Roadbook d’Anciennes Episode 32 : Le Viapac, la route de l’art, un itinéraire contemporain

Publié le par Alexandre Pierquet

Roadbook d’Anciennes Episode 32 : Le Viapac, la route de l’art, un itinéraire contemporain

Alexandre Pierquet est l’auteur de plusieurs guides qui permettent aux collectionneurs de voitures anciennes de vivre de beaux voyages en voiture ancienne. Dans Roadbook d’Anciennes il nous fait découvrir des routes remarquables à découvrir à son rythme et en ancienne. Les autres épisodes sont par ici.

« Insolite, fou, tellement géniaaal », pourrait-on entendre dans un dîner « So chic »…

Pas d’apriori sur ce concept, vous ne vous embarquez pas dans un projet réservé à l’élite de la culture, bien au contraire, la première œuvre d’art est la route en elle-même et les paysages magnifiques qui lui servent de cadre.

Cette route de l’art c’est le Viapac, elle associe un itinéraire à l’art contemporain. Une connexion artistique mais aussi touristique, l’itinéraire est une invitation à découvrir un territoire transfrontalier entre la France et l’Italie, différemment grâce l’intervention plastique de douze artistes régionaux, nationaux et internationaux.

Chaque artiste a choisi un lieu sur le parcours pour y installer une œuvre pérenne conçue spécifiquement pour l’endroit, dans lequel elle prend place (sites naturels, monuments historiques, patrimoine local, zone frontière…).

David Mach I Giganti-

Inscrite dans la tradition de l’histoire de l’art européen, la Route de l’art contemporain (c’est son vrai nom) renoue avec l’histoire du tourisme qui prend ses racines dans une volonté de se cultiver en voyageant. Vu qu’elles ne sont pas exposées au bord des routes, les œuvres du VIAPAC incitent les visiteurs à quitter leur véhicule pour arpenter le paysage et aller à la rencontre des sites. Tout au long du parcours se crée un dialogue entre histoire locale et l’art contemporain. Une nouvelle vision des lieux et, pour certains, une découverte de l’art contemporain.

L’installation des œuvres du VIAPAC en pleine Réserve naturelle géologique de Haute-Provence, est effectivement détonante, on ne peut être que troublé.

Le voyage artistique

Au départ de Digne les Bains (sur la route Napoléon), on s’engage sur la merveilleuse route départementale D900A reliant l’Italie par le Col de Larche, pour arriver à Caraglio : 200 km d’exposition à ciel ouvert.

Le début des trente premiers kilomètres, on vous sert quatre-vingt-dix virages, quarante-quatre ponts, neuf changements de rives : c’est la route de Barles, qui part de la place Général de Gaulle à Digne et vous amène jusqu’au pont de Verdaches.

Situé au cœur de la réserve géologique de Haute-Provence, le Viapac est un véritable voyage dans le temps, une histoire vieille de trois cents millions d’années ! D’abord chemin muletier au XIXe siècle, puis route nationale 100 ouverte en juillet 1913, la route de Barles est devenue la départementale 900 A.

Ces changements de noms illustrent l’évolution de la vallée du Bès : ici comme ailleurs, la vallée a subi de plein fouet la désertification des campagnes suite au grand mouvement d’exode rural commencé au milieu du XIXème et un siècle. Puis, dans les années 1960-1970, la tendance a été au développement des résidences secondaires, animant de nouveau la vallée, le temps des vacances.

La nature est rugueuse comme les falaises qui la parsèment, elle s’intègre dans des paysages de maquis verdoyants.

On rejoint ensuite la D900 direction de Seyne, le trajet devient montagneux en passant le col Saint-Jean (et sa fameuse montée historique), qui rejoint le lac de Serre Poncon.

Après Barcelonette on enchaîne avec Le col de Larche ou col de la Madeleine (en italien : Colle della Maddalena). C’est un col des Alpes, sur la frontière entre la France et l’Italie. Situé entre 1991 et 1997 mètres d’altitude, il est ouvert presque toute l’année.

Au point culminant du col (côté Italie) à quelques centaines de mètres plus loin, se trouve le lac de la Madeleine.

La route comporte des passages délicats sur chacun de ses versants et le trafic routier est ouvert à certains camions. Il est peu fréquenté par les vélos car la gorge précédant du versant français leur est interdite à cause des risques d’éboulements.

La descente vers l’Italie répond au nom de SS21, la vallée qui la rejoint est verdoyante. Il reste encore 70 km à parcourir sur le Viapac. A Borgo San Dalmazzo il faut prendre la SP 23 qui mène à Caraglio. Et vous êtes arrivés.

Liste des Œuvres

Pour ne rien manquer vous trouverez la liste complète des œuvres, en cliquant ici.

Pour se restaurer ou dormir en route, à 60 km de Digne les bains on vous conseille « La Lauzetane » : Le Bord du Lac 04340 Le Lauzet-Ubaye.

Une carte guide bilingue est disponible gratuitement dans les offices de tourisme et les mairies.

Longueur

4/4
Une route à parcourir sans lambiner en une journée ou sur deux jours (aller).
Qualité du revêtement

4/4

Bien entretenu des deux côtés de la frontière.
Panorama

4/4


Maquis et clues en vallées, paysages à pertes de vues en montagne, dolce vita en ville.
Difficulté

4/4
ça monte et ça descend, ça tourne et ça retourne, un peu comme la chanson de Cloclo « ça s’en va et ça revient »
Budget

3/4

En montagne les petites baraques ou les refuges sont économiques, en Italie restauration et hébergement de bons rapport qualité / prix

Alexandre Pierquet

Alexandre est un passionné de véhicules anciens et des belles routes de notre chère France. Il est auteur de plusieurs livres qui vous aideront à les découvrir : le Guide de Voyages en Voiture de Collection et les Belles Routes de France.

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