Qui dit hiver… dit mauvais temps. Alors, oui, nombre de propriétaires de voitures anciennes profitent de ces conditions pour leur refaire une santé et attendent les beaux jours. Mais ce n’est pas parce que le 1er Novembre est passé et le 1er Avril pas encore arrivé qu’il faut obligatoirement rester au garage. Rouler en voiture ancienne, en hiver, c’est possible, mais ça demande quelques précautions et de la préparation !
Légalement : pas de problème !
On vous le dit, ne vous réfugiez pas derrière des soucis légaux. C’est la même chose que pour ceux qui croient encore qu’une Carte Grise Collection interdit de sortir du département (et ils sont nombreux). Il y a bien des restrictions de circulation pour les anciennes, et encore, même les ZFE s’assouplissent devant les véhicules présentant un Certificat d’Immatriculation de Collection, mais rien ne vise particulièrement la saison hivernale et c’est totalement logique.
Côté assurance, pas de panique. De votre courtier local et spécialisé dans les voitures anciennes à votre assurance en ligne Macif (par exemple), aucune mention ne vous interdira de rouler en hiver (ou alors vous êtes tombés sur une assurance particulièrement regardante). Il n’y a personne à prévenir et il faut rappeler qu’une voiture, même assurée comme une voiture ancienne, c’est fait pour rouler avant toute chose. Donc allez-y sans vous poser de questions légales.


Des précautions à prendre quand même
En fait, rouler en hiver en voiture ancienne implique de prendre… autant de précautions qu’en été. Et oui, nos mamies ne sont pas des voitures si normales que ça et ne fonctionnent pas comme les autres. De fait, il y a quelques petites choses à surveiller
Vos pneus… et encore vos pneus
C’est trèèèès important. Les pneus des anciennes sont trop souvent des équipements négligés. En hiver plus que lors de toute autre saison, les soucis peuvent arriver de ces quatre (ou trois pour certains aventuriers) bouts gomme qui vous tiennent sur la route.
Premier souci : le froid. Quel que soit l’état de vos pneus, l’hiver, par définition, il fait plus froid que le reste de l’année. C’est dans l’air, mais c’est aussi au sol. Si les écuries de sport automobile utilisent des couvertures chauffantes pour garantir un bon fonctionnement, ce n’est pas pour rien. Le pneumatique gagne en adhérence (en plasticité en fait) avec la température. Comme un chewing-gum qui sera plus mou au chaud dans votre bouche. Du coup, sur sol froid, il va avoir tendance à moins adhérer. Il faut y penser au démarrage, avec les pneus froids, mais ne pas oublier que même en chauffant, l’adhérence sera plus faible qu’en été !
Deuxième souci : faites attention à l’usure. Oui, il faut le faire tout le temps et il est vrai qu’on contrôle un peu moins souvent les pneus de ses voitures anciennes. Mais l’hiver il ne fait pas que froid, c’est souvent humide également. Si vos sculptures sont en fin de vie, au-delà même de l’amende que vous risquez, vous aurez d’autant plus de chances d’être dans une situation périlleuse.
Troisième souci : l’âge du pneu. Là encore, il faut faire attention tout le temps, mais en hiver encore plus. Quand le pneu vieillit, il perd de la plasticité (encore plus qu’avec la baisse de température). Vous perdrez donc en adhérence et ça va beaucoup de sentir sur sol mouillé MÊME si vos sculptures sont parfaites. Alors pensez à changer vos pneus si ils ont plus de 10 ans (vérifiez le DOT pour ça).
Quatrième souci : la loi montagne. Vous savez que depuis quelques années la loi vous oblige à avoir des « dispositifs adaptés » pour pouvoir rouler dans certains départements avec n’importe quelle voiture et ainsi s’éviter des ennuis en se faisant piéger par la neige. On pense évidemment aux pneus hiver (voire aux cloutés dans les pires conditions) mais il ne sont pas forcément disponibles sur toutes les voitures anciennes (déjà qu’on a parfois du mal à trouver des pneus été). Pour autant, le dispositif peut aussi être un set de chaîne ou de « chaussettes ». Alors équipez-vous !



Le lavage, c’est pas que pour l’éclat
Retour d’expérience. Il y a quelques semaines, nous sommes allé essayer une rare Porsche 964 Jubilé (c’est à voir ici). Le temps était parfait pour des photos puisque la neige était au rendez-vous. Une neige déjà « attaquée » par les services départementaux et nous avons croisé une saleuse. Premier réflexe du propriétaire une fois terminé ? L’emmener au lavage. Non pas pour enlever toutes les éclaboussures, même si c’était nécessaire, mais pour enlever cette eau salée qui aurait pu s’infiltrer et donc attaquer le métal.
Le lavage ne sera pas utile que si la route a été salée. Dans ces cas là, c’est obligatoire, mais ça peut aussi l’être si il y a trop de boue. Quand elle s’accumule dans les passages de roues, elle crée des zones… qui ne sèchent pas. Là aussi, on appelle cela des nids à rouille.
Donc n’oubliez pas, le lavage d’une voiture ancienne en hiver, c’est indispensable pour bien la conserver !
L’éclat, c’est aussi les phares
Les jours sont plus courts, c’est certain. Et vous vous connaissez, vous partez pour 10 minutes mais la route entre St-Just-un-Tour et Sainte-Epingle-à-Sanquatrevain est quand même sympathique en toute saison. Et voilà que vous vous embarquez pour un roulage qui vous mène jusque 16h30. Et à 16h30 en hiver, il vaut mieux y voir quelque chose.
L’éclairage sur une ancienne peut vite être problématique. Entre une voiture ancienne en 6V et une autre en 12V mais dont le faisceau a son âge, on a tôt fait de ne rien y voir. Voir la route, c’est quand même très utile, et il faut aussi penser… à être vu ! C’est l’autre face de la pièce et c’est indispensable d’y penser. Des feux arrières quasi inopérants pourraient faire peur à d’autres conducteurs, surtout si votre voiture n’est pas un missile ou que vous roulez « à votre rythme ».
Vérifiez donc cet éclairage, l’avis favorable du contrôle technique ne suffit pas forcément, et si besoin vous pouvez passer aux LEDs pour être assurés de vous en sortir. 6V, 12V, H7 ou codes européens, les solutions existent chez Lasercar notamment.

Pensez à la faire chauffer
Là encore, il faut faire chauffer sa voiture en toutes saisons. L’avantage de l’hiver c’est que la surchauffe arrivera bien moins vite (et si elle arrive, c’est un signe qu’il faut étudier le problème de plus près). Par contre, certaines voitures vont avoir du mal à chauffer. Le souci c’est qu’un moteur tourne quand même bien mieux à chaud. Le métal se dilate et les ajustements deviennent optimaux. Il faut donc attendre le bon moment pour pouvoir atteindre des performances correctes ou « taper dedans » si le cœur vous en dit.
En hiver, n’hésitez pas à faire chauffer votre voiture bien en avance. Cela permettra d’avoir plus vite la bonne température, très utile si vous vous retrouvez sur une voie rapide quelques minutes après être parti de la maison par exemple. Vous pouvez aussi, comme on le voit sur certaines avant-guerre notamment, cacher le radiateur derrière une protection qui réduira le refroidissement.
Bonus : dans le cas où votre ancienne dispose d’un chauffage (oui, ça n’a rien d’automatique), vous serez bien mieux à l’intérieur.


Conclusion :
On est partisan d’une chose : roulez ! En toutes circonstances, roulez. Par contre, faites aussi attention à ne pas le faire n’importe comment et l’hiver est typiquement la saison où vous devrez prendre le plus de précautions !
Duchemin
Excellent article, presque complet. Il y manque le gonflage des pneus. En hiver, surtout sur la neige, il est mieux de surgonfler pour limiter la surface de contact. Le contraire d’un été très chaud, ou surtout sur le sable, où il faut diminuer la pression.
· · 25 décembre 2024 à 9 h 43 min