Acheter une Ancienne, où se trouve votre voiture de course sur l'échelle de Jenkinson ?

Publié le par Benjamin

Acheter une Ancienne, où se trouve votre voiture de course sur l'échelle de Jenkinson ?

« C’est une vraie », « On voit que c’est une réplique », « C’est un doublon, il a la même au garage ». Voilà un sujet de discussion souvent abordé par les amateurs de voitures anciennes, en particulier en ce qui concerne les autos de course. Beaucoup sont totalement authentiques, d’autres de très belles copies et certaines sont carrément douteuses. Pour les situer, savez-vous qu’il existe l’échelle de Jenkinson ?

Qui est Denis Jenkinson ?

Denis Jenkinson c’est avant-tout un journaliste qui fut extrêmement respecté dans le monde de la course auto. Tout le monde lui répondait et il était au courant de tout ce qui passait sur un circuit de F1. Il s’est fait connaître en étant le « singe » champion du monde de side-car en 1949 mais surtout en relatant de l’intérieur la victoire de Stirling Moss aux Mille Miglia, sur la Mercedes 300 SLR qu’il copilotait.

Mais si on parle de lui aujourd’hui c’est pour sa création de 1986. Dans le milieu de la course auto depuis les années 30, il a vu des autos extraordinaires écrire l’histoire du sport auto. Mais ces autos sont alors de plus en plus copiées, que ce soit sur les circuits, dans les musées ou dans les collection privées. Il écrit alors Directory of Historic Racing Cars – The Surivors-Genuine, Athentic & Facsimile. En 190 pages il décrit des autos de course, mais surtout leur degré d’authenticité. Forcément certains ont les oreilles qui sifflent… mais tout est vrai ! Dans ce livre il propose une échelle de notation des autos.

Denis Jenkinson disparaît en 1996, un an après sa retraite et reste un grand nom de l’histoire du sport automobile plus de 20 ans après sa mort.

L’échelle de Jenkinson :

Jamais utilisée de façon officielle, l’échelle de Jenkinson est pourtant simple à mettre en oeuvre. Le souci c’est qu’autant les autos authentiques seraient à leur avantage, autant d’autres seraient vues totalement différemment. Dévolue aux autos de course, l’échelle de Jenkinson peut au final s’appliquer à toutes les autos anciennes.

Sept paliers composent cette échelle.

1 : les originales

Par originale Jenkinson entend une auto de course qui n’a jamais été modifiée entre sa sortie de l’atelier et l’instant présent. Même pas un boulon. Et pour une auto de course, qui a couru, et bien c’est tout simplement impossible !

2 : les véritables

On retrouve ici des autos qui se présentent dans une configuration technique et esthétique la plus proche possible de l’origine. Seules les pièces d’usure ont été changées, et encore, il faut que ça ait été fait avec des matériaux et des formes identiques à l’origine. Ça existe, mais ça ne court pas les rues.

3 : les authentiques

C’est ce qu’on appelle souvent l’état d’origine et au final plus simple à obtenir que ceux précédemment cités. Les authentiques de l’échelle de Jenkinson sont des autos qui n’ont jamais été modifiées ou ont été remises dans leur configuration d’origine, ou encore une configuration qu’elles ont eu à un moment donné. Le tout en utilisant livrées et pièces d’origine. Pas simple lorsqu’il s’agit d’autos ayant eu une grande carrière, mais pas impossible à trouver.

4 : les résurrections

Cet indice de l’échelle de Jenkinson est très répandu dans le monde de la voiture de grand prix d’avant-guerre, notamment quand on parle de Bugatti. Ici l’auto se présente avec une majorité d’éléments d’origine, après qu’elle ait été démantelée, phagocytée et qu’on l’ait reconstruite.

5 : les reconstructions

Les reconstructions sont l’inverse des résurrections. Ici seuls quelques éléments d’origine sont conservés et tout le reste est constitué d’élément refabriqués… ou pris sur d’autres autos du même modèle. Là encore les Bugatti sont un bel exemple et les différences de prix entre deux modèles peuvent venir de la différence entre résurrection et reconstruction.

6 : une reproduction

Rien n’est d’origine. Pourtant l’auto est une copie totalement (ou pas d’ailleurs) conforme d’une autre, mythique, qui a disparu ou se présente dans une autre configuration. Pour autant il faut que ce soit bien fait, avec des éléments d’époque ou au moins refabriqués « comme à l’époque ». Les continuations faites par les constructeurs sont à classer ici. Mais on peut aussi évoquer les « doubles » ces autos de course, réalisées pour courir quand l’authentique est au garage.

7 : les doublons

Imaginez deux reconstructions faites à partir d’organes différents renvoyant au final… à la même auto ! C’est une chose rare mais pas tant que ça. On compte ainsi plusieurs Bugatti (encore) dans ce cas mais aussi des autos plus récentes comme des Alfa Romeo TZ.

Et si on utilisait l’échelle de Jenkinson ?

Le meilleur moyen d’utiliser l’échelle de Jenkison ? Tout simplement que les vendeurs spécialisés et les maisons de vente s’y mettent. Mais c’est risqué. Combien de propriétaires seraient alors lésés en apprenant que leur auto n’est pas si authentique que cela. D’autant qu’il faut un fond d’archives énormes ! Jenkinson l’avait. Tout le monde ne peut malheureusement pas en dire autant.

Source principale : l’Authentique n°6

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Jacques Lucarelli

    Bonjour,

    Quand je lis:
    « Seules les pièces d’usure ont été changées, et encore, il faut que ça ait été fait avec des matériaux et des formes identiques à l’origine. Ça existe, mais ça ne court pas les rues. »

    Je comprends que l’on change les amortisseurs, garnitures de freins, disque, voire mécanisme d’embrayage, sans perdre la qualité « véritable ».

    Mais qu’en est-il de la moquette, du ciel de toit, de la sellerie, qui sont des éléments esthétiques et de confort, mais qui s’usent avec l’usage et le temps?

    Bien à vous, et je vous souhaite une belle fête de Noël, entouré de ceux que vous aimez!

    Jacques Lucarelli

    Répondre · · 23 décembre 2019 à 9 h 14 min

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