Pontiac GTO : le début de l’ère Muscle Car

Publié le par Ludovic

Pontiac GTO : le début de l’ère Muscle Car

Premier essai pour moi au sein de News d’Anciennes et on peut dire je commence plutôt bien ! Direction Fontainebleau et plus précisément à la salle des ventes Osenat pour tester une mythique Pontiac GTO en rare version convertible ! Voici donc ma première expérience de testeur automobile à bord de celle considérée comme la première des Muscle Car.

Première Muscle Car ? Vraiment ?

Au final personne ne le sait vraiment puisque les Muscle Car désignent les véhicules américains dotés de moteurs puissants (souvent V8) comme la Chrysler C-300 née en 1955 alors que d’autres disent que les Muscle Car sont nées au tout début des années 60. Mais ne rentrons pas dans le débat !

Pour en revenir à la Pontiac GTO, on doit sa création à trois hommes très novateurs qui décidèrent de ne pas obéir à un ordre venu plus haut dans la hiérarchie. En effet, soucieux de donner une nouvelle image de leur firme, General Motors interdit en 1963 et à toutes ses filiales de faire participer leurs véhicules à des courses automobiles. C’est à ce moment-là, et malgré les directives de GM, que Pete Estes alors directement général de Pontiac accompagné de son ingénieur en chef John DeLorean, décident de consacrer leur temps au premier modèle « Tempest » introduit en 1961. Commençant par un moteur V8 326 ci (5,3 L) à carburateur quatre-corps, ils sont surpris par les performances d’un tel véhicule, notamment grâce à la légèreté de la carrosserie. Par la suite, dans un souci de constante amélioration, ils décident de tester un V8 389 ci (6,4 L) de 325 ch et mieux : V8 421 ci (6,9 L). Le résultat est concluant.

En 1964 et malgré le peu de vente du modèle de 1961, c’est décidé, il faut faire toujours mieux ! Moteur toujours en V8 de 325 ou 348 ch suivant la carburation, suspension et freins plus robustes. Accompagnés du responsable du budget de l’agence de publicité de Pontiac de l’époque, les trois hommes continus leurs expérimentations. Le mythe est prêt !

Malgré les directives et le mécontentement des dirigeants de Général Motors, le projet est lancé malgré le peu de succès attendu.

Contrairement aux ventes attendues, l’option GTO (nom donné par John DeLorean et inspiré de la Ferrari 250 GTO signifiant Gran Turismo Omologato en italien) est un véritable succès ! Notamment grâce aux jeunes américains qui y trouvent une voiture performante et à un prix abordable. Avec des ventes supérieures à six fois ce qui était prévu, Général Motors change d’avis et donne le feu vert pour continuer la production.

Malgré le succès en constante évolution des Muscle Car, la Pontiac GTO tire sa référence en 1974 précédé et suivi de nombreuses voitures de la même catégorie (Chevrolet Chevelle, Ford Mustang, Dodge Charger, …).



Notre star du jour

Il s’agit donc bien d’une Pontiac GTO de 1970 mais en rare version convertible ! Une chance pour moi puisqu’elle a été construite à seulement 3615 exemplaires !

En Europe depuis ses débuts, on peut dire que notre américaine est plutôt habituée au bitume français. Ayant subi très peu de modifications, elle a gardé une grande partie de ces attributs excepté une peinture neuve. La capote fonctionne parfaitement, vu le beau temps, il aurait été bête de ne pas en profiter !

Prêtée par la salle des ventes Osenat en plus de la Ferrai F365 GT4 2+2 que vous avez pu découvrir sur News d’Anciennes, nous avons pu la dévisager sous toutes ses formes sur le site du grand parquet de Fontainebleau.

L’extérieur, en grand.

Avec un poids de 1,715 tonne à vide, une longueur de 5,98m et une largeur d’1,90m pour 1,33m de hauteur, on peut dire que la Pontiac GTO est une voiture à l’image de la nationalité de son constructeur ! Lignes carrées et interminables, il faut dire qu’elle est imposante sur nos petites routes françaises !

En version convertible, on perd un peu le côté sportif de la version coupé mais rassurez-vous, ça reste un monstre des légendes américaines. Avec juste ce qu’il faut en chrome, on apprécie la simplicité et l’efficacité des lignes de cette auto.

À l’avant, on y retrouve une calandre imposante séparée en deux et entourée de 4 feux intimidants. Plus bas, deux feux de brouillard sont intégrés à la carrosserie pour assurer une meilleure visibilité au conducteur. Sur l’immense capot de la Pontiac GTO, on trouve un outil assez original puisqu’il s’agit d’un compte-tours extérieur. Comme quoi on a rien inventé de récent avec les compteurs tête haute !

Quant à l’arrière, rien d’étonnant puisque le capot du coffre est aussi long qu’à l’avant. Fidèle au Muscle Car, on y retrouve de larges feux. Quant à la capote, elle se rabat dans l’habitacle et ne pose donc pas de problème de visibilité pour le conducteur.

L’intérieur, toujours en grand !

Toujours à l’image de la démesure américaine, l’intérieur est immense et très confortable, les sièges en cuir sont de bonne qualité. Le style mélange plastique, imitation bois et aluminium pour un intérieur qui sent bon les années 70 ! Malgré plusieurs décennies, on peut dire que l’intérieur de cette GTO a plutôt bien résisté aux effets du temps.

Equipée d’un volant à trois branches, elle dispose d’une jauge de température, d’un compteur en miles et d’une horloge 12 et 24h en plus du compte-tours intégré au capot comme cité plus haut. Les boutons se trouvent facilement à gauche et à droite du volant. Enfin, un autoradio Blaupunkt d’époque est présent et habille parfaitement le tableau de bord.

Côté technique

Notre Pontiac GTO est dotée d’un moteur V8 de 6548 cm3 16 soupapes délivrant 363 chevaux qui assure parfaitement la propulsion de l’auto. Elle est équipée d’une boîte automatique à 3 rapports. Niveau freinage, ce sont des tambours de 241mm de diamètre à l’avant et à l’arrière qui font le boulot, de quoi freiner timidement notre américaine.



Au volant d’un paquebot

Puis vint le moment de l’essai ! Avec tout de même une certaine appréhension, je m’installe sur le siège conducteur, inspecte le gabarit en largeur, puis en longueur : on se sent très vite petit une fois à l’intérieur ! Du haut de mon 1m71, j’avance le siège pour être plus à l’aise au niveau des pédales puis pose les mains sur le volant. Le bout du capot avant est loin, très loin après le compte-tours plassé sur celui-ci.

N’ayant pas eu l’occasion de conduire d’autres anciennes autres que ma Coccinelle de 1957 (et la Porsche 911 que vous avez pu voir sur News d’Anciennes), mon accompagnateur et responsable de la voiture me briefe avant de me lancer. Direction très sensible, voiture peu stable sur nos routes et surtout problème de réglage du carburateur qui fait systématiquement caler le moteur si le pied n’est pas en appui sur la pédale de l’accélérateur. Bref, la pression monte d’un cran et je me vois déjà en pleine galère en plein rond-point à trois voies ! Mais pas de panique, on se met d’accord. Si le problème se présente, c’est mon accompagnateur qui redémarrera la voiture pour ne pas noyer le moteur.

Moteur…

Je laisse ensuite mon passager tourner la clé (parce qu’elle a aussi du mal à démarrer) en prenant soin de laisser mon pied droit sur l’accélérateur. Levier de vitesses en position « Démarrer », c’est le moment, la voiture s’élance doucement. Pour tester le freinage, je lâche l’accélérateur pour arriver sur la pédale de frein, la voiture répond bien puis s’immobilise rapidement, le moteur a calé ! Mon premier essai commence plutôt mal malgré la facilité de l’automatique. On recommence : pied sur l’accélérateur, redémarrage et on relance la voiture grâce au levier de vitesses en position « Démarrer ». Cette fois-ci c’est parti, on garde au maximum le pied sur l’accélérateur et on laisse même le levier en position « S » habituellement utilisée sur routes en pentes ce qui lui permet de garder un meilleur ralenti sans pouvoir exploiter le meilleur de l’auto.

… et action !

Dès le premier kilomètre, je suis très étonné de ce que je ressens par rapport à tout ce que j’ai pu entendre jusqu’ici sur les américaines. On m’avait toujours décrit ces grosses voitures comme difficiles à manier, lourdes à l’accélération et instables sur les routes. Au final, je trouve cette Pontiac GTO plutôt agréable à conduire ! L’accélération est franche, le V8 répond bien et à même tendance en donner trop à entendre les pneus crisser légèrement sur le bitume. Je reste tout de même à allure modérée par sécurité et m’efforce à rouler plus à gauche car la voiture est large.

Au niveau de la direction, j’agrippe le volant car la sensibilité est telle que j’ai l’impression d’avoir une direction assistée électrique entre les mains ! C’est impressionnant comme le moindre petit à coup est transmis aux deux roues avant positionnées deux mètres plus loin.

Sinon dans l’ensemble c’est plutôt agréable. Cheveux au vent, mon premier V8 sait se faire entendre mais n’est pas désagréable avec l’absence de toit. A voir après plusieurs heures de conduites. Dans la circulation de Fontainebleau, on me klaxonne souvent. Et pas à cause de ma conduite mais bien grâce à ce fabuleux cabriolet qui fait tourner les têtes. On ne passe vraiment pas inaperçu !

En conclusion

La Pontiac GTO est une réelle surprise pour moi, une vraie découverte et un très bon investissement dans l’univers des Muscle Car. C’est un véhicule assez peu présent dans les rassemblements, encore moins en version convertible. Côté conduite, on reste sur un véhicules assez facile à conduire sous réserve de faire attention à certaines petites particularités notamment au niveau de la direction très sensible contrairement aux apparences.

Un grand merci à la maison Osenat de m’avoir permis de tester et d’apprécier cet essai.

Vous souhaitez acquérir une Pontiac GTO ?

Pour vous offrir une GTO, il faudra sortir le porte monnaie. Elle est globalement plus chère que la plupart des Muscle et Pony Car qu’on peut trouver sur le marché. Au niveau des coupés, les moins chers sont les V8-400 de la génération 1968-1971, mais sachez qu’on table déjà sur une cote aux alentours de 35.000 € ! Ensuite les V8-455 visent 40.000 et les V8 Hadtop de première génération sont généralement cotés autour des 55.000 !

Pour les cabriolets, ceux de première générations tournent autour des 65.000 €, ceux de l’époque 1968-1971, comme le notre, autour de 45.000.

Estimée entre 35 000€ et 45 000€, sachez que celle présente dans cet article est à vendre par Osenat et sera mise aux enchères demain, le 21 octobre 2017. Il y a eu exactement 2173 modèles de convertible automatic produits en 1970. Le catalogue est visible ici.

Image4- Pontiac GTO
EntretienNote 3- Pontiac GTO
Plaisir de ConduiteNote 3- Pontiac GTO
ErgonomieNote 2- Pontiac GTO
Facilité de conduiteNote 2- Pontiac GTO
Les PlusLes Moins
 Le look La consommation
 Le convertible La direction trop sensible
 Le bruit du V8
Note TotaleNote 14 20- Pontiac GTO



Fiche Technique de la Pontiac GTO

MécaniquePerformances
Architecture 8 cylindres en VVmax 212 km/h
Cylindrée 6548 cm³0 à 100 km/h 7.4 s
Soupapes 16400m da —
Puissance Max 263 à 4500 tr/min1000m da —
Couple Max 54,9 mkgPoids / Puissance 6.8 kg/ch
Boîte de vitesse 3 rapports automatique  
Transmission Propulsion
ChâssisConso Mixte —
Position Moteur AvantConso Sportive —
Freinage 4 tambours (241mm)  
Dimensions Lxlxh 510 x 190 x 133cmPrix d’origine 
Poids 1.715 kg à secCote 2017 45.000 €



Ludovic

Ayant rejoint News d'Anciennes courant 2017, Ludovic et sa fidèle Coccinelle parcourent les rassemblements à la conquête de reportages photos.

Commentaires

  1. jules

    Sympathique essai dommage que la voiture ne sois pas tout a fait en etat , et d’origine … on voit clairement que les jantes ne sont pas repeintes dans leurs couleurs d’origine , l’echappement n’est pas non plus standard en plus des traces noires visible sur le PC arriere qui traduit un mauvais reglage moteur . pour avoir eu une GTO 69 , et conduit divers autres Américaines , ce sont parmis les meilleurs muscle car du marché dans ces années la , que ce soit en tenue de route / freinage (quand il y a les bonnes options ok) moteur boite auto , loin des clichés qu’on peut en faire . j’ai un peu de mal a comprendre que le proprietaire ne trouve pas le moyen de faire regler une auto pourtant si simple , qui devrait demarrer au quart de tour .

    Répondre · · 23 octobre 2017 à 12 h 54 min

  2. Ludovic

    Effectivement quelques points à améliorer niveau moteur et échappement mais tout sera réglé avant la vente.
    Sinon oui, très étonné de la facilité de conduite. Plus qu’à essayer d’autres Muscle Car pour comparer 😉

    Répondre · · 23 octobre 2017 à 22 h 03 min

  3. Grandga

    Comment ne pas réagir quand vous parlez de début de l’ère du ‘Muscle Car’ ?

    En 1970 nous avons eu les toutes dernières muscle cars; en 1971 les puissances ont commencé à baisser et a partir de 72 les voitures ne tournaient plus qu’autour des 200 cv.

    Ma Buick Skylark de 71 fait 260cv, alors que la 70 en fait 290, puis la 72 plus que 220.

    En 1975 la Cadillac Eldorado, malgré son monstrueux 8 l était donnée pour 150 cv…

    La première muscle car de GM était une commande par la police américaine en 64 d’une Olsmobile F85/Cutlass plus puissante, avec un carburateur 4 corps, 4 vitesses au plancher et 2 échappements -> 442

    Plus généralement chez GM les ‘muscle’ sont des voitures du type A-body ( Tempest, Skylark, Cutlass, Chevelle) dans lesquelles on a greffé des moteurs de modèles plus gros comme les B ou mêmes C-bodies,( Cadillac, Buick Roadmaster, Oldsmobile 90, Pontiac Catalina)

    Répondre · · 27 mars 2020 à 14 h 52 min

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