Roadbook d’Anciennes Episode 29 : Les Gorges de la Nesque, la route des grottes percées

Publié le par Alexandre Pierquet

Roadbook d’Anciennes Episode 29 : Les Gorges de la Nesque, la route des grottes percées

Alexandre Pierquet est l’auteur de plusieurs guides qui permettent aux collectionneurs de voitures anciennes de vivre de beaux voyages en voiture ancienne. Dans Roadbook d’Anciennes il nous fait découvrir des routes remarquables à découvrir à son rythme et en ancienne. Les autres épisodes sont par ici.

Après avoir sillonné les routes de Provence vers le nord, (voir les deux précédents Roadbooks ici et ici) nous partons vers le sud de la région et découvrir un canyon sauvage. Moins connue que la route des gorges du Verdon, celle des gorges de la Nesque est aussi plus insolite.

Entre le mont Ventoux et les plateaux de Vaucluse, une plateforme calcaire entaillée par des gorges dramatiques, s’étale dans un paysage aride et verdoyant.

De Carpentras (84) par la D942 jusqu’à Monieux et retour : 100 km

Partons à l’assaut d’un canyon grandiose et sauvage percé de grottes dont la route viroleuse est jalonnée de tunnels et de belvédères.

Au départ de Carpentras direction les villages perchés de la plaine du Comtat.

Après 7 km on arrive à Mazan réputé pour ses fruits, ses vins et ses truffes qui vous invitent à une première halte gourmande. 15 km plus loin Villes sur Auzon, un village en pierre Sarrasines vous amène aux portes des Gorges de la Nesque.

C’est ici que la route devient un terrain de jeu pour votre véhicule (auto ou moto), les virages s’enchainent dans un décor brut et authentique. Puis se sont les tunnels qui nous font entrer dans les entrailles de la montagne. Notez que la hauteur des tunnels relativement basse empêche la circulation des camping-car et caravanes…

Dans ce décorum ne vous étonnez pas de faire des rencontres inhabituelles… celles de sangliers, en quête d’une gourmandise. Ils font l’attraction de certains belvédères.

Le panorama vertigineux, vous invite à une pause au Belvédère du Castellaras pour admirer le Rocher du Cire, qui tient son nom des abeilles qui avaient l’habitude de s’y réfugier, et admirez les roches contrastées des Gorges de la Nesque. En descendant plus en profondeur dans ce paysage escarpé, vous découvrirez la présence discrète de la Nesque, ou plutôt de son lit, bien à l’abri sous l’épaisse végétation des gorges.

Au fond des gorges se situe une chapelle troglodyte du XIIe siècle, accessible uniquement à pied. La chapelle Saint-Michel de Anesca (de la Nesque) est un édifice modeste mais intéressant par sa situation, son ancienneté et son histoire.

L’arrivée se situe au village de Monieux à une altitude de 625 mètres, après 21 km d’asphalte magique.

Le retour se fait alternativement par la D96 puis la D5 qui fait le tour des gorges puis la D14 et revenir à Villes Auzon.

Pour les amateurs de routes inconnues, je conseille le retour de Monieux par la D1A aussi appelé « route de la Gabelle », une route étroite perdue au milieu de la garrigue, qui vous ramène aussi à Villes sur Auzon, avec le mont Ventoux en toile de fond. Sur cet itinéraire vous ne manquerez pas de voir des bories, ces petites maisons de pierres aux formes arrondies. Elles nous rappellent qu’au Moyen Age une pandémie faisait des ravages : la peste. D’ailleurs le mur de la peste (long de 27 km) n’est d’ailleurs pas très loin.

On trouve des bories dans toute la Provence, ces habitations rustiques ont servi aux bergers, aux villageois qui s’y réfugiaient pour fuir la peste ou les invasions et dans les années 60, les hippies y ont trouvés refuge contre la société capitaliste !

Un itinéraire typiquement provençal, à faire sur fond de musique « yéyé », qui mêle l’authenticité de ses villages à la richesse de ses produits du terroir.

Le parcours routier d’une centaine de kilomètres depuis Carpentras, vous permet de découvrir les gorges, ainsi que les villages perchés de la plaine du Comtat.

La route des gorges de la Nesque est une route de balcons à faire avec un cabriolet qui vous émergera tout entier dans le panorama.

Longueur

100 km
Cette centaine de kilomètres se fait en toute saison. J’ai une préférence pour la période creuse de ce début d’année, sinon prenez garde aux nombreux randonneurs qui longent certaines portions, aux vélos et moto pendant les périodes estivales.
Qualité du revêtement

Bonne

La route est aussi douce que les paysages, une impression de glisse entre ciel et terre.
Panorama

Le Mont Ventoux en toile de fond.


Des tunnels percés aux allures de gâteaux meringués, la route vous transporte dans un autre monde.
Difficulté

Aucune.

La plus grande difficulté est de résister à la tentation de la faire dans les deux sens… On ne s’en lasse pas.
Budget

Accessible à tous

Cet article et d’autres à venir est un petit coup de klaxon et un appel de phares aux lecteurs qui suivent mes roadbooks. Vous avez-vous aussi une route que vous souhaiteriez faire partager ? Envoyez-moi un mail !

Alexandre Pierquet

Alexandre est un passionné de véhicules anciens et des belles routes de notre chère France. Il est auteur de plusieurs livres qui vous aideront à les découvrir : le Guide de Voyages en Voiture de Collection et les Belles Routes de France.

Commentaires

  1. Sylvain BONATO

    Superbe découverte, c’est bien noté pour mon prochain voyage dans le sud est. Merci !

    Répondre · · 11 février 2021 à 11 h 18 min

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