour jouer dans une spéciale de rallye, les virages pris trop fort entraîneront un sous-virage évident, que vous ayez anticipé ou non. On peut rouler à bon rythme. Mais pas trop fort.

Alors je calme le jeu. Il aura été bien court, mais suffisant pour se rendre compte que ce cabrio américain n’y est pas à l’aise. Mais encore une fois : il n’est pas fait pour ça. Je prends autant de plaisir à son volant avec une conduite coulée, en libérant la mécanique de façon mesurée, juste assez pour ressentir la belle poussée du V8 sans avoir peur du prochain virage.

C’est ça, le jeu que la Ford Mustang Cabriolet préfère. La conduite à la portière, qui serait possible si je faisais quelques 30 cm de plus. Que la route soit large ou pas, qu’elle soit cabossée ou bien lisse, le confort reste largement suffisant et la conduite sous le beau soleil de ce début d’été est un plaisir… à vivre au long cours.

Ford Mustang Cabriolet 1966 par Mark pour News dAnciennes 35- Ford Mustang Cabriolet

Conclusion :

V8, 289ci, 200ch, oubliez tout ça ! Ce n’est pas pour son V8 et sa puissance qu’il faut acheter rouler en Ford Mustang Cabriolet. Pourtant, ce sont aussi des ingrédients indispensables à l’expérience. Parce que cette américaine, c’est un tout. Une auto que vous n’achèterez pas pour ses performances mais dont les performances vous rendront la conduite facile, agréable.

La Ford Mustang Cabriolet, c’est typiquement le genre d’auto que vous prendrez dans votre garage pour faire votre balade dominicale à la cool, tout seul ou avec toute la famille. Une auto d’agrément qui n’a de sauvage que le Pony sur la calandre.

Les plusLes moins
ConfortablePas sportive pour un sou
Le coffre du V8Freinage « just »
Facilité de conduitePeu communicative
Le mythe Mustang
CritèreNote
Budget Achat10/20
Entretien14/20
Fiabilité16/20
Qualité de fabrication14/20
Confort16/20
Polyvalence17/20
Image19/20
Plaisir de conduite15/20
Facilité de conduite18/20
Ergonomie18/20
Total15,7/20

Conduire une Ford Mustang Cabriolet

On parle d’un cabriolet, américain, des années 60… qui est, heureusement, trouvable assez aisément en France. La cote grimpe petit à petit, de chaque côté de l’atlantique avec une accélération encore plus nette sur les plus beaux modèles.

Celui qu’on a essayé est en vente, chez Wildcars, avec la révision et freins et amortisseurs neufs. Un beau modèle proposé à 42.500 €. Tous les détails sont ici.

Ce prix reflète bien le marché. Il faudra mettre plus de 35.000 € pour avoir un beau modèle qui ne soit pas sorti du conteneur « en l’état » et certains, soit dans un état d’origine proche du musée, soit totalement restaurés à grands frais, pourront même tendre vers les 50.000 €.

Pour ce qui est de la mécanique, les Ford Mustang Cabriolet n’ont pas besoin de faire appel à un spécialiste des voitures US. Le fait qu’elles soient « rustique » les rend accessibles à la plupart des mécanos, mais choisissez quand même quelqu’un qui sait ce qu’est un carbu.
Pour l’état de l’auto, chassez la rouille, y compris à travers une peinture trop clinquante, vérifiez le bon fonctionnement du moteur ET de la boîte. Pour les pièces, vous trouverez tout ce qu’il vous faut en écumant le web !

Merci à Kristoff de Wildcars pour cet essai… en attendant d’autres Mustang !

Fiche techniqueFord Mustang Cabriolet
Années1966
Mécanique
Architecture8 cylindres en V
Cylindrée4736 cm³
AlimentationCarburateur double-corps
Soupapes16
Puissance Max200 ch à 4400 trs/min
Couple Max409 Nm à 2400 trs/min
Boîte de VitesseAutomatique 3 rapports
TransmissionPropulsion
Châssis
Poisition MoteurLongitudinale centrale
FreinageTambours AV et AR
VoiesAV 1422 mm / AR 1422 mm
Empattement2743 mm
Dimensions L x l x h4613 x 1727 x 1305 mm
Poids (relevé)1420 kg
Performances
Vmax Mesurée175 km/h
0 à 100 km/h9,5s
400m d.a16,8s
1000m d.a30,4s
Poids/Puissance7,1 kg/ch
Conso Mixte± 16 litres / 100km
Conso Sportive± 22 litres / 100 km
Prix± 40.000 €

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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