Sir Frank Williams est décédé

C’est une légende de la Fomrule 1 qui nous a quitté aujourd’hui. Pourtant, ce n’est pas par son coup de volant que Sir Frank Williams s’est démarqué. Mais cet homme a su bâtir une écurie de Formule 1 au palmarès riche. Pour rendre hommage à l’homme et au patron d’équipe, retour sur son parcours.

Très tôt dans le grand bain !

Frank Williams n’a que 19 ans quand le sport automobile rentre dans sa vie. D’abord pilote et mécano, il fait ses armes dans des épreuves locales. Ami avec Piers Courage, ce dernier fait appel à lui pour l’aider dans sa carrière. Williams quitte alors la piste pour le management.

En 1966 il a 24 ans mais lance Frank Williams Racing Cars. Financée par son travail d’épicier itinérant. Dans cette écurie qui engage des châssis Brabham en F3 et en F2, on voit passer de grands noms de la discipline reine : Rindt, Reutemann, et évidemment Courage.

C’est d’ailleurs ce dernier qui est le pilote de Williams quand il se lance en F1 en 1969. Sur une Brabham qui a délaissé le moteur Repco pour un Cosworth DFV l’écurie fait ses débuts et se fait remarquer. Alejandro De Tomaso choisir sa structure pour engager la De Tomaso F1 conçue par Dallara pour 1970. La voiture est dépassée et Piers Courage se tue à son volant. L’aventure tourne court et en 1971 et 1972 ce sont des March qu’engage Williams pour Pescarolo puis Carlos Pace.

Fin 1972 la première vraie Williams est crée par Len Bailey. Cette fois c’est le constructeur italien Iso qui va soutenir la structure et en 1973 les deux points glanés par la voiture permettent une 10e place au championnat. Même classement en 1974 mais avec 6 points, année où Frank Williams épouse Virginia.

L’écurie est 10e en 1975, malgré l’abandon de la collaboration avec Iso (et le cigarettier Rouge et Blanc qui allait avec). Pour l’année suivante, il est obligé de céder des parts à Walter Wolf. Frank Williams va même démissionner en cours d’année et quitter l’écurie qu’il a crée.

Quand Frank Williams rencontre Patrick Head

1976 est une année marquante pour Frank Williams. D’un côté c’est la naissance de sa fille Claire, de l’autre il s’associe avec Patrick Head qu’il avait embauché en 1975. Avec ce dernier il fonde Williams Engineering.

En 1977 Williams engage une March privée mais dès 1978 c’est la FW06 qui est en piste aux mains du pilote australien Alan Jones. Avec deux meilleurs tours en course et 9 points, il propulse l’écurie à la 9e place du classement. En 1979 la FW07 à effet de sol se fait attendre mais quand elle arrive elle permet à Regazzoni de s’adjuger une victoire et à Jones d’en ajouter 4 autres. L’écurie est 2e au championnat.

La consécration arrive vite. En 1980 avec 6 victoires en 14 courses, Williams est championne du monde et les 5 victoires du seul Jones lui offrent le titre pilote.

L’écurie de Frank Williams est de nouveau championne en 1981 mais ne termine « que » 4e en 1982 en offrant tout de même le titre pilote à Keke Rosberg. 1983 est une année anonyme (1 victoire, 4e place) mais tout change en 1984 avec un accord qui lie l’équipe à Honda. L’écurie rentre dans l’ère du moteur Turbo.

Dès 1985, Williams retrouve le podium avec l’association Mansell-Rosberg et 4 victoires. L’année suivante, la vie de Frank Williams bascule. Un accident de la route lui fait perdre l’usage de ses jambes. Par contre, sur la piste, la Williams FW11 remporte 9 des 16 courses. Si Mansell remporte 5 courses contre 4 à Nelson Piquet, leur bataille fratricide leur empêche de gagner le titre à 2 et 3 points de Prost. L’écurie est championne malgré tout.

Le ratio de victoire est le même en 1987 mais cette fois, malgré 6 victoires pour l’anglais et 3 pour le brésilien c’est ce dernier qui est titré tandis que l’écurie de Frank Williams est championne pour la 4e fois.

1988 sera une année noire. Honda a été attiré par McLaren et les Williams se contente d’un moteur Judd qui les relègue à une anonyme 7e place au championnat.

L’ère Renault

C’est le motoriste français qui débute une nouvelle ère pour l’écurie, marquée par deux victoires de Boutsen, la troisième place de Patrese au championnat et la deuxième au championnat constructeur. Si l’année 1990 est moins belle, 1991 voit le retour de Mansell après son passage chez Ferrari. Au volant de la FW14, il signe 7 victoires mais l’équipe et le pilote finissent 2e.

C’est finalement en 1992 que Mansell va être titré et les 10 victoires en 16 courses offrent le titre à l’écurie. Même résultat en 1993, avec cette fois le titre d’Alain Prost et autant de victoires.

1994 restera marquée par le décès de Senna au volant d’une Williams à Imola. Le constructeur est d’abord pointé du doigt ce qui affecte Frank Williams. Le titre de fin de saison est une maigre récompense puisque c’est Schumacher qui est champion sur sa Benetton.

En 1995, la Benetton qui a le même moteur Renault que la Williams est titrée, avec toujours Schumacher au volant. Mais Damon Hill prend de l’épaisseur. Associé à Villeneuve, il est titré en 1996, le québécois est champion 1997 et Williams remporte le titre à chaque fois.

Cependant Renault se retire officiellement et les moteurs Mecachrome et Supertec, des Renault rebadgés, ne permettent pas à l’écurie de se maintenir.

BMW entre dans la danse

À partir de 2000 le constructeur à l’étoile fait son retour en F1. Avec ce moteur les Williams retrouvent la victoire et le constructeur finit 2 fois 3e en 2000 et 2001 avant que la paire Ralf Schumacher – Juan Pablo Montoya ne soit la principale concurrente des Ferrari en 2002 et 2003 (deux fois deuxième).

Les 4e et 5e place en 2005 et 2007 sont bien ternes. BMW rachète finalement Sauber et Williams va reculer au classement avec un moteur Cosworth puis un moteur Toyota. En 2012 c’est la dernière victoire de Williams, avec un moteur Renault et vénézuélien Maldonado au volant. Cette année là il quitte son poste au conseil d’administration où il est remplacé par sa fille Claire à partir de 2013. Il prend peu à peu du recul, ne venant que rarement sur les circuits. En Septembre 2020, l’écurie est engluée dans le fond de la grille malgré les fulgurances de Russell et elle est vendue.

Frank Williams n’aura pas goûté à la retraite très longtemps, il est décédé ce Dimanche 28 Novembre 2021 à l’âge de 79 ans. Il restera dans les mémoires comme le créateur d’une écurie indépendante qui a su briller et se hisser parmi les grandes.

Nos pensées vont à sa famille.

Photos : Wikimedia Commons et Wheelsage