Silverstone Classic est mort, place au Silverstone Festival 2023

Publié le par Pierre

Silverstone Classic est mort, place au Silverstone Festival 2023

L’événement annuel dédié aux voitures anciennes à Silverstone continue sa mutation. Après un changement de date l’an dernier, il a pris cette année le nom de Silverstone Festival. Voyons ce que ce changement dans la continuité implique.

Une mutation compliquée

Le circuit de Silverstone est depuis quelques années en pleine transformation et le Silverstone Festival en est, dans une certaine mesure, le reflet. Vous le verrez au fil des images, les bâtiments fleurissent aux abords de la piste, dont un hôtel directement au milieu des tribunes sur Hamilton straight. Le site veut attirer les VIP, et ça se voit.

Les organisateurs cherchent à faire évoluer la formule, pour essayer de tirer le maximum du changement de date imposé par le Moto GP depuis l’an dernier. Toujours plus de concerts, plus de partenaires, qui viennent s’installer au milieu du village (les constructeurs venant présenter leurs nouveautés électriques, complètement hors de propos, mais ils apportent du financement), et non en périphérie comme les années précédentes. Cette année, l’entrée au Silverstone Festival incluait même l’accès au musée qui a ouvert ses portes il y a deux ans maintenant.

Cependant, une chose m’a frappé, là où, jusqu’en 2021, le site était noir de monde, depuis l’an dernier, la fréquentation est clairement en baisse, et j’ai croisé plus d’une zone du Silverstone Festival vide de badauds lors de mes transits. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir réaménagé les zones clubs ou d’avoir créé un second village, mais le public semblait plus que rare.

Ajoutez à cela des tarifs à la hausse à l’entrée, et complètement ridicules dès qu’il s’agit de manger ou boire, et la recette du Silverstone Festival commence à prendre une tournure inquiétante. Sentiment renforcé par le déplacement du village qui, indirectement relègue l’aspect familial au second plan en laissant les attractions pour les enfants à l’entrée, au lieu d’en plein centre du spectacle.

Le spectacle en piste, la valeur sûre de Silverstone Festival

Bon, fini de ronchonner, retour aux choses qui marchent, et toujours aussi bien : les voitures, même si, là aussi, la « gentrification » (le terme est abusif, mais, vous saisissez l’idée) de l’événement rend les paddocks de moins en moins accessibles, puisque les équipes n’hésitent plus à barrer l’accès, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent.

Même si, pour la première fois depuis que j’assiste à Silverstone Classic, il n’y avait pas de voitures d’avant-guerre, les différents plateaux proposés étaient tous plus alléchants les uns que les autres. Des voitures de tourisme aux monoplaces, des GT aux prototypes, difficile de ne pas trouver chaussure à son pied.

De plus, la météo s’est avérée plus que changeante, passant du soleil radieux aux averses orageuses qui viennent détremper la piste (on se serait même cru à Spa, l’espace de quelques minutes, avec les paddocks nationaux complètement inondés, alors que les paddocks F1 étaient sous le soleil). La piste était donc assez piégeuse, avec de fortes variations de température, et bien évidemment, d’adhérence.

Sans surprise, on a pu assister à quelques pertes de contrôle, ou quelques touchettes (notamment en tourisme, mais le contact fait presque partie de la culture dans cette catégorie), heureusement sans gravité. Chose étonnante, les quelques interruptions de course du Silverstone Festival sont le résultat d’avaries mécaniques, et non des conditions de piste.

Deux fois 75 bougies à souffler

Quittons les courses, pour nous pencher sur deux parades iconiques de Silverstone Festival. Iconique, c’est le strict minimum, quand il s’agit de célébrer les 75 ans du circuit. Il ne faut pas oublier que c’est Silverstone qui a accueilli le premier Grand Prix de Grande-Bretagne de Formule A, en 1948, en étant grossièrement aménagé autour des pistes de l’aérodrome construit en 1943.

De ce fait, en dehors des plateaux dédiés aux F1 d’avant 1966, et de 1966 à 1985, une parade était dédiée à des F1 ayant arpenté le tracé à différentes périodes, allant de la BRM V16 (cette fois-ci, fonctionnelle, et capable de faire un peu plus de 15 mètres) à la Mercedes W04. Je me permettrai un petit coup de cœur pour la BRM V16 et la Williams FW19, à la musicalité aussi puissante qu’enivrante.

L’autre soixante-quinzième anniversaire à célébrer n’est pas vraiment local, bien au contraire. Pointez votre regard de l’autre côté de l’Atlantique, préparez vos oreilles pour le grondement des gros V8 à carburateur. Le championnat NASCAR a été créé en 1948, et pour fêter cela, une dizaine de voitures d’époques bien différentes arpentaient la piste pour le plaisir des yeux et des oreilles.

En résumé, cette première mouture du Silverstone Festival me laisse un peu inquiet. Les craintes apparues l’an dernier n’ont pas disparu, et j’ai l’impression que l’événement est en train de couper les ponts avec son public. En revanche, le spectacle en piste est toujours là, tout n’est donc pas perdu, et je vous parlerai bien évidemment de l’édition 2024 en temps venu.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la prochaine édition, n’hésitez pas à visiter le site du circuit de Silverstone. En attendant, je vous laisse quelques photos supplémentaires.

Silverstone Festival

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

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